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“Grande tension avant la nomination de mon prédécesseur. Sera-t-elle de droite ou bien de droite ? […] Personne ne veut le job. C’est un CDD de mission d’intérim.”

24 mai 202224 mai 2022 Dominique Desmarchelier

À quelques minutes de la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre, le 16 mai 2022, Jean-Luc Mélenchon, avec l’humour qu’on lui connaît, poste ce tweet pour le moins surprenant.

La politique-fiction, ici d’anticipation sur le résultat des législatives, constitue une stratégie argumentative courante. Mais parler de “son prédécesseur” à un mois des élections, présuppose (sémantiquement) qu’il va lui succéder. C’est néanmoins prendre un risque certain, en cas d’échec.

L’enchaînement par un pronom anaphorique au féminin, surprend davantage. Pourquoi ne pas avoir utilisé “ma prédécesseure” ? Loin de taxer Jean-Luc Mélenchon d’opposant à la féminisation des noms de métiers, l’hypothèse est plutôt de laisser entendre que le choix d’une femme était déjà acquis. La suite vient renforcer sa “certitude” d’obtenir le poste à l’issue des législatives. Employant un registre plus oral, /le job/, le leader du NUPES conclut sur le caractère intérimaire du poste. Une manière discrète de rappeler qu’Élisabeth Borne fut Ministre du Travail dans le précédent gouvernement ?

Posted in Législatives 2022Tagged anaphore, présupposé

« Emmanuel Macron suffisant, Marine Le Pen insuffisante »

23 mai 202223 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
Le Billet politique : podcast et émission en replay | France Culture

Frédéric Says sur France Culture, le 21 avril 2022

En rapprochant les antonymes morphologiques suffisant et insuffisant, de sens bien différents en dépit de cette motivation indirecte, Frédéric Says fait une sorte d’antanaclase morphologique (deux sens distincts pour les deux occurrences de « suffisant ») qui lui permet d’envisager le débat à l’aune de deux grandes qualités d’éthos attendues de tout présidentiable. On reconnaît en creux, dans l’« insuffisance », un déni de phronèsis (compétence), première du trio par lequel Aristote décrit l’éthos oratoire (phronèsis, compétence ; arétè, vertu ; eunoia, bienveillance). Et, en creux toujours on reconnaît dans la « suffisance » un déni de modestie (qualité ajoutée au XVIIe siècle à ce trio par Bernard Lamy ; et avant cela, topos). Ces deux propriétés étaient d’autant plus sémiotiquement manifestes qu’elles font partie de longue date de leur éthos préalable et que l’éthos oratoire l’a semble-t-il renforcé.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antanaclase morphologique, antonymes morphologiques, arétè, éthos, éthos oratoire, éthos préalable, eunoia, motivation indirecte, phronèsis, topos de modestie

« Je ne suis absolument pas climato-sceptique. En aucun cas. Mais vous, vous êtes un peu climato-hypocrite »

23 mai 202223 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
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Marine Le Pen le 20 avril 2022, lors du débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française

Répondant à Emmanuel Macron qui l’accuse d’être « climato-sceptique », Marine Le Pen d’abord le nie, puis lui retourne le néologisme « climato-hypocrite » qui a le double avantage d’être à la fois une rétorsion (retour à l’envoyeur) et une amplification (le reproche est aggravé), par laquelle s’ajoute à l’inconséquence une absence de franchise qui suggère tout un paradigme isotope (on y retrouve les sèmes [apparence] et [mensonge]), de la « bien-pensance » au « politiquement correct ».  Ainsi, laissant sa forme avouer sa source dialogique « climato-sceptique », et son sens en présupposer la pertinence pour son adversaire, « climato-hypocrite » est une réponse « en réplique ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged amplification, dialogisme, néologisme, paradigme isotope, pertinence, rétorsion, sème, sens

« Nupes : le miroir aux girouettes »

20 mai 202220 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay

En couverture de Franc-Tireur n°26, surmontés du titre « Nupes : le miroir aux girouettes », un triste Yannick Jadot, un Fabien Roussel dépité et ahuri, un aimable Olivier Faure qui n’y voit que du feu, petit paradigme unifié par l’isotopie /représentant d’un parti politique de gauche/, se retrouvent face à une sucette qui, de sa tête de Jean-Luc Mélenchon à elle incorporée par métaphore-valise, leur tire la langue et les nargue. On comprend immédiatement que ces girouettes, en une métaphore iconico-verbale in præsentia, ils les sont. Et qu’il n’est vraiment pas loin, le marché de dupes – dupes, ce paronyme si proche de « Nupes », qui commence lui aussi par une consonne apico-alvéolaire voisée… De forts indices de délittéralisation évincent en effet d’entrée de jeu les /girouettes qui pivotent pour indiquer la direction du vent/ : ces objets ne se chassent pas. En revanche les /personnes changeantes/, si – par une métaphore diagrammatique figée, les girouettes suivent par nature la direction du vent comme les personnes changeantes acceptent par nature les choix qui se présentent à eux. Or le miroir aux alouettes évoqué par dialogisme grâce à la substitution, à « alouettes », de « girouettes », isorythmique et homéotéleute, fait de « Nupes » un stratagème de chasse (métaphore de nouveau, elle aussi in præsentia) – les trois hommes se laissent capturer comme de nigaudes alouettes, en pire encore : ils sont attirés et moqués, pour toute consolation, par une friandise d’enfant.

Posted in Législatives 2022Tagged consonne apico-alvéolaire voisée, délittéralisation, dialogisme, homéotéleute, isorythmique, isotopie, métaphore diagrammatique, métaphore iconico-verbale, métaphore-valise, paradigme

“Nouvelle Union populaire écologique et sociale”

16 mai 202216 mai 2022 Dominique Desmarchelier
La NUPES à la conquête des législatives

NUPES : c’est sous cet acronyme que les candidats aborderont les élections législatives de juin 2022, avec pour ambition de favoriser la nomination de Jean-Luc Mélenchon au poste de premier ministre d’un gouvernement de coalition face au président Macron.

Mais au-delà des compromis et des négociations sur la répartition des 577 circonscriptions, c’est à l’adjectif “nouveau” que nous voulons nous attacher. Ce qualificatif, par son sémantisme propre, véhicule un présupposé (v. Ducrot, Kerbrat-Orecchioni) aisément identifiable : pour qu’il y ait nouveau, il doit y avoir eu un ancien, un ayant existé, ici, une “union populaire”. Quelques exemples : la Nouvelle Politique Economique (NEP) instaurée par Lénine en URSS dès 1921 est une politique qui introduit une libéralisation économique. Plus près de nous, en 1968, Dominique Grange compose et interprète les Nouveaux partisans (francs-tireurs de la guerre de classe…), hymne chanté par les maoïstes de la Gauche prolétarienne, en référence directe aux résistants de la Seconde Guerre mondiale.

Dans le cas présent, c’est sur les qualificatifs écologique et sociale que porte l’ajout “nouveau”. Ce qui est nouveau, et donc constitue le posé, c’est bien l’alliance avec les mouvements écologistes, le parti communiste et le parti socialiste, alliance qui n’avait pas été conclue avant la présidentielle.

Une question demeure toutefois : un parti, ou un mouvement politique, peut-il être écologique (comme le serait un risque ou une catastrophe), plutôt qu’écologiste ? Quand on évoque les militants verts, parfois pour les stigmatiser, le terme écolos renvoie le plus souvent à écologistes. De plus, si l’on observe le paradigme historique des qualificatifs de mouvements ou partis, on trouve : anarchiste, animaliste, anticapitaliste, autonomiste, colonialiste, communiste, indépendantiste, socialiste. Le choix de substituer le suffixe -ique, à -iste, semble ainsi réduire les positions de ces mouvements “verts” à une attitude générale, plutôt qu’à une doctrine. Encore faudrait-il savoir si ce choix a été proposé par l’Union populaire de Jean- Luc Mélenchon, ou par les militants écologistes eux-mêmes.

La remarque vaut également pour sociale, qui permet de ne pas réduire cette nouvelle union à l’adhésion des seuls militants socialistes. Cela pourrait également confirmer qu’il ne s’agit pas d’un mouvement, mais d’une simple alliance de circonstance, teintée d’écologie et de social.

Posted in Législatives 2022Tagged présupposé, suffixe

« Je ne suis pas fils d’archevêque »

4 mai 20224 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
AFP, 18 avril 2018

Ainsi Emmanuel Macron a-t-il au matin explicité sur France Culture, le 18 avril 2022, une propriété méliorative dont il veut qu’on crédite son éthos préalable : il est issu du peuple, il est un self-made-man à la française, il doit tout à la République (ce qui implique : en retour, je serais tout désigné pour être son meilleur serviteur, tant je lui suis reconnaissant). Dans sa rhétorique, « archevêque » est par synecdoque de l’espèce représentatif de tout genre de notable.

Mais il y a un hic. Il est déjà curieux de faire de l’archevêque le parangon de l’huile. Mais il y a pire, car l’actualité récente a gommé cette appartenance des archevêques au gratin social et fait place à un scandale où comme d’autres ils sont pris, celui des crimes pédophiles affectant l’ensemble du clergé. Dans un tel contexte on entend tout de suite une antithèse narquoise entre « archevêque » ([célibataire pour qui tout engendrement est non pertinent]) et « fils » ([engendré]) – il y a une sérieuse bataille entre le cotexte (le plaidoyer pro domo d’Emmanuel Macron) et le contexte, ce scandale qui teinte notre actualité sociale proche. Soit on peut voir là une volonté d’émanciper le discours des faits – le nécessaire du contingent ; soit on peut y voir une énième maladresse discursive.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antithèse, contexte, cotexte, ethos préalable, mélioratif, parangon, plaidoyer pro domo, synecdoque de l'espèce

« Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen !  »

26 avril 202226 avril 2022 Paul Bacot
Cette fois, Jean-Luc Mélenchon a donné des consignes de vote très claires: «Il ne faut pas donner une voix à Madame Le Pen». Photo Emmanuel DUNAND / AFP
Photo Emmanuel DUNAND / AFP

Jean-Luc Mélenchon, Paris, 10 avril 2022

Est-ce Jean-Luc Mélenchon qui parle lorsqu’il répète trois fois devant ses partisans au soir du premier tour de la présidentielle : « Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen ! » ? Et est-ce le général de Gaulle qui parle lorsqu’il s’exclame, le 14 décembre 1965 à la télévision : « l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! » ? Ne s’agit-il pas plutôt dans les deux cas de la citation implicite sur le mode parodique d’un propos rapporté, présenté comme emblématique de l’adversaire ?

C’est évident pour le général, dont le recours à l’ironie tend à ridiculiser la préoccupation majeure de ses opposants, la construction européenne, par le triple effet de l’intonation, de la gestuelle et de la répétition : Jean Lecanuet est alors censé invoquer l’Europe en sautant sur sa chaise « comme un cabri ».

Le leader de la France insoumise, lui, dit répéter sa consigne en vue du second tour afin que ses adversaires ne puissent pas dire qu’ils n’ont pas entendu. C’est donc apparemment bien lui qui parle, mais la façon dont il procède – son recours à une gestuelle, une intonation et une répétition très proche de la pratique gaullienne – revient en fait à se moquer de ladite consigne, qui ne semble plus être la sienne mais celle que lui rappellent ses adversaires. On ne verbalise pas de cette manière sa propre pensée. Ce que l’on entend dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon est censé être son mot d’ordre de refus du vote Le Pen, mais sonne en réalité comme un propos rapporté qu’il brocarde, celui disant le choix d’un vote dit « de barrage ». Il réduit par là-même la portée et, partant, l’efficacité de la consigne.

Posted in Présidentielle 2022Tagged citation implicite, discours rapporté, ironie, parodie

« Bon courage à ceux qui, face au retour des empires et aux défis des temps, défendent le grand rabougrissement »

25 avril 202226 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
"Fleurs Fanées" Jules Valadon Circa 1890
Jules Valadon, Fleurs fanées

Dans son premier et seul meeting de campagne d’avant le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle française 2022, le 2 avril, Emmanuel Macron se singularise rhétoriquement en faisant un usage directement oppositif du dialogisme : son « grand rabougrissement » évoque immédiatement ce « grand remplacement » qui a eu les honneurs de beaucoup d’autres discours de campagne. Car l’expression est à ce point dans toutes les têtes que son schéma morphologique et syntagmatique (« le grand X-ment ») suffit à la convoquer, et il le fait ici d’autant plus que dans les deux expressions le phonème initial est le même ([r]). La convocation peut donc passer par une expression partiellement innovante, comme l’a déjà fait – mais en semblant s’affilier – Valérie Pécresse (« le grand déclassement »).

Emmanuel Macron, lui, atteste comme elle qu’il connaît très bien le bain discursif des discours de campagne, qu’il les suit de près, qu’il colle à l’actualité ; mais qu’il s’élève au-dessus d’eux. Du fait de la péjoration intrinsèque de rabougrir, dont « rabougrissement » est le déverbal, le dialogisme n’est pas affiliatif mais critique, ce par le biais d’une métaphore diagrammatique : la chétivité est à la croissance des plantes ce que les préoccupations principalement migratoires sont à la vaste réalité géopolitique – rappelée  par « le retour des empires » et « le défi des temps » – dont aura à s’occuper un gouvernement, c’est-à-dire un rétrécissement, un repli sur soi-même néfaste à la survie. À une telle « micro-préoccupation » oppose ainsi, implicitement, de seyantes et bien plus opportunes « macro-préoccupations ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged déverbal, diagrammatique, dialogisme, morphologie, morphologique, péjoration, phonème, rhétorique, syntagmatique

“Nous tous”

6 avril 20226 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay

Le nouveau slogan d’Emmanuel Macron dit « Nous tous / Emmanuel Macron avec vous », au lieu du « Avec vous », qui figurait sur ses affiches électorales.  Figurant sur les prospectus que doit recevoir chaque électeur chez lui, dans son espace privé, en tête à tête avec l’actuel président, il nous place, par ce même euphémisme récemment repéré dans le discours du même, en situation d’échange chaleureux et familier. La mise en scène, d’abord, confronte par son regard caméra à un « contact Y-Y » (les yeux dans les yeux). Ensuite, la bienveillance de ce dialogue intime y est signifiée par son inclinaison de tête (l’image nous transmettant les signes dits « posturo-mimo-gestuels »). Et enfin, le clitique personnel de 1re personne du pluriel « nous » suggère la très désirable, et pourtant impossible, co-énonciation de lui et de son électorat, c’est-à-dire qu’elle présuppose leur accord sans réserve.

La configuration plastique qui superpose les deux mots écrits fait ressortir leur quasi isographie : même nombre de lettres, dont trois en commun, dans le même ordre, à la même place – parenté qui produit le même effet que les paronomases (ils vont bien ensemble, car qui se ressemble s’assemble). Par contre on ne peut s’empêcher de voir dans ce slogan un indice de la « conciliation des contraires » revendiquée par le candidat et dans laquelle on peut déceler aussi bien un compromis qu’une contradiction. Emmanuel Macron a émaillé tous ses discours oraux de « chers tous et toutes » où « tous » signifie /pas vous, les femmes/, mais le voilà qui signifie dans le slogan /vous aussi, les femmes/. Cette « disruption » sûrement voulue suggère ceci : une analyse polylectale qualifierait l’écriture inclusive de lecte récessif et relierait l’orthographe traditionnelle à un lecte dominant (vu comme usurpateur par les féministes). Or le genre discursif du programme, par définition, s’appuie sur les valeurs les plus partagées, et même les sollicite et les conforte – en termes rhétoriques, il est épidictique. En pratique, ces « valeurs partagées » sont précisément ce que défend la politique attendue d’un chef d’État – que ceux qui auraient pu croire, s’il y en a, que LREM est révolutionnaire soient donc rassurés !

Posted in Présidentielle 2022Tagged clitique, co-énonciation, épidictique, euphémisme, genre discursif, indice, isographie, lecte, lecte dominant, lecte récessif, paronomase, plastique, polylectal, présupposé, regard caméra, signes posturo-mimo-gestuels

« Macron, c’est le programme économique de Le Pen plus le mépris de classe ; Le Pen, c’est le programme économique de Macron plus le mépris de race »

4 avril 20224 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
Ce qu'il faut retenir du meeting de Mélenchon à Marseille
Boris Horvat/Afp

Jean-Luc Mélenchon en meeting à Marseille, 27 mars 2022

Jean-Luc Mélenchon justifie ici sa réputation de tribun, c’est-à-dire qu’il manifeste les signes d’un éthos de phronèsis (« compétence »), d’une part par la discrète manifestation d’un savoir historique politique (car la formule, dialogiquement empruntée, renvoie au « bonnet blanc et blanc bonnet » de Jacques Duclos en 1969, lequel l’avait déjà repris à Renaud Jean en 1920), et d’autre part, en l’occurrence, par une sorte de mise en abyme de l’éthos d’orateur. Il produit une paronomase faite pour être entendue, exposée en clausule dans les deux membres de sa période : elle témoigne à la fois d’une clairvoyance auto-attribuée et, par une motivation toujours à l’œuvre dans les ressemblances de sons, de sa justesse revendiquée (car même la langue le dit !). Composants identiquement placés à la fin de deux syntagmes jumeaux, rapprochant les deux « mépris de », les deux mots « race » et « classe » sont homéotéleutes (leurs sonorités finales sont identiques). Ils jouent sur l’éthos prédiscursif associé à Marine Le Pen et Emmanuel Macron, doublement présentés en chiasme, l’une diable peut-être dédiabolisé mais qui serait restée raciste, l’autre, hautain « président des riches » : donc, dit Jean-Luc Mélenchon,  l’un ou l’autre, c’est « bonnet blanc et blanc bonnet ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged chiasme, clausule, éthos, éthos prédiscursif, homotéleute, mise en abyme, paronomase, période, phronèsis

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