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Étiquette : polysémie

« Il attend quoi ? »

1 avril 20211 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Une de Libération, 30 mars 2021)

Isolé à la droite de la page, bras et jambes croisés (synecdoque de la posture d’attente, elle-même face concrète du comportement visé, celui du statu quo choisi), le regard porté hors-champ et échappant à la fois à l’objectif et à la rencontre du lecteur, sis comme obstinément sur une chaise occupant un espace déjà vide (métaphore de l’île au milieu des flots) mais réel et dont il se détourne, Emmanuel Macron est l’image même de l’insularité têtue (métaphore globale de sa préférence jupitérienne pour le « cavalier seul », mais l’image, polyvalente ou si l’on veut polysémique, évoque aussi l’enfant capricieux, boudeur, entêté, puni). La sarcastique question rhétorique du gros titre enchérit : il ne s’agit en effet pas d’une demande d’information (« qu’attend Macron ? ») mais d’une affirmation déguisée et présentée comme validée : qu’il n’y a rien à attendre, qu’il y a urgence, et que là-dessus tout le monde est d’accord, journalistes comme lecteurs. L’image le montre : Macron est à la fois au coin et dans son coin.

Posted in Figurez-vous...Tagged métaphore, polysémie, question rhétorique, synecdoque

Congelé par L’Express

6 décembre 20196 décembre 2019 Hugues Constantin de Chanay
L’Express, 13 novembre 2019

Emprisonné dans un glaçon, Macron croise les bras en une de L’Express, et une seconde fois à l’intérieur du magazine pour illustrer le dossier « Macron paralysé ». Les deux images sont légèrement différentes : sur la première, le titre « Macron paralysé », en surimpression, lui assure un ancrage. Mais pas à l’intérieur, où il ne fait que jouxter sur la page de droite l’image qui est vue d’abord. La métaphore déploie donc tout son potentiel sémantique (il n’y a pas vraiment polysémie dans la mesure où il n’y a aucune permanence des associations discursives). Dans la langue on trouve « pris dans les glaces », ce qui dit en effet l’impuissance (la « paralysie »), mais pas « pris dans un glaçon ». Ce qui, en image, ajoute au constat d’impuissance un sarcasme : Macron est à la merci de tous, consommable à l’apéritif ou simplement pour rafraîchir un verre. Le voici, lui qui sacrifierait volontiers l’agréable à l’utile, en l’occurrence le plaisir optionnel aux réformes nécessaires, vaincu par la futile douceur de vivre. Et le principal est encore ailleurs : en congelant, on soustrait à la fois à l’évolution et à la corruption. Les glaces conservent la préhistoire et délivrent des mammouths intacts. Le nouveau monde et son chantre sont-ils donc devenus, comme eux, des vestiges du passé ?

Posted in Figurez-vous...Tagged ancrage, métaphore, polysémie

« L’Europe n’est pas un supermarché. L’Europe est un destin commun »

23 mai 201923 mai 2019 Sylviane Remi

(Emmanuel Macron, 21 juin 2017)

Voilà ce qu’a déclaré Emmanuel Macron lors du premier entretien après son élection. Malgré la reprise du verbe être, il ne s’agit pas d’une tentative – laborieuse – de définition : rapprocher les mots supermarché et destin est en effet assez improbable. Pourtant, la compréhension de cet énoncé est immédiate et sa visée dénonciatrice et polémique, destinée à certains dirigeants d’Europe de l’Est, affichée sans ménagement. Si la structure opposant deux propositions sans lien logique, martelant le verbe être et le nom propre Europe, force l’attention, c’est surtout la métaphore du supermarché qui donne à l’énoncé un tour provocateur. Il suffit de comparer ce mot à son synonyme grande surface qui, par synecdoque de la partie (la dimension) pour le tout (le point de vente), appréhende le référent d’un point de vue quantitatif, technique et fonctionnel, afin de mesurer l’évaluation négative qui s’attache à supermarché. Ce mot composé est construit sur le nom marché, dont la riche polysémie va du marché traditionnel à l’ensemble des échanges commerciaux mondialisés  – le supermarché constituant en quelque sorte un point médian, en tant que lieu de vente qui ouvre sur l’ensemble d’un système économique. Surtout, il évoque le quotidien (on va « au supermarché » et non « à la grande surface »), une consommation à la fois « de masse » et totalement individualisée.

En décalage avec cette vision qu’il contribue à prosaïser un peu plus, l’attribut « un destin commun », présenté comme l’« être » de l’Europe (alors qu’on pourrait dire que « l’Europe a un destin »), exalte la vision élevée et unificatrice d’un avenir qui transcende les individualités et redonne aux peuples un souffle, une ambition, une énergie renouvelée.

Ce propos a été récemment reformulé par le président français : « […] l’Europe n’est pas qu’un marché, elle est un projet. Un marché est utile, mais il ne doit pas faire oublier la nécessité de frontières qui protègent et de valeurs qui unissent ». Il se veut entraînant ; mais il peut aussi être perçu comme méprisant : un citoyen, pris dans une situation socio-économique difficile qu’il voudrait dépasser au nom d’un idéal à condition d’en trouver les moyens, pourrait transformer l’énoncé en un slogan qui l’inverserait, à la façon de Prévert : « L’Europe n’est pas un destin super. L’Europe est un marché commun »…

Mise en ligne : mai 2019


Posted in Européennes, Non classéTagged métaphore, polysémie, prosaïser, synecdoque

« Certains candidats qui se disent grands sont très petits »

11 avril 2017 Paul Bacot
(Nicolas Dupont-Aignan, 7 avril 2017)

Réagissant à la suppression d’un second débat entre les onze candidats à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France !) s’en prend à ceux de ses concurrents qui ont refusé l’invitation. Il reprend l’opposition classique entre « grands » et « petits » candidats, qui renvoie à une différence sensible dans les intentions de vote et dans les probabilités de victoire. Mais à ce premier usage métaphorique des deux adjectifs, s’en ajoute un second : est « grand » ce qui a beaucoup de soutiens ou ce qui est généreux ; est « petit » ce qui a peu de chances de succès ou ce qui est médiocre. L’antonymie apparente entre grand et petit fonctionne alors comme une antanaclase suggérée, puisque petit est utilisé dans un sens qui n’est pas opposé à grand, contrairement à une interprétation spontanée du propos. Cette figure de style permet à « NDA » de mieux dénoncer la non congruence entre l’ampleur de l’électorat et la qualité morale des candidats. Ou comment construire un oxymore en jouant sur les polysémies métaphoriques…

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antonymie, métaphore, oxymore, polysémie

« …parce qu’on a gagné un concours de circonstances »

3 avril 20173 avril 2017 Paul Bacot

(Luc Chatel, 29 mars 2017, LCP)

Luc Chatel, s’en prenant à Emmanuel Macron, déclare qu’« on ne s’improvise pas président de la République, on ne gagne pas l’élection présidentielle uniquement parce qu’on a gagné un concours de circonstances ». En jouant ainsi sur la polysémie de concours, et plus précisément sur ses différents sens dans les expressions gagner un concours et un concours de circonstances, le porte-parole de François Fillon délivre une antanaclase elliptique, qu’on pourrait aussi qualifier d’expression-valise, comme on parle de mot-valise. Avoir été élu  président de la République reviendrait pour le candidat d’En Marche ! à avoir « gagné le concours » (la compétition électorale) grâce à un « concours de circonstances » (le retrait de François Hollande, la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, les ennuis judiciaires de François Fillon…). L’haplologie de concours produit un raccourci d’abord assez énigmatique, mais très vite lumineux dans sa portée délégitimante par anticipation.

Crédits photos : LIONEL BONAVENTURE / AFP

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, ellipse, haplologie, Luc Chatel, mot-valise, polysémie

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