(Marine Le Pen, communiqué de presse, 15 mai 2017)
On sait que les responsables du Front national ont longtemps dénoncé ce qu’ils considéraient comme une alliance objective entre les deux grands partis de droite et de gauche, usant pour ce faire de ce qui ressemble à un amalgame lexical proche des mots-valises, un “sigle-valise” en somme : ce dernier résulte de la fusion des deux sigles UMP et PS, l’un d’eux étant tronqué – le P, en quelque sorte mutualisé, pouvant être développé à la fois par « populaire » et par « parti ». Mais le changement de nom de la première des deux organisations avait rendu obsolète ce jeu de lettres. Pourtant, Florian Philippot (sur France Info, le 15 mai), dans une sorte de métadiscours, garde la formulation restée dans toutes les mémoires et affirme : « l’UMPS n’est définitivement plus un slogan, c’est une réalité ». La présidente du FN, elle, prend acte tout à la fois de ce changement de nom et de la nouvelle donne politique, en proposant un nouveau sigle-valise, parlant de « LREM ». Cette fois, le R tient lieu à la fois de « républicains » et de « République ». Mais si UMPS évoquait très directement les noms de deux partis connus de tous, il n’en va pas de même de LREM, qui renvoie à des initiales pour l’instant assez peu usitées. De surcroît, la siglaison du parti macroniste n’est pas encore stabilisée, et l’on trouve aussi bien LREM que REM ou LRM. La création langagière de la présidente du Front national ne semble donc pas nécessairement promise à un grand avenir.
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