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Étiquette : polyphonie

Dune enlisée

26 mars 202126 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

 Le 16 février 2021, à l’occasion d’une visioconférence consacrée au Sahel, Emmanuel Macron affrontait le dilemme suivant : rester au Sahel où l’armée française est présente avec l’opération Barkhane ; ou bien le quitter au risque de la « talibanisation », car l’opération « s’enlise » (Marianne, 19 mars). Et pourquoi donc ? Willem répond le même jour dans Libération.

L’armée est doublement inadaptée.

D’abord elle n’est vraiment pas de taille. Une antithèse oppose dans le dessin de Willem le petit nombre des militaires (très exactement une poignée : cinq), au grand nombre des potentiels djihadistes. Le dessin opère de ces derniers, représentés par leur stéréotype (crânes rasés et barbes sans moustache des salafistes) une quantification indéfinie en ne faisant qu’esquisser le sommet lointain des crânes et en laissant des blancs (donc il y en a beaucoup et ils sont innombrables).

Ensuite et surtout il y a l’antithèse principale : pour les cinq militaires, il n’y a aucun djihadiste ; mais pour le lecteur, ils grouillent. Le dessin, polyphonique, met en scène et hiérarchise deux points de vue. Les voyant du dessus, les militaires peuvent prendre les crânes pour des cailloux. Mais les voyant de face, le lecteur a de manière décisive un point de vue plus ample : ce sont des salafistes. Les militaires ont la berlue. Déjà mal outillés dans leur petit bus cahotant (métonymie de l’instrument et synecdoque de la partie), ils sont tout bonnement aveugles à l’océan (métaphore implicite) des djihadistes : ils ne trouveraient pas d’eau dans la mer.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, métaphore implicite, métonymie, polyphonie, quantification indéfinie, stéréotype, synecdoque

Dedans avec les miens, dehors en citoyen

23 mars 202123 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Crédits photo : L’Express

Face à la crise sanitaire et au reconfinement qu’elle impose, le nouveau slogan gouvernemental dévoilé par Jean Castex est un petit bijou de communication, qui regorge de figures peut-être un peu trop voyantes. L’ensemble est un alexandrin décomposable en deux hexamètres homorythmiques (2/4) et homosyntaxiques (adverbe de lieu + syntagme prépositionnel rimant en [jɛ̃], rime dite suffisante – répétant deux sons), double homologie sémantiquement renforcée par une antithèse (« dedans »/« dehors »). Comme la rhétorique publicitaire qui met en avant le consommateur, le slogan fournit polyphoniquement au consommateur un « prêt-à-parler » manifeste dans l’énallage de personne (« les miens » : la 1re personne, celle du locuteur, renvoie plutôt à tout électeur-cible qu’au porte-parole Jean Castex). Quant à « citoyen », au point de verrouillage mémoriel du slogan, non seulement il affirme paradoxalement compatibles l’isolement du confinement et la relation aux autres (figure du « en même temps », qualité centrale de l’éthos macronien), mais encore c’est un foyer topique en vogue (à une époque où l’on parle, toujours favorablement, de « comportement éco-citoyen », de « citoyen de la planète », etc.). Seul hic : toute rhétorique dehors, ce slogan semble témoigner d’une confusion entre communication et marketing (tare congénitale du libéralisme ?) et « sent » dialogiquement trop ouvertement son modèle publicitaire – technique qui fait prendre des vessies pour des lanternes.

Posted in Figurez-vous..., Non classéTagged énallage de personne, éthos, homologie, paradoxe, polyphonie, topos

« Un protocole de la bavure »

27 janvier 201827 janvier 2018 Hugues Constantin de Chanay

(Yann Moix, Libération, 22 janvier 2018)

La lettre ouverte de Yann Moix à Emmanuel Macron publiée par Libération le lundi 22 janvier est une provocation plus qu’une dénonciation : sa rhétorique est d’abord épidictique (elle vise à fédérer les uns et à exclure les autres en brandissant des valeurs communes bafouées) et ensuite seulement délibérative (elle cherche à attester la réalité des faits incriminés – les violences faites aux migrants calaisiens –, principalement étayée par l’assertion plusieurs fois répétée que l’auteur a filmé les faits). Si raisonnement il y avait, il serait fallacieux en raison de cette pétition de principe qui amène l’expression centrale : « Quand un policier, individuellement, dépasse les bornes, on appelle ça une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on appelle ça un protocole. Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure ». On nomme « bavure » un écart individuel par rapport à une norme juste collective (soit le fait de « dépasser les bornes »). Mais qui sinon Yann Moix prétend que les protocoles « dépassent les bornes » ? Au contraire, pour tout un chacun, ils les fixent. Un protocole ne dépasse les bornes que lorsqu’il cesse d’être reconnu comme tel. Pour que l’expression « protocole de la bavure » puisse prendre sa pleine efficacité, Y. Moix a donc besoin de donner préalablement au mot “protocole” le sens qui lui est nécessaire pour décocher ce mot fort comme si de rien n’était. Du point de vue de la légitimité argumentative, l’oxymore « protocole de la bavure » est à la limite du sophisme. Mais ce sophisme disparaît dès que l’on considère que l’expression est polyphonique : outre qu’elle aggrave considérablement la faute en l’étendant du sauvage au réglementaire, elle dresse face à face celui qui détecte des bavures (Yann Moix, recrutant les lecteurs témoins de sa lettre ouverte) et celui qui établit des protocoles (Emmanuel Macron, sommé de réagir devant cette rencontre de la règle et du réel).

Crédits photo : Baltel/SIPA

Posted in Figurez-vous...Tagged délibératif, épidictique, oxymore, pétition de principe, polyphonie, sophisme

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Motion contre la LPPR

La LPPR, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l’égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l’enseignement supérieur dans le sens d’une plus grande subordination au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

La SELP dénonce l’absence de concertation et la brutalité des moyens employés par le gouvernement dans le processus d’adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l’automne), appelle les candidates et les candidats aux prochaines élections républicaines à s’engager dans une voie de concertation avec l’ESR afin de réécrire une loi qui soit profitable à toutes et tous et dégage la recherche et l’enseignement supérieur des pièges de la concurrence immédiate à laquelle les condamne l’actuelle loi.