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Étiquette : implicite

« Mais à un moment donné, la France c’est le foie gras »

13 janvier 202214 janvier 2022 Hugues Constantin de Chanay

(Valérie Pécresse le 12 décembre 2021 sur France 3)

Si cette phrase a été immédiatement moquée c’est parce que deux chaînes métonymiques s’affrontent : l’une, traditionnelle, que Valérie Pécresse explicite, des objets ou pratiques réputés préalablement emblématiques de la France dans un prédiscours qui forme un réservoir dialogique collectif ; l’autre, laissée implicite, qui intègre la France à un univers non mémorisé et peut-être plus actuel, fait d’égalité entre les sexes, de tolérance vis-à-vis de toute croyance et de respect de la biodiversité – en fait d’univers traditionnel c’est un véritable cliché de la francité que promeut la candidate : outre le foie gras, il y a aussi le sapin de Noël, miss France et le Tour de France, tous objets polémiques (le foie gras comme indifférence aux souffrances animales, le sapin de Noël comme référence religieuse dans une république laïque, le concours et la course comme machistes au pays de l’égalité). Les brandir, ce n’est pas seulement cibler la France mais surtout, par une autre métonymie établie par le souvenir de débats récents, affirmer une position politique. Les métonymies, réputées tropes référentiels (elles exploiteraient sans médiation nos connaissances sur l’univers), exploitent sans surprise une conception du monde plutôt que le monde lui-même ; celles de Valérie Pécresse, rien moins que neutre, sont sans doute délibérément « conservatrices ». Ainsi en se présentant innocemment comme énonçant un réel tout simple, les discours de campagne, en un rêve de performativité, cherchent-ils plutôt à l’instaurer.

Posted in Figurez-vous...Tagged cliché, implicite, métonymie, performativité, polémique, prédiscours, tropes référentiels

« Au moins elle a un prénom bien français »

21 décembre 202121 décembre 2021 Hugues Constantin de Chanay
L’image de Joséphine Baker est projetée sur le monument du Panthéon lors d’une cérémonie à Paris, France, le mardi 30 novembre 2021.
Photographie : THIBAULT CAMUS/AP/SIPA

Le 30 novembre 2021 au journal de 20 h de TF1, face à Gilles Bouleau, à propos de Joséphine Baker tout juste entrée au Panthéon, Éric Zemmour déclare : « Joséphine Baker avait un prénom français » (rappelons au passage que plus de 300 000 Américaines ont été prénommées « Joséphine » depuis 1880). On peut y déceler divers sous-entendus en vertu de la maxime de pertinence (celle-ci reconnaît que les formulations littérales ont un but et fonde des implicatures ou inférences conversationnelles), notamment celui-ci : étrangère (ce qui est faux, puisqu’elle est devenue française en 1937), elle se serait quand même adaptée à la culture française (implicature confirmée par la suite du propos : « surtout, c’est l’exemple même du modèle d’assimilation à l’ancienne, que je veux restaurer »). Mais le décodage des sous-entendus, aléatoires et dépendant du contexte, encourt toujours le reproche de reposer sur une pétition de principe (Éric Zemmour, ainsi que les idées qu’on lui prête, faisant d’ailleurs eux-mêmes partie dudit contexte).

Rien de tel avec un présupposé comme celui que propose le site Chlomohebdo en ajoutant dans sa paraphrase l’intensif « bien » (qui ici consacre un stéréotype accompli) et « au moins » (connecteur qui appartient à une échelle argumentative): le présupposé qui lui est attaché est implicite lui aussi, mais linguistiquement irrécusable. Aussi le « prénom français » est-il présenté, soit comme une circonstance atténuante dont peut bénéficier Joséphine pour contrebalancer l’ensemble de ses travers, soit comme le résultat d’un choix exemplaire qui motive son repêchage au sein des autres « étrangers » (/à bon entendeur salut : prenez-en de la graine/). On ne peut s’empêcher de voir là une stratégie de l’arroseur arrosé ou, pour le dire en termes rhétoriques, de la rétorsion : Chlomohebdo dit tout haut ce qu’Éric Zemmour, selon lui et en l’occurrence (car telle n’est pas son habitude), pense tout bas.

Posted in Figurez-vous...Tagged connecteur, contexte, échelle argumentative, implicature, implicite, intensif, littéral, maxime de pertinence, paraphrase, pétition de principe, présupposé, rétorsion, sous-entendu

“Fermer des lignes pour sauver la SNCF. Fermer des lits pour sauver l’hôpital. Fermer des classes pour sauver l’école. Que ce gouvernement ferme sa gueule pour sauver la France”

2 mars 20212 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Photographie glanée sur Facebook, 10 janvier 2021

Ce slogan de manifestation énonce un raisonnement implicite (enthymème, c’est-à-dire syllogisme incomplet). On peut restituer ce raisonnement ainsi : pour sauver des institutions, par trois fois on a procédé à des fermetures du nécessaire service public (majeure explicite) ; si ça a marché trois fois, ça doit marcher encore (mineure implicite) ; pour sauver la France, il faudrait fermer quelque chose de nécessaire (conclusion explicite). La règle qui se dégage de la majeure est instituée par anaphore rhétorique (répétition du même segment linguistique). Cette répétition se produit aussi sur le plan sémantique : les trois premières phrases sont trois antithèses (saborder pour préserver), autrement dit trois paradoxes – qui parodient un éthos de stratège –, ce qui compose une isotopie rhétorique. La conclusion est alors étayée par une triple motivation : d’une part celle de l’insertion métaphorique (la France est une institution, le gouvernement lui est nécessaire), d’autre part celle de la syllepse (fausse identité entre les sens de « fermer » dans « fermer des lits » et « fermer sa gueule »), et enfin celle de l’anaphore (reprise de « fermer pour sauver »). Le raisonnement est bien sûr ad personam (procédé « diaphonique » dans la mesure où le discours d’autrui est retourné contre lui) : le manifestant valide la conclusion, mais non la stratégie illustrée par les fermetures. Son propre piège se referme sur le gouvernement…

Posted in Figurez-vous...Tagged ad personam, anaphore, antithèse, conclusion, diaphonique, enthymème, ethos, explicite, implicite, isotopie, majeure, métaphore, mineure, motivation, paradoxe, syllepse, syllogisme

Deux plafonds de verre et une vitre

4 février 202015 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

La stature victorieuse, solidement appuyée sur un bureau élyséen sur fond de lambris dorés, drapeaux français et européen à ses côtés, Marine Le Pen pulvérise sa cage de verre à la une de L’Express, traduction iconique d’une métaphore linguistique — « la fin du plafond de verre », titre le quotidien pour annoncer la fin de la limite invisible qui cantonnait les avancées de son mouvement, ex-FN rebaptisé RN.

Le « plafond de verre » est généralement associé à la discrimination exercée à l’encontre des femmes, en écho à la traduction française du titre d’un film d’Elia Kazan, Le Mur invisible (Gentleman’s Agreement, 1947). L’application de l’expression à Marine Le Pen a pu être jugée malheureuse, le mouvement libérateur se l’étant en quelque sorte appropriée, surtout depuis #MeToo : historicité du dialogisme, qui dessert ici le propos.

Sa traduction iconique échoue d’ailleurs aussi. Sans le titre, la double particularité du « plafond » disparaît (il est au-dessus de la tête, et comme les murs ou le plancher dont il est l’exact opposé, il confine l’espace) : à l’évidence, un mur de verre explose sous l’avancée frontale de la présidente du FN. D’ailleurs, cette explosion du plafond, le dossier s’en rit et on trouve à l’intérieur du magazine une autre image, métaphore-valise cette fois : Marine Le Pen, tête récriminante, y surgit d’une urne de verre comme un diable d’une boîte et quoi qu’il en soit de la différence entre les plafonds et les couvercles, nous sommes au rayon farces et attrapes. La victoire possible est dérisoire, mieux, c’est une blague.

Mais en couverture, implicitement, la métaphore iconique tient un discours tout autre. Produit d’appel affiché chez les marchands de journaux, sur les colonnes Morris, Marine Le Pen, aquarellisée et cadrée comme pour une couverture de fanzine, est une sorte de héros paramilitaire ou de King Kong révélé qui, ayant fait voler en éclats sa vitre protectrice, se libère : gare.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, dialogisme, implicite, métaphore, métaphore iconique, métaphore-valise

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