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Étiquette : axiologie

«Une sorte d’indemnité inflation »

15 novembre 202115 novembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

Jean Castex, journal de TF1 le 21 octobre 2021

Source : Wikimedia

Cette « indemnité accordée au peuple est la réponse donnée par le gouvernement à une hausse inédite du prix de l’énergie. Elle avance tout d’abord une enclosure ou, en anglais, hedge : « une sorte de », qui permet à la fois de « relâcher » les critères catégoriels et, en l’occasion, de construire un ethos de phronèsis (« compétence ») en montrant une réaction inventive, se démarquant de la signification usuelle des dénominations. Le choix euphémique du mot « indemnité » répond à une schématisation appropriée : « aide » aurait présupposé que l’État vole au secours de Français impuissants ; « indemnité » les met en position haute tout en présentant la proposition de l’État comme adaptée : ils ont subi un dommage méritant une réparation juste. Enfin « inflation », fusionné à son substantif recteur par une construction de substantif épithète, qui suppose la fusion des deux entités, et donc la parfaite naturalité de la réponse, schématise à son tour avantageusement le réel : la hausse de l’énergie est un phénomène imprévisible ; l’inflation, au contraire, est une routine économique. Par sa proposition le gouvernement ne crée aucun précédent d’aide exceptionnelle : ethos toujours de phronèsis, voire d’arétè (« vertu » : il fait ce qu’il faut), mais pas d’eunoia (« bienveillance ») – qui serait peut-être le signe d’un « État-providence ». Malgré cela, malgré une insuffisance pointée par de nombreux détracteurs, « indemnité » reste axiologiquement positif et valorise les bénéficiaires : ça ne se refuse pas !

Posted in Figurez-vous...Tagged arétè, axiologie, catégoriels, dénomination, enclosure, épithète, ethos, eunoia, euphémisme, hedge, phronèsis, schématisation

« Marianne, c’est l’extrême droite – mais de gauche »

18 octobre 202118 octobre 2021 Hugues Constantin de Chanay
Crédits photos : Marianne.net

(Guillaume Meurice, « Le moment Meurice », France Inter, 12 octobre 2021)

Dans « Marianne c’est l’extrême droite – mais de gauche », il y a ce que Marianne prétend, et que Guillaume Meurice dit : l’antithèse n’est pas le départ d’une oxymore (où la gauche gagnerait argumentativement, colorant peut-être l’extrême droite d’un peu d’humanisme) ni d’une synthèse des contraires (exercice typiquement présidentiel, quoi qu’on pense du résultat : en même temps droite et gauche), mais une rectification polyphonique – Marianne se dit de gauche mais, derrière ce paravent, est selon Guillaume Meurice d’extrême droite. Autrement dit, il n’y a pas un seul énonciateur pour prendre en charge les termes antithétiques, mais deux qui se les répartissent.

 Quel avantage l’hebdomadaire trouve-t-il donc à se laisser croire de gauche ? Celui d’une axiologie positive aux yeux d’une partie de son lectorat, qui a évolué en même temps que lui de la gauche vers la droite : se dire d’extrême droite, c’est immédiatement s’attribuer un éthos sinon dévalorisant, du moins clivant (le lectorat potentiel s’ampute de la grosse majorité des lecteurs), et discréditer sa parole ; à l’inverse se dire de gauche c’est non seulement faire une sorte de nettoyage éthique (un « politic washing ») mais se doter d’un blanc-seing autorisant toute parole, serait-elle « décomplexée ». Cette axiologie, l’énonciateur n’a pas besoin de la dire, il peut la présupposer : elle est doxale et définit ce qui « se dit tout haut ». L’humoriste « désaliénant » peut alors engranger les bénéfices du contre-éthos de /véridicité/ que lui construit son discours : voici ce que Marianne pense tout bas.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, axiologie, doxa, énonciateur, éthos, oxymore, polyphonie, présupposé

« Ce que l’on veut, c’est créer des QSR, des quartiers sans relous »

8 mai 20218 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay
Jacques Witt/SIPA pour 20 minutes, 14 avril 2021

En proposant le 14 avril la création de « QSR », Marlène Schiappa illustre ce qu’est une rhétorique riche et condensée, mais on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment heureuse. Le premier problème est lié à la siglaison, qui opère une réduction à l’initiale par synecdoque de la partie : elle s’accompagne d’une part d’un appauvrissement du signifiant qui opacifie le lien avec le signifié et d’autre part d’une multiplication de faits d’homonymie – en l’occurrence, « QSR » signifie déjà « quartiers à sécurité renforcée ».

En deuxième lieu le sens non pas dit mais montré est discordant : « relou » vient du verlan et est chargé ici de propager le parler jeune dans le discours. Mais l’employer dans un discours ministériel revient à méconnaître les conditions diaphasiques de son usage (à moins que Marlène Schiappa ne cherche à « débrailler » son discours, le verlan ne s’emploie pas en situation formelle).

En troisième lieu enfin, on peut estimer que la ministre sous-évalue le référent : l’axiologie n’est pas binaire mais graduelle et ceux qui commettent des « agressions sexuelles » (comme le dit l’interview) commettent des fautes bien plus graves que les simples « relous ». Si la litote et l’euphémisme attachés à son emploi sont intentionnels, Marlène Schiappa escamote rhétoriquement le pire. Et s’ils ne le sont pas, c’est une bévue.

Posted in Figurez-vous...Tagged axiologie, diaphasie, euphémisme, homonymie, litote, rhétorique, sens dit, sens montré, signifiant, signifié, synecdoque

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