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Étiquette : citation

« Mon adversaire, c’est l’injustice »

14 mars 202214 mars 2022 Paul Bacot
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AFP – Loic VENANCE

(Anne Hidalgo en meeting à Rennes le 11 mars 2022)

« Dans ce pays miné aujourd’hui par les inégalités dès le plus jeune âge, […] mon adversaire, c’est l’injustice ! » a déclaré la candidate socialiste, en écho au célèbre « Mon ennemi, c’est la finance » censé avoir été prononcé par François Hollande au Bourget le 22 janvier 2012. En réalité, le futur président de la République avait dit : « Mon véritable adversaire, […] c’est le monde de la finance ». Cette forme d’interdiscursivité qu’est l’évocation, à travers une citation implicite, d’un précédent propos tenu par un autre locuteur, peut s’expliquer par la recherche du bénéfice de l’autorité reconnue à ce dernier, ou encore par celle de l’efficacité attribuée à sa performance rhétorique.

Ce qui relie ces deux segments de discours est la forme /X, c’est Y/, qui pointe un sujet prioritaire (un adversaire : le monde de la finance ou l’injustice) tout en reconnaissant la nécessité de la proclamation de cette désignation – nuance renforcée chez Hollande par la présence de l’adjectif véritable, mais qui du coup est perçue même in absentia chez Hidalgo.

On peut aussi s’attarder sur la substitution d’un syntagme nominal à un autre – l’injustice à le monde de la finance. N’est plus dénoncé un ensemble de personnes remplissant une fonction somme toute indispensable, mais un système fondé sur le déni d’une valeur pourtant, au moins formellement, unanimement proclamée. La cible est plus abstraite mais difficilement contestable.

Les scores comparés des deux candidats socialistes, à dix ans d’intervalle, ne nous diront pas laquelle des deux phrases aura été la plus mobilisatrice, trop de choses étant inégales par ailleurs : on est bien loin d’une situation expérimentale.

Posted in Présidentielle 2022Tagged citation, in absentia, interdiscursivité, syntagme nominal

“Dans cette soirée de Bérézina pour la gauche, un grand merci à Francois Hollande et Manuel Valls…”

15 juin 2017 Chloé Gaboriaux
(François Lamy, Twitter, 11 juin 2017)
Battu dès le premier tour, Le candidat PS de la 1ère circonscription du Nord manifeste son amertume par une antonomase doublée d’une quasi-citation ironique. La Bérézina est la rivière qui a donné son nom, par métonymie, à une célèbre bataille de la campagne napoléonienne de 1812. Remportée par la Grande Armée, elle se déroule alors que les troupes françaises se replient et donne lieu à des pertes si lourdes qu’elle évoque désormais, par métaphore, un échec cuisant. L’antonomase fait de ce nom propre un nom commun où François Lamy trouve de quoi exprimer son aigreur face à la déroute électorale de son parti. Il y ajoute une touche d’ironie en remerciant les deux personnes à qui, selon lui, le PS doit sa défaite : François Hollande et Manuel Valls. La gratitude est ici feinte et immédiatement comprise comme une antiphrase, qui fait entendre le contraire de ce qui est dit. Et pour être sûr que le message passe bien, le tweet se conclut par un hashtag rageur : #mercipourcesmoments, allusion au titre de l’ouvrage de Valérie Trierweiler, qui elle aussi a recours l’antiphrase pour dénoncer les épreuves que lui a fait subir son ancien compagnon, un certain François Hollande…
Crédits photo : LP / Arnaud Journois
Posted in Figurez-vous...Tagged antiphrase, antonomase, citation, ironie, métaphore, métonymie

« violemment modérés » & « terriblement conquérants »

16 mai 201716 mai 2017 Paul Bacot

(Bernard Cazeneuve et Edouard Philippe, 15 mai 2017, passation des pouvoirs à Matignon)

Par le truchement d’une citation d’Alexis de Tocqueville, dont il a rappelé son activité politique dans la Manche, Bernard Cazeneuve a eu recours à l’oxymore pour dire l’opposition résolue des Normands à tout excès en matière politique : ils seraient « violemment modérés ». L’expression fait penser à un autre oxymore quelquefois utilisé pour situer tant François Bayrou qu’Emmanuel Macron : l’extrême centre. Se disant l’un et l’autre Normands, le nouveau Premier ministre a répondu au chef du gouvernement démissionnaire en reprenant à son compte la formule tocquevilienne, mais en ajoutant un autre caractère au portrait des habitants de leur province commune, qualifiés de « terriblement conquérants », allusion au célèbre duc de Normandie devenu roi d’Angleterre. L’hyperbole apparaît en parfaite symétrie avec l’oxymore citée par Bernard Cazeneuve, la présence dans les deux expressions d’un adverbe en –ment ajoutant un effet d’assonance à cette figure rhétorique à quatre lèvres.

Crédits photo : REUTERS/Benoit Tessier

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, hyperbole, oxymore

« les aurores incertaines […] sont beaucoup plus prometteuses que l’opportunisme compulsif »

12 mai 201712 mai 2017 Sarah Al-Matary

Benoît Hamon, France inter, 10 mai 2017

Si elle semble marquer la fin de la bipartition politique et le discrédit des formations partisanes, l’élection d’Emmanuel Macron ne signe pas la mort de la gauche : Benoît Hamon entend bien ranimer cette dernière en créant un nouveau mouvement citoyen. À l’heure où La France insoumise se mobilise pour les législatives, où Taubira, Aubry et Hidalgo lancent leur propre initiative, on pourrait craindre qu’Hamon ne disperse plus qu’il ne rassemble. Mais l’intéressé dit croire comme Jaurès aux « aurores incertaines » : aussi regarde-t-il vers l’avenir, tout en rappelant sa dette à l’égard de la tradition socialiste bafouée par ses anciens adversaires Manuel Valls et Emmanuel Macron. Valls, qui souhaite prendre le train présidentiel en marche, est nommément attaqué avant qu’Hamon ne raille indirectement son « opportunisme compulsif ». Cette formule ‒ où l’adjectif « compulsif » suppose une récurrence qu’implique déjà le mot « opportunisme » (attitude consistant à saisir plusieurs/toutes les opportunités et à les tourner à son avantage) ‒ fait de Valls un homme maladivement pressé, qui court après le pouvoir. Or Jaurès déclarait : « […] les forces de sagesse, de lumière, de justice, ne peuvent se passer du secours du temps, et […] la nuit de la servitude et de l’ignorance n’est pas dissipée par une illumination soudaine et totale, mais atténuée seulement par une lente série d’aurores incertaines ». Ainsi développée, la citation suggère qu’Hamon, en identifiant ses propres projets aux « aurores » qui annoncent des mutations lentes mais profondes (un avenir radieux ?) s’oppose implicitement au « météore » Macron. Est-ce un hasard si le locuteur s’inspire du « Discours à la jeunesse ? Macron, qui n’a pas quarante ans, brillerait-il de cette « illumination soudaine et totale » que Jaurès tenait pour illusoire ?

Crédits photo : François Guillot / AFP

Posted in Figurez-vous...Tagged citation

« Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes ! »

23 avril 2017 Sarah Al-Matary

(Nicolas Dupont-Aignan, meeting au Cirque d’Hiver, 19 avril 2017)

C’est au Cirque d’Hiver, célèbre pour sa ménagerie, que Nicolas Dupont-Aignan donne sa dernière consigne de vote avant le premier tour de l’élection présidentielle : « Rugissez comme des lions et débarrassez-vous des ânes le plus vite possible ! » reformule sur le mode injonctif un jugement de Georges Clemenceau. En pleine affaire Dreyfus, alors que le pays était profondément divisé, ce dernier avait rapporté les propos d’un « officier allemand » qui, pendant la guerre de 1870, avait reconnu, devant le courage des soldats Français, qu’ils étaient « des lions conduits par des ânes ». Clemenceau remotive cette opposition pour dénoncer les élites militaires et religieuses qui ont condamné Dreyfus au mépris de la justice et des droits de l’homme – principes que les dreyfusards espèrent bien faire valoir comme des lions. Le bestiaire politique français, où le lion symbolise le pouvoir (qu’il soit monarchique ou républicain), tandis que l’âne est attaché, dans le langage et les croyances populaires, à la simplicité et à la bêtise, s’en trouve renversé. NDA infléchit la citation de Clemenceau au moyen d’une comparaison ; il encourage les électeurs à suivre leur instinct (plutôt que les sondages) et à exprimer avec force leur colère, afin de repousser des élites butées en les effrayant. Une démocratie du plus fort ?

Crédits photo : Sipa

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, comparaison, opposition

« il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef »

12 avril 201712 avril 2017 Sarah Al-Matary

(Benoît Hamon, conférence de presse, Paris, 10 avril 2017)

Indigné que Pierre Gattaz le rapproche du Front national, Benoît Hamon estime qu’« il y a quelque chose de pourri à la tête du Medef ». Un trait  qui ne manque pas de mordant, puisque la citation de l’Hamlet de Shakespeare ‒ « il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark » (c’est Marcellus qui parle, à l’acte I, scène 4) ‒, détournée, forme une périphrase faussement évasive désignant Gattaz lui-même. Mais le président du Mouvement des entreprises de France y est réifié par l’indéfini « quelque chose », qui introduit le groupe centré sur l’adjectif « pourri ». Au sens propre, ce terme décrit l’altération organique d’un végétal ou d’une charogne ; au figuré, une personne qui a perdu ses qualités – notamment morales. B. Hamon exploite habilement la syllepse : l’attaque de Gattaz portait sur son programme économique ?  Il réplique en utilisant une expression proverbiale marquant une aberration, un scandale, alors que les affaires financières qui pèsent sur François Fillon – candidat proche du Medef – occupent les esprits. Une manière de faire écho, sans démagogie, au « tous pourris ! » dénonçant la corruption qui s’est généralisée depuis que l’argent est roi en politique. Consciemment ou consciemment, le déplacement effectué par Hamon remotive enfin la traduction littérale du « Something is rotten in the state of Denmark » (« quelque chose est pourri dans l’État de Danemark »), « tête » rappelant par ses sonorités « state ». Hamon se prend-il pour Hamlet, regardant dans les yeux un Capital déjà mort ? Décidément, cette campagne vire à la tragédie…

crédits photo : Marc Chaumeil pour Libération

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, périphrase, proverbialisation, réification, syllepse

« La seule façon de sauver la gauche, c’est de tuer Fillon »

26 mars 201726 mars 2017 Sarah Al-Matary

(François Fillon, meeting de Biarritz, 24 mars 2017)

Les Guignols, qui raillaient jadis le fait que l’acteur Alain Delon parle de lui à la troisième personne, peuvent désormais attribuer ce trait à la marionnette de François Fillon. Ce dernier déclarait en effet le 24 mars dernier : « La seule façon de sauver la gauche, c’est de tuer Fillon ». L’énallage du pronom personnel sert ici la dramatisation du propos : Fillon se pose doublement en victime, puisqu’il est à la fois le sujet et l’objet du discours. En les prenant à son compte, il semble mimer les propos de ses adversaires, comme dans une citation. La construction joue enfin sur un effet parallélisme  (« sauver » équivaut à « tuer ») couplé à une opposition (« la gauche » ‒ et plus précisément, dans l’esprit de l’orateur, le Président Hollande ‒ a fait de Fillon sa cible). Par ce dédoublement, Fillon se grandit ; il manifeste ce que l’on a nommé « le syndrome d’hybris » (ou « maladie du pouvoir »). En laissant penser que « je est un autre », ne suggère-t-il pas aussi que ce n’est pas lui le coupable ?

 

Posted in Figurez-vous...Tagged citation, énallage, parallélisme

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