Skip to content

SELP

Société d'étude des langages du politique

  • Derniers articles
  • Analyses
    • Présidentielle 2022
    • Figurez-vous…
    • Slogans de mai 1968
  • Dico
    • Base
    • Cellule
    • Circonscription
    • Classe
    • Commun(e)(s)
    • Corps
    • Développement
    • De Grenelle à Beauvau
    • Groupe
    • Intérêt général
    • Jeune d’origine immigrée
    • Métropole : la polysémie contre la démocratie
    • Mouvement
    • Politique
    • Prénoms
    • Pronoms personnels
    • Propagande
    • Quartiers
    • Radical, e
    • Société civile
    • Valeurs
  • Lectures
  • Membres
    • Al-Matary Sarah
    • Bacot Paul
    • Barbet Denis
    • Bilat Loïse
    • Blanchet Philippe
    • Bonnet Valérie
    • Boyer Henri
    • Breton Philippe
    • Charaudeau Patrick
    • de Chanay Hugues Constantin
    • Desmarchelier Dominique
    • Devriendt Emilie
    • Dontenwille-Gerbaud Aude
    • Fiala Pierre
    • Gaboriaux Chloé
    • Guerrini Jean-Claude
    • Guilbert Thierry
    • Honoré Jean-Paul
    • Jolivel Luc
    • Koffi Danielle
    • Lamizet Bernard
    • Leydier Gilles
    • Monte Michèle
    • Moussu Nils
    • Née Émilie
    • Piguet Laure
    • Piguet Marie-France
    • Rabatel Alain
    • Remi-Giraud Sylvianne
    • Sandré Marion
    • Ronny Scholz
    • Saggiomo Carmen
    • Trim Richard
  • A l’agenda
    • Rencontres “Paroles Politiques” de Jarnac, 1er juillet 2022
    • Journée d’étude du 13 octobre 2017
    • Journées de la Charité-sur-Loire 2016
  • À propos de nous…

Étiquette : répétition

« Nous battre, nous battre, nous battre »

29 septembre 202029 septembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Dans le Gers, Emmanuel Macron appelle à se "battre" face à la crise économique et sanitaire
© Crédit photo : GEORGES GOBET AFP, Sud-Ouest, le 18 septembre 2020

À la fin d’une visite à Condom (Gers) consacrée aux Journées du patrimoine, Emmanuel Macron résume son programme d’action face au virus Covid 19. Il faut « nous battre, nous battre, nous battre ». Du point de vue informatif, cette triple répétition piétine et n’est qu’un pléonasme aggravé. Mais l’intérêt est justement que sa fonction n’est pas référentielle. On parle souvent, dans ce cas, d’intensification et de gradation : l’impact de l’infinitif nous battre croît. S’en tenir là cependant serait négliger la dimension de la parole, faite de voix et de temps.

À l’écoute les mots ne se remplacent pas, ils s’ajoutent les uns aux autres – répétition syntagmatique et non paradigmatique. L’effet est donc absolument différent, selon qu’on lit, ou bien qu’on écoute la triple répétition : ce qui est tautologique à l’écrit ne l’est plus à l’oral. Dans un discours parlé, le seuil de trois répétitions marque le seuil d’émergence du rythme et rapproche la parole du chant. Dans toutes les langues, la triplication, prononcée dans des circonstances solennelles, assume une fonction incantatoire et renoue avec une fonction performative primitive pour laquelle dire, c’est faire advenir.

L’assimilation de la maladie à un ennemi est une métaphore conceptuelle  (de celles qui organisent notre langage au quotidien : « combattre une épidémie », « lutter contre l’invasion des métastases », « vaincre le cancer », etc.). Emmanuel Macron la remotive par la triplication et l’ajout du « nous » collectif qui enjoint, autant qu’à la lutte, au rassemblement. La performativité de la clausule sert alors un genre délibératif millénaire : la harangue aux soldats.

Billet écrit à quatre mains par Emmanuelle Prak-Derrington et Hugues Constantin de Chanay

Posted in Figurez-vous...Tagged clausule, délibératif, gradation, intensification, métaphore conceptuelle, performatif, pléonasme, répétition, tautologie

“Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï.”

5 mai 20175 mai 2017 Chloé Gaboriaux

(François Ruffin, Le Monde, 4 mai 2017)

“Vous êtes haï” : la lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée par le réalisateur de Merci Patron ! se déploie autour de cette phrase toute simple, répétée selon différents rythmes, qui constituent autant de figures de style. Il y a d’abord l’épiphore, qui consiste à reproduire un énoncé en fin de phrase. “Ca se respire dans l’air : vous êtes haï. […] dans les discussions : vous êtes haï. […] chez les Whirlpool : vous êtes haï.” Puis l’anaphore, qui place l’expression en début de phrase : “vous êtes haï par ‘les sans-droits, les oubliés, les sans-grade’ […]. Vous êtes haï, tant ils ressentent en vous, et à raison, l’élite arrogante.” Pour finir par l’épanalepse, ici dans un rythme ternaire : “vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï” – elle-même redoublée dans le texte. Sous différentes formes, l’argument est toujours le même, selon une expolition lancinante : parce qu’il ignore la profonde hostilité des classes moyennes et populaires à son égard, Emmanuel Macron met le pays dans une situation dangereuse. La répétition trouve ici sa justification : c’est le seul moyen de se faire “entendre” d’un candidat “atteint de surdité sociale”. L’avertissement final n’en est que plus frappant : “A bon entendeur”… mais sans le “salut” !

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, épanalepse, épiphore, expolition, répétition

« je ne suis l’héritier de rien, je suis l’héritier de vous »

4 avril 20174 avril 2017 Sarah Al-Matary
(Emmanuel Macron, meeting de Marseille, 1er avril 2017)

Jouant une nouvelle fois la carte de l’indépendance, Emmanuel Macron a déclaré lors d’un meeting à Marseille : « […] je ne suis l’héritier de rien, je suis l’héritier de vous, je suis l’héritier de votre confiance, je suis l’héritier de votre énergie, de votre envie, de notre avenir ! »  Rhétorique ou maladresse ? Le solécisme, corrigé par la presse ‒ « je ne suis l’héritier de (rien d’autre) que vous » ;  « je ne suis l’héritier de rien, si ce n’est de votre confiance », reformulent Le Figaro et Le Monde ‒ participe d’une antilogie : dans l’exclamation, le second segment contredit le premier, sur le modèle duquel il est construit à la faveur d’un parallélisme. E. Macron répond à ceux qui font de lui le successeur de la politique hollandienne – à laquelle il a contribué ‒ et un représentant des élites, c’est-à-dire un héritier, au sens où l’entendaient Bourdieu et Passeron (fils de médecins, Macron a fréquenté des établissements d’enseignement prestigieux avant de devenir banquier d’affaires chez Rothschild & Cie). L’orateur espère gommer cet aspect biographique et valoriser un autre type d’héritage, collectif celui-là. Il échoue pourtant à imposer cette interprétation, en martelant le mot « héritier » plutôt que celui ‒ moins personnalisant ‒ d’« héritage », valeur partagée à gauche comme à droite. Ce faisant, Macron conforte son identification aux puissants, dans une phrase qui ‒ par une équivalence malheureuse ‒ associe en outre ses partisans au « rien ». Si l’héritage revient à Macron, que reste-t-il aux siens ?

Crédits photos : Thomas Trutschel

Posted in Figurez-vous...Tagged antilogie, parallélisme, répétition, solécisme

Bienvenue !

La Selp est une société d’étude qui partage des analyses du discours politique dans une dynamique interdisciplinaire et vivante. Bonne découverte de notre site !

Catégories

  • Canada
  • Européennes
  • Figurez-vous…
  • France
  • Grand Huit !
  • Lectures
  • Législatives 2022
  • Non classé
  • Présidentielle 2022
  • Le bureau actuel de la SELP
  • Adhésion
  • Liens et ressources
  • Événements
  • Nous contacter

© 2023 SELP

Proudly powered by WordPress | Theme: x-blog by wpthemespace.com