Skip to content

Société d'étude des langages du politique

  • Accueil – Derniers articles
  • Analyses
    • Figurez-vous…
    • Slogans de mai 1968
  • Dico
    • Base
    • Cellule
    • Classe
    • Commun(e)(s)
    • Corps
    • Développement
    • De Grenelle à Beauvau
    • Groupe
    • Intérêt général
    • Jeune d’origine immigrée
    • Métropole : la polysémie contre la démocratie
    • Mouvement
    • Politique
    • Prénoms
    • Pronoms personnels
    • Propagande
    • Quartiers
    • Radical, e
    • Société civile
    • Valeurs
  • Les mots du politique dans les médias
  • Actualité de la recherche
  • Événements
  • Membres
    • Al-Matary Sarah
    • Bacot Paul
    • Barbet Denis
    • Bilat Loïse
    • Blanchet Philippe
    • Bonnet Valérie
    • Boyer Henri
    • Breton Philippe
    • Charaudeau Patrick
    • de Chanay Hugues Constantin
    • Desmarchelier Dominique
    • Devriendt Emilie
    • Dontenwille-Gerbaud Aude
    • Fiala Pierre
    • Gaboriaux Chloé
    • Guerrini Jean-Claude
    • Guilbert Thierry
    • Honoré Jean-Paul
    • Jolivel Luc
    • Koffi Danielle
    • Lamizet Bernard
    • Leydier Gilles
    • Monte Michèle
    • Moussu Nils
    • Née Émilie
    • Piguet Laure
    • Piguet Marie-France
    • Rabatel Alain
    • Remi-Giraud Sylvianne
    • Sandré Marion
    • Ronny Scholz
    • Saggiomo Carmen
    • Trim Richard
  • Nos membres participent
  • À propos de nous…

Étiquette : gradation

« Nous battre, nous battre, nous battre »

29 septembre 202029 septembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Dans le Gers, Emmanuel Macron appelle à se "battre" face à la crise économique et sanitaire
© Crédit photo : GEORGES GOBET AFP, Sud-Ouest, le 18 septembre 2020

À la fin d’une visite à Condom (Gers) consacrée aux Journées du patrimoine, Emmanuel Macron résume son programme d’action face au virus Covid 19. Il faut « nous battre, nous battre, nous battre ». Du point de vue informatif, cette triple répétition piétine et n’est qu’un pléonasme aggravé. Mais l’intérêt est justement que sa fonction n’est pas référentielle. On parle souvent, dans ce cas, d’intensification et de gradation : l’impact de l’infinitif nous battre croît. S’en tenir là cependant serait négliger la dimension de la parole, faite de voix et de temps.

À l’écoute les mots ne se remplacent pas, ils s’ajoutent les uns aux autres – répétition syntagmatique et non paradigmatique. L’effet est donc absolument différent, selon qu’on lit, ou bien qu’on écoute la triple répétition : ce qui est tautologique à l’écrit ne l’est plus à l’oral. Dans un discours parlé, le seuil de trois répétitions marque le seuil d’émergence du rythme et rapproche la parole du chant. Dans toutes les langues, la triplication, prononcée dans des circonstances solennelles, assume une fonction incantatoire et renoue avec une fonction performative primitive pour laquelle dire, c’est faire advenir.

L’assimilation de la maladie à un ennemi est une métaphore conceptuelle  (de celles qui organisent notre langage au quotidien : « combattre une épidémie », « lutter contre l’invasion des métastases », « vaincre le cancer », etc.). Emmanuel Macron la remotive par la triplication et l’ajout du « nous » collectif qui enjoint, autant qu’à la lutte, au rassemblement. La performativité de la clausule sert alors un genre délibératif millénaire : la harangue aux soldats.

Billet écrit à quatre mains par Emmanuelle Prak-Derrington et Hugues Constantin de Chanay

Posted in Figurez-vous...Tagged clausule, délibératif, gradation, intensification, métaphore conceptuelle, performatif, pléonasme, répétition, tautologie

« Nous ne croyons pas à la fatalité d’une élection par défaut, par dépit, par déprime »

24 mars 201725 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Benoît Hamon, Discours de Bercy, 19 mars 2017)

De François Hollande, on a retenu les anaphores. A Bercy, dont il espérait faire son Bourget, Benoît Hamon semble avoir préféré l’homéoptote. Ce dernier fait porter la répétition non pas sur des mots ou groupes de mots placés en début de phrases mais sur des formes morphosyntaxiques. C’est le cas ici de la préposition « par » et du préfixe « dé », qui permettent d’esquisser une gradation dans l’abattement. Dimanche dernier, le candidat PS a eu recours à cette figure de style à de nombreuses reprises, notamment dans des expressions qui visent à le démarquer de ses prédécesseurs ou adversaires : par exemple le déterminant « plusieurs » dans la reformulation d’un motif emprunté au discours du Bourget de François Hollande en 2012 (« Ce parti de l’argent a plusieurs noms, plusieurs visages, il a même plusieurs partis ») ou encore le pronom « vous » accompagné du verbe « être » et la reprise du morphème de la deuxième personne du pluriel « -ez » dans la parodie des propos d’Emmanuel Macron : « Vous êtes chômeurs ? Créez votre entreprise ! Vous êtes pauvres ? Devenez milliardaires ! Vous n’avez qu’un T-shirt ? Allez vous acheter un costume, diable ! » Benoît Hamon aurait-il enfin trouvé son propre rythme ?

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, gradation, homéoptote

« Vous êtes un joli hologramme de Marine Le Pen »

14 mars 201714 mars 2017 Sarah Al-Matary

(Benoît Hamon à Laurent Wauquiez, L’Émission politique, 9 mars 2017)

 Pour creuser la distance avec Laurent Wauquiez, Benoît Hamon le réifie par une construction attributive qui le rapproche d’un inanimé, ce que vient renforcer la reprise du présentatif « c’est » : « C’est masculin, mais c’est exactement la même chose ». La formulation marque une gradation : L. Wauquiez n’est pas qu’une copie artificielle de Marine Le Pen, mais le strict équivalent de la candidate d’extrême droite, comme le signale la triple occurrence du verbe « être ». L’antéposition de l’adjectif accentue la charge ironique du propos, car « joli », dans cette acception, suggère le caractère trompeur des apparences (tout comme, dans la formule « un bel égoïste », l’épithète amplifie le manque de générosité). Le candidat socialiste affirme donc qu’en dialoguant avec l’homme qui pourrait prendre la tête du parti Les Républicains, il ne reproduit pas le traditionnel échange « gauche-droite ». Ce faisant, ne disqualifie-t-il pas également, par l’implicite, un autre de ses adversaires – Jean-Luc Mélenchon, le seul à avoir fait de l’hologramme un instrument de campagne ?

Posted in Figurez-vous...Tagged gradation, réification

Bienvenue !

La Selp est une société d’étude qui partage des analyses du discours politique dans une dynamique interdisciplinaire et vivante. Bonne découverte de notre site !

Catégories

  • Canada
  • Européennes
  • Figurez-vous…
  • France
  • Grand Huit !
  • Non classé
  • Le bureau actuel de la SELP
  • Adhésion
  • Liens et ressources
  • Nous contacter

© 2021

Proudly powered by WordPress | Theme: x-blog by wpthemespace.com
Motion contre la LPPR

La LPPR, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l’égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l’enseignement supérieur dans le sens d’une plus grande subordination au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

La SELP dénonce l’absence de concertation et la brutalité des moyens employés par le gouvernement dans le processus d’adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l’automne), appelle les candidates et les candidats aux prochaines élections républicaines à s’engager dans une voie de concertation avec l’ESR afin de réécrire une loi qui soit profitable à toutes et tous et dégage la recherche et l’enseignement supérieur des pièges de la concurrence immédiate à laquelle les condamne l’actuelle loi.