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Étiquette : synecdoque

« Lettre aux Français »

7 mars 20227 mars 2022 Paul Bacot
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(Emmanuel Macron, 3 mars 2022)

François Mitterrand déclare sa candidature à un second mandat présidentiel, le 22 mars 1988 sur Antenne 2, en répondant simplement « oui » à la question que lui pose Henri Sannier – « êtes-vous à nouveau candidat à la présidence de la République ? » –  puis il publie une Lettre à tous les Français, le 7 avril, pour exposer son bilan et énoncer son programme. Trente-quatre ans plus tard, Emmanuel Macron pratique le « tout en un » dans une Lettre aux Français. Entre temps, Nicolas Sarkozy diffuse de semblables Lettres en 2007 et 2012. Et qui se souvient de la Lettre aux Françaises et aux Français écrite par le candidat Pierre Marcilhacy, six mois avant l’élection présidentielle de 1965 ?

La connotation très personnelle du mot lettre, alors même que le message s’adresse à plusieurs dizaines de millions de personnes, est bien en ligne avec la fameuse définition de l’élection présidentielle, généralement attribuée au général de Gaulle : la rencontre d’un homme et d’un peuple. Mais le choix d’un tel intitulé suppose une sorte de métaphore, construite sur l’analogie entre deux types de textes écrits adressés, l’un à une personne ou à quelques destinataires bien identifiés, l’autre à un large collectif dont la majeure partie n’en sera jamais réellement destinataire. La figure de la synecdoque qui permet de passer du peuple à l’individu dans sa singularité, apparaît comme un moyen finalement assez classique pour tenter de réduire une distance entre gouvernants et gouvernés volontiers considérée comme s’accroissant dangereusement.

Posted in Présidentielle 2022Tagged métaphore, synecdoque

“Pour de l’or, il faut de l’argent”

11 novembre 202111 novembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

Traduction : pour obtenir les premières places en sport, il faut des moyens financiers – mais la chose est dite autrement : tel est le propre des tropes de rhétorique, avec ici l’avantage que le lecteur est responsable de ce qu’il comprend (ce qui produit au minimum un sentiment de connivence), mais comme inconvénient qu’il risque de s’égarer, voire de ne rien comprendre si on ne rend pas le discours porteur de garanties de bonne interprétation. C’est pourquoi le contexte martèle qu’il s’agit de /sport/, d’/éminence/ et d’/État français/ : en photographie Emmanuel Macron, bras musclés de sportif, torse moulé dans un marcel de sport, arbore trois médailles d’or olympiques au ruban tricolore portant le chiffre 1 : seuls les premiers valent.

Avec un tel contexte on ne peut que déclencher une dérivation interprétative sur « or », qui n’est pas seulement le /métal précieux/ mais par synecdoque la /médaille d’or olympique/. Une syllepse dédouble alors la lecture de « argent »,  dont le sens financier peut être considéré comme littéral, mais dont, par homologation isotopique, la présence de « or » rend pertinente la signification synecdochique originelle : l’argent est aussi, quoiqu’un peu moins que l’or sans doute, une /médaille olympique/.

Or le titre, s’il confirme encore qu’il s’agit bien de /sport/, opère surtout une délégation énonciative qui donne la vedette à un point de vue autre que celui du président, celui des « athlètes », en réponse au sermon présidentiel du lundi 13 septembre. L’expression rhétorique fait de l’énoncé une variante du topos /qui peut le plus peut le moins/ et le présente comme une quasi-vérité, tandis qu’ à l’opposé le point de vue macronien est décrédibilisé : c’est le désir indu de celui qui voudrait des médailles sans investir dans le sport, ou, pour le dire autrement, de la qualité gratis pro Deo – en l’occurrence pro Iovi (nom latin de Jupiter) ?

Posted in Figurez-vous...Tagged énonciation, homologation isotopique, sens littéral, syllepse, synecdoque, topos, trope

La Manif Pour Tous

16 juillet 202117 juillet 2021 Hugues Constantin de Chanay
Logo de La Manif Pour Tous

Comme le prétend par synecdoque le mot « Tous », la Manif Pour Tous, affable, n’exclurait personne de ses rangs familiers et déjà presque familiaux – c’est, par apocope, de « Manif » qu’il est question et non de manifestation.

Sur le logo se déploie une autre synecdoque qui rend tout aussi aimable le ciblage idéologique : cette ribambelle d’individus, après tout, pourrait unir n’importe qui – mais non ! C’est la famille modèle !

Une toujours aimable métonymie vient seconder cette synecdoque : en se joignant de la périphérie au centre, les bras dessinent des angles différents ; ceux du centre forment un angle aigu et détendu, loin de la ligne plate, homogène, menaçante, d’un cordon de policiers faisant barrage. En outre ici, par métaphore, la solidarité s’exhibe main dans la main.

Les deux sexes – deux seulement – sont bien différenciés, ainsi que le montre, par métaphore de nouveau, l’opposition du rose et du bleu – couleurs arbitrairement affectées à un seul des deux genres, mais l’omniprésence de cette affectation dans notre culture lui redonne une motivation dialogique. Cette différence des sexes est renforcée par métonymie, les attributs des personnages étant « genrés », genre et sexe étant assimilés (coiffures, vêtements, postures – les jambes des personnages masculins sont nettement plus écartées que celle des personnages féminins), les silhouettes mettant en scène caricaturalement un dimorphisme sexuel stéréotypé (taille en bobine de la femme par exemple). Les sexes sont soigneusement équilibrés au sein de cette « famille »: à eux quatre, ces parents et ces enfants heureux sont un parangon.

Par une ultime métaphore enfin, la ribambelle représente doublement un foyer. La forme évasée de la vue de face du quatuor rayonne en bouquet épanoui concentrique vers le bas. Quant aux accueillants regards qu’on imagine, ils convergent à l’avant vers le regard du spectateur. Oui, cette famille modèle a tout pour elle et peut avoir des enfants.

Par contre, qu’elle soit la seule à pouvoir le faire, c’est une tout autre affaire. L’« incorporation » des propriétés (panachage de métaphore et de métonymie sur la base d’une synecdoque de l’objet support pour la ou les propriétés, ce qui caractérise toute représentation, a fortiori celle des corps) suggère que sa sérénité procède de son hétérosexualité et de la complémentarité des sexes. Or la logique ordinaire fait fi du modus ponens et, de « l’hétérosexualité fait des familles heureuses », incite à conclure « la non-hétérosexualité fait des familles malheureuses ». Peut-être l’intensité du bonheur affiché ne donne-t-elle guère envie d’y échapper, mais cela reste un sophisme.

Posted in Figurez-vous...Tagged apocope, arbitraire, caricature, métaphore, métonymie, modus ponens, motivation dialogique, parangon, sophisme, synecdoque

“Le délire transgenre”

16 juin 202116 juin 2021 Hugues Constantin de Chanay

Couverture de Valeurs Actuelles, 27 mai 2021

Habituellement chargé d’attribuer au lieu qui l’affiche la propriété « gay friendly », le drapeau des fiertés étale ses couleurs pimpantes en une de Valeurs Actuelles, accompagné d’une légende péjorative : « le délire transgenre ». Entre ces deux composantes est assurée une équivalence visuelle qui facilite la rétro-propagation du jugement du second au premier : outre l’équilibre des masses, les couleurs garantissent la cohérence du message par un triple effet de rime chromatique (le jaune, le rouge, le bleu). Autrement dit, le drapeau devient /dysphorique/ dans un contexte « gay unfriendly » et la rhétorique plastique du message l’y aide.

Il y a pourtant une antithèse (escamotée) entre le multiple et l’un. Si, plutôt que de présenter le spectre continu et non dénombrable des couleurs, les six bandes colorées présentent une multiplicité, c’est parce que les couleurs de l’arc-en-ciel ont été discrétisées (présentées en valeurs « discrètes »,  c’est-à-dire discontinues), comme avant tout passage à du sémiotique (cette opération est en outre relativement arbitraire, le premier théoricien de l’arc-en-ciel, Aristote, y distinguant quatre couleurs – c’est pourquoi d’ailleurs on trouve de ce drapeau des variantes à sept ou huit bandes).

Le commentaire n’inocule pas seulement au drapeau (prêt à l’accueillir : il flotte vers la gauche, il est hors sol puisque sans hampe) l’axiologie négative du mot « délire » : le lecteur ne s’arrête pas à l’interprétation mais calcule la référence. Or celle du drapeau est déterminée par son sens. Que la source en soit par dialogisme la chanson du Magicien d’Oz (Judy Garland étant une icône gay) ou que l’interprétation soit plus directement métaphorique (et pour être précis homologique), la diversité des couleurs est chargée de représenter la diversité des situations des personnes cisgenres non hétérosexuelles ou pro-hétérosexuelles (des LGBT aux LGBTQQIAAP : lesbiennes, gay, bi, trans, queer, questionnings, intersexes, asexuel.le.s, allié.e.s, pansexuel.le.s). Or « transgenre » n’est rien de moins qu’une seule catégorie. En lui affectant le mot « délire » qui se reporte sur le drapeau, Valeurs Actuelles désigne à son lectorat l’ennemi qui se reconnaîtra au signe affiché aux portes et aux fenêtres. Mais cette réprobation est en outre implicitement argumentée, la synecdoque de la partie convoyant clandestinement un amalgame. Les transgenres s’émancipent de la nature. Donc l’homosexualité est, pour Valeurs Actuelles, contre nature : CQFD.

Posted in Figurez-vous...Tagged amalgame, antithèse, dialogisme, discrétisation, homologie, métaphore, rhétorique plastique, synecdoque

« Lors d’une manifestation à Ramallah, mardi, où deux Palestiniens sont morts »

20 mai 202121 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, mercredi 19 mai 2021, p. 8

(légende de la photo, crédits Nasser Nasser/AP)

Le sens vient à la réalité comme il vient aux images : par métonymie et par synecdoque – en l’occurrence, l’objet pour la propriété dont il est support. Voyant un homme jeune sur fond de feux, on comprend qu’il se défend (buste oblique prêt à reculer avec souplesse, bras gauche en défense), qu’il contre-attaque (bras droit prêt à projeter on ne sait quoi, ne serait-ce qu’une pierre – geste emblématiquement sauvage, celui du David biblique terrassant Goliath), sa vulnérabilité puissante (bras nus, muscles fuselés et apparents), la destruction et le chaos (gravats, fumée, rue jonchée de pneus, vide des piétons habituels, où l’on distingue d’autres « guérilleros », et un drapeau palestinien).

Il nous parvient parce que toute image réussie porte une hypotypose (par des détails, on produit un effet de réel et on place le destinataire comme devant la réalité même). Ici l’ensemble recule devant des éléments saillants : l’homme est isolé sur un vaste fond gris ; le flou fond le décor et fait ressortir, çà et là, gravats, colonnes de fumée hautes comme les immeubles qu’on voit à peine, corps exposés. La prise de vue livre quelques mètres à parcourir à découvert. Comme si, à l’instar du protagoniste, nous devions mettre notre vie en péril.

Car l’hypotypose s’accompagne d’une proposition d’empathie avec le manifestant. Cette image est efficace parce qu’elle est esthétique et séduit. L’antithèse entre la simplicité de la mise (casquette, pull sur les hanches, t-shirt jaune roulé en une écharpe qui n’est pas le traditionnel keffieh qu’arbore derrière un autre homme) et la beauté satinée de ces bras dénudés n’y est sans doute pas pour peu. Le cadrage, les contrastes, la prédominance des formes rondes, les fumées sombres comme des nuées, évoquent dialogiquement les peintures romantiques d’orages. La palette des couleurs et la disposition des volumes sont les mêmes que dans Le Radeau de la Méduse. Par cette discrète allusion, la synecdoque de ce manifestant pour tous les Palestiniens, ainsi que sa métaphore pour les autres résistances des faibles, passent à une dimension symbolique en devenant allégoriques.

Posted in Figurez-vous...Tagged allégorie, antithèse, dialogisme, emblématique, empathie, esthétique, hypotypose, métaphore, métonymie, symbolisme, synecdoque

« Ce que l’on veut, c’est créer des QSR, des quartiers sans relous »

8 mai 20218 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay
Jacques Witt/SIPA pour 20 minutes, 14 avril 2021

En proposant le 14 avril la création de « QSR », Marlène Schiappa illustre ce qu’est une rhétorique riche et condensée, mais on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment heureuse. Le premier problème est lié à la siglaison, qui opère une réduction à l’initiale par synecdoque de la partie : elle s’accompagne d’une part d’un appauvrissement du signifiant qui opacifie le lien avec le signifié et d’autre part d’une multiplication de faits d’homonymie – en l’occurrence, « QSR » signifie déjà « quartiers à sécurité renforcée ».

En deuxième lieu le sens non pas dit mais montré est discordant : « relou » vient du verlan et est chargé ici de propager le parler jeune dans le discours. Mais l’employer dans un discours ministériel revient à méconnaître les conditions diaphasiques de son usage (à moins que Marlène Schiappa ne cherche à « débrailler » son discours, le verlan ne s’emploie pas en situation formelle).

En troisième lieu enfin, on peut estimer que la ministre sous-évalue le référent : l’axiologie n’est pas binaire mais graduelle et ceux qui commettent des « agressions sexuelles » (comme le dit l’interview) commettent des fautes bien plus graves que les simples « relous ». Si la litote et l’euphémisme attachés à son emploi sont intentionnels, Marlène Schiappa escamote rhétoriquement le pire. Et s’ils ne le sont pas, c’est une bévue.

Posted in Figurez-vous...Tagged axiologie, diaphasie, euphémisme, homonymie, litote, rhétorique, sens dit, sens montré, signifiant, signifié, synecdoque

« Il attend quoi ? »

1 avril 20211 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Une de Libération, 30 mars 2021)

Isolé à la droite de la page, bras et jambes croisés (synecdoque de la posture d’attente, elle-même face concrète du comportement visé, celui du statu quo choisi), le regard porté hors-champ et échappant à la fois à l’objectif et à la rencontre du lecteur, sis comme obstinément sur une chaise occupant un espace déjà vide (métaphore de l’île au milieu des flots) mais réel et dont il se détourne, Emmanuel Macron est l’image même de l’insularité têtue (métaphore globale de sa préférence jupitérienne pour le « cavalier seul », mais l’image, polyvalente ou si l’on veut polysémique, évoque aussi l’enfant capricieux, boudeur, entêté, puni). La sarcastique question rhétorique du gros titre enchérit : il ne s’agit en effet pas d’une demande d’information (« qu’attend Macron ? ») mais d’une affirmation déguisée et présentée comme validée : qu’il n’y a rien à attendre, qu’il y a urgence, et que là-dessus tout le monde est d’accord, journalistes comme lecteurs. L’image le montre : Macron est à la fois au coin et dans son coin.

Posted in Figurez-vous...Tagged métaphore, polysémie, question rhétorique, synecdoque

Dune enlisée

26 mars 202126 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

 Le 16 février 2021, à l’occasion d’une visioconférence consacrée au Sahel, Emmanuel Macron affrontait le dilemme suivant : rester au Sahel où l’armée française est présente avec l’opération Barkhane ; ou bien le quitter au risque de la « talibanisation », car l’opération « s’enlise » (Marianne, 19 mars). Et pourquoi donc ? Willem répond le même jour dans Libération.

L’armée est doublement inadaptée.

D’abord elle n’est vraiment pas de taille. Une antithèse oppose dans le dessin de Willem le petit nombre des militaires (très exactement une poignée : cinq), au grand nombre des potentiels djihadistes. Le dessin opère de ces derniers, représentés par leur stéréotype (crânes rasés et barbes sans moustache des salafistes) une quantification indéfinie en ne faisant qu’esquisser le sommet lointain des crânes et en laissant des blancs (donc il y en a beaucoup et ils sont innombrables).

Ensuite et surtout il y a l’antithèse principale : pour les cinq militaires, il n’y a aucun djihadiste ; mais pour le lecteur, ils grouillent. Le dessin, polyphonique, met en scène et hiérarchise deux points de vue. Les voyant du dessus, les militaires peuvent prendre les crânes pour des cailloux. Mais les voyant de face, le lecteur a de manière décisive un point de vue plus ample : ce sont des salafistes. Les militaires ont la berlue. Déjà mal outillés dans leur petit bus cahotant (métonymie de l’instrument et synecdoque de la partie), ils sont tout bonnement aveugles à l’océan (métaphore implicite) des djihadistes : ils ne trouveraient pas d’eau dans la mer.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, métaphore implicite, métonymie, polyphonie, quantification indéfinie, stéréotype, synecdoque

Stature d’Angela Merkel

25 mars 202125 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Willem, Libération, 16 mars 2021, p. 20)

Ces derniers temps, à cause d’une gestion de crise longtemps louable mais récemment malavisée, la CDU a perdu en crédibilité. Willem l’exprime dans Libération par une homologie (analogie relationnelle) : les trois images montrent qu’à mesure que le printemps s’annonce, la taille d’Angela Merkel rapetisse. Cette absurdité référentielle (dans le monde, nul ne change aussi sensiblement de taille) est un indice de décontextualisation pour l’interprétation métaphorique. L’équivalence d’une taille et de sa valeur fait partie de nos métaphores conceptuelles : l’image de Merkel (reconnaissable par synecdoque à sa coiffure en chapeau de champignon) représente sa taille mais signifie sa stature. Il n’y a aucune analogie directe entre une silhouette et une influence. En revanche il y a une homologie si on prend plusieurs vues, car l’évolution physique de Merkel peut être analogue à celle de l’influence de la CDU. L’image articule cette homologie à une antithèse : alors que le printemps s’épanouit, Angela Merkel est son parti se rabougrissent…

Posted in Figurez-vous...Tagged analogie, antithèse, décontextualisation, homologie, métaphore, synecdoque

« On a quand même pris cher ces dernières années »

17 juillet 201917 juillet 2019 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 9 juillet 2019, p. 5.

Qui s’exprime ainsi dans Libération ? Christian Jacob, chef des députés Les Républicains, cité verbatim. Ironie du sort, c’est un parti conservateur qui adoube là un emploi intensif tout récent de l’adjectif français « cher » : en effet il n’y reconnaît pas que LR a fourni des prestations onéreuses, mais il avoue que dernièrement le parti a dû encaisser de rudes coups (qui l’ont donc écorné, à preuve ses maigres résultats aux dernières élections européennes).

Par là, Christian Jacob épouse un dialogisme doublement bottom up : il provient de la jeunesse (la plus « basse » des classes d’âge), et spécialement de celle des milieux financièrement les moins favorisés. Il y a environ trois ans, Alain Nicaise, enseignant en lycée professionnel, notait un tel emploi chez ses élèves, l’une ayant justifié son choix de travailler sur la marque Chanel par ces mots : « c’est cher classe » – translation en l’occurrence, et déjà néologisme de sens par motivation métaphorique ou extension sémantique (évolution traditionnellement vue comme une synecdoque de l’espèce) qui fait passer de cher (« intense en prix ») à cher (« intense » tout court). Les mêmes disent à présent « on a pris cher », dans le même sens que dans l’énoncé de Christian Jacob.

Le bénéfice escompté semble clair : cela normalise en quelque sorte les difficultés de LR que d’employer pour les désigner une expression qui est dans l’air du temps. Mais, revers de la médaille, on peut se demander si le parti ne va pas plutôt pâtir de cette juvénilité linguistique, si son électorat traditionnel reste habitué à considérer toute évolution de la langue comme un affront patrimonial. Il risque de continuer à prendre cher…

Crédits photo : Stéphane Mahé

Posted in Figurez-vous...Tagged dialogisme, extension sémantique, motivation métaphorique, néologisme, synecdoque, translation

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