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Étiquette : allusion

“Covid 19. Ceci n’est pas un reconfinement”

21 avril 202121 avril 2021 Hugues Constantin de Chanay

Libération, jeudi 1er avril, p. 2

Pour qualifier ses nouvelles restrictions sanitaires, le gouvernement parle de « freinage ». En donnant de ce mot son strict équivalent structural (affirmer A équivaut à nier B : « freinage » nie « reconfinement »), Libération ne propose pas seulement une traduction : le déictique « ceci », ininterprétable dans le cadre de la lecture du journal, convoque une situation où le gouvernement expliquerait sa réaction face à la propagation croissante du virus. Le journal lui prête donc le propos en opérant une délégation dialogique de responsabilité énonciative.

Mais le lecteur récupère surtout, toujours par dialogisme, l’allusion à un énoncé de même forme : « ceci n’est pas une pipe » (Magritte). Avantageuse dans son contexte d’origine, où l’artiste fait preuve de lucidité sur son art, la référence devient dévastatrice appliquée à la politique gouvernementale, la métaphore étant accusatrice : dans le domaine de l’art, le spectateur est salutairement invité à résister à la ressemblance poussée (la mimèsis) qui pourrait l’amener à confondre représentation et monde (ce que déplorait déjà Pascal : « quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux ! ») ; mais en politique, voilà récusé un mot qui convient si bien que l’on pourrait s’y tromper. Et donc, nier ce qui « tombe sous le sens » simplement pour produire un euphémisme (« freinage »), c’est de la dénégation.

Posted in Figurez-vous...Tagged allusion, déictique, dénégation, dialogisme, équivalent structural, euphémisme, métaphore, mimèsis, représentation, responsabilité énonciative

« Libérer et protéger »

25 octobre 201725 octobre 2017 Chloé Gaboriaux

(Emmanuel Macron, Twitter, 5 septembre 2017, puis Le Grand Entretien, 15 octobre 2017)

Ces deux verbes semblent résumer désormais le programme macronien. Que la locution adverbiale « en même temps », souvent employée par l’ex-candidat et actuel Président de la République pour développer la très polysémique conjonction de coordination « et », soit si souvent raillée n’a pas conduit La République en Marche à y renoncer. Au contraire, ses militants vont jusqu’à réduire cette structure à ses deux noyaux verbaux (« libérer » et « protéger »), en emploi absolu, c’est-à-dire sans leurs compléments, jouant à la fois sur l’implicite – comme si ces derniers étaient connus de tous – et l’accentuation de leurs significations – comme s’il s’agissait de « libérer » et de « protéger » au sens le plus fort de ces verbes.

« La société que je veux sera à la fois libérée des carcans et des blocages et protectrice des plus faibles » : la profession de foi d’Emmanuel Macron aux premier et second tours de l’élection présidentielle en disait pourtant davantage, même si certains éléments relevaient déjà de l’allusion, passant notamment sous silence les catégories sociales concernées. D’abord, les deux segments coordonnés ont quelque chose d’asymétrique : d’un côté, un complément non animé, relativement indéterminé (« des carcans et des blocages », mais lesquels ?), de l’autre, un complément humain, réduit à une caractéristique à connotation plus affective que sociale (« les plus faibles »). Ensuite, le parallélisme suggère en creux que les deux verbes ne renvoient pas aux mêmes populations – « les plus faibles » évoquant immanquablement « les plus forts » – tandis que le contexte proche confirme l’identité des bénéficiaires de la liberté. « Libérer le travail et l’esprit d’entreprise », lit-on plus loin dans la profession de foi, où « l’esprit d’entreprise » vient encore renforcer le sens pris ici par « travail » : ce ne sont pas les travailleurs qu’il s’agit ici de libérer, mais bien ceux qui les emploient, les entrepreneurs. Enfin, la polysémie de la coordination « et » appelle des interprétations diverses, même si Emmanuel Macron s’efforce de les restreindre à la simultanéité par le biais de la locution « en même temps ». L’ordre des verbes donne en effet quasi systématiquement la priorité à la « liberté », ce qui tend à conférer à « et » d’autres valeurs : la consécution, la conséquence ou la finalité – libérer les plus forts, « et dans un second temps », « par conséquent » ou « en vue de » libérer les plus faibles – mais aussi la concession – libérer les plus forts, et « néanmoins » protéger les plus faibles, comme si la liberté des uns constituait une menace pour les autres…

« Libérer et protéger » : pour qui sait repérer les effets de structure et de résonance, ces trois petits mots en disent bien plus long qu’il n’y paraît sur les priorités gouvernementales et la division de la société qui les sous-tend…

Sylvianne Rémi-Giraud et Chloé Gaboriaux

Crédits photo : DAMIEN MEYER/AFP/Getty Images

Posted in Figurez-vous...Tagged allusion, Emmanuel Macron, parallélisme

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