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Étiquette : anaphore

“Grande tension avant la nomination de mon prédécesseur. Sera-t-elle de droite ou bien de droite ? […] Personne ne veut le job. C’est un CDD de mission d’intérim.”

24 mai 202224 mai 2022 Dominique Desmarchelier

À quelques minutes de la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre, le 16 mai 2022, Jean-Luc Mélenchon, avec l’humour qu’on lui connaît, poste ce tweet pour le moins surprenant.

La politique-fiction, ici d’anticipation sur le résultat des législatives, constitue une stratégie argumentative courante. Mais parler de “son prédécesseur” à un mois des élections, présuppose (sémantiquement) qu’il va lui succéder. C’est néanmoins prendre un risque certain, en cas d’échec.

L’enchaînement par un pronom anaphorique au féminin, surprend davantage. Pourquoi ne pas avoir utilisé “ma prédécesseure” ? Loin de taxer Jean-Luc Mélenchon d’opposant à la féminisation des noms de métiers, l’hypothèse est plutôt de laisser entendre que le choix d’une femme était déjà acquis. La suite vient renforcer sa “certitude” d’obtenir le poste à l’issue des législatives. Employant un registre plus oral, /le job/, le leader du NUPES conclut sur le caractère intérimaire du poste. Une manière discrète de rappeler qu’Élisabeth Borne fut Ministre du Travail dans le précédent gouvernement ?

Posted in Législatives 2022Tagged anaphore, présupposé

“L’important à l’école, c’est la transmission”

23 avril 202123 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, 30 mars 2021, p. 22.

Si les écoliers à tête noire que dessine Willem sont des monstres, c’est parce que le medium iconique a permis la fusion en une métonymie-valise du coronavirus (reconnaissable à son image stéréotypée de boule à picots) et des enfants à tête ronde. La monstruosité de cette fusion trouve un écho dans le dialogue de sourds échangé par les deux personnages. Le mot « transmission » et son anaphorique « ça » composent une fausse antanaclase comme dans l’exemple classique donné pour telle par Fontanier : « brûlé de plus de feux que je n’en allumai ». Mais la différence, c’est que l’énoncé est ici dialogal et les deux sens de « transmission » sont répartis en ceux interventions distinctes, toutes deux monosémiques. Une syllepse par rétroaction et afférence contextuelle se produit bien mais seulement dans l’esprit du lecteur, « ça » engrangeant dans le discours de l’émissaire de la santé le double apport, dans le cotexte d’une part, de « inquiète », et dans le contexte d’autre part, de l’image inquiétante d’un malade en réanimation à l’arrière-plan où l’école s’ouvre sur le monde extérieur. Le malentendu entre les deux personnages est source d’une métaphore montrée : enseignement et contagion s’ignorent l’un l’autre mais vont de pair

Posted in Figurez-vous...Tagged afférence contextuelle, anaphore, antanaclase, cotexte, dialogisme, iconicité, métaphore montrée, métonymie-valise, monosémie, syllepse

“Fermer des lignes pour sauver la SNCF. Fermer des lits pour sauver l’hôpital. Fermer des classes pour sauver l’école. Que ce gouvernement ferme sa gueule pour sauver la France”

2 mars 20212 mars 2021 Hugues Constantin de Chanay

Photographie glanée sur Facebook, 10 janvier 2021

Ce slogan de manifestation énonce un raisonnement implicite (enthymème, c’est-à-dire syllogisme incomplet). On peut restituer ce raisonnement ainsi : pour sauver des institutions, par trois fois on a procédé à des fermetures du nécessaire service public (majeure explicite) ; si ça a marché trois fois, ça doit marcher encore (mineure implicite) ; pour sauver la France, il faudrait fermer quelque chose de nécessaire (conclusion explicite). La règle qui se dégage de la majeure est instituée par anaphore rhétorique (répétition du même segment linguistique). Cette répétition se produit aussi sur le plan sémantique : les trois premières phrases sont trois antithèses (saborder pour préserver), autrement dit trois paradoxes – qui parodient un éthos de stratège –, ce qui compose une isotopie rhétorique. La conclusion est alors étayée par une triple motivation : d’une part celle de l’insertion métaphorique (la France est une institution, le gouvernement lui est nécessaire), d’autre part celle de la syllepse (fausse identité entre les sens de « fermer » dans « fermer des lits » et « fermer sa gueule »), et enfin celle de l’anaphore (reprise de « fermer pour sauver »). Le raisonnement est bien sûr ad personam (procédé « diaphonique » dans la mesure où le discours d’autrui est retourné contre lui) : le manifestant valide la conclusion, mais non la stratégie illustrée par les fermetures. Son propre piège se referme sur le gouvernement…

Posted in Figurez-vous...Tagged ad personam, anaphore, antithèse, conclusion, diaphonique, enthymème, ethos, explicite, implicite, isotopie, majeure, métaphore, mineure, motivation, paradoxe, syllepse, syllogisme

“Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï.”

5 mai 20175 mai 2017 Chloé Gaboriaux

(François Ruffin, Le Monde, 4 mai 2017)

“Vous êtes haï” : la lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée par le réalisateur de Merci Patron ! se déploie autour de cette phrase toute simple, répétée selon différents rythmes, qui constituent autant de figures de style. Il y a d’abord l’épiphore, qui consiste à reproduire un énoncé en fin de phrase. “Ca se respire dans l’air : vous êtes haï. […] dans les discussions : vous êtes haï. […] chez les Whirlpool : vous êtes haï.” Puis l’anaphore, qui place l’expression en début de phrase : “vous êtes haï par ‘les sans-droits, les oubliés, les sans-grade’ […]. Vous êtes haï, tant ils ressentent en vous, et à raison, l’élite arrogante.” Pour finir par l’épanalepse, ici dans un rythme ternaire : “vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï” – elle-même redoublée dans le texte. Sous différentes formes, l’argument est toujours le même, selon une expolition lancinante : parce qu’il ignore la profonde hostilité des classes moyennes et populaires à son égard, Emmanuel Macron met le pays dans une situation dangereuse. La répétition trouve ici sa justification : c’est le seul moyen de se faire “entendre” d’un candidat “atteint de surdité sociale”. L’avertissement final n’en est que plus frappant : “A bon entendeur”… mais sans le “salut” !

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, épanalepse, épiphore, expolition, répétition

« Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron »

30 avril 201725 août 2017 Paul Bacot

(Slogan lu et entendu lors des manifestations du 27 avril 2017)

Dans la forme, le slogan est joliment construit. Au sein de l’anaphore générale (une quadruple répétition de ni qui donne à l’ensemble un rythme particulièrement bien adapté à son usage oral), la double allitération des /m/ et des /p/, combinée à la quadruple assonance /a-i-a-on/, produit un effet de parallélisme par une structure en miroir. Celle-ci semble suggérer une symétrie entre les deux candidats (même si l’un est désigné par son nom et l’autre par son prénom), caractéristique du mot d’ordre « ni-ni », porteur d’un refus de choix entre deux options réputées comme équivalentes, et donc d’un encouragement à l’abstention ou au vote blanc ou nul. Mais à y regarder de plus près, la sélection des deux mots considérés comme emblématiques (patrie et patron) de chacun des deux candidats rompt la symétrie. En effet, si Marine Le Pen se dit elle-même porte-parole du camp des patriotes, Emmanuel Macron se garde bien de se présenter comme celui du camp des patrons, étiquette que certains de ses adversaires veulent lui attribuer. Tant il est vrai qu’un « ni-ni » n’est pas toujours aussi équilibré qu’il y paraît.

Crédits photo : DR

Posted in Figurez-vous...Tagged allitération, anaphore, assonance, parallélisme

« Un président exemplaire, c’est… »

10 avril 201710 avril 2017 Paul Bacot
(François Fillon, débat télévisé du 4 avril 2017)

Tout le monde a remarqué que François Fillon, dans la partie du débat télévisé portant sur l’exemplarité d’un président de la République, faisait usage de l’anaphore, commençant cinq phrases successives par « un président exemplaire (c’) est un président qui… ». Chacun aura relevé la forme parodique du propos, calqué sur celui de François Hollande cinq ans plus tôt. Mais là s’arrête la similitude. En 2012, le candidat socialiste indiquait à chaque étape de son énumération tout à la fois ce qu’il reprochait à son concurrent et ce qu’il s’engageait à ne pas faire une fois élu. En 2017, le candidat de la droite et du centre ne s’en prend pas à ses concurrents mais, un peu, à Nicolas Sarkozy et, beaucoup, à François Hollande. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne participent à la présente compétition, ce qui semble indiquer qu’au fond, François Fillon n’est pas dans la bataille pour le prochain quinquennat, mais règle ses comptes avec les deux derniers locataires de l’Elysée.

Crédits photo : Francois Mori/AP/SIPA

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, François Fillon, parodie

“Nous ne croyons pas à la fatalité d’une élection par défaut, par dépit, par déprime”

24 mars 201725 mars 2017 Chloé Gaboriaux

(Benoît Hamon, Discours de Bercy, 19 mars 2017)

De François Hollande, on a retenu les anaphores. A Bercy, dont il espérait faire son Bourget, Benoît Hamon semble avoir préféré l’homéoptote. Ce dernier fait porter la répétition non pas sur des mots ou groupes de mots placés en début de phrases mais sur des formes morphosyntaxiques. C’est le cas ici de la préposition “par” et du préfixe “dé”, qui permettent d’esquisser une gradation dans l’abattement. Dimanche dernier, le candidat PS a eu recours à cette figure de style à de nombreuses reprises, notamment dans des expressions qui visent à le démarquer de ses prédécesseurs ou adversaires : par exemple le déterminant “plusieurs” dans la reformulation d’un motif emprunté au discours du Bourget de François Hollande en 2012 (“Ce parti de l’argent a plusieurs noms, plusieurs visages, il a même plusieurs partis”) ou encore le pronom “vous” accompagné du verbe “être” et la reprise du morphème de la deuxième personne du pluriel “-ez” dans la parodie des propos d’Emmanuel Macron : “Vous êtes chômeurs ? Créez votre entreprise ! Vous êtes pauvres ? Devenez milliardaires ! Vous n’avez qu’un T-shirt ? Allez vous acheter un costume, diable !” Benoît Hamon aurait-il enfin trouvé son propre rythme ?

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, gradation, homéoptote

“Je veux parler…”

28 février 20179 mars 2017 Chloé Gaboriaux

« Je veux parler pour ces mères de famille qui tremblent pour leurs enfants, je veux parler pour ceux qui n’en peuvent plus du tapage nocturne, je veux parler pour ceux qui travaillent dur et qui rêvent de grimper les échelons de la réussite sociale, je veux les défendre, comme je veux défendre l’honneur de nos policiers et gendarmes. » (François Fillon, Maisons-Alfort, 24 février 2017)

L’anaphore rhétorique fait son grand retour à l’occasion de la campagne électorale 2017, sous la forme d’un « je veux… je veux… je veux…» remarquable. Nicolas Sarkozy en a utilisé 10 000 lors d’une campagne sans précédent à cet égard en 2007. François Hollande a repris le procédé lors du débat de l’entre-deux-tours 2012, laissant le Président sortant sans voix face à ce qu’il a pu ressentir comme un rap(t) rhétorique.

C’est aujourd’hui à François Fillon, en difficulté dans sa campagne, de s’en remettre à ce secret rhétorique – désormais éventé. Répétés 5 fois de suite, les « je veux… je veux… je veux… » n’ont pas de commune mesure avec ceux de Nicolas Sarkozy répétés quelque 27 fois de suite à Paris le 14 janvier 2007, mais l’effet recherché est identique : dans la tempête médiatique, Fillon se sarkozyse au lendemain de sa rencontre avec l’ancien chef de l’Etat.

Si l’anaphore rhétorique exhibe toujours le volontarisme de l’orateur qui psalmodie son discours avec vigueur, le verbe « vouloir » à la première personne du singulier le renforce encore. Comme chez Nicolas Sarkozy, la volonté sans faille de François Fillon, dans la forme (l’anaphore) et dans le fond (le verbe « vouloir »), est particulièrement efficace puisqu’elle est celle du chef-protecteur qui vient soulager, dans un registre émotionnel, « les mères familles qui tremblent pour leurs enfants ».

Je veux ci…, je veux ça…, je veux là…, il n’est pas difficile pour l’auditoire citoyen de décliner l’anaphore de François Fillon et d’entendre ce qu’il a à nous dire : contre le vent médiatique et la marée de l’opinion publique, contre les décisions judiciaires, François Fillon veut vraiment rester candidat et devenir président.

Damon Mayaffre

Posted in Figurez-vous...Tagged anaphore, François Fillon

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