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Étiquette : antiphrase

“Let’s go Brandon”

19 novembre 202122 novembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Kelly Stavats sur NBC Sport, 2 octobre 2021)

Wikimédia

Sorte de mème antiphrastique en ce qu’elle répète volontairement ce qui a été produit comme une erreur – interviewant le pilote Brandon Brown, la journaliste Kelly Stavats a cru que la foule massée près de lui criait « Let’s go Bandon » alors qu’elle criait « Fuck you Biden » – la formule est devenue aux États-Unis une manière de conspuer le président démocrate en toute légalité. Ainsi la législation est-elle impuissante face à la rhétorique, qui permet de produire une signification sans produire aucun des signes qui lui sont lexicalement associés : on peut interdire « casse-toi pauv’ con » mais pas « let’s go Brandon », pourtant au fond bien plus dysphémique, c’est-à-dire n’édulcorant aucun aspect négatif ou choquant ; mais donc bien plus euphémique en surface, c’est là ce qui compte. Le déguisement est d’autant plus inespéré que « Let’s go Brandon » ne ressemble à son « double » que sur la base d’une ressemblance sonore assez vague – qui pourtant a permis une confusion et donc, en consacrant un lien fortuit, une métonymie d’invention qui satisfait à la fois le respect de la dignité présidentielle et, indéniablement, le désir de grossièreté de certains militants politiques.

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« Un doigt d’honneur dans une moufle, ça n’aura pas d’effet majeur »

8 septembre 20188 septembre 2018 Hugues Constantin de Chanay

Frédéric Says, Billet politique, France Culture, 27 août 2018

Pour la rentrée, Frédéric Says offre sur France Culture plusieurs fleurs de rhétorique, qui forment le bouquet final – la clausule – de sa chronique. Dans celle du 27 août dernier, il est question de l’effet vraisemblable de formules purement épidictiques, mais hélas pas forcément aussi rassembleuses qu’elles le devraient, telles que « l’Europe, c’est la paix », que l’on attribue facilement aux euro-défenseurs. Dans le meilleur des cas, les formules épidictiques sont admises d’avance parce qu’elles s’adressent à un auditoire déjà acquis. Mais, contrepartie, les pires comme les meilleures piétinent. Elles appartiennent en effet à un répertoire connu, puisque déjà acquises, et prêchent les convertis. Or, remarque Frédéric Says, les eurosceptiques reviennent en force, sous la forme des extrêmes droites qui grandissent presque partout en Europe, et face à elles les belles formules « seront aussi efficaces qu’un doigt d’honneur dans une moufle ». On traduit aisément la comparaison : elles auront une efficacité nulle. Le doigt d’honneur est métaphorique – c’est un phallus – puis métonymique – ce phallus est le moyen de la pénétration sexuelle – puis re-métaphorique – cette pénétration signifie la dépréciation de l’objet sexuellement pénétré – dépréciation qui n’est pas isolée (« on n’en a rien à foutre », « on va les baiser », etc.) même s’il est probable qu’il s’agisse plutôt de la sodomie (« va te faire enculer ») que de la pénétration vaginale (un mari « honore » sa femme sans ironie, contrairement à l’antiphrase de l’« honneur » du doigt). Quoi qu’il en soit de cette pénétration, Frédéric Says traduit son inefficacité par cette belle syllepse : « ça n’aura pas d’effet majeur ». Le mot « majeur » cumule en effet deux sens, l’un qui désigne par contraste avec « mineur » un degré positif dans une échelle d’évaluation, sens courant après le mot « effet », l’autre qui dans ce contexte désigne le troisième doigt de la main, en brandissant lequel effectivement on fait un doigt d’honneur. Mais, si l’on veut être efficace, sans moufle. Ici la moufle, c’est la rhétorique courante : elle  « isole » (bien au chaud le doigt d’honneur ne se voit pas) et elle rend bien maladroit.

Posted in Figurez-vous...Tagged antiphrase, clausule, épidictique, métaphore, métonymie, syllepse

“Dans cette soirée de Bérézina pour la gauche, un grand merci à Francois Hollande et Manuel Valls…”

15 juin 2017 Chloé Gaboriaux
(François Lamy, Twitter, 11 juin 2017)
Battu dès le premier tour, Le candidat PS de la 1ère circonscription du Nord manifeste son amertume par une antonomase doublée d’une quasi-citation ironique. La Bérézina est la rivière qui a donné son nom, par métonymie, à une célèbre bataille de la campagne napoléonienne de 1812. Remportée par la Grande Armée, elle se déroule alors que les troupes françaises se replient et donne lieu à des pertes si lourdes qu’elle évoque désormais, par métaphore, un échec cuisant. L’antonomase fait de ce nom propre un nom commun où François Lamy trouve de quoi exprimer son aigreur face à la déroute électorale de son parti. Il y ajoute une touche d’ironie en remerciant les deux personnes à qui, selon lui, le PS doit sa défaite : François Hollande et Manuel Valls. La gratitude est ici feinte et immédiatement comprise comme une antiphrase, qui fait entendre le contraire de ce qui est dit. Et pour être sûr que le message passe bien, le tweet se conclut par un hashtag rageur : #mercipourcesmoments, allusion au titre de l’ouvrage de Valérie Trierweiler, qui elle aussi a recours l’antiphrase pour dénoncer les épreuves que lui a fait subir son ancien compagnon, un certain François Hollande…
Crédits photo : LP / Arnaud Journois
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“C’est comme La Callas qui explique s’être mariée avec Onassis parce qu’il était beau comme Crésus !”

14 avril 2017 Chloé Gaboriaux
(François Asselineau, Ouest-France, 12/04/2017)
A la question “Pourquoi tant de pays ont eu et ont envie d’entrer dans l’Europe et l’euro ?”, le candidat de l’Union populaire républicaine répond par une boutade à triple entente. Cette dernière emprunte à la célèbre chanteuse d’opéra un mot de dépit prononcé lorsque Aristote Onassis, son mari, lui préféra Jackie Kennedy. Non sans humour, la Callas avait alors osé cette comparaison décalée, peut-être inspirée d’Eluard, assimilant de façon attendue le milliardaire grec à Crésus, roi de l’antiquité grecque connu pour ses immenses richesses, mais par le biais d’un adjectif inattendu, non pas “riche” mais “beau”, une qualité difficilement imputable à Crésus et encore moins à Onassis. Maniant ainsi l’antiphrase, la diva faisait d’une pierre deux coups : elle insistait sur la laideur proverbiale de l’homme qui l’avait délaissée tout en dégradant leur relation, réduite à un mariage d’argent. Pour François Asselineau, il s’agit aussi de rabaisser une union, politique cette fois. A cette fin, il a recours à une analogie proportionnelle : à l’instar de la Callas avec Onassis, les peuples s’accommoderaient des disgrâces de l’Europe par pur intérêt économique ! Mais ont-ils tous été comme elle finalement trahis ?
Posted in Figurez-vous...Tagged analogie proportionnelle, antiphrase, comparaison

« [la République] se relève toujours et c’est la faute à Voltaire »

10 mars 201710 mars 2017 Sarah Al-Matary

(François Fillon au Trocadéro, 5 mars 2017)

François Fillon, qui fait campagne pour le redressement national, compare la République à Gavroche, l’un des personnages les plus célèbres de la littérature française : « Si [la République] tombe, elle se relève telle Gavroche sur sa barricade ». Dans Les Misérables de Victor Hugo, le jeune héros nargue en effet les balles, continuant de fredonner – alors qu’il est blessé à mort ‒ un air dont le refrain (« c’est la faute à Voltaire […], c’est la faute à Rousseau ») est resté dans toutes les mémoires, au point que le solécisme (« c’est la faute à Voltaire » plutôt que « c’est la faute de Voltaire ») est passé dans le langage courant. Les chansonniers du XIXe siècle l’utilisaient pour renverser par antiphrase un lieu commun réactionnaire (l’idée que les Lumières auraient mené à la Révolution) ; la mort de Gavroche scellait la victoire de l’esprit des Lumières puisque, si le gamin révolté finissait par tomber, c’était pour la liberté. Fillon, au cœur d’une salve politique, s’identifie implicitement à Gavroche, qu’il rapproche des « héros de 20 ans de la Résistance ». Une riposte républicaine à ceux qui voyaient d’un mauvais œil qu’il appelle les soutiens de Civitas et de Sens commun à le soutenir, le premier dimanche du Carême, sur une place dont le nom commémorait la bataille qui avait rétabli l’autorité du roi d’Espagne Ferdinand VII, contestée par les révolutionnaires.

 

 

Posted in Figurez-vous...Tagged antiphrase, comparaison, solécisme

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