Lors du débat du deuxième tour de la primaire de gauche, Manuel Valls a, comme on dit, mis les rieurs de son côté au détriment de François Fillon, en parodiant la réfutation par analogie employée par ce dernier durant la campagne de la primaire précédente, celle de la droite. « Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ? » avait lancé celui-ci en visant son concurrent Nicolas Sarkozy. « Vous imaginez le général de Gaulle employant Tante Yvonne à l’Elysée ? », raille Manuel Valls en visant l’auteur de la formule qu’il pastiche. La reprise de la forme interrogative et du verbe imaginer pointe l’incongruité des deux situations, de fait évidemment fictives s’agissant du Général, alors que celle de Nicolas Sarkozy est bien réelle et que celle de François Fillon n’est pas complètement invraisemblable. L’auteur de ce détournement polémique s’empresse de le qualifier de « boutade », par respect de la présomption d’innocence – mais le mal est fait, par l’humour et l’ironie. Fillon est atteint, et Hamon apparaît du coup un cran en-dessous dans l’opposition à l’adversaire commun.