La « France radicale[1] » dont Jean-Thomas Nordmann rappelait le rôle dans la consolidation de la République n’est plus celle sur laquelle se penche en 2015 le « rapport Boutih », intitulé Génération radicale [2]. Graduellement utilisé dans notre pays pour désigner une sensibilité, puis une formation républicaine intransigeante, peu à peu ralliée au compromis, l’adjectif « radical,e » caractérise désormais majoritairement des modes d’expression politiques qu’une bonne part de ceux qui se disent républicains aimerait tenir en marge de la République : les musulmans soupçonnés de pratiquer un islam non « modéré » ; la gauche révolutionnaire et l’extrême droite. Dans le premier cas – qui fournit aujourd’hui l’essentiel des occurrences ‒, un autre déplacement s’est opéré, puisque « radical », qui qualifiait à l’origine un discours anticlérical[3], est devenu un marqueur de l’extrémisme religieux, que d’aucuns confondent avec le « fondamentalisme ». « Radical, e », synonyme de « profond, intense, total, absolu » qui marquait depuis le XVe siècle le rapport à l’origine, au principe, à la racine des choses, et avait de ce fait intégré le lexique des sciences naturelles, se rapproche donc du terme « fondamental », issu pour sa part des sciences hypothético-déductives. Par glissement, ceux qui pensent que Dieu est l’origine radicale de toute chose deviennent suspects de radicalisation…
C’est vraisemblablement via l’anglais que s’est faite la « radicalisation » du mot « radical », le sème d’intensité gagnant en visibilité sur celui qui désignait l’origine. Sont dits « radicaux » autour de 1770 des libéraux assez atypiques pour avoir espéré fonder sur l’État des réformes que leurs adversaires jugeaient outrancières (les radicaux souhaitaient préserver la propriété privée, mais limiter les excès du grand capital). Plus tard, l’adjectif oscille entre une acception réformiste et une acception révolutionnaire, « entre intransigeance et opportunisme », conservatisme et changement : étiquette labile, il circule beaucoup dès le XIXe siècle, comme l’a indiqué Maurice Tournier. En 1835, lorsque se dire « républicain » devient passible d’importantes sanctions, on lui préfère « radical », alors perçu comme euphémisant. Le mot a perdu la coloration révolutionnaire qu’il avait au lendemain de 1789, même si, parmi les radicaux, certains se montrent particulièrement combatifs (c’est d’ailleurs ce qui les distingue de ceux qu’on nomme les opportunistes). Deux tendances se font jour au tournant du siècle : les « intransigeants […] exigent l’application immédiate de leur programme et réclament en outre une réforme des institutions par la suppression de la présidence de la République, considérée comme un avatar de la monarchie, et du Sénat tenu pour une assemblée aristocratique », tandis que les « radicaux de gouvernement [restent] partisans de compromis permettant la réalisation progressive des idées radicales[4] ». Aux yeux de leurs adversaires, tous les radicaux en viennent pourtant à représenter l’attentisme qui caractériserait la politique politicienne. Pour Charles Péguy, ils ont mêlé le sectarisme à la veulerie de façon si contagieuse que désormais « tout le monde est radical » en « politique ». « Le peu qui ne sont pas radicaux sont cléricaux, et c’est la même chose[5] », ajoute l’auteur.
Comment un mot marquant le consensus finit-il par signifier le contraire (récemment encore, lors de son procès, un jeune condamné parti combattre en Syrie s’écriait : « La radicalisation, c’est quelqu’un qui ne fait pas de concession. C’est pas monstrueux ! ») ? La République radicale ? 1898-1914 précise comment, à cette époque, le radicalisme a connu un tournant. On a reproché à Madeleine Rebérioux ce titre en point d’interrogation, qu’elle n’explique pas vraiment. Les deux termes « République » et « radicale » s’annulent-ils l’un l’autre ? Sur quel membre porte le questionnement ? Ce dernier marque-t-il « une précaution, […] une limite, un doute, […] une gêne » ? Jean-François Chanet rappelle que M. Rebérioux connaissait trop bien Péguy pour ne pas se souvenir qu’il avait dénoncé « la dérive autoritaire[6] » du radicalisme. Au terme de développements où ne sont passés sous silence ni la répression des grandes grèves, ni la poussée coloniale, M. Rebérioux fait en effet du moment radical l’antichambre de la Grande Guerre : « C’est à l’ombre du radicalisme que se préparent non seulement le grand massacre, mais la profonde crise des valeurs culturelles, politiques, la crise sociale dont presque tous les éléments de base sont en place avant 1914. À cet égard la coupure de la guerre n’est pas très pertinente. Elle a accéléré plus qu’elle n’a créé[7] ». Un jugement que Gérard Delfau ‒ engagé en politique auprès du Parti radical de gauche ‒ ne lui pardonne pas : en 2001, dans les dernières pages de Radicalisme et République. Les Temps héroïques (1869-1914), il regrette que la conclusion de « la grande historienne » « abouti[sse] à nier toute empreinte durable du radicalisme[8] », et rappelle non seulement que le radicalisme a œuvré pour la démocratie participative, la laïcité, la liberté d’association et la liberté syndicale, l’impôt progressif sur le revenu, mais encore qu’il ne s’est laissé séduire ni par le fascisme, ni par le stalinisme.
Si les emplois de « radical » restent aujourd’hui très variables, la distinction entre les substantifs « radicalisme » et « radicalité » se fait la plupart du temps sans encombre : « radicalisme », plutôt réservé aux héritiers de Gambetta, Clemenceau et Mendès-France, accepte la composition (« radicalo-centriste », « radicalo-conservateur »), contrairement à « radicalité ». Moins courant jusqu’au XXe siècle, « radicalité » (fait de ne pas admettre d’exception ou d’atténuation, volonté d’aller jusqu’au bout) est rejoint par « radicalisation », attesté à partir de 1933 dans le numéro inaugural de La Littérature internationale, organe de l’Union internationale des écrivains révolutionnaires publié à Moscou. Dès lors, le mot apparaît dans des contextes évoquant le communisme ou le nazisme, spécialement dans certaines formules figées – « radicalisation des masses », par exemple. Les dérivés de « radicalisation » se multiplient pendant la Guerre froide. Aux États-Unis, les communistes sont taxés de « radicaux ». Dans un contexte politique tendu (opposition à la guerre du Vietnam, lutte pour les droits civiques, etc.), se développe ainsi au sein de l’intelligentsia américaine, dès la fin des années 1960, une réflexion critique sur les pratiques en sciences humaines, qu’accueillent notamment des comités appelés radical caucuses. Différentes disciplines se réclament de ce radical turn ; ainsi de la « radical geography » qui se développe dans l’aire anglo-saxonne autour de Richard Peet et David Harvey, plutôt nommée « géographie sociale » ou « géographie critique» en France. Sur cette terre où le radicalisme avait jadis fait concurrence au marxisme, l’adjectif « radical » tend, sous l’influence de la langue anglaise, à se substituer aux adjectifs « marxiste » ou « social(e) ».
C’est dans ces mêmes années qu’enfle la colère étudiante ; en 1966, une Radical Student Alliance est fondée en Grande-Bretagne. Elle exprimera sa sympathie aux étudiants et ouvriers de Mai 68. Le 15 mai, un tract reprend un passage du numéro 11 de l’Internationale Situationniste, où était formulée la « définition minimum des organisations révolutionnaires »; définition qui stipulait que ces dernières « port[aient] la critique radicale de l’économie politique, le dépassement de la marchandise et du salariat ». Revendiqué par une frange de ceux qui s’engagent dans l’insurrection, l’action directe et le terrorisme, le lexique de la radicalité est fréquemment retourné contre eux par leurs adversaires. Aussi Olivier Rolin, qui écrit alors sous le pseudonyme d’Antoine Liniers, l’utilise-t-il avec précaution dans le témoignage qu’il livre en 1985. Non seulement des guillemets et une modalisation le tiennent à distance, mais le mot « radicalisation », utilisé sans déterminant, semble désigner le « contexte international » plus que les activistes : « […] lorsqu’on assiste au développement simultané d’un discours de préparation à la guerre civile et d’actions répétées, à force ouverte, pour le mettre en pratique, tout cela dans un contexte international proche de “radicalisation”, comme on dit, les risques sont grands d’un franchissement de la ligne qui sépare une pratique subversive illégale, telle qu’elle existe en effet dans la France de ces années-là, d’une action terroriste à proprement parler[9] ». Plus loin, avec une pointe de provocation, l’auteur fait du quasi oxymore « modération radicale » (en italique, puis entre guillemets) la formule la plus apte à caractériser ceux qui, comme lui, n’ont pas choisi la voie terroriste.
La révolution iranienne braque l’attention sur la manière dont la réaction anti-occidentale s’empare d’un discours religieux à des fins politiques. Olivier Carré publie alors Mystique et politique. Lecture révolutionnaire du Coran par Sayyid Qutb, frère musulman radical (Paris, Presses de la FNSP, Éditions du Cerf, 1984) et, avec d’autres, Les radicalismes islamiques (Paris, L’Harmattan, 1985). Des appellations que Bruno Étienne contribuera à diffuser avec L’Islamisme radical (Paris, Hachette, 1987). Mais il faut attendre une décennie pour que cette taxinomie devienne une « catégorie d’action publique ». Claire de Galembert révèle comment, dans l’administration pénitentiaire, « radical » chasse « prosélyte » à l’époque où circule le Manuel européen des bonnes pratiques de lutte contre la radicalisation (2008)[10]. L’ennemi du dehors cède la place à un ennemi de l’intérieur. Ce renouvellement du lexique traduit une mutation dans l’appréhension des actes terroristes, qu’il s’agit désormais d’anticiper – comme le préconisent les directives européennes. L’éventail des suspects s’élargit considérablement, puisqu’il n’est plus question d’identifier les seuls individus « radicalisés » ou « radicalisateurs », mais les sujets « radicalisables » ou « en voie de radicalisation » : « les déclinaisons du vocable foisonnent aujourd’hui au sein de la DAP [Direction de l’administration pénitentiaire] même s’il n’en existe pas de définition homogène ». Malgré l’apparition, dans ces mêmes services, de l’acronyme PRI (« personne radicalisée islamiste », il semble que le qualificatif « islamiste », privilégié dans les années 1990-2000, s’efface progressivement au profit de « radical ». D’adjectifs qui ne se recoupent pas complètement (« islamiste » est plus restreint que radical), on a donc fait des quasi synonymes. Reste à savoir laquelle, de l’« islamisation » ou de la « radicalisation », a précédé l’autre – et laquelle endiguer. Sur ce point, l’anthropologue Alain Bertho et le politiste Olivier Roy s’opposent en 2015 à leurs collègues politologues Gilles Kepel et François Burgat.
Cette polémique rend compte de la labellisation récente du lexique de la radicalité : attestée par le discours gouvernemental et relayée par les médias, elle participe d’une délégitimation des radicalités, et par extension – puisque les contours de la radicalité ne sont jamais précisément définis ‒ des résistances et processus d’opposition aux mesures officielles. Comme le montre Arun Kundnani[11], après le 11 septembre, la rhétorique diabolisante ne suffisant plus à « expliquer » le terrorisme, elle est progressivement remplacée aux États-Unis par un discours pseudo-savant l’imputant à la radicalisation (à partir de 2004, le terme se rapporte essentiellement aux extrémistes musulmans). Dès lors, ce discours est pris en charge par des intellectuels et des experts proches des autorités, qui l’adoptent. En 2007, la police de New York officialise ainsi le rapport Radicalization in the West: the homegrown threat, qui autorise une surveillance étroite des musulmans américains. C’est sur ce modèle que la France met en place sa propre politique d’information et de contrôle en 2015-2016, à la faveur de l’état d’urgence (voir le rapport « Génération radicale » en juin 2015, le rapport ATHENA [« Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent »] en mars 2016, et la circulaire du 13 mai 2016 consacrée à la « prévention de la radicalisation », où l’on apprend l’existence du Secrétariat général du Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation [SG-CIPDR]). « Radicalisation », dont la désinence indique un processus (et donc, implicitement, la possibilité de l’endiguer) fonctionne fréquemment en couple avec un autre terme, pris lui en bonne part : « déradicalisation ». Comme jadis en médecine, à un mal « radical » correspondrait un remède également « radical ».
Les différents documents officiels dessinent un programme d’action : il s’agit de « prévenir », « détecter », « combattre », « lutter contre », « prendre en charge ». La préfixation négative (déradicaliser/ déradicalisation ; anti-radicalisation) souligne l’orientation de mesures qui visent à assimiler la radicalité à une déviance, un délit. Ni les mouvements d’« ultra » gauche ‒ au singulier, comme si ils étaient homogènes), ni les « droites radicales » (catégorie plus ou moins élastique où d’aucuns ne rangent que les groupements antiparlementaires, tandis que d’autres incluent l’ensemble des droites contestataires, mais qui figure généralement au pluriel[12]) ne sont au cœur de la réflexion ; le « rapport Boutih » prétend évoquer les différentes formes de radicalisation observables chez les jeunes, mais les expédie en quelques pages (p. 22-26, notamment), pour se concentrer sur le « radicalisme islamique », jugé « le plus dangereux […] ». On notera l’équivalence, dans le texte, entre « radicalité » et « radicalisme[13] »…
Les militants qui revendiquent le lexique de la radicalité (ceux de l’écologie radicale, par exemple) s’en voient privés, tandis que les musulmans engagés dans l’imitation des salaf (les « pieux prédécesseurs ») souhaitent un retour aux racines sans se dire radicaux. À quelques exceptions près ‒ l’opposition à la « loi Travail » en est une ‒, les représentants politiques et les médias réservent ainsi le lexique de la radicalité aux musulmans, jugés suspects ; de fait, l’adjectif « radicalisé » fonctionne bien souvent comme un équivalent de « musulman ». Il s’applique également, dans une moindre mesure, à la jeunesse chrétienne. Pour se protéger de l’embarrassante analogie avec l’islam, d’aucuns distinguent alors la « radicalité » du « radicalisme », qui a une histoire propre au sein de la chrétienté (« réforme radicale », « radicalisme évangélique », etc.).
« Radical » et ses dérivés suscitent bien des projections. Repoussoir pour les uns, ils exerceraient sur les autres un puissant pouvoir de séduction. Au point que l’essayiste Robert Redeker enjoigne le gouvernement de François Hollande à changer de rhétorique : « L’imaginaire transporté par le mot de “radicalisation”, qui est un imaginaire de l’authenticité, entre en contradiction avec le message que la société veut envoyer à cette jeunesse. Se servir du mot de “radicalité” pour désigner l’islamisme djihadiste revient à le valoriser plutôt qu’à le condamner, à le rendre attrayant. C’est en effet laisser supposer que la vérité (l’adéquation à l’origine) de la religion musulmane réside dans cet islamisme ». Et il ajoute, amalgamant au passage « radicalisme » et « radicalité » : « Le même vocable désigne le Parti radical, les radicaux de gauche et les assassins du Bataclan. Cette confusion signale que quelque chose est inadéquat – et, par suite, inopérant – dans notre lexique politique. Radicalité est un mot qui ennoblit la cause que l’on défend. Radicalisation est un mot qui enjolive jusqu’à l’absolu le combat que l’on mène[14] ».
Sarah Al-Matary
[1] Jean-Thomas Nordmann a donné le nom de ce périodique militant des années 1930 à un ouvrage (La France radicale, Paris, Gallimard, « Archives », 1977) et une section de son Histoire des radicaux, 1820-1973 (Paris, La Table ronde, 1974).
[2] Malek Boutih, député de l’Essonne, Génération radicale, rapport commandé par le chef du gouvernement après les attentats de janvier 2015 et remis à Manuel Valls en juin 2015.
[3] C’est d’ailleurs pour cet adjectif qu’opte Jonathan Israel lorsqu’il distingue, au sein des Lumières, des penseurs refusant toute transcendance (Les Lumières radicales : la philosophie, Spinoza et la naissance de la modernité, 1650-1750, traduit de l’anglais par Pauline Hugues, Charlotte Nordmann et Jérôme Rosanvallon, Paris, Éditions Amsterdam, 2005). Sur le débat qu’ont suscité les travaux de J. Israel, voir notamment Lumières, n° 13, « Lumières radicales, radicalisme des Lumières », coordonné par Jean Mondot et Cécile Révauger, 1er semestre 2009.
[4] Serge Berstein, « Radicalisme, politique », Encyclopædia Universalis, consulté le 24 juillet 2016 sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/radicalisme-politique/ Du même, voir Histoire du Parti radical, Paris, Presses de Sciences Po, 2 t., 1980-1982.
[5] Charles Péguy, L’Argent, Œuvres en prose complètes, édition de Robert Burac, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », t. 3, p. 799.
[6] Jean-François Chanet, « Une laïcité socialiste », Fondation Jean Jaurès, « Les essais », 09/2009, p. 23. Ce texte reprend l’introduction à la table ronde « Socialisme et culture » présentée au colloque « Qu’est devenue l’histoire du socialisme ? Hommage à Madeleine Rebérioux » organisé par la Société d’études jaurésiennes et la Fondation Jean-Jaurès les 5 et 6 février 2009.
[7] Madeleine Rebérioux, La République radicale ? 1898-1914, dans Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 11, Paris, Seuil, coll. « Points-poche », 1975 p. 234.
[8] Gérard Delfau, Radicalisme et République. Les Temps héroïques (1869-1914), Paris, Balland, 2001, p. 297-298.
[9] Antoine Liniers, « Objections contre une prise d’armes », dans François Furet, Antoine Liniers et Philippe Raynaud, Terrorisme et démocratie, Paris, Fayard, 1985, p. 138, p. 221 et 222.
[10] 2008 voit aussi, dans un contexte de crise économique, la montée en Grèce du parti Syriza, acronyme de Συνασπισμός Ριζοσπαστικής Αριστεράς, traduit en français « Coalition de la gauche radicale ». Patrice Brun et Philippe Lafargue proposent une autre traduction : « En grec, ἡ ρίζα (ῥίζα en grec ancien), c’est la racine, comme “radical” dérive directement du latin radix. Avant d’être donc connotée d’un sens plus extrémiste, la démocratie radicale peut s’entendre comme la démocratie originelle ou, pour reprendre le vocabulaire de Syriza, la “ gauche authentique” face à une autre qui, elle, ne le serait pas. Car aucun mouvement radical, aujourd’hui, qu’il soit de droite ou de gauche, ne se considère, quelle que soit sa rhétorique, comme “extrême”, mais toujours comme vrai, comme “authentique” » (« Peut-on parler de démocratie radicale à Athènes ? », Dialogues d’histoire ancienne, 1/2016, n° 42/1, p. 27-52). On consultera également cet article pour une analyse de la notion de « démocratie radicale » dans les sciences humaines et sociales depuis la fin des années 1990.
[11] Arun Kundnani, « Radicalisation: the journey of a concept », Race & Class, n ° 54 (2), p. 3-25. Sur le contexte français, voir Philippe Blanchet, « “La Radicalisation”. Réflexions critiques sur un concept pernicieux », Les Mots sont importants, 17 août 2016, http://lmsi.net/La-Radicalisation
[12] Sur ce sujet, voir notamment Philippe Vervaecke, Valérie Auda-André, David Bensoussan et Myriam Boussahba-Bravard, À droite de la droite, droites radicales en France et en Grande-Bretagne au XXe siècle, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, « Espaces politiques », 2012.
[13] Malek Boutih, Génération radicale, op. cit., p. 22.
[14] Robert Redeker, « Plaidoyer pour la “radicalisation” », initialement publié dans Le Journal toulousain le 11 décembre 2015 sous le titre « La radicalisation et les pièges du vocabulaire », repris sur le site du Point le 23 décembre 2015.