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Étiquette : mot-valise

“Éric Ciotti, on pourrait l’appeler Éric Pécresse”

7 décembre 202123 décembre 2021 Paul Bacot
AFP

Amélie de Montchalin, France Info, 4 décembre 2021

“Éric Ciotti, on pourrait l’appeler Éric Pécresse, et Valérie Pécresse, on pourrait l’appeler Valérie Ciotti. Au fond, ils s’appellent tous les deux Fillon.” La ministre Amélie de Montchalin, commentant sur France Info le deuxième tour de la primaire du parti Les Républicains avant d’en connaître le résultat, le 4 décembre au matin, donne sa vision de l’affrontement entre Valérie Pécresse et Éric Ciotti. Pour ce faire, elle a recours à un dispositif rhétorique original, qui emprunte à la fois aux figures du mot-valise et du chiasme.

Le mot-valise est un néologisme qui rapproche deux mots différents dont l’un au moins est tronqué, par aphérèse ou apocope, pour en créer un troisième. Le procédé est utilisé de façon polémique depuis au moins le XIXe siècle. Dans les polémiques concernant un duel électoral, il sert à dénoncer la connivence de deux candidats pourtant réputés opposés. Ce fut par exemple le cas pour François Hollande et Jean-Luc Mélanchon appelés Hollanchon par Laurent Wauquiez en 2012, ou pour le même François Hollande et Nicolas Sarkozy, accusés la même année par François Bayrou de profiter d’une sarkhollandisation du débat politique, comme cinq ans plus tôt pour Ségolène Royal et déjà Nicolas Sarkozy, appelés parfois Sarkolène. De la même manière, Jacques Chirac et Lionel Jospin, encore cinq ans plus tôt, avaient été baptisés Chirospin. Autant de noms propres traités sur le modèle du mot-valise, comme on a également pu le faire avec les sigles partisans – on se souvient de l’UMPS lepéniste.

Amélie de Montchalin, elle, semble plutôt s’inspirer de la saillie de François Fillon qui, en 2017, jouait sur les deux composantes de l’identité des personnes en parlant d’Emmanuel Hollande pour souligner la filiation politique que le futur vainqueur de la présidentielle cherchait à gommer. Elle n’hésite donc pas à présenter le duel en cours comme opposant Éric Pécresse et Valérie Ciotti. Ce faisant, elle combine l’usage de ce qu’on pourrait appeler des noms-valises avec la figure du chiasme, comme l’avait déjà fait Jean-Pierre Chevènement en 2002, parlant de Chirpin et Josrac, présentés comme les deux faces d’une même médaille. On connaît la force rhétorique du chiasme, et l’on se souvient du plus célèbre en politique, lancé en 1969 par le communiste Jacques Duclos, considérant que Georges Pompidou et Alain Poher, c’était blanc bonnet et bonnet blanc : une opposition de façade cachant une similitude profonde.

Mais Amélie de Montchalin ne s’arrête pas en si bon chemin, ajoutant que, « au fond », Éric Pécresse et Valérie Ciotti s’appellent tous les deux Fillon : ce ne sont plus deux mais trois personnages qui sont fondus en un seul, baptisés du nom du troisième, François Fillon, candidat battu dans les circonstances que l’on sait par l’actuel président de la République dont elle est une ministre. La suite des événements lui donnera raison ou tort, selon que les deux finalistes de la primaire feront cause commune durant la campagne ou afficheront leurs divergences.

Posted in Figurez-vous...Tagged aphérèse, apocope, chiasme, mot-valise, néologisme, nom propre, nom-valise, polémique

Vacci’bus

20 avril 202120 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

L’hebdomadaire régional La Renaissance tire sa une du 9 avril 2021 du néologisme de forme choisi par le Conseil Départemental : « Vacci’bus » ; en distribution complémentaire, un variant « VacciCar » circule dans d’autres départements que la Saône-et-Loire mais il est minoritaire (plus respectueux des normes traditionnelles du français mais un peu éloigné des usages réels, il relève sans doute d’un lecte usurpateur – la norme contrariant l’usage). Apparus il y a à peine un mois, les deux mots-valises s’assurent une transparence en arborant la même motivation morphologique. Par le premier composant, apocope de vaccination, ils travaillent à rendre simple et presque agréable une obligation un brin rebutante : de même que télé ou Libé révèlent que la télévision et le journal Libération font partie des familiers, de même que la Manif pour tous, quoi qu’on en pense réellement, prétend en être, de même la vaccination devient l’amie « vacci » – l’apostrophe de la variante choisie dans ce département de la Bourgogne rendant même cette proximité guillerette. Quant au choix de bus plutôt que de car, d’une part il permet à « vacci’bus » d’empocher connotativement, par analogie et par immersion dialogique, le crédit de sérieux associé aux terminaisons latines ; et d’autre part il suit un usage qui tend à s’imposer (ce néologisme de sens emboîtant sans doute le pas à l’anglais) dans lequel bus, neutralisant l’opposition sémantique intra- vs extra-urbain, devient un hyperonyme pour les hyponymes bus et car : le « vacci’bus », dit La Renaissance, circule de village en village et dispense performativement à des Français potentiellement méfiants, avec sa promesse de bonne santé, une disposition favorable  à l’égard de la politique sanitaire de l’État.

Posted in Figurez-vous...Tagged analogie, apocope, apostrophe, connotation, dialogisme, distribution complémentaire, hyperonyme, hyponyme, lecte usurpateur, mot-valise, motivation morphologique, néologisme de forme, néologisme de sens, opposition sémantique, performatif

« Kim Jong-Emmanuel »

7 juin 2017 Hugues Constantin de Chanay
(Frédéric Says, Le billet politique, France Culture, 5 juin 2017)
 
Ce nom propre néologique est forgé selon le même principe que les mots-valises qui fusionnent des signifiants distincts. En l’occurrence il s’agit de « Kim Jong–Eun » et « Emmanuel Macron », tronqués tous deux par aphérèse, pour le premier de la moitié finale de son prénom (Jong-Eun), et pour le second de son patronyme. La fabrication d’un mot-valise a pour seul objectif de présenter comme une seule entité sémantiquement homogène deux réalités qu’on n’aurait auparavant pas songé à rapprocher. Et même plus qu’homogène : les deux réalités sont alors solidaires au point qu’il est légitime de les réunir en un seul mot. Emmanuel Macron serait donc fondamentalement un dictateur comme son homologue nord-coréen.  Telle est l’« image subliminale » que Frédéric Says détecte sous ce qui lui paraît devoir être le nouvel « élément de langage » des discours politiques, celui de « parti unique » (hyperbole d’une majorité anticipée du mouvement de Macron au parlement). Parti unique ? Très mauvais souvenir. Exemple contemporain au plus haut point repoussant.  Risque de Corée du Nord pour qui votera Macron. Au passage, le jeune président français endosse, suite à cet accouplement onomastique avec Kim Jung, diverses propriétés du comparant dont il est évident qu’elles ne lui siéent pas du tout : passe encore qu’il soit autoritaire et capricieux, mais qui pourrait croire qu’il cherche à instaurer un régime dictatorial ? Sous cette disconvenance perce le point de vue de Frédéric Says : le mot-valise proposé ne reflète pas sa pensée, mais celle qu’il prête aux nouveaux utilisateurs de l’élément de langage « parti unique ». Il est donc proposé pour dire dialogiquement que selon les opposants à Macron, l‘extrémisme politique est ce qui se cache sous la prétention à la centralité.
Crédits photo : Wong Maye-E/AP/SIPA
Posted in Figurez-vous...Tagged aphérèse, dialogisme, hyperbole, mot-valise, néologisme, onomastique

« un système UMPS que l’on peut rebaptiser LREM »

17 mai 2017 Paul Bacot

(Marine Le Pen, communiqué de presse, 15 mai 2017)

On sait que les responsables du Front national ont longtemps dénoncé ce qu’ils considéraient comme une alliance objective entre les deux grands partis de droite et de gauche, usant pour ce faire de ce qui ressemble à un amalgame lexical proche des mots-valises, un “sigle-valise” en somme : ce dernier résulte de la fusion des deux sigles UMP et PS, l’un d’eux étant tronqué – le P, en quelque sorte mutualisé, pouvant être développé à la fois par « populaire » et par « parti ». Mais le changement de nom de la première des deux organisations avait rendu obsolète ce jeu de lettres. Pourtant, Florian Philippot (sur France Info, le 15 mai), dans une sorte de métadiscours, garde la formulation restée dans toutes les mémoires et affirme : « l’UMPS n’est définitivement plus un slogan, c’est une réalité ». La présidente du FN, elle, prend acte tout à la fois de ce changement de nom et de la nouvelle donne politique, en proposant un nouveau sigle-valise, parlant de « LREM ». Cette fois, le R tient lieu à la fois de « républicains » et de « République ». Mais si UMPS évoquait très directement les noms de deux partis connus de tous, il n’en va pas de même de LREM, qui renvoie à des initiales pour l’instant assez peu usitées. De surcroît, la siglaison du parti macroniste n’est pas encore stabilisée, et l’on trouve aussi bien LREM que REM ou LRM. La création langagière de la présidente du Front national ne semble donc pas nécessairement promise à un grand avenir.

Crédits photo : KCS

Posted in Figurez-vous...Tagged amalgame lexical, métadiscours, mot-valise

« Le plus sûr rempart contre la boboïtude conformiste et le bobolchévisme »

22 avril 201729 août 2017 Paul Bacot

(David Lisnard, maire de Cannes, au meeting de François Fillon à Nice, le 17 avril 2017)

Rien de tel que les néologismes pour attirer l’attention d’un auditoire. Certes, en cherchant bien, on trouve des occurrences des deux formes lexicales boboïtude et bobolchévisme antérieures à cette déclaration de Davis Lisnard, mais leur emploi n’en est pas moins rarissime. Pour le second terme, il frise l’hapax. Le premier vocable est construit comme un dérivé du radical bobo par adjonction du suffixe -itude, et le second comme un mot-valise formé par apocope du même bobo (qui est déjà un mot-valise par double apocope !) et aphérèse de bolchévisme. Il en résulte un effet d’assonance, la syllabe /bo/ étant répétée quatre fois. De plus, boboïtude rappelle la célèbre bravitudede Ségolène Royal, et bobolchévisme porte à sourire par sa forme. L’un et l’autre fonctionnent comme des oxymores : la douceur de vivre et la liberté du « bourgeois-bohême » s’allient difficilement tant à la rigueur du « conformisme » qu’à la rudesse d’un « bolchévisme » couteau entre les dents. Ce sont bien sûr deux des trois principaux concurrents de François Fillon qui se trouvent ainsi dénoncés comme dangereux par l’orateur qui le soutient : Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon sont renvoyés l’un à son milieu social et à son mode de vie, l’autre à sa violence verbale et à ses soutiens partisans. Et le « bobo » étant réputé de gauche, ces deux candidats sont clairement classés dans le camp opposé à celui de l’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy.

Crédits photo : J. C. MAGNENET / ANP / 20 MMinutes

Posted in Figurez-vous...Tagged aphérèse, apocope, dérivé, hapax, mot-valise, néologisme, oxymore

« …parce qu’on a gagné un concours de circonstances »

3 avril 20173 avril 2017 Paul Bacot

(Luc Chatel, 29 mars 2017, LCP)

Luc Chatel, s’en prenant à Emmanuel Macron, déclare qu’« on ne s’improvise pas président de la République, on ne gagne pas l’élection présidentielle uniquement parce qu’on a gagné un concours de circonstances ». En jouant ainsi sur la polysémie de concours, et plus précisément sur ses différents sens dans les expressions gagner un concours et un concours de circonstances, le porte-parole de François Fillon délivre une antanaclase elliptique, qu’on pourrait aussi qualifier d’expression-valise, comme on parle de mot-valise. Avoir été élu  président de la République reviendrait pour le candidat d’En Marche ! à avoir « gagné le concours » (la compétition électorale) grâce à un « concours de circonstances » (le retrait de François Hollande, la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la gauche, les ennuis judiciaires de François Fillon…). L’haplologie de concours produit un raccourci d’abord assez énigmatique, mais très vite lumineux dans sa portée délégitimante par anticipation.

Crédits photos : LIONEL BONAVENTURE / AFP

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, ellipse, haplologie, Luc Chatel, mot-valise, polysémie

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