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Étiquette : motivation rhétorique

« Du vert et du pas mûr »

14 décembre 20209 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 13 octobre 2020

Le week-end des 11 et 12 octobre 2020, le gouvernement français publie son budget prévisionnel. Libération persiffle en une : les propositions écologiques n’y ont pas été assez réfléchies. Le journal le dit avec tant de figures de styles que la formule, rhétoriquement motivée et très péjorative, rend très difficile la contestation.

Y sont isotopes en effet (c’est-à-dire en harmonie sémantique) : la métonymie chromatique qui désigne les écologistes (le vert est la couleur emblématique des végétaux), ouvrant ici la voie à une syllepse (le vert est le premier degré de maturation des végétaux non verts) ; une métaphore biologique du développement des plantes (« pas mûr » signifie « trop peu réfléchi ») ; une évocation par dialogisme de l’expression lexicalisée « des vertes et des pas mûres » (classique métaphore des incartades stéréotypiquement juvéniles).

Le jeu syntaxique présente en coordination ce qui est en fait une attribution (le vert n’est pas mûr), en quoi l’on reconnaît un hendiadyn. Vrai pléonasme, c’est-à-dire pas une vaine périssologie, la formule construit par l’identité sémantique insistante un au-delà hyperbolique de l’immaturité : entendre ou faire des vertes et des pas mûres, c’est entendre ou faire « des choses extraordinaires, incroyables, scandaleuses ». La présentation en hendiadyn a un triple avantage : d’abord elle laisse au lecteur la responsabilité de produire dans son interprétation l’équivalence attributive, qui n’est littéralement qu’implicite ; ensuite elle dissocie, par la coordination, ce qui est coréférentiel – il s’agit toujours des projets écologiques, mais « verts » les identifie politiquement tandis que « pas mûr » les qualifie, précisément les disqualifie ; enfin, elle permet de récupérer par dialogisme une expression qui en fait des projets saugrenus et simplets – nouvel éthos d’un parti qui s’était initialement présenté, face au RN, comme celui du sérieux et de la sagesse.

Posted in Figurez-vous..., Non classéTagged dialogisme, éthos, hendiadyn, hyperbole, lexicalisation, métonymie, motivation rhétorique, périssologie, pléonasme, syllepse

« Oubliez ‘Black bloc’ et ‘Blacks bloc’ »

6 octobre 20206 octobre 2020 Hugues Constantin de Chanay

(L’Essor de la gendarmerie nationale, 23 septembre 2020).

Source : L’Express. Photo afp.com/Thomas SAMSON

La commission d’enrichissement de la langue française publie le 15 septembre 2020 dans le Journal Officiel les équivalents français qu’elle propose pour « black bloc » et « blacks bloc » – L’Essor de la gendarmerie nationale l’écrit ainsi, mais on trouve plus couramment les graphies blacks blocs (accord français) et black blocs (accord anglo-saxon) – : respectivement « bloc noir » et « cagoules noires ». Il s’agit de dénommer, pour le premier, les groupes indépendants d’individus vêtus de noir dans les manifestations, pour le second les membres de ces groupes – la couleur noire, préservée dans l’expression, renvoie aux libertaires qui masquent leurs identités et leurs différences (d’âge, de sexe, etc.) en ne formant qu’un grand drapeau noir. Black ou noire, cette couleur est un énantiosème (elle a deux sens antithétiques) et renvoie aussi bien à des groupes explicitement non violents qu’à des groupes violents.

Mais le français part quand même avec un double handicap.

D’abord il est dépensier, sans en qu’on voie bien la raison. Si l’anglais use d’un seul et même terme, c’est parce que la dérivation métonymique de l’ensemble à ses membres se comprend naturellement (avantage de la motivation rhétorique) et lui permet l’économie. Pourtant la commission française choisit deux termes distincts, pour le premier un calque linguistique, pour le second une métonymie vestimentaire qu’on peut trouver un peu vieillotte (on connaît les cols blancs, les chemises brunes, la calotte, les bérets verts, etc.)

Et surtout, en anglais « black bloc » illustre exemplairement la « fonction poétique » : une triple isotopie phonétique frappe l’oreille, isole en une paire minimale le contraste des deux voyelles a et o. En regard, le rigoureux arbitraire de « bloc noir » est rhétoriquement pauvre, sinon vide.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, énantiosème, isotopie phonétique, métonymie, motivation rhétorique, paire minimale

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Motion contre la LPPR

La LPPR, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l’égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l’enseignement supérieur dans le sens d’une plus grande subordination au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

La SELP dénonce l’absence de concertation et la brutalité des moyens employés par le gouvernement dans le processus d’adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l’automne), appelle les candidates et les candidats aux prochaines élections républicaines à s’engager dans une voie de concertation avec l’ESR afin de réécrire une loi qui soit profitable à toutes et tous et dégage la recherche et l’enseignement supérieur des pièges de la concurrence immédiate à laquelle les condamne l’actuelle loi.