Skip to content

SELP

Société d'étude des langages du politique

  • Derniers articles
  • Analyses
    • Présidentielle 2022
    • Figurez-vous…
    • Slogans de mai 1968
  • Dico
    • Base
    • Cellule
    • Circonscription
    • Classe
    • Commun(e)(s)
    • Corps
    • Développement
    • De Grenelle à Beauvau
    • Groupe
    • Intérêt général
    • Jeune d’origine immigrée
    • Métropole : la polysémie contre la démocratie
    • Mouvement
    • Politique
    • Prénoms
    • Pronoms personnels
    • Propagande
    • Quartiers
    • Radical, e
    • Société civile
    • Valeurs
  • Lectures
  • Membres
    • Al-Matary Sarah
    • Bacot Paul
    • Barbet Denis
    • Bilat Loïse
    • Blanchet Philippe
    • Bonnet Valérie
    • Boyer Henri
    • Breton Philippe
    • Charaudeau Patrick
    • de Chanay Hugues Constantin
    • Desmarchelier Dominique
    • Devriendt Emilie
    • Dontenwille-Gerbaud Aude
    • Fiala Pierre
    • Gaboriaux Chloé
    • Guerrini Jean-Claude
    • Guilbert Thierry
    • Honoré Jean-Paul
    • Jolivel Luc
    • Koffi Danielle
    • Lamizet Bernard
    • Leydier Gilles
    • Monte Michèle
    • Moussu Nils
    • Née Émilie
    • Piguet Laure
    • Piguet Marie-France
    • Rabatel Alain
    • Remi-Giraud Sylvianne
    • Sandré Marion
    • Ronny Scholz
    • Saggiomo Carmen
    • Trim Richard
  • A l’agenda
    • Rencontres “Paroles Politiques” de Jarnac, 1er juillet 2022
    • Journée d’étude du 13 octobre 2017
    • Journées de la Charité-sur-Loire 2016
  • À propos de nous…

Étiquette : antanaclase

« Direction de l’IHU : cool Raoul ou coule Raoult ? »

27 septembre 202127 septembre 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, vendredi 17 septembre 2021 p. 16

Didier Raoult devra quitter la direction de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille à l’été 2022. Comment le prend-il ? Telle est la question posée par Libération – on peut se le demander en effet, car si rien n’indique qu’il ait été « limogé », il est du moins sûr qu’il n’a pas l’initiative de la décision.

L’alternative est simple : soit cela ne l’atteint pas du tout soit c’est sa perte – deux extrêmes antithétiques, ainsi que le marque la disjonction (« ou »).

Le premier membre est exprimé par une interjection lexicalisée qui se conclut par un prénom assonant au début du syntagme (les deux sont homéotéleutes). Conformément à l’effet habituel des paronomases (qui se ressemble s’assemble), le prénom « Raoul » paraît une sorte d’aptonyme prédisposant à la décontraction : celui qui le porte serait par nature « cool ». Alors, en irait-il de même du patronyme « Raoult » ? Cela correspondrait assez bien à son « profil médiatique » : grande stature, cheveux longs, bagues, absence coutumière de costume (comme il est simple !). Même si l’homophonie entre « Raoul » et « Raoult » n’est pas parfaite, le rapprochement jouit d’une tolérance parce que la prononciation de « Raoult » est fluctuante et la production du t assez souvent « timide » – il y a entre les deux, à l’oral, une quasi-antanaclase. Mais l’écrit permet une dissociation soigneuse entre le « Raoul » qui s’en sort bien et le Raoult qui en pâtit : alourdi de ses deux lettres supplémentaires, il « coule » – ce qui cumule une métaphore de base (typiquement, ce qui est en bas suit une mauvaise pente, le perdant est à terre, ce qui est détruit est mis à bas, etc.) et une métaphore ludico-navale (ce qui coule flottait avec d’être touché) : peut-être Libération suggère-t-il que l’état heureux, qui aurait permis à Didier Raoult de flotter et d’être « cool », est manqué de très peu : de deux consonnes.

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antithèse, aptonyme, assonance, disjonction, homéotéleute, interjection, métaphore, paronomase, patronyme

“L’important à l’école, c’est la transmission”

23 avril 202123 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 30 mars 2021, p. 22.

Si les écoliers à tête noire que dessine Willem sont des monstres, c’est parce que le medium iconique a permis la fusion en une métonymie-valise du coronavirus (reconnaissable à son image stéréotypée de boule à picots) et des enfants à tête ronde. La monstruosité de cette fusion trouve un écho dans le dialogue de sourds échangé par les deux personnages. Le mot « transmission » et son anaphorique « ça » composent une fausse antanaclase comme dans l’exemple classique donné pour telle par Fontanier : « brûlé de plus de feux que je n’en allumai ». Mais la différence, c’est que l’énoncé est ici dialogal et les deux sens de « transmission » sont répartis en ceux interventions distinctes, toutes deux monosémiques. Une syllepse par rétroaction et afférence contextuelle se produit bien mais seulement dans l’esprit du lecteur, « ça » engrangeant dans le discours de l’émissaire de la santé le double apport, dans le cotexte d’une part, de « inquiète », et dans le contexte d’autre part, de l’image inquiétante d’un malade en réanimation à l’arrière-plan où l’école s’ouvre sur le monde extérieur. Le malentendu entre les deux personnages est source d’une métaphore montrée : enseignement et contagion s’ignorent l’un l’autre mais vont de pair

Posted in Figurez-vous...Tagged afférence contextuelle, anaphore, antanaclase, cotexte, dialogisme, iconicité, métaphore montrée, métonymie-valise, monosémie, syllepse

« Reconfinement : les montagnes virus »

22 mars 202122 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Libération, 19 mars 2021, p. 2)

Ce 19 mars 2021, le titre du premier article de Libération est un condensé rhétorique sarcastique envers le gouvernement. À la faveur d’une construction qui transforme virus en substantif épithète et le fait adjectif de relation, est affirmée syntaxiquement une équivalence sémantiquement porteuse d’une métaphore in præsentia : le virus est, sur la route du gouvernement, un obstacle pénible à franchir. Et le dialogisme qui conduit chacun aux montagnes russes, deuxième métaphore, illustre bien sûr – le but n’étant pas de donner à rire mais de donner à penser – que tous les doubles sens ne sont pas des calembours ; mais aussi, puisque la restitution de cette deuxième séquence ne se fait que par hétéro-segmentation, que ce ne sont pas toujours des syllepses ou des antanaclases. Sont fusionnés ici en une sorte d’expression-valise deux discours dont les signifiants ne sont pas exactement les mêmes. La deuxième métaphore, celle des « montagnes russes » représentant la stratégie gouvernementale, délivre une double critique : non seulement les montagnes russes annoncent une alternance non dénombrée d’élévations et de dégringolades (confinement – déconfinement – reconfinement – déconfinement – reconfinement, etc.), stratégie assez vaine d’avancées et de reculs, mais encore son phore (le comparant) est un manège de fête foraine. Bref, c’est la foire.

Posted in Figurez-vous...Tagged adjectif de relation, antanaclase, calembour, dialogisme, épithète, hétéro-segmentation, métaphore, métaphore in praesentia, phore, signifiant, substantif, syllepse

“La fabrique des élites se délite”

23 février 202123 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 11 février 2021

Le titre donné par Libération à son article sur les scandales sexuels affectant Sciences-Po cumule une double paronomase (segment [de], segment [elit]), voire une antanaclase à l’oral où il n’y a pas d’hétérosegmentation, autrement dit une figure d’équivalence ; et une antithèse (l’« élite » est au sommet, mais elle « se délite » et sombre), autrement dit une figure d’opposition. Une chose sous l’aspect de son contraire, l’union intrinsèque des extrêmes, c’est là un premier topos (le feu sous la glace, docteur Jekyll et mister Hyde, la roche tarpéienne proche du Capitole) : détrompé, le sens commun est d’autant plus convaincu – autre topos, c’est devenir adulte que d’être dessillé. Bref, ce scandale n’a rien de surprenant ; c’est un cas d’école, dit Libération !

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antithèse, équivalence, hétérosegmentation, paronomase, topos

Tout ça pour ça

14 septembre 202015 septembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Dans son numéro du 2 septembre 2020, et à l’occasion du procès des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo cherche à souder autour de lui au-delà de ses lecteurs. « Tout ça pour ça » ne se comprend pas sans contribution. La seule marque de forme est l’antanaclase (deux fois « ça » en deux sens différents). Pour le reste la une vise le consensus sans pour autant renoncer aux valeurs de l’hebdo : comme la plupart des titres, celui-ci est un discours épidictique. Dans ses deux occurrences, le pronom démonstratif ça, abréviation courante de « cela », est déictique. La première est in absentia : il va sans dire que les lecteurs auront en tête les attentats de 2015, présentés par dialogisme comme disproportionnés et atroces (« tout ça »). La deuxième occurrence repose sur une monstration in præsentia : les images en une, intégrées au titre, fournissent pour contexte de pauvres caricatures. Pauvres, car la republication a condensé les images (et on ne les trouve pas décondensées à l’intérieur du numéro) : après coup, la rédaction peut se contenter de les convoquer en réduisant – au sens propre comme au sens figuré – leur charge initiale et donne un petit coup de pouce à l’interprétation de l’antanaclase en antithèse. Elle nous dit en quelque sorte : « Non, ces petites images ne méritaient vraiment pas tous ces meurtres », et qui pourrait y trouver à redire ? Nous lisons « tout ça pour ça », et, sous cet angle en effet, nous sommes tous Charlie.

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antithèse, contexte, déictique, dialogisme, épidictique, monstration

Juste juste

10 décembre 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Le Canard Enchaîné, 27 mai 2019

Chappatte, dans le dessin paru dans le Canard enchaîné du 27 mai 2019, ne fait pas que découvrir l’« impossible dialogue » entre Emmanuel Macron et les travailleurs retraités. Certes, l’échange imaginé se déroule entre un président vu à la télévision par le public concerné – et par métaphore ce sont pour toujours deux mondes à part. Le dessin véhicule aussi une opinion tranchée dans l’antanaclase par réduplication affectant le mot « juste ». Chez Macron, il renvoie à la justice. Chez les retraités au contraire, c’est à la lésine – plus qu’à l’ajustement : le canapé est rapiécé et le tapis, écorné. La réduplication stéréotypise le sens et crée ici une litote : si c’est « juste juste », il n’y a vraiment rien de trop… Or, tel est le propre des antanaclases qu’elles instaurent une équivalence (le même mot vaut pour deux sens différents) : donc, la recherche macronienne de justice, cela revient en fait à raboter des retraites déjà étiques.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, antanaclase, litote, métaphore, réduplication, stéréotype

Réforme de la retraite, ou retraite de la réforme ?

15 novembre 201915 novembre 2019 Hugues Constantin de Chanay

Laurent Joffrin, Libération, éditorial du 4 novembre 2019

La rhétorique est particulièrement efficace quand le discours manifeste l’idée que les figures façonnent. La question posée par Laurent Joffrin en tête de son éditorial du 4 novembre est une réversion (dite parfois antimétabole malgré le changement de sens des mots) qui s’affiche. Elle accumule déjà (comme toutes les réversions) des procédés voyants : anadiplose, identité de la fin du premier membre et du début du second ; épanadiplose, identité du début du premier membre et de la fin du second; le tout produisant un chiasme lexical (structure alternant les éléments A et B dans l’ordre ABBA). En outre elle se double ici d’une antanaclase, « retraite » n’ayant pas le même sens dans les deux occurrences. La seconde bénéficie de la parenté avec « retrait », terme qu’on aurait plutôt attendu si Laurent Joffrin avait renoncé à son bon mot. Et comme le retrait est une forme de capitulation, on ne rechigne pas à donner à « retraite » son sens militaire, d’autant plus que le nom LREM, « La République En Marche », favorise ce genre d’assimilation entre programme gouvernemental et image d’une volonté décidée et conquérante tournée vers l’avenir. Or voilà, avec la réversion, ladite marche est visiblement, dès les premiers mots délivrés et « en même temps » bien sûr, une marche en avant se transformant en marche à reculons…

Posted in Figurez-vous...Tagged anadiplose, antanaclase, antimétabole, chiasme lexical, épanadiplose, réversion

« Les Français sont maintenant prévenus : s’ils font les moutons autour du berger Macron, ils seront tondus »

12 juin 2017 Paul Bacot

(Jean-Luc Mélenchon, communiqué publié sur son blog, le 5 juin 2017)

C’est un mouton à deux têtes que Jean-Luc Mélenchon mobilise dans sa métaphore, puisque celle-ci est combinée à une antanaclase. En effet, le mot mouton, bien qu’en occurrence unique dans la phrase, est utilisé de façon polysémique en même temps que métaphorique : l’ovin qui suit docilement le berger, comme les moutons de Panurge, figure le comportement grégaire, tandis que la tonte renvoie aux prélèvements fiscaux jugés abusifs – et dans les deux cas, c’est bien sûr d’êtres humains qu’il s’agit. Au sens propre et à court terme, ce n’est pas parce que les moutons suivent leur berger qu’ils sont tondus, mais c’est pourtant, s’agissant des électeurs, ce que suggère le leader de la France insoumise par cette figure de style complexe : l’augmentation de la CSG sera la conséquence directe du vote massif pour les candidats de La République En Marche ! Pour expliquer le paradoxe d’un tel acquiescement au sacrifice, peut-être faut-il penser à un troisième usage métaphorique du mot mouton, qui désigne aussi classiquement la personne qui va gaiement à sa perte, comme l’animal laineux est réputé aller à l’abattoir sans opposition, sous le prétexte (pour le moins discutable) qu’il le fait en bêlant…

Crédits photo  : AFP

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, métaphore

« On est dans une sorte de fantasme »

19 avril 2017 Sarah Al-Matary

Jean-Luc Mélenchon répondant à François Fillon, meeting de Toulouse, 16 avril 2017

Le renversement du stigmate, par l’appropriation d’une étiquette infamante (« décadent », « intellectuel », « pédé », par exemple) est un moyen éprouvé de déstabilisation. Jean-Luc Mélenchon le sait. Il détourne avec humour une attaque de François Fillon qui, sur Radio J, avait le jour même qualifié de « fantasme » son projet de coopération avec L’Alliance Bolivarienne pour les Amériques. Projet insidieux, de l’avis de F. Fillon, qui en fait un scénario irréalisable, fruit de la fascination de son adversaire pour un certain imaginaire révolutionnaire. Par son étymologie (« fantôme »), le mot « fantasme » permet aussi d’ériger J.-L. Mélenchon en menace : ce dernier apparaît ainsi implicitement comme un « spectre » ‒ métaphore qui, on le sait, a longtemps entretenu la peur du communisme (Marx et Engels la citent déjà ironiquement dans leur Manifeste). Plutôt que de s’aventurer sur ce terrain, Mélenchon exploite la polysémie du mot « fantasme », en réactivant singulièrement son acception érotique par une antanaclase : « On est dans une sorte de fantasme, dit-il à propos de moi – ce qui est toujours flatteur compte tenu de mon âge ». Il met ainsi les rieurs et Fillon de son côté, en le présentant comme un admirateur secret que les courbes ‒ physiques ‒ du candidat de la France insoumise exciteraient plus que son programme !

Crédits photo : AFP

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, métaphore

« Certains candidats qui se disent grands sont très petits »

11 avril 2017 Paul Bacot
(Nicolas Dupont-Aignan, 7 avril 2017)

Réagissant à la suppression d’un second débat entre les onze candidats à l’élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France !) s’en prend à ceux de ses concurrents qui ont refusé l’invitation. Il reprend l’opposition classique entre « grands » et « petits » candidats, qui renvoie à une différence sensible dans les intentions de vote et dans les probabilités de victoire. Mais à ce premier usage métaphorique des deux adjectifs, s’en ajoute un second : est « grand » ce qui a beaucoup de soutiens ou ce qui est généreux ; est « petit » ce qui a peu de chances de succès ou ce qui est médiocre. L’antonymie apparente entre grand et petit fonctionne alors comme une antanaclase suggérée, puisque petit est utilisé dans un sens qui n’est pas opposé à grand, contrairement à une interprétation spontanée du propos. Cette figure de style permet à « NDA » de mieux dénoncer la non congruence entre l’ampleur de l’électorat et la qualité morale des candidats. Ou comment construire un oxymore en jouant sur les polysémies métaphoriques…

Posted in Figurez-vous...Tagged antanaclase, antonymie, métaphore, oxymore, polysémie

Navigation des articles

Articles plus anciens

Bienvenue !

La Selp est une société d’étude qui partage des analyses du discours politique dans une dynamique interdisciplinaire et vivante. Bonne découverte de notre site !

Catégories

  • Canada
  • Européennes
  • Figurez-vous…
  • France
  • Grand Huit !
  • Lectures
  • Législatives 2022
  • Non classé
  • Présidentielle 2022
  • Le bureau actuel de la SELP
  • Adhésion
  • Liens et ressources
  • Événements
  • Nous contacter

© 2023 SELP

Proudly powered by WordPress | Theme: x-blog by wpthemespace.com