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Étiquette : onomastique

“Ensemble citoyens!”

23 novembre 202123 novembre 2021 Paul Bacot

Ce n’est pas un parti politique, mais un regroupement de partis existants, dont l’objectif est principalement de faire en sorte que les élections législatives de juin 2022 permettent la constitution d’une majorité favorable au président sortant, dans l’hypothèse de sa réélection. La dénomination de cette nouvelle entité prend néanmoins place dans l’évolution des noms d’organisations partisanes.

On remarque d’abord l’absence de premier élément dans la dénomination – qui aurait pu être fédération, confédération, coordination, union… De même que les partis ne s’appellent plus guère parti, mouvement ou rassemblement, la structure organisationnelle n’apparaîtra pas comme telle dans la dénomination retenue. En lieu et place de ce qui aurait été une forme descriptive, on aura un nom dont la syntaxe est celle d’un slogan.

Le pluriel de citoyens indique clairement qu’on ne parle pas d’un ensemble citoyen. Il s’agit d’une phrase sans verbe, à valeur impérative, construit sur le modèle hymnique de la Marseillaise (Aux armes citoyens), et qui enjoint aux interpelés de s’unir. On attend alors un signe de ponctuation, plus précisément le point d’exclamation. Celui-ci figurera sans doute dans le logotype illustrant les affiches, mais pas dans le nom lui-même, comme c’est déjà le cas pour La République en marche / La République en marche!, Libres / Libres!, Debout la France / Debout la France! ou Ensemble / Ensemble! – le nom complet de la formation de Clémentine Autain étant Ensemble, mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire. Seule exception à la règle : le nom et le logotype du parti fondé par Barbara Pompili s’orthographient En commun! (cf. les sites de ces partis).

Mais à qui s’adresse exactement cet appel à l’union ? Là encore, la tendance dominante en onomastique partisane se retrouve : rien n’indique qui est contre qui, pour quoi ou contre quoi. Les deux mots composant le nom de la nouvelle structure sont politiquement et socialement neutres.

Ensemble, adverbe très utilisé dans les slogans, occulte la conflictualité pour ne laisser voir que le rassemblement et l’union qui en résulte. Un demi-siècle de campagnes présidentielles nous en a laissé des exemples célèbres : La France en grand, la France ensemble (Jacques Chirac, 1995), Nous irons plus loin ensemble (Jacques Chirac, 1988), La France ensemble (Jacques Chirac, 2002), Ensemble tout devient possible (Nicolas Sarkozy, 2007), Ensemble, la France ! (Emmanuel Macron, 2017, déjà !). Personne n’est exclu a priori, on est loin d’une quelconque lutte des classes (ou d’autres collectifs sociaux). Même Coluche, dans sa parodie de campagne en 1981, avait suivi cette stratégie, en l’adaptant à sa manière : Tous ensemble pour leur f… au c… avec Coluche.

Quant à citoyen, le mot est à la mode et incontestablement passe-partout (même s’il est implicitement opposé à politicien. Tout le monde est juridiquement citoyen et tout le monde se considère et se revendique comme tel (sauf à tenir le genre grammatical dit masculin comme non inclusif).

Ainsi, en appelant leur « maison commune » Ensemble citoyens, les chefs de la majorité présidentielle ont-ils scrupuleusement respecté à la fois la tradition aconflictuelle des partis de la droite et du centre, les contraintes stratégiques de l’électoralisme et les normes actuelles du marketing. Ils ont néanmoins fait preuve d’une certaine originalité. A notre connaissance en effet, citoyen ne figure dans le nom d’aucune autre organisation politique, à l’exception du Mouvement républicain et citoyen des anciens chevènementistes, aujourd’hui fondu dans la Gauche républicaine et socialiste. De même, ensemble n’est utilisé que par une seule autre entité, mais comme on l’a vu ci-dessus, suivi des critères du rassemblement souhaité (de gauche, écologiste et solidaire).

En dehors du champ politique, Google nous informe de l’existence d’une association ligérienne dénommée Ensemble citoyens!, qui regroupe des personnes avec handicap intellectuel. Il faut alors entendre : Nous sommes tous citoyens.

[Remarque typographique : dans un nom propre, comme pour les marques, il n’y a pas d’espace avant le point d’exclamation]

Posted in Figurez-vous...Tagged dénomination, onomastique, parodie, slogan

« 79e Congrès du Parti socialiste à Villeurbanne »

16 septembre 202116 septembre 2021 Paul Bacot

Le site du Parti socialiste (www.parti-socialiste.fr) annonce depuis quelques mois la tenue du « 79e Congrès du Parti socialiste à Villeurbanne » les 18 et 19 septembre 2021. Pourquoi donc numéroter ainsi les congrès d’un parti ? Il s’agit assurément d’afficher son ancienneté, en revendiquant par là-même son bilan. Tout comme Dominique de Villepin parlant à l’ONU de la France comme d’un « vieux pays », les socialistes tirent une partie de leur légitimité de leur longue histoire.

Mais alors, comment arrivent-ils à ce nombre de 79 ? Tout simplement en remontant au premier congrès, c’est-à-dire au congrès fondateur. Car contrairement à ce qui est souvent dit ou écrit, celui-ci n’est pas le Congrès d’Epinay en 1971, mais le Congrès du Globe, du nom de la salle parisienne qui l’accueille en 1905. Différents petits partis ouvriers s’unissent alors pour fonder le Parti socialiste, qui se présente comme la section française de l’Internationale ouvrière, fondée à Paris en juillet 1889 et dont l’actuelle Internationale socialiste est l’héritière.

Depuis 1905, donc, l’appellation « Parti socialiste » est constante, seul le sigle « SFIO », rappelant son appartenance à une internationale disparue, cesse d’être adjoint au nom en 1969. L’onomastique partisane a son importance : parler du « 79e Congrès du Parti socialiste » aujourd’hui, c’est, plus d’un siècle après le Congrès de Tours, refuser au Parti communiste l’héritage de Jean Jaurès et se réclamer de Léon Blum et François Mitterrand. C’est donc bien à l’ouverture du 79e Congrès du Parti socialiste qu’il est procédé le 18 septembre 2021, comme ce fut fait par Jean-Baptiste Séverac, secrétaire général adjoint, proclamant le 8 juin 1930 à Bordeaux : « Je déclare ouvert le XXVIIe Congrès National du Parti Socialiste ». Le compte-rendu sténographique dudit congrès fait suivre la citation de cet archétypique propos performatif par cette incise : « L’Orphéon Socialiste de Bordeaux exécute : “Travail”, puis “L’Internationale”, écoutée debout par les délégués ». Si la conservation du même nom atteste de l’identité maintenue du parti depuis cent seize ans, elle n’interdit pas les évolutions, voire les transformations.

Posted in Figurez-vous...Tagged incise, onomastique, propos performatif

« Kim Jong-Emmanuel »

7 juin 2017 Hugues Constantin de Chanay
(Frédéric Says, Le billet politique, France Culture, 5 juin 2017)
 
Ce nom propre néologique est forgé selon le même principe que les mots-valises qui fusionnent des signifiants distincts. En l’occurrence il s’agit de « Kim Jong–Eun » et « Emmanuel Macron », tronqués tous deux par aphérèse, pour le premier de la moitié finale de son prénom (Jong-Eun), et pour le second de son patronyme. La fabrication d’un mot-valise a pour seul objectif de présenter comme une seule entité sémantiquement homogène deux réalités qu’on n’aurait auparavant pas songé à rapprocher. Et même plus qu’homogène : les deux réalités sont alors solidaires au point qu’il est légitime de les réunir en un seul mot. Emmanuel Macron serait donc fondamentalement un dictateur comme son homologue nord-coréen.  Telle est l’« image subliminale » que Frédéric Says détecte sous ce qui lui paraît devoir être le nouvel « élément de langage » des discours politiques, celui de « parti unique » (hyperbole d’une majorité anticipée du mouvement de Macron au parlement). Parti unique ? Très mauvais souvenir. Exemple contemporain au plus haut point repoussant.  Risque de Corée du Nord pour qui votera Macron. Au passage, le jeune président français endosse, suite à cet accouplement onomastique avec Kim Jung, diverses propriétés du comparant dont il est évident qu’elles ne lui siéent pas du tout : passe encore qu’il soit autoritaire et capricieux, mais qui pourrait croire qu’il cherche à instaurer un régime dictatorial ? Sous cette disconvenance perce le point de vue de Frédéric Says : le mot-valise proposé ne reflète pas sa pensée, mais celle qu’il prête aux nouveaux utilisateurs de l’élément de langage « parti unique ». Il est donc proposé pour dire dialogiquement que selon les opposants à Macron, l‘extrémisme politique est ce qui se cache sous la prétention à la centralité.
Crédits photo : Wong Maye-E/AP/SIPA
Posted in Figurez-vous...Tagged aphérèse, dialogisme, hyperbole, mot-valise, néologisme, onomastique

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