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Catégorie : Présidentielle 2022

« Emmanuel Macron suffisant, Marine Le Pen insuffisante »

23 mai 202223 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
Le Billet politique : podcast et émission en replay | France Culture

Frédéric Says sur France Culture, le 21 avril 2022

En rapprochant les antonymes morphologiques suffisant et insuffisant, de sens bien différents en dépit de cette motivation indirecte, Frédéric Says fait une sorte d’antanaclase morphologique (deux sens distincts pour les deux occurrences de « suffisant ») qui lui permet d’envisager le débat à l’aune de deux grandes qualités d’éthos attendues de tout présidentiable. On reconnaît en creux, dans l’« insuffisance », un déni de phronèsis (compétence), première du trio par lequel Aristote décrit l’éthos oratoire (phronèsis, compétence ; arétè, vertu ; eunoia, bienveillance). Et, en creux toujours on reconnaît dans la « suffisance » un déni de modestie (qualité ajoutée au XVIIe siècle à ce trio par Bernard Lamy ; et avant cela, topos). Ces deux propriétés étaient d’autant plus sémiotiquement manifestes qu’elles font partie de longue date de leur éthos préalable et que l’éthos oratoire l’a semble-t-il renforcé.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antanaclase morphologique, antonymes morphologiques, arétè, éthos, éthos oratoire, éthos préalable, eunoia, motivation indirecte, phronèsis, topos de modestie

« Je ne suis absolument pas climato-sceptique. En aucun cas. Mais vous, vous êtes un peu climato-hypocrite »

23 mai 202223 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
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Marine Le Pen le 20 avril 2022, lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française

Répondant à Emmanuel Macron qui l’accuse d’être « climato-sceptique », Marine Le Pen d’abord le nie, puis lui retourne le néologisme « climato-hypocrite » qui a le double avantage d’être à la fois une rétorsion (retour à l’envoyeur) et une amplification (le reproche est aggravé), par laquelle s’ajoute à l’inconséquence une absence de franchise qui suggère tout un paradigme isotope (on y retrouve les sèmes [apparence] et [mensonge]), de la « bien-pensance » au « politiquement correct ».  Ainsi, laissant sa forme avouer sa source dialogique « climato-sceptique », et son sens en présupposer la pertinence pour son adversaire, « climato-hypocrite » est une réponse « en réplique ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged amplification, dialogisme, néologisme, paradigme isotope, pertinence, rétorsion, sème, sens

« Je ne suis pas fils d’archevêque »

4 mai 20224 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
AFP, 18 avril 2018

Ainsi Emmanuel Macron a-t-il au matin explicité sur France Culture, le 18 avril 2022, une propriété méliorative dont il veut qu’on crédite son éthos préalable : il est issu du peuple, il est un self-made-man à la française, il doit tout à la République (ce qui implique : en retour, je serais tout désigné pour être son meilleur serviteur, tant je lui suis reconnaissant). Dans sa rhétorique, « archevêque » est par synecdoque de l’espèce représentatif de tout genre de notable.

Mais il y a un hic. Il est déjà curieux de faire de l’archevêque le parangon de l’huile. Mais il y a pire, car l’actualité récente a gommé cette appartenance des archevêques au gratin social et fait place à un scandale où comme d’autres ils sont pris, celui des crimes pédophiles affectant l’ensemble du clergé. Dans un tel contexte on entend tout de suite une antithèse narquoise entre « archevêque » ([célibataire pour qui tout engendrement est non pertinent]) et « fils » ([engendré]) – il y a une sérieuse bataille entre le cotexte (le plaidoyer pro domo d’Emmanuel Macron) et le contexte, ce scandale qui teinte notre actualité sociale proche. Soit on peut voir là une volonté d’émanciper le discours des faits – le nécessaire du contingent ; soit on peut y voir une énième maladresse discursive.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antithèse, contexte, cotexte, ethos préalable, mélioratif, parangon, plaidoyer pro domo, synecdoque de l'espèce

« Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen !  »

26 avril 202226 avril 2022 Paul Bacot
Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a donné des consignes de vote très claires: «Il ne faut pas donner une voix à Madame Le Pen». Photo Emmanuel DUNAND / AFP
Photo Emmanuel DUNAND / AFP

Jean-Luc Mélenchon, Paris, 10 avril 2022

Est-ce Jean-Luc Mélenchon qui parle lorsqu’il répète trois fois devant ses partisans au soir du premier tour de la présidentielle : « Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! » ? Et est-ce le général de Gaulle qui parle lorsqu’il s’exclame, le 14 décembre 1965 à la télévision : « l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! » ? Ne s’agit-il pas plutôt dans les deux cas de la citation implicite sur le mode parodique d’un propos rapporté, présenté comme emblématique de l’adversaire ?

C’est évident pour le général, dont le recours à l’ironie tend à ridiculiser la préoccupation majeure de ses opposants, la construction européenne, par le triple effet de l’intonation, de la gestuelle et de la répétition : Jean Lecanuet est alors censé invoquer l’Europe en sautant sur sa chaise « comme un cabri ».

Le leader de la France insoumise, lui, dit répéter sa consigne en vue du second tour afin que ses adversaires ne puissent pas dire qu’ils n’ont pas entendu. C’est donc apparemment bien lui qui parle, mais la façon dont il procède – son recours à une gestuelle, une intonation et une répétition très proche de la pratique gaullienne – revient en fait à se moquer de ladite consigne, qui ne semble plus être la sienne mais celle que lui rappellent ses adversaires. On ne verbalise pas de cette manière sa propre pensée. Ce que l’on entend dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon est censé être son mot d’ordre de refus du vote Le Pen, mais sonne en réalité comme un propos rapporté qu’il brocarde, celui disant le choix d’un vote dit « de barrage ». Il réduit par là-même la portée et, partant, l’efficacité de la consigne.

Posted in Présidentielle 2022Tagged citation implicite, discours rapporté, ironie, parodie

« Bon courage à ceux qui, face au retour des empires et aux défis des temps, défendent le grand rabougrissement »

25 avril 202226 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
"Fleurs Fanées" Jules Valadon Circa 1890
Jules Valadon, Fleurs fanées

Dans son premier et seul meeting de campagne d’avant le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle française 2022, le 2 avril, Emmanuel Macron se singularise rhétoriquement en faisant un usage directement oppositif du dialogisme : son « grand rabougrissement » évoque immédiatement ce « grand remplacement » qui a eu les honneurs de beaucoup d’autres discours de campagne. Car l’expression est à ce point dans toutes les têtes que son schéma morphologique et syntagmatique (« le grand X-ment ») suffit à la convoquer, et il le fait ici d’autant plus que dans les deux expressions le phonème initial est le même ([r]). La convocation peut donc passer par une expression partiellement innovante, comme l’a déjà fait – mais en semblant s’affilier – Valérie Pécresse (« le grand déclassement »).

Emmanuel Macron, lui, atteste comme elle qu’il connaît très bien le bain discursif des discours de campagne, qu’il les suit de près, qu’il colle à l’actualité ; mais qu’il s’élève au-dessus d’eux. Du fait de la péjoration intrinsèque de rabougrir, dont « rabougrissement » est le déverbal, le dialogisme n’est pas affiliatif mais critique, ce par le biais d’une métaphore diagrammatique : la chétivité est à la croissance des plantes ce que les préoccupations principalement migratoires sont à la vaste réalité géopolitique – rappelée  par « le retour des empires » et « le défi des temps » – dont aura à s’occuper un gouvernement, c’est-à-dire un rétrécissement, un repli sur soi-même néfaste à la survie. À une telle « micro-préoccupation » oppose ainsi, implicitement, de seyantes et bien plus opportunes « macro-préoccupations ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged déverbal, diagrammatique, dialogisme, morphologie, morphologique, péjoration, phonème, rhétorique, syntagmatique

“Nous tous”

6 avril 20226 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay

Le nouveau slogan d’Emmanuel Macron dit « Nous tous / Emmanuel Macron avec vous », au lieu du « Avec vous », qui figurait sur ses affiches électorales.  Figurant sur les prospectus que doit recevoir chaque électeur chez lui, dans son espace privé, en tête à tête avec l’actuel président, il nous place, par ce même euphémisme récemment repéré dans le discours du même, en situation d’échange chaleureux et familier. La mise en scène, d’abord, confronte par son regard caméra à un « contact Y-Y » (les yeux dans les yeux). Ensuite, la bienveillance de ce dialogue intime y est signifiée par son inclinaison de tête (l’image nous transmettant les signes dits « posturo-mimo-gestuels »). Et enfin, le clitique personnel de 1re personne du pluriel « nous » suggère la très désirable, et pourtant impossible, co-énonciation de lui et de son électorat, c’est-à-dire qu’elle présuppose leur accord sans réserve.

La configuration plastique qui superpose les deux mots écrits fait ressortir leur quasi isographie : même nombre de lettres, dont trois en commun, dans le même ordre, à la même place – parenté qui produit le même effet que les paronomases (ils vont bien ensemble, car qui se ressemble s’assemble). Par contre on ne peut s’empêcher de voir dans ce slogan un indice de la « conciliation des contraires » revendiquée par le candidat et dans laquelle on peut déceler aussi bien un compromis qu’une contradiction. Emmanuel Macron a émaillé tous ses discours oraux de « chers tous et toutes » où « tous » signifie /pas vous, les femmes/, mais le voilà qui signifie dans le slogan /vous aussi, les femmes/. Cette « disruption » sûrement voulue suggère ceci : une analyse polylectale qualifierait l’écriture inclusive de lecte récessif et relierait l’orthographe traditionnelle à un lecte dominant (vu comme usurpateur par les féministes). Or le genre discursif du programme, par définition, s’appuie sur les valeurs les plus partagées, et même les sollicite et les conforte – en termes rhétoriques, il est épidictique. En pratique, ces « valeurs partagées » sont précisément ce que défend la politique attendue d’un chef d’État – que ceux qui auraient pu croire, s’il y en a, que LREM est révolutionnaire soient donc rassurés !

Posted in Présidentielle 2022Tagged clitique, co-énonciation, épidictique, euphémisme, genre discursif, indice, isographie, lecte, lecte dominant, lecte récessif, paronomase, plastique, polylectal, présupposé, regard caméra, signes posturo-mimo-gestuels

« Macron, c’est le programme économique de Le Pen plus le mépris de classe ; Le Pen, c’est le programme économique de Macron plus le mépris de race »

4 avril 20224 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
Ce qu'il faut retenir du meeting de Mélenchon à Marseille
Boris Horvat/Afp

Jean-Luc Mélenchon en meeting à Marseille, 27 mars 2022

Jean-Luc Mélenchon justifie ici sa réputation de tribun, c’est-à-dire qu’il manifeste les signes d’un éthos de phronèsis (« compétence »), d’une part par la discrète manifestation d’un savoir historique politique (car la formule, dialogiquement empruntée, renvoie au « bonnet blanc et blanc bonnet » de Jacques Duclos en 1969, lequel l’avait déjà repris à Renaud Jean en 1920), et d’autre part, en l’occurrence, par une sorte de mise en abyme de l’éthos d’orateur. Il produit une paronomase faite pour être entendue, exposée en clausule dans les deux membres de sa période : elle témoigne à la fois d’une clairvoyance auto-attribuée et, par une motivation toujours à l’œuvre dans les ressemblances de sons, de sa justesse revendiquée (car même la langue le dit !). Composants identiquement placés à la fin de deux syntagmes jumeaux, rapprochant les deux « mépris de », les deux mots « race » et « classe » sont homéotéleutes (leurs sonorités finales sont identiques). Ils jouent sur l’éthos prédiscursif associé à Marine Le Pen et Emmanuel Macron, doublement présentés en chiasme, l’une diable peut-être dédiabolisé mais qui serait restée raciste, l’autre, hautain « président des riches » : donc, dit Jean-Luc Mélenchon,  l’un ou l’autre, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged chiasme, clausule, éthos, éthos prédiscursif, homotéleute, mise en abyme, paronomase, période, phronèsis

« Je suis pour le grand remplacement des 3,5 millions de chaudières au fioul qui existent encore dans notre pays »

1 avril 20221 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
Petite phrase extraite de l’intervention de Fabien Roussel dans Le Débat du Siècle, Twitch, 13 mars 2022

Ce qui distingue en principe la syllepse du simple calembour, c’est que dans celle-là la collusion des formes concurrentes produit une synthèse des sens qui apporte à l’énoncé un « surcroît » sémantique. De prime abord Fabien Roussel n’a joué que sur l’effet de surprise en insérant dans une combinatoire libre une séquence en laquelle on reconnaît dialogiquement le syntagme figé « grand remplacement », qui débarque dans ce discours avec tout son arbre généalogique, de son père Renaud Camus à divers épigones d’extrême droite, arbre idéologiquement opposé à ses options communistes.

Il aurait pu tout simplement récuser la thèse ; mais, en lui donnant un tout autre sens, son énoncé recueille le syntagme rescapé et fait cohabiter en une même occurrence sens dans le discours originel et sens dans le discours nouveau. Car, sur l’axe de la /réalité/, une antithèse in absentia vole le « grand remplacement » au mythe des races pour le réorienter sur le parc des chaudières, peut-être moins grandiose mais plus « concret » et plus directement lié à une pratique quotidienne. Sa mention par Fabien Roussel contribue surtout, avec la préposition consécutive « pour » énonçant un but, non pas à un diagnostic de déclin, mais à une proposition détaillée et reliée à une préoccupation majeure (le climat) indifférente à toute « identité » nationale, se démarquant donc nettement du discours évoqué, dans le cadre d’une parfaite illustration du genre discursif le plus attendu dans les interventions des candidats à la présidentielle : le programme.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antithèse in absentia, calembour, combinatoire, dialogisme, genre discursif, préposition consécutive, syllepse

« Il nous faudra donc travailler plus »

30 mars 202230 mars 2022 Paul Bacot

(Emmanuel Macron, « Lettre aux Français », 3 mars 2022)

Arrêtons-nous sur l’usage que fait Emmanuel Macron du pronom personnel nous dans sa Lettre aux Français. Avec une trentaine d’occurrences, il renvoie à des référents très différents, ce qui a priori n’est pas surprenant, la seule contrainte en la matière étant que nous doit inclure le locuteur et une ou plusieurs autres personnes. Mais ici, le passage est fréquent d’un nous à un autre, avec parfois un référent incertain. L’effet rhétorique est à son comble lorsque le président-candidat semble employer un nous qui n’implique que lui ou qui au contraire ne le concerne pas.

Quand il dit « Depuis cinq ans, nous avons traversé ensemble nombre d’épreuves », il parle de tous les Français, vous et moi. Mais quand il concède « Nous n’avons pas tout réussi. Il est des choix qu’avec l’expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment », on est peut-être en présence d’un nous « de modestie », ou « de majesté », c’est-à-dire d’un je, ou plus vraisemblablement d’un nous qui balance entre le je et le vous. Et quand au contraire il annonce « Il nous faudra travailler plus », il n’avoue certainement pas avoir consacré trop peu de temps à l’accomplissement de sa tâche durant son quinquennat, mais veut dire bien sûr : « Il vous faudra travailler plus » ! En incluant fictivement lui-même dans le groupe des personnes qui devront travailler plus, ainsi qu’une partie des destinataires de sa Lettre en réalité non concernés, Emmanuel Macron euphémise son propos pour rendre plus acceptable la réforme des retraites qu’il annonce.

Est donc mis en scène un nous incertain incluant ou non de façon plus ou moins fusionnelle Emmanuel Macron et/ou les Français et/ou certains Français, ce qu’on retrouve dans l’affiche de campagne : « Nous tous. Emmanuel Macron avec vous ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged destinataire, euphémisme, occurrence, pronom personnel, référent, rhétorique

« Macron saison 2. Il y pense en nous rasant »

28 mars 202228 mars 2022 Hugues Constantin de Chanay

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Macron saison 2 : il y pense en nous rasant. 18 mars 2022 – Liberation
Une de Libération, 18 mars 2022

Pour Libération le programme du candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron tient en trois mots : audimat ; droite ; désenchantement.

C’est d’abord par une métaphore que Libération suggère une motivation commerciale en présentant comme une série de télévision soumise pour sa survie à l’approbation du public le second quinquennat auquel il postule : il serait plutôt un être de communication qu’un être d’action.

Ensuite, c’est par dialogisme qu’Emmanuel Macron est vu comme un être de droite : le titre de Libération évoque clairement (le mot est resté célèbre) Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, répondant le 20 novembre 2003 à Alain Duhamel lui demandant s’il lui arrivait en se rasant de pense à l’élection présidentielle : « Pas simplement quand je me rase ».

Enfin, grâce à ce dialogisme, il y a une triple syllepse (trois sens en discours) sur l’occurrence de se raser : le sens littéral (/couper au plus court les poils d’une surface du corps/) n’est qu’évoqué mais deux sens dérivés s’actualisent :

– l’un par métaphore (d’invention – la métaphore figée utilisant le verbe « tondre »), actualisé par pertinence en ces temps peu propices à la folie dépensière : le président mènera une politique d’austérité (comme on coupe les poils qui dépassent, il supprimera toute dépense inutile, voire récupèrera le plus qu’il peut de notre argent (notre « barbe ») ;

– l’autre par double litote (en un sens très vieilli, « raser quelqu’un » signifiait /guillotiner/, d’où cette autre litote : /importuner, ennuyer/) et actualisé par cohérence isotopique ­— Emmanuel Macron nous ennuiera, présentée à la presse en quatre heures la deuxième saison n’est pas prometteuse – l’audimat a rendu son verdict.

Posted in Présidentielle 2022Tagged actualisation, dialogisme, isotopie, litote, métaphore, métaphore d'invention, métaphore figée, occurrence, pertinence, sens en discours, sens littéral

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