(Christiane Taubira, Lens, 15 avril 2017)
A Lens pour soutenir Frédérique Masson, candidate PS aux élections législatives, Christiane Taubira concentre ses attaques sur le Front national, mais sans le citer. C’est en effet par une périphrase que ce dernier est évoqué. La figure de style lui permet de marquer son mépris pour ce parti, qui ne mérite pas d’être nommé, tout en en dévoilant les racines mêlées : le général Boulanger, républicain radical tenté dans les années 1880 par l’aventure plébiscitaire ; le royaliste Charles Maurras, dont la Ligue d’action française fondée au début du XXe siècle professe un nationalisme antiparlementaire, xénophobe et antisémite ; les “nostalgiques de la colonisation”, confondus dans une même réprobation. Avec des ancêtres pareils, comment l’extrême-droite pourrait-elle défendre les plus faibles ? L’argument ad hominem est habile, mais ces références historiques sont-elles connues de tous ?