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Étiquette : hyperbole

“J’appelle à l’insurrection”

14 mai 202116 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay

Valeurs Actuelles, une du n° 4403, 15 avril 2021

Aux armes, citoyens ?

Pas sûr du tout. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen garantit la liberté d’expression mais la loi du 29 juillet 1881 lui donne des limites : on ne peut pas « porter atteinte aux intérêts supérieurs de la nation » ni inciter à « la violence » contre une personne ou un groupe de personnes. Or l’« insurrection », c’est au sens propre l’« action de se soulever contre un pouvoir politique établi en recourant à la violence armée ». Au sens littéral ni Philippe de Villiers ni Valeurs Actuelles n’ont le droit de tenir ces propos ni de les publier. Il en va différemment du sens métaphorique – métaphore si discrète que les dictionnaires l’appellent sens figuré (ce qui revient pourtant au même). En lisant l’interview de Philippe de Villiers, on comprend que ce dernier appelle à se soulever par la parole, voire par la seule opinion, métaphore donc, qui devient hyperbole (il prête à la violence contestataire la violence majorée de la lutte armée). Ajoutons que le repli métaphorique s’abrite sous un topos millénaire qui oppose les actes, réputés opérants, aux mots seuls, réputés sans efficace (comme l’exprime crûment l’expression lexicalisée « bien faire et laisser braire »).

Ce passage à la métaphore rend d’ailleurs moins criant le paradoxe de ce mot brandi dans la bouche d’un homme de droite : il a plutôt historiquement des affinités avec la gauche, sans doute du fait de son étymon latin surgere qui en fait un mouvement venu du bas, donc du peuple ; mais, alors que depuis une dizaine d’années le pouvoir est aux mains d’hommes de gauche ou initialement de gauche, « insurrection » semble devenu un mot du populisme de droite.

Cette lecture métaphorique n’est pas qu’une question de contexte historique ou de cotexte textuel : une pétition de principe la permet si l’on fait un interprétant de l’éthos préalable de Philippe de Villiers, qui jusqu’alors ne s’était pas fait connaître comme un homme à fomenter un coup d’État susceptible de bouleverser la quiétude française : à tort ou à raison, il n’en irait pas de même si, imaginons, un ancien membre d’Action directe appelait à l’insurrection à la une de Libération). Celle de Valeurs actuelles montre Philippe de Villiers plus inoffensif, vieillissant, un vague sourire aux lèvres. L’éthos oratoire apporté par l’image conforte le crédit accordé à Philippe de Villiers : encravaté, veste bleu marine, col de chemise boutonné jusqu’en haut, bien coiffé, cheveux courts disciplinés par une raie sur le côté, ce n’est pas un trublion, encore moins un putschiste.

Posted in Figurez-vous...Tagged contexte, cotexte, éthos oratoire, éthos préalable, étymon, hyperbole, interprétant, métaphore, paradoxe, pétition de principe, sens figuré, sens littéral, sens métaphorique, topos

« Du vert et du pas mûr »

14 décembre 20209 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 13 octobre 2020

Le week-end des 11 et 12 octobre 2020, le gouvernement français publie son budget prévisionnel. Libération persiffle en une : les propositions écologiques n’y ont pas été assez réfléchies. Le journal le dit avec tant de figures de styles que la formule, rhétoriquement motivée et très péjorative, rend très difficile la contestation.

Y sont isotopes en effet (c’est-à-dire en harmonie sémantique) : la métonymie chromatique qui désigne les écologistes (le vert est la couleur emblématique des végétaux), ouvrant ici la voie à une syllepse (le vert est le premier degré de maturation des végétaux non verts) ; une métaphore biologique du développement des plantes (« pas mûr » signifie « trop peu réfléchi ») ; une évocation par dialogisme de l’expression lexicalisée « des vertes et des pas mûres » (classique métaphore des incartades stéréotypiquement juvéniles).

Le jeu syntaxique présente en coordination ce qui est en fait une attribution (le vert n’est pas mûr), en quoi l’on reconnaît un hendiadyn. Vrai pléonasme, c’est-à-dire pas une vaine périssologie, la formule construit par l’identité sémantique insistante un au-delà hyperbolique de l’immaturité : entendre ou faire des vertes et des pas mûres, c’est entendre ou faire « des choses extraordinaires, incroyables, scandaleuses ». La présentation en hendiadyn a un triple avantage : d’abord elle laisse au lecteur la responsabilité de produire dans son interprétation l’équivalence attributive, qui n’est littéralement qu’implicite ; ensuite elle dissocie, par la coordination, ce qui est coréférentiel – il s’agit toujours des projets écologiques, mais « verts » les identifie politiquement tandis que « pas mûr » les qualifie, précisément les disqualifie ; enfin, elle permet de récupérer par dialogisme une expression qui en fait des projets saugrenus et simplets – nouvel éthos d’un parti qui s’était initialement présenté, face au RN, comme celui du sérieux et de la sagesse.

Posted in Figurez-vous..., Non classéTagged dialogisme, éthos, hendiadyn, hyperbole, lexicalisation, métonymie, motivation rhétorique, périssologie, pléonasme, syllepse

« ‘Rassuristes’ : ces scientifiques que le virus n’inquiète plus »

13 octobre 20209 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Libération, 5 octobre 2020, p. 1)

« Rassuristes », le néologisme en une de Libération, vient combler un trou lexical : alarmistes n’a pas d’antonyme. D’où cette création, forgée par dérivation déverbale (que la source en soit la forme d’infinitif présent, rassurer, ou la forme adjectivale de participe présent, rassurant) et par suffixation (-iste).

Ce suffixe jette un léger  discrédit sur le fait de dédramatiser la situation sanitaire, en présentant la manœuvre comme extrême et lassante (voir la paire islamique/islamiste). Plus neutre, la paire alarmant/rassurant qualifierait des événements qui ne franchissent aucune limite.

Pourquoi choisir un suffixe à l’axiologie dépréciative ?

Les « rassuristes », aux yeux de Libération, ont tort. Ce sont des optimistes patentés, obsessionnels : ils exagèrent ! On peut y voir à la fois une hyperbole justifiant la dramatisation chère aux médias et une dénonciation des euphémismes, les discours apaisants risquant de faire les gros titres sans refléter l’actualité. Les médias jetteraient donc de l’huile sur le feu ? Créeraient une réalité alarmante, parce qu’il faut exagérer pour toucher le public ? Que nenni. C’est bien plutôt l’autorité scientifique qui chercherait à le couvrir de cendres…

Posted in Figurez-vous...Tagged antonyme, dérivation verbale, euphémisme, hyperbole, néologisme

« Bientôt la tempête »

23 septembre 202015 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Willem, Libération, vendredi 18 octobre, p. 19

Voici, grâce à Willem, dévoilés les partis pris souvent sous-jacents à la reconnaissance des figures rhétoriques. Le 18 septembre il dessine, dira-t-on sans juger, une antithèse entre les discours effrayants (discours d’Édouard Philippe, solide et seul au sol, « bientôt la tempête ») et les discours rassurants (discours de tous les autres, ballottés dans les airs, Emmanuel Macron en tête accompagné de ses soutiens non identifiés, « ne sème pas la panique », « alarmiste », « c’est très exagéré »). Numériquement supérieurs, ceux-là sont les discours dominants. Imaginons qu’ils disent la vérité : point de rhétorique chez eux, par contre Philippe commet une hyperbole fallacieuse. Mais si l’écart joue dans l’autre sens, si le nom de « tempête », jugé conforme à une réalité, paraît orthonymique, alors les discours dominants sont non seulement, sous des dehors divers, des euphémismes mais des dénis : ils ne présentent pas seulement le verdict sous de nobles dehors, ils l’inversent.

Peut-on trancher ? Dans le dessin oui.

La tempête (celle de l’épidémie : métaphore actuellement transparente) n’y est pas seulement dite par l’un, elle y est surtout montrée par le dessinateur. L’iconicité lui affecte ainsi un coefficient de réalité mais n’en affecte aucun à la sérénité. Cela veut-il dire, si l’on file la métaphore, que Macron et tous ceux qui tiennent le même genre de discours seront balayés par le vent ?

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, antithèse, déni, euphémisme, hyperbole, iconicité, métaphore, métaphore filée, orthonymie

Trop tard : l’écologie selon Macron vue par Willem

15 juillet 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 8 mai 2019, p. 24.

Emmanuel Macron et deux oiseaux tombent à pic sans que rien ne puisse amortir leur chute : aucune végétation, un caillou, des crevasses, un sol déchiré, un animal maigre et mort, un autre sous forme de squelette – un monde inhospitalier, sec, désert. La catastrophe écologique qui se profile à tous les horizons non climato-sceptiques apparaît certaine, ce qu’on peut considérer comme une forme d’hypotypose (un événement est présenté au destinataire du discours, pour le commotionner, comme s’il pouvait l’observer en détail).

Et qu’observe-t-il ? Des oiseaux tombant du ciel ; c’est désolant, mais ça s’explique : après tout ce sont des volatiles. Macron non. Sauf à voir un couple imagé de métaphores : l’illusion (il planait dans les hauteurs), la désillusion (la chute est rude). La désillusion, ou plutôt l’illusoire désillusion : manifestement il n’est plus temps de s’occuper de la biodiversité.

Car le dessin est de part en part hyperbolique. Le désert, ce n’est plus la nature menacée mais la nature disparue. Le profil maximalement aérodynamique des deux oiseaux latéraux et du Macron central (peu corpulent, il est particulièrement apte à fendre les airs) rend leur chute inopinée et bien visible. Enfin quant à la chute, elle est saisie in extremis, juste avant l’impact irrémédiable.  Concentrant le sens de son dessin, Willem mythifie Macron, mais c’est hélas pour le rapprocher d’Icare (il n’est pas le premier), qui, croyant voler au-dessus des événements, s’est écrasé au sol.

Posted in Figurez-vous...Tagged hyperbole, hypotypose, métaphore

« Ce sont des nuances de vert et de rose quasi identiques. Et il faut aimer la pratique du microscope pour identifier des points de clivage »

9 juillet 201915 juillet 2019 Hugues Constantin de Chanay

(Frédéric Says, Billet politique, France culture, 24. 05.2019)

L’avant-veille des élections européennes, dans son Billet politique rituel sur France Culture, Frédéric Says dénonce l’émiettement de listes de gauche qui ont pourtant le même propos. 

Deux couleurs représentent par métonymie la teneur politique des discours, en référence au parti qui les a prises comme symbole – à savoir Europe Écologie Les Verts pour la couleur verte (elle-même représentante synecdochique de la nature, dont la préservation est un des objectifs du parti) et le Parti socialiste, dont la rose est un emblème métonymique). Elles renvoient surtout, par synecdoque, aux options politiques caractéristiques de ces partis. Les listes ainsi « bicolores » présentent différents dosages d’écologie et de préoccupations sociales. 

Sauf que la différence de dosage n’est guère « sensible » – peut-on dire en usant de la même métaphore de base que Frédéric Says. En première approche, en effet, ces dosages sont équivalents. Et si on y regarde de plus près ? Peut-être. Il y a dans l’énoncé du journaliste une isotopie sémantique – c’est-à-dire la répétition d’un même contenu sous des formes différentes – : les détails difficiles à voir (les nuances des couleurs peuvent échapper à l’œil, et pour observer l’extrêmement petit, il faut un microscope).

Toujours ? Et dans ce cas précis, se munirait-on du bon instrument ? Non. Car « nuances » et « microscope », bien que renvoyant à des rôles différents (ce qui peut être vu, ce qui permet de voir), composent une métaphore filée qui dit aussi que l’acharnement à trouver des différences ne mènera à rien. Car le microscope participe au filage, mais il délivre aussi son propre message : l’extrêmement petit, dans son cas, sera nul. Il est possible qu’à distance quasi atomique, la réalité soit dans la majorité des cas plus proche. Mais les couleurs, c’est sûr, disparaissent. Pour identifier au microscope des « points de clivage », c’est-à-dire pour voir des chimères, il faut vraiment être la dupe de ses désirs. La métaphore du microscope est donc à la fois une hyperbole (les différences ne sont pas minimes, elles sont infinitésimales) et une disqualification (le recours à cet instrument est vain, car les couleurs ne se voient plus au microscope). L’examen des différences politiques, dans le cas de ces élections, est d’ailleurs présenté comme une manie (« il faut aimer la pratique du microscope ») : à hauteur d’électeur, toutes ces listes, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

Posted in Figurez-vous...Tagged disqualification, hyperbole, isotopie, métaphore, métaphore filée, métonymie, synecdoque

Team love et carabistouilles

28 février 20194 mars 2019 Hugues Constantin de Chanay

 

« Cyril fait partie de ma team love et il sait éviter les carabistouilles, je pense qu’il serait top comme leader » : tels sont les propos que le journal parodique Le Gorafi attribue à Emmanuel Macron dans un de ses articles-canulars (19 janvier 2019). La première galéjade est de camper un Macron prenant la suite de Marlène Schiappa, dont on sait qu’elle a récemment essuyé les plâtres des tandems politico-médiatiques improbables en co-animant avec Cyril Hanouna l’émission Touche pas à mon poste (d’un côté une secrétaire d’État, défenseuse officielle de l’égalité des sexes, de l’autre un animateur TV dont on connaît de tout récents dérapages sexistes). L’émission annoncée par le Gorafi, conformément au procédé de la caricature, est en essence la même, mais hyperbolisée : elle se présente comme le débat des débats (le G7), centré sur le politique des politiques (Macron). Cette succession prétendue, transformant Touche pas à mon poste en « ballon d’essai », fait en outre de Macron la source d’une alliance très démagogue du spectacle grand public et des affaires sérieuses qui se retrouve dans son parler. Placer dans une même phrase une « team love » et des « carabistouilles », c’est une antithèse stylistique. Or, n’est-ce pas là l’éthos – autrement dit l’image construite par le discours, et ici en quelque sorte le ramage se rapportant au plumage – attribué à Macron ? Il est lui-même une alliance de contraires. D’un côté, le style marketing, rapide, anglo-saxon, entreprenarial, dans l’air du temps, regroupé dans « team love » ; de l’autre, un mot rare issu d’une culture qui a pris tout son temps. Il s’agit en fait d’un terme belge, qu’on peut juger peu représentatif de cette culture de vieille tradition française que revendique Macron. Le mot est pourtant bien choisi pour représenter ses choix lexicaux, car Macron l’a réellement employé, en mai 2018, au journal de Tf1. Donc, on a bel et bien l’alliance d’une modernité représentée par des « forgeries » empruntant à l’anglais courant (« love ») comme à celui du marketing (« team »), qui louche du côté de la « start-up nation », et d’un héritage historique revendiqué qui bat un peu de l’aile (ses vocables soignés sont des belgicismes coordonnés à des anglicismes). L’euphémisme « team love », sous lequel on devine cette « cour » proto-monarchique que l’on reproche souvent à Macron, complète ce portrait à charge lourd de défauts implicites : le narcissisme, le favoritisme, et très généralement l’esprit d’intrigue.

 

 

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, éthos, euphémisme, hyperbole

« Vers une canicule meurtrière ? Du coup, Macron a bien fait de mettre des jeunes à l’Assemblée »

1 juillet 2017 Hugues Constantin de Chanay

(Dessin humoristique paru dans le Journal de Saône-et-Loire, mercredi 21 juin 2017, p. 11)

L’humour de ce dessin repose sur l’inattendu. Et ce qui est inattendu ici, ce n’est pas qu’on approuve Macron d’avoir rajeuni l’assemblée, mais qu’on le fasse en raison de la canicule : en cette circonstance, des députés âgés auraient été un mauvais choix. Cette antithèse implicite repose sur le cliché selon lequel les personnes âgées sont plus sensibles à la chaleur, et donc plus en péril. L’inattendu est double. L’âge habituel des députés est d’abord exagéré au moyen d’une hyperbole : ils sont certes plus âgés que la moyenne du renouvellement macronien, mais pas au point d’être vitalement sensibles aux variations de température. Et il y a aussi l’indifférence de ces macroniens emblématiques à la mortalité en général, voire leur cynisme – via un discours néo-darwinien : tant pis si les plus faibles meurent, puisque les plus résistants survivent. Ce qui peut donner par métaphore : Macron est indifférent à la misère sociale et favorise ceux qui réussissent. Et il règne sur tous les opportunistes, par définition adaptables à la contingence, en l’occurrence à l’un de ses représentants les plus incontestables, la météo. Être macroniste, est-ce accepter d’être le jouet des éléments ? Malgré soi peut-être  : car en le suggérant par un dessin humoristique, le JSL (journal local en principe non politisé, et principalement informatif) semble tourner la chose en dérision…

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, cliché, hyperbole, métaphore

« … l’état de marcheur dans le désert (je ne fais pas de publicité politique) »

20 juin 201720 juin 2017 Hugues Constantin de Chanay

(France Culture, 18 juin 2017, service protestant)

Lors du service protestant de ce dimanche d’élections, l’officiant effectue un distinguo : en précisant quel est le sens à éviter de comprendre sous l’expression que l’on vient d’employer, on cherche à éviter les malentendus. Le présupposé du distinguo est que les destinataires du message risquent de penser immédiatement à quelque chose qui fera écran à ce que le locuteur veut dire principalement. Or, ce sont les élections et les mouvement LREM (La République en marche) qui préoccupent l’actualité. Mais le terme de « marcheur », par lequel on désigne les sympathisants du mouvement LREM, ne prête pas vraiment à confusion dans un contexte biblique. Le distinguo ne s’imposait pas. Au contraire il introduit dans le discours une allusion qu’il n’aurait pas contenue sinon et qu’il prétend ne pas contenir (c’est donc une forme de prétérition). On peut alors métaphoriser toute la scène, en particulier le désert, l’officiant ratifiant sans doute et sous forme hyperbolique que l’opposition à LREM est réduite à néant.

Posted in Figurez-vous...Tagged distinguo, hyperbole, métaphore, prétérition

« La majorité présidentielle […] est aussi écrasante que la chaleur »

19 juin 2017 Hugues Constantin de Chanay

Pascal Jalabert, Journal de Saône-et-Loire, 16 juin 2017, p. 26

« La majorité présidentielle annoncée dimanche soir est aussi écrasante que la chaleur de ce mois de juin ». La phrase prête à sourire – les figures peuvent être plus ou moins opportunes. Car la métaphore contenue dans l’adjectif « écrasante » se double d’une comparaison : « aussi… que ». Or « écrasante » ne signifie pas la même chose pour une majorité politique que pour la chaleur : ici on parle d’une victoire incontestable, là d’une température trop élevée et difficile à supporter. Ces deux sens donnés simultanément au même mot, autrement dit cette syllepse, à visée probablement hyperbolique (car dans les deux cas les habitudes sont dépassées, et les récentes canicules sont dans toutes les mémoires), peut cependant sembler contre-productive. La chaleur « écrasante » adopte le point de vue de l’écrasé qui endure tant bien que mal ce qu’il subit : on compatit. Mais pour la majorité « écrasante » il est curieux, voire anti-démocratique, d’adopter le même angle. Une « majorité écrasante », c’est une métaphore suffisamment routinière pour écarter les images indésirables, les insectes nuisibles par exemple. Mais l’appel à la chaleur risque de les réveiller en mettant au centre le point de vue des victimes, suggérant par là que la majorité conférée à Macron, s’il l’obtient, sera  quelque chose d’aussi indésirable qu’un dérèglement climatique. À moins que ce ne soit précisément ce que le texte veut suggérer ?

Crédits : Législatives 2017. Projection de sièges d’après les estimations Elabe pour BFMTV L’Express.

 

Posted in Figurez-vous...Tagged comparaison, hyperbole, métaphore, syllepse

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