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Étiquette : homologie

“Le délire transgenre”

16 juin 202116 juin 2021 Hugues Constantin de Chanay

Couverture de Valeurs Actuelles, 27 mai 2021

Habituellement chargé d’attribuer au lieu qui l’affiche la propriété « gay friendly », le drapeau des fiertés étale ses couleurs pimpantes en une de Valeurs Actuelles, accompagné d’une légende péjorative : « le délire transgenre ». Entre ces deux composantes est assurée une équivalence visuelle qui facilite la rétro-propagation du jugement du second au premier : outre l’équilibre des masses, les couleurs garantissent la cohérence du message par un triple effet de rime chromatique (le jaune, le rouge, le bleu). Autrement dit, le drapeau devient /dysphorique/ dans un contexte « gay unfriendly » et la rhétorique plastique du message l’y aide.

Il y a pourtant une antithèse (escamotée) entre le multiple et l’un. Si, plutôt que de présenter le spectre continu et non dénombrable des couleurs, les six bandes colorées présentent une multiplicité, c’est parce que les couleurs de l’arc-en-ciel ont été discrétisées (présentées en valeurs « discrètes »,  c’est-à-dire discontinues), comme avant tout passage à du sémiotique (cette opération est en outre relativement arbitraire, le premier théoricien de l’arc-en-ciel, Aristote, y distinguant quatre couleurs – c’est pourquoi d’ailleurs on trouve de ce drapeau des variantes à sept ou huit bandes).

Le commentaire n’inocule pas seulement au drapeau (prêt à l’accueillir : il flotte vers la gauche, il est hors sol puisque sans hampe) l’axiologie négative du mot « délire » : le lecteur ne s’arrête pas à l’interprétation mais calcule la référence. Or celle du drapeau est déterminée par son sens. Que la source en soit par dialogisme la chanson du Magicien d’Oz (Judy Garland étant une icône gay) ou que l’interprétation soit plus directement métaphorique (et pour être précis homologique), la diversité des couleurs est chargée de représenter la diversité des situations des personnes cisgenres non hétérosexuelles ou pro-hétérosexuelles (des LGBT aux LGBTQQIAAP : lesbiennes, gay, bi, trans, queer, questionnings, intersexes, asexuel.le.s, allié.e.s, pansexuel.le.s). Or « transgenre » n’est rien de moins qu’une seule catégorie. En lui affectant le mot « délire » qui se reporte sur le drapeau, Valeurs Actuelles désigne à son lectorat l’ennemi qui se reconnaîtra au signe affiché aux portes et aux fenêtres. Mais cette réprobation est en outre implicitement argumentée, la synecdoque de la partie convoyant clandestinement un amalgame. Les transgenres s’émancipent de la nature. Donc l’homosexualité est, pour Valeurs Actuelles, contre nature : CQFD.

Posted in Figurez-vous...Tagged amalgame, antithèse, dialogisme, discrétisation, homologie, métaphore, rhétorique plastique, synecdoque

Stature d’Angela Merkel

25 mars 202125 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Willem, Libération, 16 mars 2021, p. 20)

Ces derniers temps, à cause d’une gestion de crise longtemps louable mais récemment malavisée, la CDU a perdu en crédibilité. Willem l’exprime dans Libération par une homologie (analogie relationnelle) : les trois images montrent qu’à mesure que le printemps s’annonce, la taille d’Angela Merkel rapetisse. Cette absurdité référentielle (dans le monde, nul ne change aussi sensiblement de taille) est un indice de décontextualisation pour l’interprétation métaphorique. L’équivalence d’une taille et de sa valeur fait partie de nos métaphores conceptuelles : l’image de Merkel (reconnaissable par synecdoque à sa coiffure en chapeau de champignon) représente sa taille mais signifie sa stature. Il n’y a aucune analogie directe entre une silhouette et une influence. En revanche il y a une homologie si on prend plusieurs vues, car l’évolution physique de Merkel peut être analogue à celle de l’influence de la CDU. L’image articule cette homologie à une antithèse : alors que le printemps s’épanouit, Angela Merkel est son parti se rabougrissent…

Posted in Figurez-vous...Tagged analogie, antithèse, décontextualisation, homologie, métaphore, synecdoque

Dedans avec les miens, dehors en citoyen

23 mars 202123 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Crédits photo : L’Express

Face à la crise sanitaire et au reconfinement qu’elle impose, le nouveau slogan gouvernemental dévoilé par Jean Castex est un petit bijou de communication, qui regorge de figures peut-être un peu trop voyantes. L’ensemble est un alexandrin décomposable en deux hexamètres homorythmiques (2/4) et homosyntaxiques (adverbe de lieu + syntagme prépositionnel rimant en [jɛ̃], rime dite suffisante – répétant deux sons), double homologie sémantiquement renforcée par une antithèse (« dedans »/« dehors »). Comme la rhétorique publicitaire qui met en avant le consommateur, le slogan fournit polyphoniquement au consommateur un « prêt-à-parler » manifeste dans l’énallage de personne (« les miens » : la 1re personne, celle du locuteur, renvoie plutôt à tout électeur-cible qu’au porte-parole Jean Castex). Quant à « citoyen », au point de verrouillage mémoriel du slogan, non seulement il affirme paradoxalement compatibles l’isolement du confinement et la relation aux autres (figure du « en même temps », qualité centrale de l’éthos macronien), mais encore c’est un foyer topique en vogue (à une époque où l’on parle, toujours favorablement, de « comportement éco-citoyen », de « citoyen de la planète », etc.). Seul hic : toute rhétorique dehors, ce slogan semble témoigner d’une confusion entre communication et marketing (tare congénitale du libéralisme ?) et « sent » dialogiquement trop ouvertement son modèle publicitaire – technique qui fait prendre des vessies pour des lanternes.

Posted in Figurez-vous..., Non classéTagged énallage de personne, éthos, homologie, paradoxe, polyphonie, topos

Brouillard absolu

12 décembre 201912 décembre 2019 Hugues Constantin de Chanay
Frédéric Says, billet politique du 5 décembre 2019, France culture

Dans son billet du 5 décembre 2019 Frédéric Says remarque que les protestations populaires contre un gouvernement qui n’écoute pas, ni n’écoutera, cela aurait un air de déjà-vu…  n’était « le brouillard absolu qui entoure le texte de loi sur les retraites ». Parler de « brouillard », c’est déjà dire que le gouvernement n’innove pas en bien. Mais intensifier ce brouillard par un tel modificateur réalisant, c’est dénoncer ce défaut comme calculé : qui ne s’apercevrait pas d’un si haut degré d’imprécision ?  D’autant que ce n’est un secret pour personne qu’on doit éviter le flou : ce « brouillard », c’est en effet une métaphore de base de la vision imprécise (floue, brumeuse, dans le brouillard, opaque…) pour la compréhension impossible, le contraire étant la vision précise (nette, sans zone d’ombre, claire, limpide, transparente…). Il y a donc une base homologique : ce que la netteté est à la vision, l’intelligibilité l’est à la compréhension (nombre de mots sont communs aux deux plans : précision, définition, ce qui facilite l’homologie). Mais il y a aussi une base analogique, le brouillard ayant ses propriétés qui se communiquent à l’opération du gouvernement. D’une part il dissimule et le gouvernement est alors hypocrite ; d’autre part il trempe et réfrigère : voilà ce que le gouvernement offre aux Français.

Posted in Figurez-vous...Tagged analogie, homologie, métaphore de base, modificateur réalisant

« Il ne faut pas prendre un canot de sauvetage pour un vaisseau amiral »

9 mai 20179 mai 2017 Hugues Constantin de Chanay


(Régis Debray, France Culture, 8 mai 2017)

 
Ainsi Régis Debray résume-t-il l’élection de Macron un peu plus de douze heures après les premiers résultats et avant même que Macron ait montré, pour filer la métaphore, comment il voguerait. Car il s’agit d’une double métaphore, très facile à saisir mais plus complexe qu’il n’y paraît. Pour l’élucider, on n’a le choix qu’avec d’autres métaphores : c’est un « vote barrage » (métaphore fonctionnelle : interruption d’un flux) mais pas un « vote d’adhésion », comme dit Mélenchon (en une métaphore spatiale et tactile : position à touche-touche et résistance à la séparation). Il est difficile, sinon impossible, de trouver des mots pour exprimer littéralement  l’idée du choix par défaut de Macron, qui ne vaut pas croyance en sa capacité à gouverner, mais évite seulement (pour Debray) l’accès de Le Pen à la fonction de présidente. Ce genre de « trou lexical » ne peut être comblé que par figures, il n’y a pas de terme littéral disponible: c’est ce qu’on appelle une catachrèse (elle peut être dite d’invention puisque le sens donné à ces noms de bateau n’est pas consigné dans le lexique). La complexité ne s’arrête pas là : il n’y a aucun point commun (pas d’analogie) entre les présidents et les bateaux. À la place, il y a une double homologie, c’est-à-dire une double métaphore proportionnelle : Macron est à Le Pen ce que les canots de sauvetage sont aux naufrages. Mais il est aux meneurs ce que ces mêmes canots sont aux vaisseaux amiraux. Régis Debray, grâce à la catachrèse, peut parler en général et ne pas faire de palmarès parmi les présidents que fournit l’histoire. Reste que pour lui l’efficacité de Macron contre le péril Le Pen n’empêche pas de dire qu’il sera le moins capable des présidents idéaux : le plus petit de la flotte, le canot. Il transforme ainsi une autre métaphore bien connue, elle aussi maritime et sarcastique : le “capitaine de pédalo” par lequel Mélenchon épinglait Hollande. Déjà l’embarcation y disqualifiait le pilote. Ici le pilote est lui-même l’embarcation !
Crédits : BERTRAND GUAY – AFP
Posted in Figurez-vous...Tagged analogie, catachrèse, homologie, métaphore

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