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Étiquette : gradation

« Il n’y a pas de fatalité, ni au grand déclassement, ni au grand remplacement »

11 mars 202212 mars 2022 Hugues Constantin de Chanay
La candidate LR se defend de reprendre a son compte la theorie du << grand remplacement >>.
Photographie : Julien de Rosa AFP

Valérie Pécresse en meeting le 13 février 2022

L’emprunt dialogique est patent : nom d’une thèse complotiste initialement tenue, en 2010, par Renaud Camus, d’où son sens spécifique /substitution programmée en Europe d’une population « étrangère » à une population « de souche »/, l’expression « grand remplacement » s’est surtout répandue dans certains courants de l’extrême droite, sans avoir d’ailleurs de  véritable droit de cité avant 2021 (où elle a été « labellisée Éric Zemmour ») : en la reprenant Valérie Pécresse, qu’elle le veuille ou non, rallie son discours à cette tendance politique. Mais en outre elle en accrédite la thèse : l’article défini (« au » est la contraction de « à le ») est porteur d’un présupposé d’existence – voilà donc ce « remplacement » reconnu par elle dans sa réalité.

On peut supposer que par la coordination le premier syntagme (« ni au grand déclassement »), calque de même morphologie que le second, homorythmique et homéotéleute, cherche à le minimiser en le dissolvant dans un tout et en le faisant bénéficier de son passe-droit et de son éventuelle vertu euphémisante (on ne peut qu’être d’accord avec la légitimation d’un manque général de pouvoir d’achat) : amalgame donc.

Qui a aussi un peu de mémoire – cette fois-ci « auto-dialogique » – rapproche ce « remplacement » d’un autre emprunt récent (5 janvier 2022) de la candidate voulant ressortir de sa cave le « Kärcher » que Nicolas Sarkozy, le 16 juin 2005, avait métaphoriquement promis d’utiliser dans les banlieues. Entre ces deux occurrences, la rhétorique permet de constater une gradation entre deux termes argumentativement co-orientés vers des options dites « de droite », et donc de repérer dans le discours une escalade droitière…

Posted in Présidentielle 2022Tagged amlagame, artice défini, auto-dialogisme, calque, contraction, coordination, dialogisme, euphémisme, gradation, homéotéleute, homorythmie, métaphore, morphologie, occurrence, présupposé d'existence, sens spécifique, syntagme

« Un voleur comme candidat et un escroc comme colistier »

2 juin 20212 juin 2021 Hugues Constantin de Chanay
Brazilian former presidents Fernando Henrique Cardoso (left) and Luiz Inacio Lula da Silva, pictured in Sao Paulo on May 12, 2021, had 'a long conversation' on Brazil, democracy and Bolsonaro
Photographie : Ricardo STUCKER/AFP/File

En version originale, Bolsonaro dit de ses futurs adversaires à l’élection présidentielle de 2022, dans une allocution prononcée à Açalândia, qu’ils sont « um ladrão candidato a presidente e um vagabundo como vice ». Le « colistier » de la version française, c’est le vice-président pressenti du Brésil. La version française (journal de France Culture du 24 mai 2021) conserve les isotopies et les antithèses de l’original : comme « presidente » et « vice », « candidat » et « colistier » sont isotopes ;  et la même double antithèse /honnête/ vs /malhonnête/, implicite dans les oppositions « ladrão » vs « presidente » et « vagabundo » vs « vice », se retrouve, avec seulement une inversion d’ordre, dans les oppositions « voleur » vs « candidat » et « escroc » vs « colistier ». Mais le français y ajoute encore, d’une part une gradation qui rend le second argument plus fort que le premier (l’escroc étant une forme raffinée, « technocratique », rusée du voleur), d’autre part une homorythmie et une connotation poétique : dans une prononciation courante, sont coordonnés deux heptasyllabes (ou hexamètres) : comme si les médias français cherchaient à présenter dans sa parole, ramassé dans une rhétorique enrichie, l’éthos bolsonarien non pas tant comme celui d’un homme de Verbe que d’un homme verbeux…

Posted in Figurez-vous...Tagged antithèse, éthos, gradation, heptasyllabe, hexamètre, isotope, isotopie, poétique

« Nous battre, nous battre, nous battre »

29 septembre 202029 septembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Dans le Gers, Emmanuel Macron appelle à se "battre" face à la crise économique et sanitaire
© Crédit photo : GEORGES GOBET AFP, Sud-Ouest, le 18 septembre 2020

À la fin d’une visite à Condom (Gers) consacrée aux Journées du patrimoine, Emmanuel Macron résume son programme d’action face au virus Covid 19. Il faut « nous battre, nous battre, nous battre ». Du point de vue informatif, cette triple répétition piétine et n’est qu’un pléonasme aggravé. Mais l’intérêt est justement que sa fonction n’est pas référentielle. On parle souvent, dans ce cas, d’intensification et de gradation : l’impact de l’infinitif nous battre croît. S’en tenir là cependant serait négliger la dimension de la parole, faite de voix et de temps.

À l’écoute les mots ne se remplacent pas, ils s’ajoutent les uns aux autres – répétition syntagmatique et non paradigmatique. L’effet est donc absolument différent, selon qu’on lit, ou bien qu’on écoute la triple répétition : ce qui est tautologique à l’écrit ne l’est plus à l’oral. Dans un discours parlé, le seuil de trois répétitions marque le seuil d’émergence du rythme et rapproche la parole du chant. Dans toutes les langues, la triplication, prononcée dans des circonstances solennelles, assume une fonction incantatoire et renoue avec une fonction performative primitive pour laquelle dire, c’est faire advenir.

L’assimilation de la maladie à un ennemi est une métaphore conceptuelle  (de celles qui organisent notre langage au quotidien : « combattre une épidémie », « lutter contre l’invasion des métastases », « vaincre le cancer », etc.). Emmanuel Macron la remotive par la triplication et l’ajout du « nous » collectif qui enjoint, autant qu’à la lutte, au rassemblement. La performativité de la clausule sert alors un genre délibératif millénaire : la harangue aux soldats.

Billet écrit à quatre mains par Emmanuelle Prak-Derrington et Hugues Constantin de Chanay

Posted in Figurez-vous...Tagged clausule, délibératif, gradation, intensification, métaphore conceptuelle, performatif, pléonasme, répétition, tautologie

“Nous ne croyons pas à la fatalité d’une élection par défaut, par dépit, par déprime”

24 mars 201725 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Benoît Hamon, Discours de Bercy, 19 mars 2017)

De François Hollande, on a retenu les anaphores. A Bercy, dont il espérait faire son Bourget, Benoît Hamon semble avoir préféré l’homéoptote. Ce dernier fait porter la répétition non pas sur des mots ou groupes de mots placés en début de phrases mais sur des formes morphosyntaxiques. C’est le cas ici de la préposition “par” et du préfixe “dé”, qui permettent d’esquisser une gradation dans l’abattement. Dimanche dernier, le candidat PS a eu recours à cette figure de style à de nombreuses reprises, notamment dans des expressions qui visent à le démarquer de ses prédécesseurs ou adversaires : par exemple le déterminant “plusieurs” dans la reformulation d’un motif emprunté au discours du Bourget de François Hollande en 2012 (“Ce parti de l’argent a plusieurs noms, plusieurs visages, il a même plusieurs partis”) ou encore le pronom “vous” accompagné du verbe “être” et la reprise du morphème de la deuxième personne du pluriel “-ez” dans la parodie des propos d’Emmanuel Macron : “Vous êtes chômeurs ? Créez votre entreprise ! Vous êtes pauvres ? Devenez milliardaires ! Vous n’avez qu’un T-shirt ? Allez vous acheter un costume, diable !” Benoît Hamon aurait-il enfin trouvé son propre rythme ?

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, gradation, homéoptote

« Vous êtes un joli hologramme de Marine Le Pen »

14 mars 201714 mars 2017 Sarah Al-Matary

(Benoît Hamon à Laurent Wauquiez, L’Émission politique, 9 mars 2017)

 Pour creuser la distance avec Laurent Wauquiez, Benoît Hamon le réifie par une construction attributive qui le rapproche d’un inanimé, ce que vient renforcer la reprise du présentatif « c’est » : « C’est masculin, mais c’est exactement la même chose ». La formulation marque une gradation : L. Wauquiez n’est pas qu’une copie artificielle de Marine Le Pen, mais le strict équivalent de la candidate d’extrême droite, comme le signale la triple occurrence du verbe « être ». L’antéposition de l’adjectif accentue la charge ironique du propos, car « joli », dans cette acception, suggère le caractère trompeur des apparences (tout comme, dans la formule « un bel égoïste », l’épithète amplifie le manque de générosité). Le candidat socialiste affirme donc qu’en dialoguant avec l’homme qui pourrait prendre la tête du parti Les Républicains, il ne reproduit pas le traditionnel échange « gauche-droite ». Ce faisant, ne disqualifie-t-il pas également, par l’implicite, un autre de ses adversaires – Jean-Luc Mélenchon, le seul à avoir fait de l’hologramme un instrument de campagne ?

Posted in Figurez-vous...Tagged gradation, réification

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