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Étiquette : isotopie

« Fermer des lignes pour sauver la SNCF. Fermer des lits pour sauver l’hôpital. Fermer des classes pour sauver l’école. Que ce gouvernement ferme sa gueule pour sauver la France »

2 mars 20212 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Photographie glanée sur Facebook, 10 janvier 2021

Ce slogan de manifestation énonce un raisonnement implicite (enthymème, c’est-à-dire syllogisme incomplet). On peut restituer ce raisonnement ainsi : pour sauver des institutions, par trois fois on a procédé à des fermetures du nécessaire service public (majeure explicite) ; si ça a marché trois fois, ça doit marcher encore (mineure implicite) ; pour sauver la France, il faudrait fermer quelque chose de nécessaire (conclusion explicite). La règle qui se dégage de la majeure est instituée par anaphore rhétorique (répétition du même segment linguistique). Cette répétition se produit aussi sur le plan sémantique : les trois premières phrases sont trois antithèses (saborder pour préserver), autrement dit trois paradoxes – qui parodient un éthos de stratège –, ce qui compose une isotopie rhétorique. La conclusion est alors étayée par une triple motivation : d’une part celle de l’insertion métaphorique (la France est une institution, le gouvernement lui est nécessaire), d’autre part celle de la syllepse (fausse identité entre les sens de « fermer » dans « fermer des lits » et « fermer sa gueule »), et enfin celle de l’anaphore (reprise de « fermer pour sauver »). Le raisonnement est bien sûr ad personam (procédé « diaphonique » dans la mesure où le discours d’autrui est retourné contre lui) : le manifestant valide la conclusion, mais non la stratégie illustrée par les fermetures. Son propre piège se referme sur le gouvernement…

Posted in Figurez-vous...Tagged ad personam, anaphore, antithèse, conclusion, diaphonique, enthymème, ethos, explicite, implicite, isotopie, majeure, métaphore, mineure, motivation, paradoxe, syllepse, syllogisme

Adieu aux vœux ?

13 janvier 202113 janvier 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 5 janvier 2021, p. 22.

Willem livre en ce début d’année un regard méta-discursif sur les vœux. Une métaphore de base préserve notre sol conceptuel : 2021 est une nouvelle étape sur le chemin du temps. Mais une double antithèse structure le dessin. D’abord, dans l’image, celle de l’extrême écart entre les générations : un vieillard qui arrêtera là son voyage pousse vers l’avant un garçonnet qui, consterné, commence le sien. Ensuite, entre le linguistique et l’iconique, l’absence totale dans la situation présentée par le dessin de quoi que ce soit d’euphorique qui puisse faire écho au souhait. L’avenir qui s’annonce pour 2021 ne promet qu’une vaste isotopie dysphorique, tout élément y évoquant par métonymie le drame actuel auquel il participe. Couple de pangolins ? Pandémie. Feu à l’horizon ? Amazonie en flammes. Avions larguant des bombes ? Guerres planétaires. Paquebots coulant, humains surnageant ? Noyade des migrants. Homme décapité ? Attentat islamiste. Etc. Ce monde n’est pas imaginaire, c’est le nôtre. Nous serons cet homme effaré qui s’agrippe à la falaise pour ne pas épouser le sombre avenir promis. L’ironie et le sarcasme ne sont pas loin : les bons vœux semblent purement phatiques.

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, ironie, isotopie, méta-discursif, métaphore de base, métonymie, phatique, sarcasme

Manu Militari

6 mars 20206 mars 2020 Hugues Constantin de Chanay

La tête carrée, les sourcils légèrement froncés, la bouche au repos, l’air préoccupé mais pas du tout affolé, Emmanuel Macron fait en une de Libération un splendide dictateur romain – ces magistrats auquel la République accordait les pleins pouvoirs pour une durée déterminée, souvent en cas d’urgence militaire. Une isotopie (et dans ce cas, un ancrage de l’image) relie la photographie et le texte, le journal commentant l’usage de l’article 49.3, annoncé samedi dernier par Édouard Philippe, pour couper court aux débats sur la réforme des retraites, par ces mots : « Manu militari ». L’usage d’une expression latine proverbiale permet à Libération de renvoyer dialogiquement à l’époque romaine et d’insister sur l’image sévère, et même dure, qu’il produit du président, en lui donnant d’austères ancêtres latins ; mais aussi, littéralement, cette expression critique la méthode forte employée :  l’article 49.3 est constitutionnel certes, mais martial. L’essentiel est toutefois ailleurs. L’opportunité de l’expression vaut surtout par la syllepse sur « Manu » (la main en latin, mais Emmanuel Macron sur la photographie), qui coagule le personnage de Macron et l’emploi de la force. Ils sont de même aspect, plus intrinsèquement mêlés encore qu’un recto et un verso – une syllepse, c’est à la fois l’humour traditionnel de Libération et, argumentativement, une paronomase parfaite. Pis, c’est du Macron intime (diminutif « Manu ») que vient la poigne. Le « en même temps » emblématique du personnage se concentre en antithèse aux moments décisifs : un Macron abordable et humain, mais aussi inflexible et froid qu’une statue de marbre.

Posted in Figurez-vous...Tagged ancrage, antithèse, dialogisme, diminutif, isotopie, paronomase, syllepse

« Waouh, oui, oui, ouah, ouah, ouaf, ouaf »

18 juillet 201919 juillet 2019 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 26 mai 2019

Le 26 mai 2019, Laurent Joffrin file le [wa] : dans l’inversion de la courbe du chômage, il détecte la recherche de l’« effet waouh » par un Emmanuel Macron sûr de l’« effet oui, oui » que cela produira sur ses soutiens face à l’effet « ouah, ouah » que cela produira sur l’opposition, et préservé par son sérieux de l’« effet ouaf, ouaf » : isotopie phonétique donc – et plus précisément double isotopie, l’une majoritaire, avec des mots monosyllabiques en [wa] et l’autre des mots monosyllabiques en [w], grâce à l’annexion du monosyllabe oui. Dans tous les cas, « effet » est construit avec une épithète non adjectivale, construction qui signale une activité communicante (elle relève d’un parler purement marketing affichant une expression synthétique censée faire mouche) efficace mais au fond bien superficielle. Dans tous les cas également, le sens est saisi par dialogisme : waouh, c’est l’expression anglophone – donc bien moderne – de l’admiration béate, d’où l’évaluation positive qui affecte par présupposition les résultats macroniens ; oui, oui, c’est le béni-oui-oui de l’obéissance aveugle des marcheurs ; ouah, ouah, ce n’est rien d’autre qu’une agressivité de chien qui pénalise par métaphore implicite l’opposition telle que Macron, selon Laurent Joffrin, la voit ; et enfin ouaf, ouaf, c’est la caricature quasi conventionnelle d’un rire moqueur (le ridicule tue). La paronomase qui unit ad hoc en paradigme discursif ces réactions opposées à une réussite macronienne les soude en une seule réalité anticipée, comme s’il y avait à la source une seule manœuvre intrinsèquement conçue comme une opération liée à la communication et que l’action, dans la perspective macronienne, était congénitalement liée à sa promotion et à sa défense sur la scène publique.

Crédits photo : BALTEL/SIPA

Posted in Figurez-vous...Tagged dialogisme, isotopie, métaphore, paradigme discursif, présupposition

« Ce sont des nuances de vert et de rose quasi identiques. Et il faut aimer la pratique du microscope pour identifier des points de clivage »

9 juillet 201915 juillet 2019 Hugues Constantin de Chanay

(Frédéric Says, Billet politique, France culture, 24. 05.2019)

L’avant-veille des élections européennes, dans son Billet politique rituel sur France Culture, Frédéric Says dénonce l’émiettement de listes de gauche qui ont pourtant le même propos. 

Deux couleurs représentent par métonymie la teneur politique des discours, en référence au parti qui les a prises comme symbole – à savoir Europe Écologie Les Verts pour la couleur verte (elle-même représentante synecdochique de la nature, dont la préservation est un des objectifs du parti) et le Parti socialiste, dont la rose est un emblème métonymique). Elles renvoient surtout, par synecdoque, aux options politiques caractéristiques de ces partis. Les listes ainsi « bicolores » présentent différents dosages d’écologie et de préoccupations sociales. 

Sauf que la différence de dosage n’est guère « sensible » – peut-on dire en usant de la même métaphore de base que Frédéric Says. En première approche, en effet, ces dosages sont équivalents. Et si on y regarde de plus près ? Peut-être. Il y a dans l’énoncé du journaliste une isotopie sémantique – c’est-à-dire la répétition d’un même contenu sous des formes différentes – : les détails difficiles à voir (les nuances des couleurs peuvent échapper à l’œil, et pour observer l’extrêmement petit, il faut un microscope).

Toujours ? Et dans ce cas précis, se munirait-on du bon instrument ? Non. Car « nuances » et « microscope », bien que renvoyant à des rôles différents (ce qui peut être vu, ce qui permet de voir), composent une métaphore filée qui dit aussi que l’acharnement à trouver des différences ne mènera à rien. Car le microscope participe au filage, mais il délivre aussi son propre message : l’extrêmement petit, dans son cas, sera nul. Il est possible qu’à distance quasi atomique, la réalité soit dans la majorité des cas plus proche. Mais les couleurs, c’est sûr, disparaissent. Pour identifier au microscope des « points de clivage », c’est-à-dire pour voir des chimères, il faut vraiment être la dupe de ses désirs. La métaphore du microscope est donc à la fois une hyperbole (les différences ne sont pas minimes, elles sont infinitésimales) et une disqualification (le recours à cet instrument est vain, car les couleurs ne se voient plus au microscope). L’examen des différences politiques, dans le cas de ces élections, est d’ailleurs présenté comme une manie (« il faut aimer la pratique du microscope ») : à hauteur d’électeur, toutes ces listes, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Posted in Figurez-vous...Tagged disqualification, hyperbole, isotopie, métaphore, métaphore filée, métonymie, synecdoque

« La ‘main tendue’ de Macron : la droite se prend une gifle et serre les poings »

23 mai 2017 Hugues Constantin de Chanay

(Libération, 17 mars 2017, p. 14)
Le surlendemain de son élection comme président de la République française, Emmanuel Macron choisit son premier ministre dans le camp de ses adversaires politiques.
Certes le discours macronien s’est présenté comme fédérateur, au-dessus de l’opposition traditionnelle entre droite et gauche. Cependant il est identifié comme provenant du gouvernement Hollande, c’est-à-dire de la gauche. D’où l’affichage d’une attitude de conciliation, et non pas d’adversité, à l’adresse de la droite, qu’il appelle « main tendue » (les guillemets dans le texte de Libération délimitent une zone de discours rapporté, autrement dit un îlot textuel). Pour la droite à qui est tendue cette main, rien ne se passe comme prévu.
Les deux points signalent une équivalence qui n’est pas la même pour tout le monde : la main tendue équivaut en principe à une offre de paix ; mais le journal propose comme sens métonymique du geste une conséquence qui inverse les attentes. Point de réconciliation, mais une correction administrée (« la droite prend une gifle ») et endurée (« et serre les poings »). Cette solidarité entre le geste pacifique et ses suites combatives est renforcée par le filage des métonymies qui impliquent toutes la main (il y a, autrement dit, une isotopie). En outre, ces métonymies se ressemblent : un geste a une signification récupérée par le discours (bienveillance pour la main tendue, victoire physique pour la gifle, acceptation de mauvais gré pour les poings serrés : on peut voir là une motivation transsémiotique). Le journal suggère ainsi qu’il fallait s’attendre aux suites réelles de la « main tendue » sans s’arrêter à sa signification courante. Il fait ainsi passer la droite, naïve ou impuissante, pour le dindon de la farce – et confère du même coup à Macron l’image peu enviable de la duplicité.

Crédits photo : Albert Facelly / Libération

Posted in Figurez-vous...Tagged discours rapporté, îlot textuel, isotopie, métonymie, motivation transsémiotique

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Motion contre la LPPR

La LPPR, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l’égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l’enseignement supérieur dans le sens d’une plus grande subordination au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

La SELP dénonce l’absence de concertation et la brutalité des moyens employés par le gouvernement dans le processus d’adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l’automne), appelle les candidates et les candidats aux prochaines élections républicaines à s’engager dans une voie de concertation avec l’ESR afin de réécrire une loi qui soit profitable à toutes et tous et dégage la recherche et l’enseignement supérieur des pièges de la concurrence immédiate à laquelle les condamne l’actuelle loi.