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Étiquette : contexte

« Je ne suis pas fils d’archevêque »

4 mai 20224 mai 2022 Hugues Constantin de Chanay
AFP, 18 avril 2018

Ainsi Emmanuel Macron a-t-il au matin explicité sur France Culture, le 18 avril 2022, une propriété méliorative dont il veut qu’on crédite son éthos préalable : il est issu du peuple, il est un self-made-man à la française, il doit tout à la République (ce qui implique : en retour, je serais tout désigné pour être son meilleur serviteur, tant je lui suis reconnaissant). Dans sa rhétorique, « archevêque » est par synecdoque de l’espèce représentatif de tout genre de notable.

Mais il y a un hic. Il est déjà curieux de faire de l’archevêque le parangon de l’huile. Mais il y a pire, car l’actualité récente a gommé cette appartenance des archevêques au gratin social et fait place à un scandale où comme d’autres ils sont pris, celui des crimes pédophiles affectant l’ensemble du clergé. Dans un tel contexte on entend tout de suite une antithèse narquoise entre « archevêque » ([célibataire pour qui tout engendrement est non pertinent]) et « fils » ([engendré]) – il y a une sérieuse bataille entre le cotexte (le plaidoyer pro domo d’Emmanuel Macron) et le contexte, ce scandale qui teinte notre actualité sociale proche. Soit on peut voir là une volonté d’émanciper le discours des faits – le nécessaire du contingent ; soit on peut y voir une énième maladresse discursive.

Posted in Présidentielle 2022Tagged antithèse, contexte, cotexte, ethos préalable, mélioratif, parangon, plaidoyer pro domo, synecdoque de l'espèce

« Au moins elle a un prénom bien français »

21 décembre 202121 décembre 2021 Hugues Constantin de Chanay
L’image de Joséphine Baker est projetée sur le monument du Panthéon lors d’une cérémonie à Paris, France, le mardi 30 novembre 2021.
Photographie : THIBAULT CAMUS/AP/SIPA

Le 30 novembre 2021 au journal de 20 h de TF1, face à Gilles Bouleau, à propos de Joséphine Baker tout juste entrée au Panthéon, Éric Zemmour déclare : « Joséphine Baker avait un prénom français » (rappelons au passage que plus de 300 000 Américaines ont été prénommées « Joséphine » depuis 1880). On peut y déceler divers sous-entendus en vertu de la maxime de pertinence (celle-ci reconnaît que les formulations littérales ont un but et fonde des implicatures ou inférences conversationnelles), notamment celui-ci : étrangère (ce qui est faux, puisqu’elle est devenue française en 1937), elle se serait quand même adaptée à la culture française (implicature confirmée par la suite du propos : « surtout, c’est l’exemple même du modèle d’assimilation à l’ancienne, que je veux restaurer »). Mais le décodage des sous-entendus, aléatoires et dépendant du contexte, encourt toujours le reproche de reposer sur une pétition de principe (Éric Zemmour, ainsi que les idées qu’on lui prête, faisant d’ailleurs eux-mêmes partie dudit contexte).

Rien de tel avec un présupposé comme celui que propose le site Chlomohebdo en ajoutant dans sa paraphrase l’intensif « bien » (qui ici consacre un stéréotype accompli) et « au moins » (connecteur qui appartient à une échelle argumentative): le présupposé qui lui est attaché est implicite lui aussi, mais linguistiquement irrécusable. Aussi le « prénom français » est-il présenté, soit comme une circonstance atténuante dont peut bénéficier Joséphine pour contrebalancer l’ensemble de ses travers, soit comme le résultat d’un choix exemplaire qui motive son repêchage au sein des autres « étrangers » (/à bon entendeur salut : prenez-en de la graine/). On ne peut s’empêcher de voir là une stratégie de l’arroseur arrosé ou, pour le dire en termes rhétoriques, de la rétorsion : Chlomohebdo dit tout haut ce qu’Éric Zemmour, selon lui et en l’occurrence (car telle n’est pas son habitude), pense tout bas.

Posted in Figurez-vous...Tagged connecteur, contexte, échelle argumentative, implicature, implicite, intensif, littéral, maxime de pertinence, paraphrase, pétition de principe, présupposé, rétorsion, sous-entendu

“J’appelle à l’insurrection”

14 mai 202116 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay

Valeurs Actuelles, une du n° 4403, 15 avril 2021

Aux armes, citoyens ?

Pas sûr du tout. La Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen garantit la liberté d’expression mais la loi du 29 juillet 1881 lui donne des limites : on ne peut pas « porter atteinte aux intérêts supérieurs de la nation » ni inciter à « la violence » contre une personne ou un groupe de personnes. Or l’« insurrection », c’est au sens propre l’« action de se soulever contre un pouvoir politique établi en recourant à la violence armée ». Au sens littéral ni Philippe de Villiers ni Valeurs Actuelles n’ont le droit de tenir ces propos ni de les publier. Il en va différemment du sens métaphorique – métaphore si discrète que les dictionnaires l’appellent sens figuré (ce qui revient pourtant au même). En lisant l’interview de Philippe de Villiers, on comprend que ce dernier appelle à se soulever par la parole, voire par la seule opinion, métaphore donc, qui devient hyperbole (il prête à la violence contestataire la violence majorée de la lutte armée). Ajoutons que le repli métaphorique s’abrite sous un topos millénaire qui oppose les actes, réputés opérants, aux mots seuls, réputés sans efficace (comme l’exprime crûment l’expression lexicalisée « bien faire et laisser braire »).

Ce passage à la métaphore rend d’ailleurs moins criant le paradoxe de ce mot brandi dans la bouche d’un homme de droite : il a plutôt historiquement des affinités avec la gauche, sans doute du fait de son étymon latin surgere qui en fait un mouvement venu du bas, donc du peuple ; mais, alors que depuis une dizaine d’années le pouvoir est aux mains d’hommes de gauche ou initialement de gauche, « insurrection » semble devenu un mot du populisme de droite.

Cette lecture métaphorique n’est pas qu’une question de contexte historique ou de cotexte textuel : une pétition de principe la permet si l’on fait un interprétant de l’éthos préalable de Philippe de Villiers, qui jusqu’alors ne s’était pas fait connaître comme un homme à fomenter un coup d’État susceptible de bouleverser la quiétude française : à tort ou à raison, il n’en irait pas de même si, imaginons, un ancien membre d’Action directe appelait à l’insurrection à la une de Libération). Celle de Valeurs actuelles montre Philippe de Villiers plus inoffensif, vieillissant, un vague sourire aux lèvres. L’éthos oratoire apporté par l’image conforte le crédit accordé à Philippe de Villiers : encravaté, veste bleu marine, col de chemise boutonné jusqu’en haut, bien coiffé, cheveux courts disciplinés par une raie sur le côté, ce n’est pas un trublion, encore moins un putschiste.

Posted in Figurez-vous...Tagged contexte, cotexte, éthos oratoire, éthos préalable, étymon, hyperbole, interprétant, métaphore, paradoxe, pétition de principe, sens figuré, sens littéral, sens métaphorique, topos

« Un bilan pas très stupéfiant ? »

10 mai 202110 mai 2021 Hugues Constantin de Chanay
Le Canard enchaîné, 22 avril 2021

Le Canard enchaîné, en une du 22 avril, dénonce une diversion macronienne (il s’attaquerait à la drogue pour reléguer son passif à l’arrière-plan). Si manœuvre il y a, le Canard le dit, elle est déjouée. Le mot « stupéfiant » cumule deux sens, /produit hallucinogène/ et /excellent à un point étonnant/, incompatibles à un point tel que la syllepse, ne dégageant aucun sens supplémentaire, sonne artificiel et vire au calembour purement formel.

Ce caractère formel est parfait pour observer l’émergence sémémique par association contextuelle : rapproché de « drogue », le mot « stupéfiant » est un substantif qui désigne une substance psychotrope ; mais rapproché de « bilan », c’est un adjectif axiologique positif. Or, comme dans les conflits de perception de la Gestalttheorie, on ne peut comprendre les deux sens à la fois. N’est-ce pas là montrer que l’effet hallucinogène est réservé à la drogue mais que pour le bilan, on gardera l’esprit clair ?

Posted in Figurez-vous...Tagged axiologique, calembour, contexte, sémème, substantif, syllepse

Tout ça pour ça

14 septembre 202015 septembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Dans son numéro du 2 septembre 2020, et à l’occasion du procès des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo cherche à souder autour de lui au-delà de ses lecteurs. « Tout ça pour ça » ne se comprend pas sans contribution. La seule marque de forme est l’antanaclase (deux fois « ça » en deux sens différents). Pour le reste la une vise le consensus sans pour autant renoncer aux valeurs de l’hebdo : comme la plupart des titres, celui-ci est un discours épidictique. Dans ses deux occurrences, le pronom démonstratif ça, abréviation courante de « cela », est déictique. La première est in absentia : il va sans dire que les lecteurs auront en tête les attentats de 2015, présentés par dialogisme comme disproportionnés et atroces (« tout ça »). La deuxième occurrence repose sur une monstration in præsentia : les images en une, intégrées au titre, fournissent pour contexte de pauvres caricatures. Pauvres, car la republication a condensé les images (et on ne les trouve pas décondensées à l’intérieur du numéro) : après coup, la rédaction peut se contenter de les convoquer en réduisant – au sens propre comme au sens figuré – leur charge initiale et donne un petit coup de pouce à l’interprétation de l’antanaclase en antithèse. Elle nous dit en quelque sorte : « Non, ces petites images ne méritaient vraiment pas tous ces meurtres », et qui pourrait y trouver à redire ? Nous lisons « tout ça pour ça », et, sous cet angle en effet, nous sommes tous Charlie.

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antithèse, contexte, déictique, dialogisme, épidictique, monstration

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La Selp est une société d’étude qui partage des analyses du discours politique dans une dynamique interdisciplinaire et vivante. Bonne découverte de notre site !

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