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Étiquette : opposition

« moins de visios, plus de bistrot »

12 juillet 202112 juillet 2021 Paul Bacot

(Gérald Darmanin au Figaro, 1er juillet 2021)

Photo iStock (source : Le Devoir)

La politique est toujours affaire de choix dans l’allocation de ressources rares – l’argent, le temps, les hommes, l’énergie… L’association des tours comparatifs moins de et plus de permet d’exprimer sous une forme sloganisée la volonté de diminuer l’usage de ce qui suit moins de, au profit d’une augmentation de l’usage de ce qui suit plus de. C’est la diminution qui permet l’augmentation par un processus de réaffectation : l’économie réalisée d’un côté rend possible une meilleure satisfaction de l’autre.

C’est bien ce qu’a en tête le ministre Gérald Darmanin lorsqu’il déclare au Figaro (1er juillet 2021) que pour faire face aux difficultés rencontrées par En Marche ! lors des récents scrutins régionaux et départementaux, une des solutions serait moins de visios, plus de bistrot. En somme, passer moins de temps en conférences à distance permettrait aux militants du parti présidentiel d’en passer davantage dans les débits de boisson. Le singulier de bistrot semble confirmer que le mot renvoie ici à un mode de vie : le ministre ne réclame pas la multiplication des bars.

On l’aura compris, tant la visio que le bistrot doivent être entendus dans leurs dimensions symboliques respectives, réputées ici exclusives. L’une réfère au monde élitiste de la start-up quand l’autre évoque la gent populaire adepte de l’apéro. On comprend que d’éminents responsables du gouvernement et du parti qui le soutient aient rapidement réagi à l’homéotéleute darmanien, qui donne à entendre phonétiquement l’opposition de l’entre soi CSP+ et de la convivialité CSP-, et partant l’impossibilité du en même temps macronien.

La sociologie électorale n’a jamais dit autre chose : c’est dans les milieux populaires qu’il faut aller chercher les abstentionnistes. Et ça urge : bistro ! – comme disaient les soldats russes assoiffés  dans le Paris occupé de 1814.

Posted in Figurez-vous...Tagged augmentation, dimension symbolique, diminution, homéotéleute, opposition, phonétique, réaffectation

“Vive la Commune, à bas les versaillais”

31 mai 202131 mai 2021 Sarah Al-Matary
Crédits photo : sınıf bilinci via Twitter

Samedi 29 mai 2021, sur la place de la République, les policiers qui tentaient d’identifier les personnes ayant accroché une banderole « Vive la Commune » pour l’anniversaire de cette révolution ont été repoussés aux cris d’« À bas les versaillais ! ». Cette interjection forme avec « Vive la Commune ! » un couple antithétique. Il s’agit de porter aux nues un idéal politique (ou du moins, en l’occurrence, d’accrocher le plus haut possible la banderole qui le célèbre), tout en mettant à terre les représentants d’un pouvoir oppresseur et potentiellement répressif. Le parallélisme de construction rend plus visible l’opposition entre la Commune – mouvement puis gouvernement en faveur d’institutions authentiquement démocratiques et sociales –, entité pensée au singulier comme fédératrice, et le pluriel « les versaillais », que l’absence de majuscule distingue du gentilé désignant les simples habitants de Versailles : « versaillais » renvoie aux partisans (en armes ou non) du gouvernement et de l’Assemblée nationale réfugiés dans la ville des rois tandis que s’organise à Paris un gouvernement du peuple. Déjà en 1871, lorsque Pinola Gandolphi ou Alfred Dupupet s’étaient exclamés « À bas les versaillais », l’invective avait été retenue à charge. 150 ans plus tard, elle actualise par analogie les rapports de force historiques qu’ont éclairés par ailleurs – à des fins pédagogiques et/ou militantes – expositions, débats et manifestations commémoratives. La Commune et les tensions qu’elle suscite restent bien vivantes.

Posted in Figurez-vous...Tagged actualisation, analogie, antithétique, gentilé, interjection, opposition, parallélisme, pluriel, singulier

« Chez nous, […] pas de débauchage, pas de marchandage, pas de parachutage »

21 mai 201722 mai 2017 Sarah Al-Matary

Valérie Pécresse, Parc floral du bois de Vincennes, 20 avril 2017

Que le nouveau premier ministre soit issu des rangs LR n’incite pas Valérie Pécresse à se mettre dans le sens de la marche ; au contraire, elle oppose la stratégie adoptée par son parti en vue des législatives à celle de LRM : « Chez nous, […] pas de débauchage, pas de marchandage, pas de parachutage ». V. Pécresse recourt à des procédés éprouvés : le parallélisme de construction allié à l’homéoptote (reprise de sonorités identiques en fin de segment) dessine un rythme ternaire qui renvoie l’adversaire à une accumulation de vices. Mais cette formulation se retourne contre l’oratrice, qui oublie que les conseillers en communication proscrivent l’utilisation de tournures négatives – surtout en tête de proposition. Non seulement elles peuvent complexifier la compréhension du message, mais elles tendent à le renverser : de cette définition en creux qui semble dénoncer un manque chez Les Républicains, l’auditeur retient au mieux  les mots « débauchage », « marchandage », « parachutage », qu’il est tenté d’associer inconsciemment à la locutrice. Pour avoir voulu tirer les ficelles de la rhétorique, V. Pécresse se retrouverait-elle prise dans ses rets ?

Posted in Figurez-vous...Tagged homéoptote, opposition, parallélisme, rythme ternaire

« Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes ! »

23 avril 2017 Sarah Al-Matary

(Nicolas Dupont-Aignan, meeting au Cirque d’Hiver, 19 avril 2017)

C’est au Cirque d’Hiver, célèbre pour sa ménagerie, que Nicolas Dupont-Aignan donne sa dernière consigne de vote avant le premier tour de l’élection présidentielle : « Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes le plus vite possible ! » reformule sur le mode injonctif un jugement de Georges Clemenceau. En pleine affaire Dreyfus, alors que le pays était profondément divisé, ce dernier avait rapporté les propos d’un « officier allemand » qui, pendant la guerre de 1870, avait reconnu, devant le courage des soldats Français, qu’ils étaient « des lions conduits par des ânes ». Clemenceau remotive cette opposition pour dénoncer les élites militaires et religieuses qui ont condamné Dreyfus au mépris de la justice et des droits de l’homme – principes que les dreyfusards espèrent bien faire valoir comme des lions. Le bestiaire politique français, où le lion symbolise le pouvoir (qu’il soit monarchique ou républicain), tandis que l’âne est attaché, dans le langage et les croyances populaires, à la simplicité et à la bêtise, s’en trouve renversé. NDA infléchit la citation de Clemenceau au moyen d’une comparaison ; il encourage les électeurs à suivre leur instinct (plutôt que les sondages) et à exprimer avec force leur colère, afin de repousser des élites butées en les effrayant. Une démocratie du plus fort ?

Crédits photo : Sipa

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, comparaison, opposition

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