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Étiquette : assonance

« Direction de l’IHU : cool Raoul ou coule Raoult ? »

27 septembre 202127 septembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, vendredi 17 septembre 2021 p. 16

Didier Raoult devra quitter la direction de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille à l’été 2022. Comment le prend-il ? Telle est la question posée par Libération – on peut se le demander en effet, car si rien n’indique qu’il ait été « limogé », il est du moins sûr qu’il n’a pas l’initiative de la décision.

L’alternative est simple : soit cela ne l’atteint pas du tout soit c’est sa perte – deux extrêmes antithétiques, ainsi que le marque la disjonction (« ou »).

Le premier membre est exprimé par une interjection lexicalisée qui se conclut par un prénom assonant au début du syntagme (les deux sont homéotéleutes). Conformément à l’effet habituel des paronomases (qui se ressemble s’assemble), le prénom « Raoul » paraît une sorte d’aptonyme prédisposant à la décontraction : celui qui le porte serait par nature « cool ». Alors, en irait-il de même du patronyme « Raoult » ? Cela correspondrait assez bien à son « profil médiatique » : grande stature, cheveux longs, bagues, absence coutumière de costume (comme il est simple !). Même si l’homophonie entre « Raoul » et « Raoult » n’est pas parfaite, le rapprochement jouit d’une tolérance parce que la prononciation de « Raoult » est fluctuante et la production du t assez souvent « timide » – il y a entre les deux, à l’oral, une quasi-antanaclase. Mais l’écrit permet une dissociation soigneuse entre le « Raoul » qui s’en sort bien et le Raoult qui en pâtit : alourdi de ses deux lettres supplémentaires, il « coule » – ce qui cumule une métaphore de base (typiquement, ce qui est en bas suit une mauvaise pente, le perdant est à terre, ce qui est détruit est mis à bas, etc.) et une métaphore ludico-navale (ce qui coule flottait avec d’être touché) : peut-être Libération suggère-t-il que l’état heureux, qui aurait permis à Didier Raoult de flotter et d’être « cool », est manqué de très peu : de deux consonnes.

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antithèse, aptonyme, assonance, disjonction, homéotéleute, interjection, métaphore, paronomase, patronyme

« Les délinquants français en prison, les étrangers, dans l’avion »

20 septembre 202120 septembre 2021 Paul Bacot

https://www.midilibre.fr/2021/09/12/presidentielle-2022-les-etrangers-dans-lavion-marine-le-pen-lance-sa-campagne-ce-dimanche-9785283.php

Marine Le Pen, Fréjus, 12 septembre 2021 (MAXPPP IAN LANGSDON)

On ne pouvait s’empêcher de penser au proverbe « Noël au balcon, Pâques aux tisons ! » en entendant Marine Le Pen déclarer à Fréjus, le 12 septembre : « Les délinquants français en prison, les étrangers, dans l’avion ! ». L’homéotéleute – c’est-à-dire la présence de syllabes finales identiques phoniquement – est souvent porteur d’un effet de comique. A fortiori, l’emploi de cette figure de style, renforcée par une commune assonance en « on », conférait au propos de la ci-devant présidente du ci-devant Front national une légèreté peu adaptée, ni à la solennité de l’élection présidentielle, ni à la gravité des problèmes liés à l’immigration et à l’insécurité. Peut-être même certains auditeurs de la candidate auront-ils repensé à la parodie d’un ancien chant de supporters prêtée aux Bleus lors de leur retour prématuré de Knysna en 2010 : « On est dans l’avion, on est dans l’avion… ! »

La candidate éprouverait-elle décidément de la difficulté à se construire un éthos de présidentiable ? Ou bien concèderait-elle inconsciemment le caractère pour le moins simpliste si ce n’est peu sérieux de sa proposition ? Toujours est-il qu’au-delà de ce qui pourrait apparaître comme un lapsus d’autodérision, rabaissant ce qui aurait dû être un slogan politique en une boutade de comptoir, ses partisans auront été satisfaits d’entendre cette nouvelle mise en mots du clivage constitutif de leur courant politique : les Français (même délinquants) versus les étrangers. Quant à la métonymie de « l’avion », loin d’avoir la fraîcheur de la créativité rhétorique, elle était constitutive d’un lieu commun, depuis l’initiative du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua expulsant en 1986 par « charter » une centaine de Maliens jugés indésirables. Comme il le disait si bien, ils ont bien « les mêmes valeurs »…

Posted in Figurez-vous...Tagged assonance, autodérision, éthos, homéotéleute, lapsus, lieu commun, métonymie, parodie, proverbe, slogan

« je préférerai toujours mon pays à mon parti »

26 mai 201726 mai 2017 Sarah Al-Matary

(Thierry Solère, Europe 1, 25 mai 2017)

À quelle échelle mesurer la fidélité ? La question ne cesse de se poser depuis que, dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, Manuel Valls a déclaré avoir choisi, en soutenant Emmanuel Macron, « [s]on pays plutôt que son parti ». Une formule devenue un véritable mot d’ordre, à l’heure où socialistes et membres des Républicains rallient en nombre le nouveau gouvernement : Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Bertrand Delanoë, Thierry Solère ont proposé une série de variations sur ce thème, en modulant l’opposition (« J’ai choisi mon pays plutôt que mon parti », « Plus que le parti, il y a le pays » ; « Je préférerai toujours mon pays à mon parti »). L’effet slogan est ménagé dans tous les cas par le parallélisme, la reprise des sonorités (allitérations et assonances en position stratégique) et l’antithèse, qui introduit une différence de qualité entre les réalités désignées : l’adhésion partisane et l’appartenance patriotique. L’argument, à visée autojustificatrice, peut paraître faible ; difficile pourtant de le parer : si l’on a reproché à Albert Camus de préférer sa mère à la justice ‒ c’est-à-dire l’individuel à l’universel, le sentiment filial aux valeurs abstraites ‒, on peut difficilement critiquer quelqu’un qui dépasse les querelles de chapelle pour se mettre au service de la communauté…

 

 

Crédits photo : Frédérique Stucin

 

Posted in Figurez-vous...Tagged allitération, antithèse, assonance, parallélisme

« Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron »

30 avril 201725 août 2017 Paul Bacot

(Slogan lu et entendu lors des manifestations du 27 avril 2017)

Dans la forme, le slogan est joliment construit. Au sein de l’anaphore générale (une quadruple répétition de ni qui donne à l’ensemble un rythme particulièrement bien adapté à son usage oral), la double allitération des /m/ et des /p/, combinée à la quadruple assonance /a-i-a-on/, produit un effet de parallélisme par une structure en miroir. Celle-ci semble suggérer une symétrie entre les deux candidats (même si l’un est désigné par son nom et l’autre par son prénom), caractéristique du mot d’ordre « ni-ni », porteur d’un refus de choix entre deux options réputées comme équivalentes, et donc d’un encouragement à l’abstention ou au vote blanc ou nul. Mais à y regarder de plus près, la sélection des deux mots considérés comme emblématiques (patrie et patron) de chacun des deux candidats rompt la symétrie. En effet, si Marine Le Pen se dit elle-même porte-parole du camp des patriotes, Emmanuel Macron se garde bien de se présenter comme celui du camp des patrons, étiquette que certains de ses adversaires veulent lui attribuer. Tant il est vrai qu’un « ni-ni » n’est pas toujours aussi équilibré qu’il y paraît.

Crédits photo : DR

Posted in Figurez-vous...Tagged allitération, anaphore, assonance, parallélisme

“Ainsi donc l’imperdable a été perdu. L’impensable s’est imposé. L’impossible est advenu.”

25 avril 2017 Chloé Gaboriaux

(Alexis Brezet, Le Figaro, 24 avril 2017)

Commentant la défaite de François Fillon dès le premier tour de l’élection présidentielle, le directeur des rédactions du Figaro donne à son amertume un rythme ternaire qui rappelle tout en le renversant le “veni, vedi, vici” césarien. Le polyptote inaugural, qui reprend deux mots de la famille de “perte” (“imperdable”, “perdu”), inaugure un triple adunaton. Cette figure de style permet au journaliste d’exprimer l’impossible. Elle est ici renforcée par la répétition du préfixe privatif “in-” : l’homéoptote conjugue des sonorités (allitération en “p” et “b”, assonance en “in”) qui accentuent le sentiment d’échec et aggravent la condamnation du candidat. Ce dernier n’est même pas nommé, balayé par des tournures impersonnelles qui ne s’arrêtent que sur le résultat de sa campagne, comme si toute la droite consternée entonnait un “veni, vedi, perdidi” !

Posted in Figurez-vous...Tagged adunaton, allitération, assonance, homéoptote, polyptote

“On ne fait pas jouer contre les juges une justice populaire”

2 mars 20179 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Georges Fenech, France info, jeudi 2 mars)

Pour condamner l’organisation d’une manifestation de soutien à François Fillon dimanche prochain au Trocadéro, Georges Fenech a recours à deux termes de la même famille lexicale (“juges”, “justice”). Cette figure dérivative lui permet d’opposer le pouvoir judiciaire constitué et le tribunal informel auquel le peuple vient d’être convié par François Fillon. Par l’allitération en “j”, renforcée par l’assonance en “u”/”ou”, le député LR se place délibérément du côté des “juges” et de la “justice”. Il condamne ainsi l’ego démesuré d’un François Fillon dont le “je”, dissimulé sous l’impersonnel “on”, se fait entendre jusque dans sa sentence – à moins qu’il ne s’agisse de mettre en accusation le “jeu” dangereux du candidat LR ?

Posted in Figurez-vous...Tagged allitération, assonance, figure dérivative, Georges Fenech

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