Skip to content

Société d'étude des langages du politique

  • Accueil – Derniers articles
  • Analyses
    • Figurez-vous…
    • Slogans de mai 1968
  • Dico
    • Base
    • Cellule
    • Classe
    • Commun(e)(s)
    • Corps
    • Développement
    • De Grenelle à Beauvau
    • Groupe
    • Intérêt général
    • Jeune d’origine immigrée
    • Métropole : la polysémie contre la démocratie
    • Mouvement
    • Politique
    • Prénoms
    • Pronoms personnels
    • Propagande
    • Quartiers
    • Radical, e
    • Société civile
    • Valeurs
  • Les mots du politique dans les médias
  • Actualité de la recherche
  • Événements
  • Membres
    • Al-Matary Sarah
    • Bacot Paul
    • Barbet Denis
    • Bilat Loïse
    • Blanchet Philippe
    • Bonnet Valérie
    • Boyer Henri
    • Breton Philippe
    • Charaudeau Patrick
    • de Chanay Hugues Constantin
    • Desmarchelier Dominique
    • Devriendt Emilie
    • Dontenwille-Gerbaud Aude
    • Fiala Pierre
    • Gaboriaux Chloé
    • Guerrini Jean-Claude
    • Guilbert Thierry
    • Honoré Jean-Paul
    • Jolivel Luc
    • Koffi Danielle
    • Lamizet Bernard
    • Leydier Gilles
    • Monte Michèle
    • Moussu Nils
    • Née Émilie
    • Piguet Laure
    • Piguet Marie-France
    • Rabatel Alain
    • Remi-Giraud Sylvianne
    • Sandré Marion
    • Ronny Scholz
    • Saggiomo Carmen
    • Trim Richard
  • Nos membres participent
  • À propos de nous…

Étiquette : analyse d’image

Sous la plage, les pavés

9 décembre 20209 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Willem, Libération, 28 novembre 2020)

Le 28 novembre, Willem campe en première page de Libération une antithèse multidimensionnelle. Assis jambes croisées sur une grosse matraque brandie, comme le plus accueillant des hôtes, Macron tout petit minimise le déploiement de la violence, démesurée, en grande partie hors cadre. Son état de disponibilité contraste avec une action imminente, croquée sur le vif : la matraque, résolument empoignée, est en effet sur le point de s’abattre. Aimable est le visage de Macron ; menaçante est la matraque, métonymie d’une politique brutalement répressive. Par une métaphore chromatique habituelle, Macron, immaculé, semble incarner le bien ; mais ce bien n’est que de façade, le premier plan dévoilant une noire violence à l’arrière-plan. Macron regarde à droite, le bras armé affronte les migrants à sa gauche ; cette métonymie aussi vieille que la république pourrait signifier que Macron couvre sans le dire une politique de droite, voire d’extrême droite…

Par l’organisation de l’image, cette antithèse décline le « en même temps » sur le double mode de la duplicité (il ne vous arrivera pas ce que je vous cache/ce qui est derrière moi) et de la dénégation (je ne vois pas la réalité). Gant de velours devant, main de fer derrière, le gant ignorant ou dédaignant ce que fait la main, Macron renverse les valeurs hédonistes d’un courant auquel tout porte à croire qu’il s’oppose : sous la plage, les pavés.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, antithèse, métaphore, métonymie

Le Macron intérieur

16 octobre 20209 février 2021 Hugues Constantin de Chanay

(Libération, 12 octobre 2020)

Voici, révélé par Willem, le Macron intérieur.

Plus profond que la photographie, le dessin donne accès à l’invisible, au caché, au deviné : l’intérieur de la boîte crânienne du Président. L’homme, à la tête démesurément grosse, court scalpé ; et dans son cerveau est planté un volant derrière lequel est assis un Sarkozy lilliputien. Métaphore parfaite : Willem montre ce que l’on devrait voir – Sarkozy pilote Macron, le conduit, le dirige. C’est lui qui préside finalement aux destinées de la France.

Ce dessin dévoile également le mécanisme de toute interprétation tropique, et accompagne ce pilotage d’indices de décontextualisation. Le lecteur doit faire un saut interprétatif vers le sens figuré. Comment une telle réalité pourrait-elle être l’objet du dessin ? On ne peut se fourvoyer et croire à ce que l’on voit…

Le dessin illustre aussi une métaphore de base qui voit dans nos comportements raisonnés des trajets, ayant un but, une machinerie de déplacement : on peut être manœuvré, manipulé, orienté, retourné, etc. Et l’on en vient à un topos : ce qui agit est à la source. Donc Macron, c’est Sarkozy. La contagion métaphorique opère instantanément : Macron, libéral, manipulateur, bling-bling, est à droite.

Et rageur. Car le dessin apporte à la métaphore l’intensité des propriétés. Tel est son effet rhétorique : autant le micro-Sarkozy est immobile et placide, autant le « grand » Macron, bouillonnant, disloqué, ses bras jetés de côté pour rééquilibrer un corps lancé dans un mouvement extrême, cravate volant tant il marche d’un pas décidé, file ardemment ; son large sourire est carnassier ; ses sourcils, en accent circonflexe, sont « sarkoziens » et méphistophéliques ; ses yeux écartent toute considération latérale et regardent droit devant. Il est plus jeune que son mentor, plus rapide, plus agressif. Sarkozy a vraiment trouvé en Macron le véhicule idéal.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, effet rhétorique, indices de décontextualisation, métaphore, saut interprétatif, topos

« Bientôt la tempête »

23 septembre 202015 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Willem, Libération, vendredi 18 octobre, p. 19

Voici, grâce à Willem, dévoilés les partis pris souvent sous-jacents à la reconnaissance des figures rhétoriques. Le 18 septembre il dessine, dira-t-on sans juger, une antithèse entre les discours effrayants (discours d’Édouard Philippe, solide et seul au sol, « bientôt la tempête ») et les discours rassurants (discours de tous les autres, ballottés dans les airs, Emmanuel Macron en tête accompagné de ses soutiens non identifiés, « ne sème pas la panique », « alarmiste », « c’est très exagéré »). Numériquement supérieurs, ceux-là sont les discours dominants. Imaginons qu’ils disent la vérité : point de rhétorique chez eux, par contre Philippe commet une hyperbole fallacieuse. Mais si l’écart joue dans l’autre sens, si le nom de « tempête », jugé conforme à une réalité, paraît orthonymique, alors les discours dominants sont non seulement, sous des dehors divers, des euphémismes mais des dénis : ils ne présentent pas seulement le verdict sous de nobles dehors, ils l’inversent.

Peut-on trancher ? Dans le dessin oui.

La tempête (celle de l’épidémie : métaphore actuellement transparente) n’y est pas seulement dite par l’un, elle y est surtout montrée par le dessinateur. L’iconicité lui affecte ainsi un coefficient de réalité mais n’en affecte aucun à la sérénité. Cela veut-il dire, si l’on file la métaphore, que Macron et tous ceux qui tiennent le même genre de discours seront balayés par le vent ?

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, antithèse, déni, euphémisme, hyperbole, iconicité, métaphore, métaphore filée, orthonymie

Le modèle « grande gueule »

3 mars 202015 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Libération, 11 février 2020, p. 19.

Parce qu’elles travaillent sur le visible (une subdivision du « concret » qu’on se contente souvent d’opposer à l’abstrait) les images réveillent dans la langue des métonymies comateuses : le CNRTL définit grande gueule par « bavard et grossier » sans faire nullement mention du premier support dérivationnel, la mâchoire. Cette mâchoire, la langue l’a même laissée derrière elle, car jamais on ne désigne par « grande gueule » quelqu’un qui a une forte ossature mandibulaire et, de ce fait, un visage d’aspect animal ne méritant pas que l’on parle de « bouche ». Mais à l’image, la gueule apparaît nécessairement sous un aspect exclusivement visuel. Il y a alors un effet de syllepse : d’une part le masque exige l’interprétation dimensionnelle que conforte le dessin de Trump, dont la tête est trois fois plus grosse que celle de la vendeuse, double menton, bajoues tombantes comme celles d’un bouledogue, bouche hyperboliquement amère – c’est-à-dire, pour rester dans le visuel, fermée et orientée vers le bas ; d’autre part l’interprétation courante du syntagme « grande gueule », alliée à la présence d’un prototype de la parole intempestive, y superpose le sens /bavard incontrôlable/. Gain sémantique de l’opération, l’image récolte ce qu’elle a associé dans la langue et l’infuse dans le dessin de Trump. Sa politique, ses bruyantes manifestations oratoires, ne sont que l’effet primitif de son inesthétique volume physique.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, dérivation, hyberbole, métonymie, prototype, syllepse

Deux plafonds de verre et une vitre

4 février 202015 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

La stature victorieuse, solidement appuyée sur un bureau élyséen sur fond de lambris dorés, drapeaux français et européen à ses côtés, Marine Le Pen pulvérise sa cage de verre à la une de L’Express, traduction iconique d’une métaphore linguistique — « la fin du plafond de verre », titre le quotidien pour annoncer la fin de la limite invisible qui cantonnait les avancées de son mouvement, ex-FN rebaptisé RN.

Le « plafond de verre » est généralement associé à la discrimination exercée à l’encontre des femmes, en écho à la traduction française du titre d’un film d’Elia Kazan, Le Mur invisible (Gentleman’s Agreement, 1947). L’application de l’expression à Marine Le Pen a pu être jugée malheureuse, le mouvement libérateur se l’étant en quelque sorte appropriée, surtout depuis #MeToo : historicité du dialogisme, qui dessert ici le propos.

Sa traduction iconique échoue d’ailleurs aussi. Sans le titre, la double particularité du « plafond » disparaît (il est au-dessus de la tête, et comme les murs ou le plancher dont il est l’exact opposé, il confine l’espace) : à l’évidence, un mur de verre explose sous l’avancée frontale de la présidente du FN. D’ailleurs, cette explosion du plafond, le dossier s’en rit et on trouve à l’intérieur du magazine une autre image, métaphore-valise cette fois : Marine Le Pen, tête récriminante, y surgit d’une urne de verre comme un diable d’une boîte et quoi qu’il en soit de la différence entre les plafonds et les couvercles, nous sommes au rayon farces et attrapes. La victoire possible est dérisoire, mieux, c’est une blague.

Mais en couverture, implicitement, la métaphore iconique tient un discours tout autre. Produit d’appel affiché chez les marchands de journaux, sur les colonnes Morris, Marine Le Pen, aquarellisée et cadrée comme pour une couverture de fanzine, est une sorte de héros paramilitaire ou de King Kong révélé qui, ayant fait voler en éclats sa vitre protectrice, se libère : gare.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, dialogisme, implicite, métaphore, métaphore iconique, métaphore-valise

Le grand remplacement

18 décembre 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay

Dessin de Kiro paru dans Le Canard enchaîné du 4 décembre 2019

Le 25 novembre, Jean-Paul Delevoye déclare à Créteil que l’immigration sera nécessaire « pour équilibrer la population active en 2050 en Europe ». Tollé à droite devant cette justification de l’immigration. Le 4 décembre, le Canard persifle celui qui prête si facilement le flanc au soupçon d’une stratégie immigrationniste.

Car enflé du cou comme un dindon, auto-satisfait voire fat (les dictionnaires de langue reconnaissent au dindon un caractère « batailleur, avantageux, lourd et stupide »), les mains élevées le long du buste comme deux ailes au repos, le crâne petit, les cheveux s’y épanouissant comme une crête ou un plumage, Delevoye est ici le stéréotype du dindon (et tant pis si le dindon n’a pas de crête). Sa caricature – hyperbolisation des traits distinctifs ou parfois pure invention : son cou est volumineux, mais pas jusqu’au jabot ; son crâne n’a rien d’étroit – est nécessaire à la métaphore implicite : le dindon de la basse-cour importe finalement peu. Ce qui compte, c’est l’enflure sourde d’un être isolé du monde et tout occupé à glouglouter (concentré sur lui-même, Delevoye discoureur et placide est entouré d’un grand fond blanc).

Mais c’est aussi l’ingénuité de la volaille. « Le grand remplacement », c’est l’expression labellisée par l’extrême droite complotiste pour dénoncer, précisément, l’immigration. Delevoye, inconscient de cette modalisation autonymique qui d’un mot l’affilie au camp adverse, mettant lourdement les pieds dans le plat, ruine des décennies de discours d’ouverture.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, caricature, hyperbolisation, métaphore implicite, modalisation antonymique, stéréotype

Juste juste

10 décembre 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Le Canard Enchaîné, 27 mai 2019

Chappatte, dans le dessin paru dans le Canard enchaîné du 27 mai 2019, ne fait pas que découvrir l’« impossible dialogue » entre Emmanuel Macron et les travailleurs retraités. Certes, l’échange imaginé se déroule entre un président vu à la télévision par le public concerné – et par métaphore ce sont pour toujours deux mondes à part. Le dessin véhicule aussi une opinion tranchée dans l’antanaclase par réduplication affectant le mot « juste ». Chez Macron, il renvoie à la justice. Chez les retraités au contraire, c’est à la lésine – plus qu’à l’ajustement : le canapé est rapiécé et le tapis, écorné. La réduplication stéréotypise le sens et crée ici une litote : si c’est « juste juste », il n’y a vraiment rien de trop… Or, tel est le propre des antanaclases qu’elles instaurent une équivalence (le même mot vaut pour deux sens différents) : donc, la recherche macronienne de justice, cela revient en fait à raboter des retraites déjà étiques.

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, antanaclase, litote, métaphore, réduplication, stéréotype

Pile ou face

9 décembre 201915 décembre 2020 Hugues Constantin de Chanay
Libération, 25 novembre 2019

Juchés sur un podium en tenue de meneuses de revue ou de miss (escarpins à talons hauts pour affiner la jambe ; fleur à l’arrière-train comme le pompon des Bunnies de Play-Boy ; maillot une pièce dévoilant cuisses, bras, décolleté ; chapeau haut-de-forme à la Marlène Dietrich), Emmanuel Macron et Marine Le Pen cherchent à affrioler un public consterné : métaphore visuelle du populisme, lui aussi fondé sur une sorte de séduction ; mais le dessin ne fait aucune offense au peuple, visiblement agacé par ce cirque.

Les paroles prêtées aux deux partenaires associent en syllepse, d’une part une métaphore de la pièce de monnaie, dont le recto et le verso (les deux seuls candidats à la future présidentielle) sont substantiellement associés, et d’autre part, par métonymie (les deux côtés d’une pièce sont l’instrument du choix), une assimilation du vote au hasard, comme si l’élection se jouait aussi à pile ou face.

Dos à dos, les deux personnages montrent une similitude marquée. Certes, du point de vue spatial il y a inversion totale, et Macron est bien l’anti-Le Pen. Mais il suffit de les intervertir pour changer en reflet cette antithèse d’orientation. L’image prétend ainsi que l’un ou l’autre, cela revient au même ; et peut-être même, si l’on suit le sens de lecture du texte, que Le Pen serait la vraie « face » de Macron…

Posted in Figurez-vous...Tagged analyse d'image, métaphore, métaphore visuelle, métonymie, syllepse

Bienvenue !

La Selp est une société d’étude qui partage des analyses du discours politique dans une dynamique interdisciplinaire et vivante. Bonne découverte de notre site !

Catégories

  • Canada
  • Européennes
  • Figurez-vous…
  • France
  • Grand Huit !
  • Non classé
  • Le bureau actuel de la SELP
  • Adhésion
  • Liens et ressources
  • Nous contacter

© 2021

Proudly powered by WordPress | Theme: x-blog by wpthemespace.com
Motion contre la LPPR

La LPPR, votée par l’Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d’une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l’égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l’enseignement supérieur dans le sens d’une plus grande subordination au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

La SELP dénonce l’absence de concertation et la brutalité des moyens employés par le gouvernement dans le processus d’adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l’automne), appelle les candidates et les candidats aux prochaines élections républicaines à s’engager dans une voie de concertation avec l’ESR afin de réécrire une loi qui soit profitable à toutes et tous et dégage la recherche et l’enseignement supérieur des pièges de la concurrence immédiate à laquelle les condamne l’actuelle loi.