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Étiquette : comparaison

« La majorité présidentielle […] est aussi écrasante que la chaleur »

19 juin 2017 Hugues Constantin de Chanay

Pascal Jalabert, Journal de Saône-et-Loire, 16 juin 2017, p. 26

« La majorité présidentielle annoncée dimanche soir est aussi écrasante que la chaleur de ce mois de juin ». La phrase prête à sourire – les figures peuvent être plus ou moins opportunes. Car la métaphore contenue dans l’adjectif « écrasante » se double d’une comparaison : « aussi… que ». Or « écrasante » ne signifie pas la même chose pour une majorité politique que pour la chaleur : ici on parle d’une victoire incontestable, là d’une température trop élevée et difficile à supporter. Ces deux sens donnés simultanément au même mot, autrement dit cette syllepse, à visée probablement hyperbolique (car dans les deux cas les habitudes sont dépassées, et les récentes canicules sont dans toutes les mémoires), peut cependant sembler contre-productive. La chaleur « écrasante » adopte le point de vue de l’écrasé qui endure tant bien que mal ce qu’il subit : on compatit. Mais pour la majorité « écrasante » il est curieux, voire anti-démocratique, d’adopter le même angle. Une « majorité écrasante », c’est une métaphore suffisamment routinière pour écarter les images indésirables, les insectes nuisibles par exemple. Mais l’appel à la chaleur risque de les réveiller en mettant au centre le point de vue des victimes, suggérant par là que la majorité conférée à Macron, s’il l’obtient, sera  quelque chose d’aussi indésirable qu’un dérèglement climatique. À moins que ce ne soit précisément ce que le texte veut suggérer ?

Crédits : Législatives 2017. Projection de sièges d’après les estimations Elabe pour BFMTV L’Express.

 

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“Tirer un pénalty sans gardien et rater le but… c’est la présidentielle de Fillon”

28 avril 201728 avril 2017 Chloé Gaboriaux


(Renaud Muselier, Twitter, 23 avril 2017)

Nul besoin d’être fan de foot pour apprécier la comparaison du député européen Les Républicains. Après une très belle action collective, qui lui a permis de remporter la plupart des élections intermédiaires, le parti LR s’est en effet vu offrir sur un plateau un pénalty inattendu (était-ce la déchéance de nationalité ou la loi travail ?) et, quoi qu’il en soit, immanquable : la partie adverse avait quitté le terrain, trop occupée à régler ses comptes en interne. Et Fillon bouffe pourtant la feuille de match ?! L’image est belle mais elle tend à passer sous silence l’essentiel : la politique française voit désormais s’affronter plus de deux équipes…

Crédits photo : JEFF PACHOUD / AFP

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« Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes ! »

23 avril 2017 Sarah Al-Matary

(Nicolas Dupont-Aignan, meeting au Cirque d’Hiver, 19 avril 2017)

C’est au Cirque d’Hiver, célèbre pour sa ménagerie, que Nicolas Dupont-Aignan donne sa dernière consigne de vote avant le premier tour de l’élection présidentielle : « Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes le plus vite possible ! » reformule sur le mode injonctif un jugement de Georges Clemenceau. En pleine affaire Dreyfus, alors que le pays était profondément divisé, ce dernier avait rapporté les propos d’un « officier allemand » qui, pendant la guerre de 1870, avait reconnu, devant le courage des soldats Français, qu’ils étaient « des lions conduits par des ânes ». Clemenceau remotive cette opposition pour dénoncer les élites militaires et religieuses qui ont condamné Dreyfus au mépris de la justice et des droits de l’homme – principes que les dreyfusards espèrent bien faire valoir comme des lions. Le bestiaire politique français, où le lion symbolise le pouvoir (qu’il soit monarchique ou républicain), tandis que l’âne est attaché, dans le langage et les croyances populaires, à la simplicité et à la bêtise, s’en trouve renversé. NDA infléchit la citation de Clemenceau au moyen d’une comparaison ; il encourage les électeurs à suivre leur instinct (plutôt que les sondages) et à exprimer avec force leur colère, afin de repousser des élites butées en les effrayant. Une démocratie du plus fort ?

Crédits photo : Sipa

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“C’est comme La Callas qui explique s’être mariée avec Onassis parce qu’il était beau comme Crésus !”

14 avril 2017 Chloé Gaboriaux
(François Asselineau, Ouest-France, 12/04/2017)
A la question “Pourquoi tant de pays ont eu et ont envie d’entrer dans l’Europe et l’euro ?”, le candidat de l’Union populaire républicaine répond par une boutade à triple entente. Cette dernière emprunte à la célèbre chanteuse d’opéra un mot de dépit prononcé lorsque Aristote Onassis, son mari, lui préféra Jackie Kennedy. Non sans humour, la Callas avait alors osé cette comparaison décalée, peut-être inspirée d’Eluard, assimilant de façon attendue le milliardaire grec à Crésus, roi de l’antiquité grecque connu pour ses immenses richesses, mais par le biais d’un adjectif inattendu, non pas “riche” mais “beau”, une qualité difficilement imputable à Crésus et encore moins à Onassis. Maniant ainsi l’antiphrase, la diva faisait d’une pierre deux coups : elle insistait sur la laideur proverbiale de l’homme qui l’avait délaissée tout en dégradant leur relation, réduite à un mariage d’argent. Pour François Asselineau, il s’agit aussi de rabaisser une union, politique cette fois. A cette fin, il a recours à une analogie proportionnelle : à l’instar de la Callas avec Onassis, les peuples s’accommoderaient des disgrâces de l’Europe par pur intérêt économique ! Mais ont-ils tous été comme elle finalement trahis ?
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“Marion Maréchal-Le Pen est quand même plus Klaus que Barbie”

1 avril 20171 avril 2017 Chloé Gaboriaux

(Jean-Frédéric Poisson, Marseille, 1er avril 2017)

Coup de tonnerre dans le Landernau politique. Après avoir été repêchés in extremis par le Conseil constitutionnel, les deux candidats surprise de cette drôle d’élection se déchirent déjà : accusé de sexisme par la nouvelle égérie de l’extrême droite, le leader du Parti chrétien-démocrate se défend de l’avoir comparée à la célèbre poupée. A cette fin, il joue sur l’homonymie pour créer une antonomase humoristique, à partir d’une construction empruntée aux Inconnus (“Je ressemble plus à Robert qu’à Redford”). Cette dernière dissocie le nom du prénom dans une comparaison qui confronte les connotations associées à chacun des termes. Jean-Frédéric Poisson y a recours ici pour souligner la proximité de l’idéologie frontiste avec celle du SS – le “boucher de Lyon” – dont il ne retient que le prénom, le nom étant en effet identique à celui du jouet vendu par Mattel. Il atteint ainsi le point Godwin à la vitesse de la lumière… Nul doute qu’il ne corrige bientôt le tir en déclarant à l’intéressée : “il y a parfois beaucoup de classe dans votre réalité” !

 

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“Au fond, peut-être que nous sommes tous des Guyanais”

29 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Jean-Luc Mélenchon, Rennes, 26 mars 2017)
En meeting dimanche à Rennes, le leader de la France insoumise veut marquer sa solidarité avec les Guyanais en grève. A cette fin, il a recours à une construction syntaxique bien connue, popularisée par le slogan scandé en 1968 pour soutenir Daniel Cohn-Bendit : “Nous sommes tous des Juifs Allemands“. Depuis largement reprise, l’expression repose sur une forme de téléscopage, qui permet d’affirmer sa solidarité avec un groupe dont on ne fait pas partie mais auquel on s’identifie néanmoins, en forçant en quelque sorte la synecdoque : le tout (“tous”) est défini par la partie (“les Guyanais”). Jean-Luc Mélenchon renouvelle en outre le slogan en le modalisant (“au fond”, “peut-être”) pour en faire un opérateur de comparaison. Il suggère en effet que l’avenir de la France métropolitaine risque d’être à l’image de la situation actuelle en Guyane : de tout coeur avec les Guyanais aujourd’hui, nous pourrions bien être à l’avenir plongés comme eux dans le “chaos”. Le tribun fait ainsi d’une figure deux coups !

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« [la République] se relève toujours et c’est la faute à Voltaire »

10 mars 201710 mars 2017 Sarah Al-Matary

(François Fillon au Trocadéro, 5 mars 2017)

François Fillon, qui fait campagne pour le redressement national, compare la République à Gavroche, l’un des personnages les plus célèbres de la littérature française : « Si [la République] tombe, elle se relève telle Gavroche sur sa barricade ». Dans Les Misérables de Victor Hugo, le jeune héros nargue en effet les balles, continuant de fredonner – alors qu’il est blessé à mort ‒ un air dont le refrain (« c’est la faute à Voltaire […], c’est la faute à Rousseau ») est resté dans toutes les mémoires, au point que le solécisme (« c’est la faute à Voltaire » plutôt que « c’est la faute de Voltaire ») est passé dans le langage courant. Les chansonniers du XIXe siècle l’utilisaient pour renverser par antiphrase un lieu commun réactionnaire (l’idée que les Lumières auraient mené à la Révolution) ; la mort de Gavroche scellait la victoire de l’esprit des Lumières puisque, si le gamin révolté finissait par tomber, c’était pour la liberté. Fillon, au cœur d’une salve politique, s’identifie implicitement à Gavroche, qu’il rapproche des « héros de 20 ans de la Résistance ». Une riposte républicaine à ceux qui voyaient d’un mauvais œil qu’il appelle les soutiens de Civitas et de Sens commun à le soutenir, le premier dimanche du Carême, sur une place dont le nom commémorait la bataille qui avait rétabli l’autorité du roi d’Espagne Ferdinand VII, contestée par les révolutionnaires.

 

 

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“La France est plus grande que mes erreurs”

1 mars 20179 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(François Fillon, QG de campagne, 1er mars 2017)

La comparaison à laquelle François Fillon a recours est étonnante : alors que tout son discours oppose la justice et la souveraineté nationale, ce sont ici ses “erreurs” qui sont mises en balance avec la nation. Est-ce une façon de minimiser les faits qui lui sont reprochés au regard de l’enjeu que constitue l’élection présidentielle ? Toute analogie joue cependant dans les deux sens : celle-là pourrait bien plutôt laisser entendre à l’électeur que la France ne mérite pas ce candidat aux prises avec la justice…

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« C’est un peu comme la drôle de guerre en 1940 »

14 février 2017 Sarah Al-Matary

(Julien Dray, Radio J, 12 février 2017)

Drôle de comparaison que celle utilisée par Julien Dray : « Je suis très, très inquiet de la tournure des événements, parce qu’on a une drôle de campagne. C’est un peu comme la drôle de guerre en 1940. C’est-à-dire que chacun est content, chacun pense que tout va bien ». Superposant les temporalités, l’orateur rapproche la progression du FN en France de l’expansion internationale du nazisme (en 1940, Hitler était déjà au pouvoir depuis plusieurs années, ce qui n’est pas le cas de Marine Le Pen). Cette analogie, avancée alors qu’il s’exprime sur Radio J, une station juive, est préparée par la polysémie du terme « campagne », qui désigne à la fois une période de mobilisation politique et une opération militaire. La France est donc en guerre, sans le savoir. Son ennemi n’est pas aux frontières, mais à l’intérieur ; pour le vaincre, une seule solution : faire comme en 1914 – pas comme en 1940 où l’immobilisme des Alliés à mené à la catastrophe ‒, et réaliser l’« Union sacrée » (ce qu’on nomme aujourd’hui, de manière moins grandiloquente, le rassemblement) sous la bannière du Parti socialiste. CQFD.

 

 

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« La parole de Fillon est au cordeau. Comme un fil de plomb »

26 janvier 20179 mars 2017 Sarah Al-Matary

(Bruno Retailleau cité par Marion Mourgue, « François Fillon, la sobriété assumée », Le Figaro, 18/01/17)

Lorsque le sénateur Bruno Retailleau prétend que « la parole de Fillon est au cordeau. Comme un fil de plomb », il tend à présenter le candidat à la présidentielle comme un orateur qui sait se montrer direct sans se laisser emporter par son discours ; tout le contraire d’un populiste qui confondrait franchise et spontanéité… La comparaison érige Fillon en ouvrier soucieux de prendre les bonnes mesures, quitte à se montrer trop scrupuleux. Sa rectitude sur tous les plans (horizontal et vertical) pourrait l’exposer à la raideur ? Qu’importe, puisqu’il se réclame d’une rectitude morale qui refuse les détours. Sa parole, comme celle du Messie, n’est pas trompeuse : elle tranche.

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