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Étiquette : oxymore

« Marianne, c’est l’extrême droite – mais de gauche »

18 octobre 202118 octobre 2021 Hugues Constantin de Chanay
Crédits photos : Marianne.net

(Guillaume Meurice, « Le moment Meurice », France Inter, 12 octobre 2021)

Dans « Marianne c’est l’extrême droite – mais de gauche », il y a ce que Marianne prétend, et que Guillaume Meurice dit : l’antithèse n’est pas le départ d’une oxymore (où la gauche gagnerait argumentativement, colorant peut-être l’extrême droite d’un peu d’humanisme) ni d’une synthèse des contraires (exercice typiquement présidentiel, quoi qu’on pense du résultat : en même temps droite et gauche), mais une rectification polyphonique – Marianne se dit de gauche mais, derrière ce paravent, est selon Guillaume Meurice d’extrême droite. Autrement dit, il n’y a pas un seul énonciateur pour prendre en charge les termes antithétiques, mais deux qui se les répartissent.

 Quel avantage l’hebdomadaire trouve-t-il donc à se laisser croire de gauche ? Celui d’une axiologie positive aux yeux d’une partie de son lectorat, qui a évolué en même temps que lui de la gauche vers la droite : se dire d’extrême droite, c’est immédiatement s’attribuer un éthos sinon dévalorisant, du moins clivant (le lectorat potentiel s’ampute de la grosse majorité des lecteurs), et discréditer sa parole ; à l’inverse se dire de gauche c’est non seulement faire une sorte de nettoyage éthique (un « politic washing ») mais se doter d’un blanc-seing autorisant toute parole, serait-elle « décomplexée ». Cette axiologie, l’énonciateur n’a pas besoin de la dire, il peut la présupposer : elle est doxale et définit ce qui « se dit tout haut ». L’humoriste « désaliénant » peut alors engranger les bénéfices du contre-éthos de /véridicité/ que lui construit son discours : voici ce que Marianne pense tout bas.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, axiologie, doxa, énonciateur, éthos, oxymore, polyphonie, présupposé

« J’ai déjà lu qu’Emmanuel Macron incarnait l’extrême centre, autrement dit un centre radicalisé »

28 septembre 202128 septembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

 Guillaume Erner, « L’humeur du matin », France Culture, 21 septembre 2021

La représentation en France d’une diversité politique s’étendant de la « droite » à la « gauche » avec des corrélats doctrinaux latéralisés résulte au départ d’une métonymie : après la révolution de 1789, dans la première assemblée, le regroupement à droite ou à gauche de l’amphithéâtre révélant la position prise sur la question du veto royal. Très vite cette mise en espace est devenue une métaphore diagrammatique ouvrant la possibilité de préciser une position politique sur plusieurs axes graduels solidaires : rôle plus ou moins important dévolu à l’État, marge plus ou moins grande offerte à la liberté individuelle, attention plus ou moins grande portée aux questions sociales. Spatialement parlant, les extrêmes sont sur les bords, non au centre : « extrême centre » est géométriquement un oxymore.

Au sens métaphorique, où le centre est le point d’équilibre entre deux « positions », « centre radicalisé » est aussi un oxymore, « radicalisé » s’étant émancipé du sens politique traditionnel de « radical » et signifiant désormais au premier chef « sans compromis », même pour trouver un équilibre. Que veulent dire ces figures ? Qu’Emmanuel Macron est peut-être devenu bien seul : naguère roi du « en même temps », le centre fédérant les bords, serait-il devenu, face aux extrêmes qui le récusent, un centre isolé qui doit être tenace, s’agripper, tenir mordicus à son identité envers et contre tous ? Et – par un dialogisme permettant d’exprimer en quelques mots une transformation de politique tactique – le « et… et… » cèderait-il la place à un classique « ni… ni… » ?

Posted in Figurez-vous...Tagged dialogisme, métaphore, métaphore diagrammatique, métonymie, oxymore, tactique

« L’ensauvagement des discours sur les réseaux sociaux »

12 juillet 202112 juillet 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Emmanuel Macron au G7, 13 juin 2021)

Crédits photos

On a giflé Emmanuel Macron. Pourquoi donc ? La raison, qui n’est pas l’honnête motif par lequel Macron reconnaîtrait son bien-fondé, est donnée dans une riposte verbale qui fait de cette gifle le symptôme d’une dégradation plus générale de la société (ce en quoi on peut voir une synecdoque de la partie, utilisée pour diagnostiquer et vilipender un mal général à partir d’un fait particulier) dont la réalité n’est pas mise en question : l’article défini qui détermine « ensauvagement » lui affecte un présupposé d’existence. Ce disant, Macron se construit au passage un éthos de sociologue, expertise qui le crédite de la traditionnelle phronèsis (compétence).

« Ensauvagement » et « réseaux sociaux » sont clairement hétérotopes, positionnés à l’opposé sur l’axe de la /civilisation/, ce qui rend le syntagme en grande partir oxymorique, avec la fonction argumentative suivante : toute contradiction doit être résolue au profit de l’un des termes.

Bien sûr, par dialogisme (les discours évoqués sont d’ailleurs d’autant mieux mémorisés qu’ils ont donné lieu à polémique), on remonte aisément aux ancêtres discursifs du propos macronien : Chevènement et ses « sauvageons », Darmanin et ses « sauvages », réhabilités avec une différence de taille, celle de l’hypallage in absentia à effet euphémistique – en effet ce ne sont pas les « réseauteurs » qui sont sauvages mais leurs discours (ils les tiennent pourtant). Et enfin, ainsi amadoué, l’auditoire – des chefs d’État réunis au G7 aux Français qui découvrent le discours par médias interposés – accepte mieux le filtre métaphorique qui colore la réalité : littéralement, est sauvage l’être vivant (homme, animal, plante) qui s’est développé hors de la civilisation ; connotativement les sauvages sont des brutes, au développement anarchique, potentiellement dangereux comme des bêtes féroces. La présidentielle devant se tenir l’an prochain, tout porte à croire que Macron prépare le désir d’un dompteur ou d’une dompteuse…

Posted in Figurez-vous...Tagged argumentation, article défini, connotation, détermination, dialogisme, éthos, euphémisme, hétérotypes, hypallage, métaphore, oxymore, polémique, présupposition, synecdoque de la partie

“Le lièvre a buté sur l’obstacle : on enfourche la tortue.”

2 décembre 20193 décembre 2019 Hugues Constantin de Chanay

Laurent Joffrin, Éditorial du 19 novembre 2019

Les Fables de La Fontaine, 1855

Comme beaucoup d’autres en ce moment, Laurent Joffrin plaisante le ralentissement macronien : ce président qui, en début de quinquennat, allait faire la démonstration de sa célérité, qualité qui jusque-là avait manqué aux autres, subitement ralentit le rythme de ses réformes, voire les met au point mort, devant la grogne sociale annoncée :   ce risque de révolte, c’est l’obstacle contre lequel bute le lièvre. On a en regard deux classiques métaphores : lièvre ou tortue, le trajet spatial et la rapidité avec lequel l’un ou l’autre l’accomplit figurent l’ensemble des projets présidentiels et l’efficacité que l’on peut constater dans leur mise en œuvre ; efficacité qui se traduit aussi, comme dans le phore ou comparant (lièvre, tortue, course), par un degré de vitesse. Ce lièvre et cette tortue génériques, Joffrin peut les supposer connus (il emploie les déterminants singuliers définis « le » et « la ») : tout le monde voit que ce sont ceux de La Fontaine, lequel les a empruntés à Ésope ; ils affichent ainsi une longue généalogie dialogique et un statut enviable de repère partagé pour représenter deux extrêmes, célérité et lenteur. C’en sont d’ailleurs des stéréotypes, car pour l’argumentation on s’en tient là, sans plus examiner ce qu’écrit La Fontaine (chez lui c’est la tortue qui gagne). Or Joffrin montre un Macron qui abandonne le lièvre et se replie sur la tortue, qu’il « enfourche » : oxymore sarcastique.  Il y a en effet un monde entre ce que le terme d’« enfourcher » suggère de résolu et d’audacieux d’une part, et la placidité et l’inoffensivité prêtées aux tortues d’autre part. De là à suggérer que Macron émet des signes de dynamisme quand la réalité démontre tout l’inverse…

Posted in Figurez-vous...Tagged dialogisme, métaphore, oxymore, phore, stéréotype

« Un protocole de la bavure »

27 janvier 201827 janvier 2018 Hugues Constantin de Chanay

(Yann Moix, Libération, 22 janvier 2018)

La lettre ouverte de Yann Moix à Emmanuel Macron publiée par Libération le lundi 22 janvier est une provocation plus qu’une dénonciation : sa rhétorique est d’abord épidictique (elle vise à fédérer les uns et à exclure les autres en brandissant des valeurs communes bafouées) et ensuite seulement délibérative (elle cherche à attester la réalité des faits incriminés – les violences faites aux migrants calaisiens –, principalement étayée par l’assertion plusieurs fois répétée que l’auteur a filmé les faits). Si raisonnement il y avait, il serait fallacieux en raison de cette pétition de principe qui amène l’expression centrale : « Quand un policier, individuellement, dépasse les bornes, on appelle ça une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on appelle ça un protocole. Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure ». On nomme « bavure » un écart individuel par rapport à une norme juste collective (soit le fait de « dépasser les bornes »). Mais qui sinon Yann Moix prétend que les protocoles « dépassent les bornes » ? Au contraire, pour tout un chacun, ils les fixent. Un protocole ne dépasse les bornes que lorsqu’il cesse d’être reconnu comme tel. Pour que l’expression « protocole de la bavure » puisse prendre sa pleine efficacité, Y. Moix a donc besoin de donner préalablement au mot “protocole” le sens qui lui est nécessaire pour décocher ce mot fort comme si de rien n’était. Du point de vue de la légitimité argumentative, l’oxymore « protocole de la bavure » est à la limite du sophisme. Mais ce sophisme disparaît dès que l’on considère que l’expression est polyphonique : outre qu’elle aggrave considérablement la faute en l’étendant du sauvage au réglementaire, elle dresse face à face celui qui détecte des bavures (Yann Moix, recrutant les lecteurs témoins de sa lettre ouverte) et celui qui établit des protocoles (Emmanuel Macron, sommé de réagir devant cette rencontre de la règle et du réel).

Crédits photo : Baltel/SIPA

Posted in Figurez-vous...Tagged délibératif, épidictique, oxymore, pétition de principe, polyphonie, sophisme

« violemment modérés » & « terriblement conquérants »

16 mai 201716 mai 2017 Paul Bacot

(Bernard Cazeneuve et Edouard Philippe, 15 mai 2017, passation des pouvoirs à Matignon)

Par le truchement d’une citation d’Alexis de Tocqueville, dont il a rappelé son activité politique dans la Manche, Bernard Cazeneuve a eu recours à l’oxymore pour dire l’opposition résolue des Normands à tout excès en matière politique : ils seraient « violemment modérés ». L’expression fait penser à un autre oxymore quelquefois utilisé pour situer tant François Bayrou qu’Emmanuel Macron : l’extrême centre. Se disant l’un et l’autre Normands, le nouveau Premier ministre a répondu au chef du gouvernement démissionnaire en reprenant à son compte la formule tocquevilienne, mais en ajoutant un autre caractère au portrait des habitants de leur province commune, qualifiés de « terriblement conquérants », allusion au célèbre duc de Normandie devenu roi d’Angleterre. L’hyperbole apparaît en parfaite symétrie avec l’oxymore citée par Bernard Cazeneuve, la présence dans les deux expressions d’un adverbe en –ment ajoutant un effet d’assonance à cette figure rhétorique à quatre lèvres.

Crédits photo : REUTERS/Benoit Tessier

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, hyperbole, oxymore

« Des représentants qui en réalité ne représentent qu’eux-mêmes »

1 mai 2017 Paul Bacot

(Propos de Marine Le Pen à Amiens, chez Whirlpool, le 26 avril 2017, rapporté par Le Monde)

Il ne peut y avoir de représentant sans représentés, telle est la loi de la représentation. Sauf à donner au mot représentant une définition purement institutionnelle et artificielle. On parle alors de quelqu’un officiellement considéré comme tel, mais qui, « en réalité », ne l’est pas du tout. Il a le titre, mais sans exercer la fonction. L’usage de cet oxymore (des représentants qui ne représentent qu’eux-mêmes) permet d’opposer de façon particulièrement marquée l’apparent et le réel, et de stigmatiser les personnes dont il est question. On sait depuis les travaux de Pierre Bourdieu qu’un porte-parole ne l’est que pour autant que ceux dont il porte la parole se taisent. Chez Whirlpool, puisque les représentés parlent avec Marine Le Pen, leurs représentants ne peuvent parler avec Emmanuel Macron sans perdre leur légitimité de mandataires. C’est du moins ce que semble vouloir exprimer la candidate d’extrême droite, adversaire résolue du syndicalisme et tenante du lien direct entre le peuple et son chef.

Posted in Figurez-vous...Tagged oxymore

« Le plus sûr rempart contre la boboïtude conformiste et le bobolchévisme »

22 avril 201729 août 2017 Paul Bacot

(David Lisnard, maire de Cannes, au meeting de François Fillon à Nice, le 17 avril 2017)

Rien de tel que les néologismes pour attirer l’attention d’un auditoire. Certes, en cherchant bien, on trouve des occurrences des deux formes lexicales boboïtude et bobolchévisme antérieures à cette déclaration de Davis Lisnard, mais leur emploi n’en est pas moins rarissime. Pour le second terme, il frise l’hapax. Le premier vocable est construit comme un dérivé du radical bobo par adjonction du suffixe -itude, et le second comme un mot-valise formé par apocope du même bobo (qui est déjà un mot-valise par double apocope !) et aphérèse de bolchévisme. Il en résulte un effet d’assonance, la syllabe /bo/ étant répétée quatre fois. De plus, boboïtude rappelle la célèbre bravitudede Ségolène Royal, et bobolchévisme porte à sourire par sa forme. L’un et l’autre fonctionnent comme des oxymores : la douceur de vivre et la liberté du « bourgeois-bohême » s’allient difficilement tant à la rigueur du « conformisme » qu’à la rudesse d’un « bolchévisme » couteau entre les dents. Ce sont bien sûr deux des trois principaux concurrents de François Fillon qui se trouvent ainsi dénoncés comme dangereux par l’orateur qui le soutient : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont renvoyés l’un à son milieu social et à son mode de vie, l’autre à sa violence verbale et à ses soutiens partisans. Et le « bobo » étant réputé de gauche, ces deux candidats sont clairement classés dans le camp opposé à celui de l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy.

Crédits photo : J. C. MAGNENET / ANP / 20 MMinutes

Posted in Figurez-vous...Tagged aphérèse, apocope, dérivé, hapax, mot-valise, néologisme, oxymore

« Je ne suis pas lui »

15 avril 2017 Paul Bacot

(Emmanuel Macron, France 2, L’Emission politique, 6 avril 2017)

Si un tel truisme ne sert apparemment à rien, puisque par définition il énonce une lapalissade, il en va tout autrement si l’on prend en compte la dimension dialogique du discours. Emmanuel Macron s’exprime ainsi parce que l’évidence selon laquelle moi ne peut désigner la même personne que lui semble ne pas en être une pour tout le monde. Depuis un certain temps en effet, François Fillon et quelques autres acteurs de la campagne électorale multiplient les propos identifiant le candidat d’En Marche ! au président sortant. Il s’agit donc pour l’ancien ministre de l’économie de répondre à l’oxymore décliné de mille et une façons « Macron, c’est Hollande », qui ne prend sens que par l’antonomase sous-entendue transformant le second nom propre en nom commun : le candidat est ramené à un individu appartenant à la catégorie des gens assimilables à Hollande. Il est clair en effet que nul ne prétend que les deux personnes évoquées n’en font qu’une, mais bien que Macron est un nouveau Hollande. La formulation de la réplique « Je ne suis pas lui », avec le recours à l’opposition des pronoms personnels des première et troisième personnes, rappelle un autre truisme célèbre ‒ « Lui c’est lui, moi c’est moi », qu’avait énoncé Laurent Fabius interrogé par Alain Duhamel à « L’Heure de vérité », le 5 septembre 1984 sur Antenne 2. « Lui » était alors le président en exercice, François Mitterrand, et « moi », son jeune et récent premier ministre. La parenté des énoncés renvoie clairement à la proximité des situations respectives : dans les deux cas, celui qui apparaît comme le protégé, voire la création du chef de l’Etat, cherche à s’en émanciper.

Posted in Figurez-vous...Tagged antonomase, dialogisme, lapalissade, oxymore, truisme

« Certains candidats qui se disent grands sont très petits »

11 avril 2017 Paul Bacot
(Nicolas Dupont-Aignan, 7 avril 2017)

Réagissant à la suppression d’un second débat entre les onze candidats à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France !) s’en prend à ceux de ses concurrents qui ont refusé l’invitation. Il reprend l’opposition classique entre « grands » et « petits » candidats, qui renvoie à une différence sensible dans les intentions de vote et dans les probabilités de victoire. Mais à ce premier usage métaphorique des deux adjectifs, s’en ajoute un second : est « grand » ce qui a beaucoup de soutiens ou ce qui est généreux ; est « petit » ce qui a peu de chances de succès ou ce qui est médiocre. L’antonymie apparente entre grand et petit fonctionne alors comme une antanaclase suggérée, puisque petit est utilisé dans un sens qui n’est pas opposé à grand, contrairement à une interprétation spontanée du propos. Cette figure de style permet à « NDA » de mieux dénoncer la non congruence entre l’ampleur de l’électorat et la qualité morale des candidats. Ou comment construire un oxymore en jouant sur les polysémies métaphoriques…

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antonymie, métaphore, oxymore, polysémie

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