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Étiquette : ethos

« Vous resterez le Président de l’inaction climatique »

1 février 20221 février 2022 Hugues Constantin de Chanay
Gonzalo Fuentes/Reuters

(Yannick Jadot devant le Parlement européen, 10 janvier 2022)

Ainsi Yannick Jadot a-t-il qualifié Emmanuel Macron, et si ses mots se donnent comme faisant mouche, c’est qu’intervient en amont une maxime interprétative dite de pertinence (tout discours est crédité d’opportunité) : innombrables sont en effet les inactions que l’on peut reprocher à quelqu’un ; mais une inaction pertinente suppose par antithèse implicite une action qu’il aurait été urgent d’accomplir et qui ne l’est pas. Il s’agit en l’occurrence de la lutte contre le changement climatique, terrain où l’on attend l’expertise de l’écologiste qu’est Yannick Jadot, lequel atteste par là de l’éthos que l’on attend de lui, non seulement par la phronèsis (compétence) mais aussi par l’arétè (vertu – double ici : d’à-propos et de courage d’affronter une réalité effrayante). Exploitant dans ce bilan négatif la capacité du discours à référer à ce qui n’existe pas, telle l’inaction pointée ici, Yannick Jadot illustre ainsi, en ces temps de présidentielle imminente, que le discours seul peut, en l’espèce en creux et par une autre antithèse sous-entendue (moi, ce président, je ne le serai pas !), dessiner un programme : parler de ce qui n’existe pas encore.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antithèse implicite, arétè, ethos, maxime de pertinence, phronèsis, référence

« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder »

7 janvier 20224 février 2022 Hugues Constantin de Chanay
Emmanuel Macron, le 4 janvier à l'Elysée. LP/Arnaud Journois
Le Parisien/Arnaud Journois

Emmanuel Macron, Le Parisien, 4 janvier 2022

L’analyse de Hugues de Chanay

Haro sur les non-vaccinés, via une métaphore analogique (identité de propriétés entre deux réalités) et homologique (identité de relations entre deux scènes) : d’un côté, les matières fécales, indésirables, sont les toxines rejetées par un organisme (base analogique) qui souillent et altèrent désagréablement ce qu’elles touchent (base homologique) ; de l’autre, on va imposer aux non-vaccinés des restrictions sévères, donc des emmerdes (par exemple le passe vaccinal – le vaccin serait-il alors une emmerde ? – analogie) qui leur rendront la vie difficile (homologie).

Mais l’énoncé est étonnant dans la bouche d’un président.

D’abord les décisions sont justifiées non par leur caractère raisonnable mais « expressivement », pour leur capacité à assouvir le désir d’un individu (« j’ai très envie »).

Le président y prend la posture d’un « Français moyen » qu’il réduit à un stéréotype familier, populaire, si ce n’est vulgaire, capable d’employer le mot « emmerder » – non seulement ce n’est guère fédérateur, mais ces équivalences n’indiquent guère de considération. Les médias étrangers ont des difficultés à trouver, entre l’affadissement (euphémismes usuels) et la transgression (qui suppose de leur part d’adopter, et peut-être du même coup d’approuver, la même audace qu’Emmanuel Macron) comment traduire ce verbe lourdement connoté.

Enfin il manifeste une antithèse entre l’éthos attendu (celui d’un président) et celui qui est réalisé, c’est-à-dire plutôt, selon les commentateurs, un éthos de candidat, qui non seulement n’aurait pas « peur des mots », mais chercherait à produire une parole qui, à défaut peut-être d’être « disruptive », tranche et sera commentée. La seule chose sûre c’est que si cette parole autorise ce registre de discours aux arguments de campagne – et c’est sans doute dans le style qu’on trouve la plus convaincante performativité de la parole : porte ouverte au langage « vulgaire » (dit la BBC), il faut s’attendre à avoir des réactions du même acabit.

L’analyse de Pierre Fiala

C’était bien une insulte politique, proférée par le président devant des lecteurs du Parisien libéré.

Emmerder est une trivialité, une grossière courante dans tous les milieux, qui peut surprendre un peu  chez un responsable gouvernemental, mais c’est aussi et surtout une figure d’insulte violente, malgré les modulations. Derrière la grossièreté de façade du quasi candidat Macron (n’est pas Sarkozy qui veut), en campagne depuis l’automne 2021, se cachait bien une volonté d’injurier et de provoquer, qui s’est en fait substituée dans l’espace public aux vœux rituels du début de l’année électorale 2022.

Emmerder c’est gêner, ennuyer, disent les dictionnaires. Mais dans l’énoncé à la première personne du présent de l’indicatif, “Je vous emmerde”, il s’agit de l’emploi appelé délocutif par Émile Benveniste (PLG I, Hommage à Spitzer, qui ne cite toutefois pas ce verbe) qui signifie alors formellement « Je vous dis merde ». De la même façon que dire Je vous salue signifie : « Je vous dis salut », ou « je vous remercie » signifie « je vous dis merci », comme aussi Je vous maudis, ou d’autres verbes moins délocutifs, mais à coup sûr performatifs, anathématiser, pardonner, condamner, voire aimer.

Cet emploi constitue en effet, comme on sait,  un énoncé performatif, un acte de langage, qui est bien une insulte en l’occurrence, où l’énonciateur est l’insultant, l’énonciataire l’insulté, dans une situation formelle, qui se trouve ainsi transformée. Vous pouvez dire sans risque majeur à un douanier qu’il vous emmerde, mais n’allez pas lui dire que vous l’emmerder… Ainsi le président en campagne ne dit pas tant qu’il veut gêner, ennuyer la minorité des non vaccinés (ce qu’il a fait par ailleurs ostensiblement), voire la couvrir d’excrément ( ce qu’il ne fait pas, même métaphoriquement), il dit simplement qu’il souhaite lui dire merde, et lui faire ainsi injure de ne pas obéir à son autorité. Cela rappelle d’autres bravades du quinquennat. Il semble toutefois que l’effet perlocutoire, comme disait Strawson, est resté limité dans ce cas, tant les médias et les commentateurs autorisés se sont efforcés d’en amoindrir les effets politiques et sociaux.

Cambronne eut devant la défaite, on le dit, davantage de panache, là c’est plutôt la provocation arrogante qui frappe.

Posted in Figurez-vous...Tagged connotation, emploi délocutif, énonciataire, énonciateur, ethos, euphémisme, expressivité, insulte, métaphore analogique, métaphore homologique, performativité, perlocutoire, stéréotype, style

«Une sorte d’indemnité inflation »

15 novembre 202115 novembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

Jean Castex, journal de TF1 le 21 octobre 2021

Source : Wikimedia

Cette « indemnité accordée au peuple est la réponse donnée par le gouvernement à une hausse inédite du prix de l’énergie. Elle avance tout d’abord une enclosure ou, en anglais, hedge : « une sorte de », qui permet à la fois de « relâcher » les critères catégoriels et, en l’occasion, de construire un ethos de phronèsis (« compétence ») en montrant une réaction inventive, se démarquant de la signification usuelle des dénominations. Le choix euphémique du mot « indemnité » répond à une schématisation appropriée : « aide » aurait présupposé que l’État vole au secours de Français impuissants ; « indemnité » les met en position haute tout en présentant la proposition de l’État comme adaptée : ils ont subi un dommage méritant une réparation juste. Enfin « inflation », fusionné à son substantif recteur par une construction de substantif épithète, qui suppose la fusion des deux entités, et donc la parfaite naturalité de la réponse, schématise à son tour avantageusement le réel : la hausse de l’énergie est un phénomène imprévisible ; l’inflation, au contraire, est une routine économique. Par sa proposition le gouvernement ne crée aucun précédent d’aide exceptionnelle : ethos toujours de phronèsis, voire d’arétè (« vertu » : il fait ce qu’il faut), mais pas d’eunoia (« bienveillance ») – qui serait peut-être le signe d’un « État-providence ». Malgré cela, malgré une insuffisance pointée par de nombreux détracteurs, « indemnité » reste axiologiquement positif et valorise les bénéficiaires : ça ne se refuse pas !

Posted in Figurez-vous...Tagged arétè, axiologie, catégoriels, dénomination, enclosure, épithète, ethos, eunoia, euphémisme, hedge, phronèsis, schématisation

“Fermer des lignes pour sauver la SNCF. Fermer des lits pour sauver l’hôpital. Fermer des classes pour sauver l’école. Que ce gouvernement ferme sa gueule pour sauver la France”

2 mars 20212 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Photographie glanée sur Facebook, 10 janvier 2021

Ce slogan de manifestation énonce un raisonnement implicite (enthymème, c’est-à-dire syllogisme incomplet). On peut restituer ce raisonnement ainsi : pour sauver des institutions, par trois fois on a procédé à des fermetures du nécessaire service public (majeure explicite) ; si ça a marché trois fois, ça doit marcher encore (mineure implicite) ; pour sauver la France, il faudrait fermer quelque chose de nécessaire (conclusion explicite). La règle qui se dégage de la majeure est instituée par anaphore rhétorique (répétition du même segment linguistique). Cette répétition se produit aussi sur le plan sémantique : les trois premières phrases sont trois antithèses (saborder pour préserver), autrement dit trois paradoxes – qui parodient un éthos de stratège –, ce qui compose une isotopie rhétorique. La conclusion est alors étayée par une triple motivation : d’une part celle de l’insertion métaphorique (la France est une institution, le gouvernement lui est nécessaire), d’autre part celle de la syllepse (fausse identité entre les sens de « fermer » dans « fermer des lits » et « fermer sa gueule »), et enfin celle de l’anaphore (reprise de « fermer pour sauver »). Le raisonnement est bien sûr ad personam (procédé « diaphonique » dans la mesure où le discours d’autrui est retourné contre lui) : le manifestant valide la conclusion, mais non la stratégie illustrée par les fermetures. Son propre piège se referme sur le gouvernement…

Posted in Figurez-vous...Tagged ad personam, anaphore, antithèse, conclusion, diaphonique, enthymème, ethos, explicite, implicite, isotopie, majeure, métaphore, mineure, motivation, paradoxe, syllepse, syllogisme

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