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Étiquette : Emmanuel Macron

« Libérer et protéger »

25 octobre 201725 octobre 2017 Chloé Gaboriaux

(Emmanuel Macron, Twitter, 5 septembre 2017, puis Le Grand Entretien, 15 octobre 2017)

Ces deux verbes semblent résumer désormais le programme macronien. Que la locution adverbiale « en même temps », souvent employée par l’ex-candidat et actuel Président de la République pour développer la très polysémique conjonction de coordination « et », soit si souvent raillée n’a pas conduit La République en Marche à y renoncer. Au contraire, ses militants vont jusqu’à réduire cette structure à ses deux noyaux verbaux (« libérer » et « protéger »), en emploi absolu, c’est-à-dire sans leurs compléments, jouant à la fois sur l’implicite – comme si ces derniers étaient connus de tous – et l’accentuation de leurs significations – comme s’il s’agissait de « libérer » et de « protéger » au sens le plus fort de ces verbes.

« La société que je veux sera à la fois libérée des carcans et des blocages et protectrice des plus faibles » : la profession de foi d’Emmanuel Macron aux premier et second tours de l’élection présidentielle en disait pourtant davantage, même si certains éléments relevaient déjà de l’allusion, passant notamment sous silence les catégories sociales concernées. D’abord, les deux segments coordonnés ont quelque chose d’asymétrique : d’un côté, un complément non animé, relativement indéterminé (« des carcans et des blocages », mais lesquels ?), de l’autre, un complément humain, réduit à une caractéristique à connotation plus affective que sociale (« les plus faibles »). Ensuite, le parallélisme suggère en creux que les deux verbes ne renvoient pas aux mêmes populations – « les plus faibles » évoquant immanquablement « les plus forts » – tandis que le contexte proche confirme l’identité des bénéficiaires de la liberté. « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise », lit-on plus loin dans la profession de foi, où « l’esprit d’entreprise » vient encore renforcer le sens pris ici par « travail » : ce ne sont pas les travailleurs qu’il s’agit ici de libérer, mais bien ceux qui les emploient, les entrepreneurs. Enfin, la polysémie de la coordination « et » appelle des interprétations diverses, même si Emmanuel Macron s’efforce de les restreindre à la simultanéité par le biais de la locution « en même temps ». L’ordre des verbes donne en effet quasi systématiquement la priorité à la « liberté », ce qui tend à conférer à « et » d’autres valeurs : la consécution, la conséquence ou la finalité – libérer les plus forts, « et dans un second temps », « par conséquent » ou « en vue de » libérer les plus faibles – mais aussi la concession – libérer les plus forts, et « néanmoins » protéger les plus faibles, comme si la liberté des uns constituait une menace pour les autres…

« Libérer et protéger » : pour qui sait repérer les effets de structure et de résonance, ces trois petits mots en disent bien plus long qu’il n’y paraît sur les priorités gouvernementales et la division de la société qui les sous-tend…

Sylvianne Rémi-Giraud et Chloé Gaboriaux

Crédits photo : DAMIEN MEYER/AFP/Getty Images

Posted in Figurez-vous...Tagged allusion, Emmanuel Macron, parallélisme

“Je pense que l’on peut faire travailler plus les gens en gagnant davantage”

21 avril 201721 avril 2017 Chloé Gaboriaux
(Emmanuel Macron, Rungis, 18 avril 2017)
A Rungis, Emmanuel Macron lance une ode au travail dont la ressemblance avec le slogan sarkozyste, “travailler plus pour gagner plus”, n’a échappé à personne. Les différences sont pourtant significatives. Adieu l’homéoptote qui rythmait l’injonction d’un “plus” conquérant : l’animateur d’En Marche! préfère éviter la répétition en recourant à l’adverbe “davantage”, dont l’étymologie renvoie plus clairement au profit. Adieu aussi l’hypozeuxe qui redoublait la construction “infinif + plus” : le favori des sondages joue avec la syntaxe en articulant un double infinitif (“faire travailler”) à la forme “en + gérondif” (“en gagnant”). Mais c’est au prix d’un solécisme qui introduit un doute sur les destinataires de la mesure. Sémantiquement, Macron vise sans doute “les gens” qu’il souhaite “faire travailler plus” mais aussi “faire gagner davantage”. Mais syntaxiquement, il fait du pronom indéfini “on” le sujet des deux verbes, comme s’il appelait les employeurs de Rungis à exploiter leurs salariés, en somme “faire travailler plus pour gagner plus” !
Crédits photo : AFP
Posted in Figurez-vous...Tagged Emmanuel Macron, homéoptote, hypozeuxe, solécisme

“le seul adoubement, c’est celui du peuple français”

17 mars 201718 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Emmanuel Macron, Berlin, 16 mars 2017)

A l’issue de sa rencontre avec Angela Merkel, Emmanuel Macron joue la carte de la modestie : conscient que son entretien avec la chancelière allemande renforce son statut de présidentiable, il s’en remet désormais au choix des électeurs français. La métaphore de l’adoubement, empruntée à la société féodale, devrait étonner en démocratie. Mais dans la monarchie républicaine forgée par la Constitution de 1958, elle ne fait que confirmer la personnalisation de l’élection présidentielle et accentuer les traits de l’autoportrait que le candidat d’En Marche ! construit de jour en jour : un chevalier qui, tel le messie, vient de recevoir les armes pour sauver son pays.

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« Je n’ai jamais considéré que le nucléaire était une maladie »

6 mars 20179 mars 2017 Paul Bacot

(Emmanuel Macron à Caen, le 4 mars 2017)

Personne n’a jamais dit que le nucléaire était une maladie, métaphore peu compréhensible en somme. Mais Emmanuel Macron suggère plutôt que les adversaires de la production nucléaire ne sont pas loin de penser que le choix d’y recourir s’expliquerait par un état morbide : pour eux, un individu sain d’esprit voudrait nécessairement la « sortie du nucléaire ». Le fondateur d’En Marche ! dénonce donc une tendance des écologistes à délégitimer leurs contradicteurs, suspectés de mauvaise santé mentale – quand ils ne sont pas poussés par des intérêts financiers. Pour ce faire, il use d’une double métonymie pour parler [1] du recours à l’énergie libérée lors de la fission nucléaire au sein d’un réacteur (« le nucléaire » pour « le recours au nucléaire ») et [2] de l’étiologie de l’opinion des partisans d’un tel recours, considérée comme pathologique (« une maladie » pour « le symptôme d’une maladie »). Sur ce second point, il a recours à l’exagération polémique de la position adverse. La combinaison des deux figures métonymiques donne au point de vue d’Emmanuel Macron l’aspect de l’évidence, et à celui des écologistes l’allure d’une stupidité.

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“Le renouveau démocratique […] ne sera pas demain dans la rue au Trocadéro”

5 mars 20179 mars 2017 Paul Bacot

(Emmanuel Macron à Caen, le 4 mars 2017, à propos de la manifestation de soutien à François Fillon)

On n’a jamais vu le renouveau démocratique dans quelque rue que ce soit. Mais Emmanuel Macron fait bien sûr du mot rue un usage métonymique : ce n’est pas d’une chaussée qu’il s’agit (d’ailleurs, il n’existe pas de « rue du Trocadéro »), ni de la chaussée en général, mais des personnes qui peuvent s’y rassembler en nombre pour s’opposer, avec une légitimité souvent contestée, aux décisions émanant de diverses institutions. De la même façon, Trocadéro ne renvoie pas au palais qui porte ce nom (lui-même repris de celui d’un fort espagnol), mais à la place éponyme. Enfin, renouveau démocratique renvoie aux porteurs d’idées supposées contribuer à un renouvellement de la démocratie. Finalement, Emmanuel Macron veut dire que l’objet de la manifestation annoncée pour le lendemain est aux antipodes de son propre projet, et il ajoute, s’agissant des manifestants attendus au Trocadéro : « Cela a un nom, c’est la réaction ! ». La cascade de métonymies permet de donner au propos une force particulière, en localisant symboliquement le camp opposé au sien (celui des « progressistes »). Définir et dénommer clairement l’adversaire est toujours de bonne politique, notamment en… politique.

Posted in Figurez-vous...Tagged Emmanuel Macron, métonymie

“ça nous fait marcher”

4 février 2017 Chloé Gaboriaux

(Site internet d’Emmanuel Macron, consulté le 3 février 2017)

En intitulant ainsi l’une des rubriques de son site internet, le fondateur d’En marche ! a sans doute voulu suggérer le dynamisme de son organisation, qui veut mettre en mouvement les idées et les Français. Le lecteur risque pourtant d’y voir une énallage, affichant “ça” quand on attendrait “il”. La personnalisation inhérente à l’élection présidentielle comme à la structure d’En marche ! militerait en effet pour la mise en avant d’Emmanuel Macron, acteur essentiel de ce branle-bas de combat. Mais “il nous fait marcher” renvoie immédiatement au sens figuré de la locution verbale, qui signifie alors “exploiter la crédulité de quelqu’un”… Le brillant énarque pensait-il conjurer cet insidieux soupçon en recourant à l’impersonnel “ça” ? C’est sous-estimer la puissance de l’inconscient !

Posted in Figurez-vous...Tagged Emmanuel Macron, énallage

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