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Catégorie : Européennes

« L’Union européenne n’est pas un paillasson sur lequel on s’essuie les pieds, mais c’est une maison commune que l’on construit ensemble. »

27 mai 201927 mai 2019 Hugues Constantin de Chanay

(Daniel Cohn-Bendit, 2012)

Paillasson ou maison ? Les deux appartiennent au même champ lexical (pas de bonne maison sans paillasson, et réciproquement). Ils riment, ce en quoi l’on peut voir en cédant aux illusions de la paronomase, toujours rhétoriquement efficace, un reflet de leur association. Mais ils témoignent d’une antithèse fonctionnelle : le paillasson est un lieu de passage pour entrer dans son habitation les pieds propres. C’est cette antithèse qui se répartit avant et après un « mais » métalinguistique, lequel oppose deux formulations au sein d’une seule et même métaphore : sous quelque forme qu’on doive se la représenter, l’Europe, familière, concrète, aura un rapport au « chez soi », qu’elle le constitue ou qu’elle permette d’y accéder ; elle sera donc associée au foyer et promue au rang des réalités de première nécessité.

Pour représenter l’Europe, Cohn-Bendit choisit résolument la maison, surtout valorisée par ce qui s’y loge de solidarité humaine (« commune », « ensemble » qui font écho à « union »), et non le paillasson – tout en laissant supposer que les conceptions courantes choisissent, elles, le paillasson. La métaphore qui cible des objets particuliers (maison, paillasson) convoque avec eux des scènes entières. Dans une maison, on entre, et pour ne pas la salir on s’essuie les pieds.

Les métaphores spatiales implicitées (entrer dans, être dans, rejoindre…) sont une transposition conceptuelle courante. La dévalorisation du paillasson, elle, est innovante : que laisse-t-on en dehors de la maison grâce au paillasson ? De la boue, des graviers, de la poussière – des saletés. La participation à l’Europe pourrait n’être pour la France, comme pour d’autres pays, qu’un moyen parmi d’autres de conserver confortablement son fonctionnement habituel interne. Mais Cohn-Bendit est clair : pas d’« Europe washing » !

Source de l’image : Can Stock Photo

Posted in EuropéennesTagged antithèse fonctionnelle, métalinguistique, métaphore, paronomase

« La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir »

25 mai 201925 mai 2019 Lorella Sini

(François Mitterrand, campagne pour les élections européennes de juin 1989)

Cette structure binaire présente un parallélisme parfait, dans la juxtaposition de deux assertions équatives (France = patrie, Europe = avenir) présentant le même nombre de syllabes, ce qui confère un rythme régulier au slogan et donc un pouvoir mnémotechnique efficace. Par ailleurs, le présent omnitemporel péremptoire porte en lui une force de conviction certaine.

Ce qui nous interpelle ici, c’est le terme « patrie » dans la bouche d’un Mitterrand qui avait pourtant construit sa politique autour du « changement ». En effet, ce terme peut sembler désuet, voire réactionnaire car il nous fait immanquablement penser au slogan de Vichy « Travail, Famille, Patrie ». Ce rapprochement n’est pas si incongru car, à y regarder de plus près, le Président socialiste avait curieusement emprunté, dans son iconographie électorale, certains éléments au triptyque de Pétain. Sur ces affiches, on voit en arrière-plan un petit village de la France profonde, son clocher et ses terres façonnées par l’homme : on reconnaît bien là notre imaginaire de la patrie, la terre de nos pères, qui est le patrimoine immatériel représenté par ce paysage stéréotypé. Mitterrand a bien senti que le parallèle entre la France et l’Europe était hardi : difficile de conjuguer la tradition terrienne supposée millénaire avec une entité éthérée, à l’« avenir » incertain, dirigée par des institutions que les eurosceptiques disent « hors sol ». En choisissant « patrie » plutôt que « nation », il veut cependant affirmer que la combinaison est possible : de la même façon que les « petites patries » n’ont pas empêché l’émergence d’un sentiment national à la fin du XIXe siècle, la « patrie » ne s’accommoderait-t-elle pas mieux que la « nation » à l’intégration européenne » ?Au vu du positionnement politique de Mitterrand, on peut se demander pourquoi il n’a pas cru bon d’utiliser le terme « nation » qui aurait mieux correspondu, du moins en apparence, à son paradigme idéologique.

Posted in Européennes

« J’aurais un Captagon, là, sous la main, je leur redessinerais l’Europe »

24 mai 201925 mai 2019 Hugues Constantin de Chanay

Bernard-Henri Lévy (Libération, 16 mai 2019, p. 10).

Les souverainistes opposés à l’Europe arguent qu’il est impossible que des pays singuliers s’associent pour former un tout ? BHL a la solution : une autre répartition spatiale (la substitution partielle dénotée par le verbe « redessiner » implique une synecdoque). Rien de plus facile, pour peu que l’on ouvre un peu son esprit en faisant abstraction de ce qu’est actuellement l’Europe, et qu’on s’y consacre à fond (avec l’aide du Captagon, un stupéfiant à base d’amphétamines qui inhibe les émotions et développe les capacités physiques et mentales – on a prétendu que c’était la « drogue des djihadistes ») !

L’interprétation de la proposition de BHL suppose une forte composante métonymique, laquelle repose elle-même sur la compréhension des solidarités qui unissent les diverses réalités de l’Europe : la carte, le territoire, les peuples qui y vivent, leurs gouvernements et leurs têtes, l’ensemble (« Europe ») qui récapitule ce tout. Cette proposition n’a de sens que si les problèmes posés par l’Europe se réduisent à ce seul constat : les peuples pâtissant de leur répartition actuelle en pays, il faut remodeler les frontières. Vient alors la métaphore principale : BHL ne pense pas vraiment (se dit-on) que recourir aux amphétamines peut sauver l’Europe, mais nous interroge : si résoudre les problèmes européens est aisé à ce point, pourquoi nul ne s’est-il vraiment penché sur le sujet ? Préfère-t-on qu’ils perdurent ?

Source de l’image : etopia.be

Posted in EuropéennesTagged métaphore, métonymie, synecdoque

« Les pauvres sont les nègres de l’Europe »

24 mai 201924 mai 2019 Valérie Bonnet

(Nicolas de Chamfort)

Cet aphorisme de Nicolas de Chamfort, publié dans les Maximes et pensées (1795) est suivi d’une autre réflexion sur l’esclavage, particulièrement désenchantée (« Semblable aux animaux qui ne peuvent respirer l’air à une certaine hauteur sans périr, l’esclave meurt dans l’atmosphère de la liberté »).

Nègre désigne alors les membres de la population noire, et renverrait de manière spécifique l’esclavage jusqu’au 19ème siècle (CNRTL), ou plus jusqu’à plus tardivement « une personne exploitée sans limites ». « Les pauvres comme nègres de l’Europe » peut être glosé en « les pauvres sont les esclaves de l’Europe », comme l’indique l’expression travailler comme un nègre (désormais désuète en raison de l’utilisation du substantif nègre, appréhendé comme discriminant, ou, encore traiter comme un nègre « Traiter quelqu’un avec dureté et mépris »). Même s’il est complexe de dater cette citation, l’ouvrage étant paru après la mort du moraliste, Chamfort renvoie ici à un rapport complexe de la France à l’esclavage (l’abolition de l’esclavage étant été votée en1794, après des révoltes dans les colonies). Quoi qu’il en soit, dans un contexte où l’esclavage n’existe pas, l’Europe ne peut se targuer de davantage d’humanité que les Amériques, car perdure un esclavage latent, celui de l’exploitation de la classe populaire.

Ce propos n’est pas sans écho avec certains discours politiques contemporains, même si l’Europe de Chamfort est un continent, et non une institution technocratique.

Posted in EuropéennesTagged aphorisme;

« Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent »

23 mai 201923 mai 2019 Lorella Sini

(liste PCF aux élections européennes, 2019)

La structure de ce slogan est somme toute classique : construction binaire, opposition « pour » vs « contre », composition synthétique par ellipse du verbe. Quant au message véhiculé, le PCF, parti de la « vraie » gauche, choisit de confronter deux entités antagoniques « les gens » face à « l’argent », là où il y a encore quelques années il aurait invoqué un rapport de force, pour ne pas dire une lutte des classes, entre les travailleurs et le Capital. Pour tous ceux qui connaissent le sous-texte marxiste, l’interdiscours permet d’effectuer une translation métonymique de « travailleurs » à « gens » et de « Capital » à « argent ». Ce dernier terme est à interpréter comme une sorte de mot-argument qui sous-entend que l’argent est roi dans cette « Europe du grand Capital » que les fidèles électeurs du parti ne manqueront pas de reconnaître. Le substantif « peuple », qui avait une connotation misérabiliste ou révolutionnaire associée aux évènements historiques du siècle dernier, a pratiquement disparu des discours du parti. On lui préfère donc cette dénomination familière : « les gens » – par ailleurs adoptée par La France insoumise –, désignant une entité collective plus large, plus inclusive mais aussi plus floue, susceptible d’impliquer une large fourchette d’électeurs. Mais quel est donc son référent exact ? Est-ce la communauté encore informe des anonymes qui revendiquent un accès à une citoyenneté active ? L’énonciateur qui interpelle « les gens » se considère-t-il comme un des leurs ou bien serait-il celui qui éveille la conscience politique des masses ?

Source de l’image : https://www.europedesgens.fr/

Posted in EuropéennesTagged interdiscours, métonymie

« L’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun »

23 mai 201923 mai 2019 Sylviane Remi

(Emmanuel Macron, 21 juin 2017)

Voilà ce qu’a déclaré Emmanuel Macron lors du premier entretien après son élection. Malgré la reprise du verbe être, il ne s’agit pas d’une tentative – laborieuse – de définition : rapprocher les mots supermarché et destin est en effet assez improbable. Pourtant, la compréhension de cet énoncé est immédiate et sa visée dénonciatrice et polémique, destinée à certains dirigeants d’Europe de l’Est, affichée sans ménagement. Si la structure opposant deux propositions sans lien logique, martelant le verbe être et le nom propre Europe, force l’attention, c’est surtout la métaphore du supermarché qui donne à l’énoncé un tour provocateur. Il suffit de comparer ce mot à son synonyme grande surface qui, par synecdoque de la partie (la dimension) pour le tout (le point de vente), appréhende le référent d’un point de vue quantitatif, technique et fonctionnel, afin de mesurer l’évaluation négative qui s’attache à supermarché. Ce mot composé est construit sur le nom marché, dont la riche polysémie va du marché traditionnel à l’ensemble des échanges commerciaux mondialisés  – le supermarché constituant en quelque sorte un point médian, en tant que lieu de vente qui ouvre sur l’ensemble d’un système économique. Surtout, il évoque le quotidien (on va « au supermarché » et non « à la grande surface »), une consommation à la fois « de masse » et totalement individualisée.

En décalage avec cette vision qu’il contribue à prosaïser un peu plus, l’attribut « un destin commun », présenté comme l’« être » de l’Europe (alors qu’on pourrait dire que « l’Europe a un destin »), exalte la vision élevée et unificatrice d’un avenir qui transcende les individualités et redonne aux peuples un souffle, une ambition, une énergie renouvelée.

Ce propos a été récemment reformulé par le président français : « […] l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent ». Il se veut entraînant ; mais il peut aussi être perçu comme méprisant : un citoyen, pris dans une situation socio-économique difficile qu’il voudrait dépasser au nom d’un idéal à condition d’en trouver les moyens, pourrait transformer l’énoncé en un slogan qui l’inverserait, à la façon de Prévert : « L’Europe n’est pas un destin super. L’Europe est un marché commun »…

Mise en ligne : mai 2019


Posted in Européennes, Non classéTagged métaphore, polysémie, prosaïser, synecdoque

Le « couple franco-allemand» par Willem

22 mai 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 17 mai 2019, p. 21.

La France et l’Allemagne, dont la relation pèse sur toute l’Europe, auraient désormais des intérêts divergents. Ce dessin humoristique de Willem, qui transporte dans l’intimité d’une chambre à coucher, révèle leur brouille cachée. Il réduit par synecdoque l’Europe au seul « couple » franco-allemand. Ne parle-t-on pas couramment par métaphore de « mariage » de deux pays et d’« union Européenne » ? L’étroite association entre les nations est présentée comme une relation conjugale entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, têtes d’une chaîne métonymique unissant dirigeants, gouvernements, pays et peuples. Ce couple occupe un lit dont la couverture étoilée (en référence au drapeau de la Communauté européenne où, à sa création en 1986, les douze pays étaient ainsi métaphorisés) désigne par une nouvelle métonymie l’Union européenne actuelle. Le confort et la chaleur de cette couverture se transmettent donc à l’Union et viennent souligner les bénéfices et la sécurité qu’elle assure.

L’intrication des métonymies et des métaphores se poursuit aux trois cases suivantes : dans ce lit qu’on imaginait propice au rapprochement, les personnages froncent les sourcils et pincent les lèvres, révélant par métonymie un désagrément qui se propage aux gouvernements par une autre métonymie, et prend la forme métaphorique (passage du concret à l’abstrait) d’une opposition dans l’union. Chacun des personnages tire d’abord « la couverture à soi » (nouvelle métaphore) et entend s’accaparer l’Europe ; puis la couverture se redéploie, et les acteurs se replacent. Mais ce retour métaphorique à une solidarité européenne ne gomme pas les divergences de vues, puisque c’est tête-bêche que couchent désormais Merkel et Macron. Est-ce à dire qu’une simple réorientation peut permettre à l’Europe de fonctionner ? Mais cela vaut-il mieux que de faire chambre à part ?

Mise en ligne : mai 2019

Posted in Européennes, Non classéTagged métaphore, métonymie, synecdoque

« Nous avons besoin d’Europe »

19 mai 201920 mai 2019 Chloé Gaboriaux

En préférant « nous avons besoin d’Europe » à « nous avons besoin de l’Europe », les acteurs politiques de droite comme de gauche qui reprennent cette affirmation la font sonner comme un besoin d’amour ! Avec le déterminant « l’», elle aurait renvoyé à une entité bien réelle, qu’on connaît sous le nom d’Union européenne, avec son dispositif institutionnel complexe, ses avancées et ses impasses. Mais l’expression en fait l’économie, donnant à l’Europe une dimension virtuelle. Elle perd de sa dimension concrète pour ne garder que ses significations générales – devenant ici un idéal, une valeur ou, qui sait ?, un sentiment.

Le gain poétique est aussi politique. Les destinataires qui se reconnaissent dans le « nous » sont invités à la voir positivement – s’ils en ont besoin, n’est-ce pas qu’ils en manquent ? – sans que celui ou celle qui les y enjoint n’ait à justifier sa position. Libérée de son déterminant, l’Europe l’est aussi de ses déterminations et de son ancrage historiques, comme si elle était un bien universel auquel tous ont droit, quelles que soient ses réalisations particulières. Chacun peut donc se l’imaginer comme il l’entend, qu’importe le bord politique !

Mais de la même manière que notre besoin d’amour ne peut être satisfait que par l’amour d’êtres bien réels, notre besoin d’Europe ne mérite-t-il pas de se fixer sur un projet un peu mieux défini ?

Mise en ligne : mai 2019

Posted in Européennes

“Je n’ai pas l’Europe naïve”

10 mai 201920 mai 2019 Chloé Gaboriaux
(Emmanuel Macron, Le Grand débat, BFMTV, 4 avril 2017)
Attaquée de toutes parts lors du Grand Débat, l’Union européenne a trouvé son chevalier servant en la personne d’Emmanuel Macron. Après avoir assuré qu’il l’avait “au coeur”, l’animateur d’En Marche ! s’est pourtant défendu de tout optimisme excessif par une étrange construction attributive. L’expression “avoir + substantif + adjectif” n’est pas rare, mais elle est généralement employée avec des termes qui renvoient sans difficulté au sujet du verbe. On pourrait en effet affirmer sans grande originalité que le jeune aspirant à la présidence de la République “a le regard clair” ou “l’esprit ouvert”. Prétendre “ne pas avoir l’Europe naïve” est en revanche peu banal. Il y a là une forme d’appropriation, qui souligne la proximité du candidat avec l’Europe. L’effet est renforcé par une figure de style plutôt délaissée dans cette campagne, l’hypallage, qui assigne à l’Europe un défaut qu’on ne peut dénoncer que chez Emmanuel Macron. Ce dernier fait ainsi corps avec l’UE tout en en reconnaissant du bout des lèvres les insuffisances… ce qui ne suffira sans doute pas à en faire aux yeux de ses adversaires “une chance pour tous” !
Crédits photos : Thomas Trutschel
Mise en ligne : avril 2017
Posted in Européennes, Figurez-vous...Tagged hypallage

« Je veux ‘l’Europe mais avec la France debout’ disait Philippe Séguin. Cher Philippe, aujourd’hui l’une et l’autre sont à terre »

10 mai 201920 mai 2019 Sarah Al-Matary

(François Fillon, meeting de La Villette, 29 janvier 2017)

Non content de multiplier les citations de feu son mentor, François Fillon l’apostrophe lors du meeting de la Villette : « Je veux ‘l’Europe mais avec la France debout’ disait Philippe Séguin. Cher Philippe, aujourd’hui l’une et l’autre sont à terre et j’enrage de voir la civilisation européenne douter de son sort au milieu des orages ». Ces deux phrases, déjà prononcées en 2016 à l’occasion du Conseil national des Républicains, lui permettent de placer ses propres appels au redressement sous le patronage d’un orateur confirmé. Deux jours plus tôt, aux Archives nationales, Fillon faisait d’ailleurs de Séguin un représentant de l’éloquence. En distinguant ce régime de parole vénérable mais presque disparu des « émotions instantanées sur lesquelles joue la médiacratie » (entendre : les médias qui ont révélé le « Pénélope Gate »), Fillon l’associe à une forme de probité. C’est d’elle qu’il se réclame donc lorsqu’il ose l’homéotéleute « enrage »/ « orage ». Mais parvient-il pour autant à relever le style de son discours et à se refaire une vertu ?

Mise en ligne : février 2017

Posted in Européennes, Figurez-vous...Tagged apostrophe, François Fillon, homéotéleute

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