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Étiquette : rhétorique

« Bon courage à ceux qui, face au retour des empires et aux défis des temps, défendent le grand rabougrissement »

25 avril 202226 avril 2022 Hugues Constantin de Chanay
"Fleurs Fanées" Jules Valadon Circa 1890
Jules Valadon, Fleurs fanées

Dans son premier et seul meeting de campagne d’avant le premier tour de scrutin de l’élection présidentielle française 2022, le 2 avril, Emmanuel Macron se singularise rhétoriquement en faisant un usage directement oppositif du dialogisme : son « grand rabougrissement » évoque immédiatement ce « grand remplacement » qui a eu les honneurs de beaucoup d’autres discours de campagne. Car l’expression est à ce point dans toutes les têtes que son schéma morphologique et syntagmatique (« le grand X-ment ») suffit à la convoquer, et il le fait ici d’autant plus que dans les deux expressions le phonème initial est le même ([r]). La convocation peut donc passer par une expression partiellement innovante, comme l’a déjà fait – mais en semblant s’affilier – Valérie Pécresse (« le grand déclassement »).

Emmanuel Macron, lui, atteste comme elle qu’il connaît très bien le bain discursif des discours de campagne, qu’il les suit de près, qu’il colle à l’actualité ; mais qu’il s’élève au-dessus d’eux. Du fait de la péjoration intrinsèque de rabougrir, dont « rabougrissement » est le déverbal, le dialogisme n’est pas affiliatif mais critique, ce par le biais d’une métaphore diagrammatique : la chétivité est à la croissance des plantes ce que les préoccupations principalement migratoires sont à la vaste réalité géopolitique – rappelée  par « le retour des empires » et « le défi des temps » – dont aura à s’occuper un gouvernement, c’est-à-dire un rétrécissement, un repli sur soi-même néfaste à la survie. À une telle « micro-préoccupation » oppose ainsi, implicitement, de seyantes et bien plus opportunes « macro-préoccupations ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged déverbal, diagrammatique, dialogisme, morphologie, morphologique, péjoration, phonème, rhétorique, syntagmatique

« Il nous faudra donc travailler plus »

30 mars 202230 mars 2022 Paul Bacot

(Emmanuel Macron, « Lettre aux Français », 3 mars 2022)

Arrêtons-nous sur l’usage que fait Emmanuel Macron du pronom personnel nous dans sa Lettre aux Français. Avec une trentaine d’occurrences, il renvoie à des référents très différents, ce qui a priori n’est pas surprenant, la seule contrainte en la matière étant que nous doit inclure le locuteur et une ou plusieurs autres personnes. Mais ici, le passage est fréquent d’un nous à un autre, avec parfois un référent incertain. L’effet rhétorique est à son comble lorsque le président-candidat semble employer un nous qui n’implique que lui ou qui au contraire ne le concerne pas.

Quand il dit « Depuis cinq ans, nous avons traversé ensemble nombre d’épreuves », il parle de tous les Français, vous et moi. Mais quand il concède « Nous n’avons pas tout réussi. Il est des choix qu’avec l’expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment », on est peut-être en présence d’un nous « de modestie », ou « de majesté », c’est-à-dire d’un je, ou plus vraisemblablement d’un nous qui balance entre le je et le vous. Et quand au contraire il annonce « Il nous faudra travailler plus », il n’avoue certainement pas avoir consacré trop peu de temps à l’accomplissement de sa tâche durant son quinquennat, mais veut dire bien sûr : « Il vous faudra travailler plus » ! En incluant fictivement lui-même dans le groupe des personnes qui devront travailler plus, ainsi qu’une partie des destinataires de sa Lettre en réalité non concernés, Emmanuel Macron euphémise son propos pour rendre plus acceptable la réforme des retraites qu’il annonce.

Est donc mis en scène un nous incertain incluant ou non de façon plus ou moins fusionnelle Emmanuel Macron et/ou les Français et/ou certains Français, ce qu’on retrouve dans l’affiche de campagne : « Nous tous. Emmanuel Macron avec vous ».

Posted in Présidentielle 2022Tagged destinataire, euphémisme, occurrence, pronom personnel, référent, rhétorique

“Let’s go Brandon”

19 novembre 202122 novembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Kelly Stavats sur NBC Sport, 2 octobre 2021)

Wikimédia

Sorte de mème antiphrastique en ce qu’elle répète volontairement ce qui a été produit comme une erreur – interviewant le pilote Brandon Brown, la journaliste Kelly Stavats a cru que la foule massée près de lui criait « Let’s go Bandon » alors qu’elle criait « Fuck you Biden » – la formule est devenue aux États-Unis une manière de conspuer le président démocrate en toute légalité. Ainsi la législation est-elle impuissante face à la rhétorique, qui permet de produire une signification sans produire aucun des signes qui lui sont lexicalement associés : on peut interdire « casse-toi pauv’ con » mais pas « let’s go Brandon », pourtant au fond bien plus dysphémique, c’est-à-dire n’édulcorant aucun aspect négatif ou choquant ; mais donc bien plus euphémique en surface, c’est là ce qui compte. Le déguisement est d’autant plus inespéré que « Let’s go Brandon » ne ressemble à son « double » que sur la base d’une ressemblance sonore assez vague – qui pourtant a permis une confusion et donc, en consacrant un lien fortuit, une métonymie d’invention qui satisfait à la fois le respect de la dignité présidentielle et, indéniablement, le désir de grossièreté de certains militants politiques.

Posted in Figurez-vous...Tagged antiphrase, dysphémique, euphémisme, lexique, métonymie, rhétorique, signes

« Ce que l’on veut, c’est créer des QSR, des quartiers sans relous »

8 mai 20218 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay
Jacques Witt/SIPA pour 20 minutes, 14 avril 2021

En proposant le 14 avril la création de « QSR », Marlène Schiappa illustre ce qu’est une rhétorique riche et condensée, mais on ne peut pas dire qu’elle soit vraiment heureuse. Le premier problème est lié à la siglaison, qui opère une réduction à l’initiale par synecdoque de la partie : elle s’accompagne d’une part d’un appauvrissement du signifiant qui opacifie le lien avec le signifié et d’autre part d’une multiplication de faits d’homonymie – en l’occurrence, « QSR » signifie déjà « quartiers à sécurité renforcée ».

En deuxième lieu le sens non pas dit mais montré est discordant : « relou » vient du verlan et est chargé ici de propager le parler jeune dans le discours. Mais l’employer dans un discours ministériel revient à méconnaître les conditions diaphasiques de son usage (à moins que Marlène Schiappa ne cherche à « débrailler » son discours, le verlan ne s’emploie pas en situation formelle).

En troisième lieu enfin, on peut estimer que la ministre sous-évalue le référent : l’axiologie n’est pas binaire mais graduelle et ceux qui commettent des « agressions sexuelles » (comme le dit l’interview) commettent des fautes bien plus graves que les simples « relous ». Si la litote et l’euphémisme attachés à son emploi sont intentionnels, Marlène Schiappa escamote rhétoriquement le pire. Et s’ils ne le sont pas, c’est une bévue.

Posted in Figurez-vous...Tagged axiologie, diaphasie, euphémisme, homonymie, litote, rhétorique, sens dit, sens montré, signifiant, signifié, synecdoque

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