(Jean-Luc Mélenchon, 24 juin 2016 – sur son blog – repris le 5 février 2017 dans un entretien au Parisien)
Jean-Luc Mélenchon transforme un slogan lancé dans les années 1980 par l’extrême droite, avant d’être repris par Nicolas Sarkozy : “la France, aimez-la ou quittez-la”. Se taire ou partir, c’était “à prendre ou à laisser” : l’ultimatum avait connu un grand succès. Les variations introduites par Jean-Luc Mélenchon au lendemain du Brexit sont importantes. Il ne se contente pas de substituer l’Europe à la France, mais modifie les destinataires de l’injonction, dans lesquels il s’inclut (“on”) tout en nuançant la première option : il ne s’agit pas de prendre l’Europe telle qu’elle est, mais de la “changer” ou, à défaut, de la quitter. L’alternative n’en reste pas moins catégorique : Jean-Luc Mélenchon confirme ici son intransigeance. Mais la substitution terme à terme suffira-t-elle à faire oublier les usages droitiers de la formule ? Mélenchon ne risque-t-il pas de brouiller son message en le rapprochant du souverainisme frontiste ?
Mise en ligne : février 2017