

Zut ! La coïncidence est pour le moins fâcheuse. Au moment où les jeunes supporters d’Éric Zemmour, ceux de Génération Z, placardent le portrait de leur candidat accompagné de la lettre Z, les jeunes et les moins jeunes supporters de Vladimir Poutine tracent un peu partout la même lettre pour dire leur soutien à l’agression contre l’Ukraine. Dans le même temps, les soldats russes décorent leurs tanks du même symbole. Signe de distinction sur le champ de bataille pour les engins envahisseurs ou indication d’une zone de l’Ukraine à occuper ? On l’ignore, mais on sait que le président russe a célébré l’anniversaire de l’annexion de la Crimée devant deux slogans de facture assez classique, que l’on peut traduire ainsi : « Pour une paix sans nazisme » et « Pour la Russie », étant précisé que pour se dit za en russe et que la graphie des deux Za majorait la lettre Z –latine et non pas cyrillique.
L’usage de lettres dans la propagande électorale ne peut être considéré comme un marqueur des candidats d’extrême droite, mais Marine Le Pen joue aussi avec l’initiale, non pas de son nom mais de son prénom, non pour dire la guerre mais l’amour. La France qu’on M et M la France comptent parmi les slogans de sa troisième campagne présidentielle, tandis que son site a pour adresse MlaFrance.fr. Voici une candidature féminine présentée comme résolument moderne et porteuse d’un nationalisme à visage humain, quand son concurrent immédiat préfère l’image virile du manieur d’épée Zorro. Monsieur Z versus Madame M… Rien de commun avec ce candidat à la candidature identifié comme Monsieur X : Gaston Defferre avant le scrutin de 1965.