Marine Le Pen, dit le texte de Libération, est un danger ; les images intensifient ce propos. L’image à droite la montre floutée de manière à ce que son visage évoque à la fois, par métaphore implicite, une tête de mort, un heaume médiéval et Alien IV (la ressemblance est frappante, sans doute l’iconographie va-t-elle puiser dans les archétypes du visage du mal, yeux larges et aveugles, bouche trompeuse), ce qui convoie une première isotopie, /adversaire hostile/, voire /mortel/. En bas à gauche, cadrée en très gros plan, à demi masquée, un unique œil apparent, comme embusquée, elle évoque par métonymie un espionnage inquiétant. Le tout est unifié par une isotopie de la /menace/.
Une métaphore de base visuelle unit en outre les deux images en regard : plus la forme d’un objet est nette, plus la réalité de sa présence est vraisemblable (par opposition à tout ce qui est « flou », « nuageux », « impressionniste », etc.). L’énoncé linguistique – « le danger se précise » – place Marine Le Pen du côté du vraisemblable. L’image, un peu floue, permet déjà la reconnaissance et la représente comme une créature malveillante sur le point de remonter à la surface de l’eau ou d’émerger du brouillard.