Par Michelle Lecolle
Le sens que l’on peut attribuer à la pratique politique est une question abondamment débattue à l’heure actuelle dans notre pays. Y contribuent diversement la très forte abstention lors de l’élection présidentielle de 2017, l’émergence à cette occasion de « mouvements », en concurrence avec les partis traditionnels, la défiance à l’égard de la bipartition – classique en France – entre gauche et droite, la contestation, plus ou moins sporadique, de la Cinquième République, de son mode de démocratie représentative et de la professionnalisation politique qui y est associée ; enfin le surgissement de ce qu’il est convenu d’appeler le « mouvement des Gilets Jaunes[1] ».
Les Gilets Jaunes et la politique
Le mouvement des GJ est présenté à ses débuts comme un mouvement contre la vie chère reposant sur les réseaux sociaux. Ainsi dans cette information (non datée) sur le site de France-Info[2] :
“La flambée des prix des carburants ces derniers mois a donné naissance un important mouvement de contestation relayé sur les réseaux sociaux. Une fronde qui se veut spontanée et qui a trouvé son apogée le 17 novembre 2018. Plus de 290 000 personnes ont manifesté ce jour-là, prenant part à de nombreuses opérations, un peu partout en France”
Il a depuis largement dépassé ce cadre. Politiquement, il reste néanmoins inclassable. Il est d’ailleurs fréquemment taxé d’apolitisme, parce que composé de personnes ne se reconnaissant pas directement dans une appartenance de parti, souvent abstentionnistes, ou encore relevant de champs politiques opposés – c’est un groupe hétérogène eu égard à l’appréhension traditionnelle en termes de politique des partis. Parallèlement, un point souvent souligné, par certains commentateurs et par les GJ eux-mêmes lorsqu’on leur donne la parole, est que ce mouvement est au contraire éminemment politique, d’une part parce qu’il contribue à rendre à ces derniers un statut d’acteurs de leurs vies et de la vie collective, et qu’il leur donne l’occasion de se former sur le plan politique (ce dont certains témoignent sur les plateaux télévisés[3]), d’autre part parce que certaines revendications qu’ils expriment sont très explicitement politiques : il en est ainsi de l’appel à une démocratie directe (« Vive le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple » – appel de la première « Assemblée des assemblées », Commercy[4]), de la demande de mise en place d’un Référendum d’Initiative citoyenne (RIC) et, plus largement, de la recherche d’une organisation démocratique partant des groupes eux-mêmes.
Mais alors de quelle « politique » s’agit-il ? Un ensemble de mesures articulé à un projet de société ? Une pratique de partis, mis en rivalité pour la conquête du pouvoir ? Et que signifie politique ? Même si les deux questions – celle portant sur la notion et celle portant sur le mot – sont liées, on s’intéresse ici uniquement à la seconde, en adoptant une approche d’analyse linguistique (sémantique lexicale et discursive, morphologie), appuyée sur des entrées de dictionnaires de langue. Une telle approche est instructive, dans la mesure où le sens même du mot – des mots, faut-il dire –, avec sa polysémie et ses glissements de sens, peut intervenir dans les (més-)interprétations politiques, ou encore sous-tendre des choix… politiques, comparables ou divergents, à l’insu parfois des observateurs.
Politique : panorama lexico-sémantique
En France, le sens le plus usuel de politique – celui, du moins, qui est mis en avant par les médias d’information – renvoie à la vie politique, aux relations entre partis, aux élections et aux candidatures, etc. C’est ce dont parlent les « actualités politiques », ce que les médias (et les représentants politiques) appellent la « vie politique »[5].
Mais ce n’est pas le sens étymologique du mot qui, comme adjectif, renvoie, dans les dictionnaires consultés (voir bibliographie), à « la cité, à la chose publique, au gouvernement de l’État »[6]. Moyennant quelques variations, les dictionnaires datent l’adjectif de 1365 ou de 1370 (traduction par Oresme de l’ouvrage d’Aristote Le Livre des politiques d’Aristote), et rapportent l’étymologie de politique à un emprunt au latin politicus, du grec politikos, de polis (« cité »). Le Robert Historique (RH) précise que
“politikos vient de politês ‘de la Cité, de l’État’, substantivé pour désigner le citoyen et, par extension, le concitoyen. Politês est lui-même dérivé de polis ‘cité’ [7].”
Ces rapprochements montrent, d’une part, le lien entre citoyen et concitoyen au sein de la cité – politique renvoie à l’organisation, donc au collectif[8] –, et rappellent d’autre part la remarque de Benveniste (1969 : p. 364) sur le lien, dans le monde indo-européen occidental, entre la ville (comme lieu de l’habitat du groupe constitué) et la société.
Politique, on l’a vu, est d’abord adjectif.
L’adjectif est ensuite substantivé (XVIe siècle), prenant le sens « d’officier de police », puis d’« homme de gouvernement, homme politique en vue » (RH, GR), de sorte que la forme le, un politique peut être vue comme une ellipse lexicalisée de le, un homme politique[9] (certains dictionnaires renvoient à politicien qui, en français, est péjoratif). Mais politique est substantivé d’une deuxième manière, toujours à partir de l’adjectif : le politique (masc. sing. à valeur de neutre, Trésor de la Langue Française – TLF) a dans ce cas le sens de « ce qui est politique »[10], qu’on trouve dans Société d’Étude des Langages du Politique (SELP) ou dans le nom de la revue Mots, les langages du politique.
Enfin, la politique, comme substantif féminin, fait l’objet d’une deuxième entrée, distincte de la précédente (adj.), peu usitée avant le XVIIe siècle selon le GR. Le sens initial, lié à la traduction par Oresme du titre de l’ouvrage d’Aristote mentionné plus haut, est présenté par le RH et le TLF comme « science des affaires de l’État, affaires de l’État » ; au fondement, il s’agit avec la politique d’une technique, d’un art, d’une théorie mais aussi d’une pratique.
Pour résumer, on est, avec politique, en présence de quatre unités différentes – une adjectivale et trois substantivales. Les deux valeurs substantivales au masculin dépendent, chacune à sa manière, de l’adjectif. La polysémie de l’adjectif se reporte, naturellement, sur le « masculin substantivé à valeur de neutre ». De son côté, la politique est également polysémique.
L’ensemble présente de fortes parentés, au sein desquelles la grammaire joue aussi son rôle, pour introduire nuances et différences (adjectif vs substantif ; féminin vs masculin ; masculin « à valeur de neutre »). Ainsi par exemple la différence de genre entre les substantifs la politique et le politique – « ce qui est politique » – reflète-t-elle une différence, ou du moins induit-elle pour le locuteur un choix possible et/ou nécessaire, indépendamment même des traits lexicaux et des acceptions possibles de l’un et de l’autre.
Un détour par l’anglais. Politique : policy ou politics ?
À l’article « Politique », le Dictionnaire des intraduisibles mentionne une différence entre l’anglais et le français : là où le français a un seul mot (il s’agit ici du substantif féminin politique), l’anglais en a deux, policy et politics, de même étymologie[11]. Si politics s’interprète surtout comme renvoyant au monde politique, à la politique des partis, bref à la vie politique-politicienne, policy (par exemple « Turkey’s foreign policy ») correspond à des emplois de politique tels que la politique étrangère, la politique de la famille, la politique de l’eau, les politiques publiques[12].
On peut donc supposer que le champ du substantif féminin politique, en français, recouvre celui de politics + policy[13], et que la distinction, claire en anglais, correspond à des acceptions différentes du même mot dans notre langue. On verra par la suite qu’on ne trouve pas dans les dictionnaires une répartition aussi nette.
Polysémie de politique, adjectif
Comme adjectif, politique est fortement polysémique, et ses acceptions sont souvent liées entre elles par différentes spécialisations. À consulter les définitions, le mot donne le sentiment d’un foisonnement, associé cependant à une grande unité. On citera principalement le GR, même si la répartition des acceptions y parait parfois discutable ; ce dictionnaire est plus ancien certes, mais plus détaillé que le RH, et similaire sur le fond, de même que du TLF.
Une première acception –« relatif à la société organisée » (GR) – rapporte en quelque sorte politique à un fait anthropologique, et est illustrée par cet extrait : « […] L’animal […] est social, mais l’homme, seul, est politique (Prélot, La science politique, PUF, p. 6) », et rapprochée de civil (du latin civis), par opposition à naturel[14]. Même marquée « vieilli », cette acception ne parait pas réellement obsolète, ne serait-ce qu’en réception.
Une deuxième acception – « relatif à l’organisation et à l’exercice du pouvoir temporel dans une société organisée, au gouvernement d’un État et aux problèmes qui s’y rattachent » – est une spécialisation de la première. Le dictionnaire renvoie à État, gouvernement, pouvoir, notamment. C’est aussi sur la base de cette acception qu’on peut parler de « droits civils et de droits politiques des personnes » (cité par le GR), mais aussi d’« homme politique ».
Une troisième acception – « Relatif à la conception, à la théorie du gouvernement, du pouvoir » – parait, à certains égards, être encore une spécialisation de la deuxième, mais le dictionnaire renvoie ici à des modes de gouvernement ou des doctrines politiques, par exemple absolutisme, anarchisme ou encore libéralisme.
Une quatrième acception nous ramène au sens contemporain mentionné précédemment : « relatif aux rapports du gouvernement et de son opposition, à la ″lutte autour du pouvoir″ (Prélot) ». Le GR propose ici des renvois d’un côté à crise et insurrection, d’un autre à parti et militant, cartel, front.
Une cinquième acception, placée en sixième position par le GR, n’est pas très éloignée des précédentes, et notamment de la deuxième : « Relatif à un État, aux États et à leurs rapports ». Il est question ici de « nation », d’« unité politique ».
Une sixième acception, non définie mais simplement illustrée, relève manifestement d’un glissement de sens évaluatif : sont évoquées les « aptitudes, qualités nécessaires à l’action politique, qu’il s’agisse de l’exercice du pouvoir ou de l’activité politique au sens large ». Politique est ici un véritable adjectif qualificatif (et non un adjectif de relation[15]), c’est-à-dire qu’il est porteur de qualités et d’évaluation (le GR renvoie à habile). À la différence des autres acceptions, on peut utiliser politique dans ce sens comme attribut, comme dans l’exemple cité par le GR : « ce n’est pas très politique ». Le sens de politique comme parasynonyme d’habile est des plus courants ; généralement interprété négativement, il entre dans les stéréotypes portés par les hommes politiques – les politiciens. C’est ce qu’on trouve déjà dans l’entrée politique du Dictionnaire de l’Académie (1ère édition, 1694) :
“Politique se dit aussi d’Un homme adroit & fin, qui sçait arriver à son but, & s’accommoder au temps. Il est politique au dernier point. cet homme est fort politique.”
La politique
Polysémique également, le substantif féminin politique est organisé dans le GR en quatre acceptions.
La première – « Art et pratique du gouvernement » – permet de rappeler que la politique (rapportée à la Morale aux XVIIe, XVIIIe siècles, mais s’y opposant par la suite) est surtout, comme signalé plus haut, « le domaine des choses concrètes ». Ce qui peut s’interpréter au sens propre sans évaluation (en lien avec les acceptions une, deux et trois de l’adjectif), mais aussi plus ou moins négativement, comme l’illustrent certaines des citations. Voici celle de Beaumarchais, tirée du Mariage de Figaro :
“Mais feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on ignore ; d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne pas ouïr ce qu’on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces […] tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets : voilà toute la politique…”
Plus acerbe encore, voici celle de Paul Valéry (Regards sur le monde actuel, p. 246) :
“La politique consiste dans la volonté de conquête et de conservation du pouvoir ; elle exige, par conséquent, une action de contrainte et d’illusion sur les esprits […]… L’esprit politique finit toujours par être contraint de falsifier […] ; en somme, il se permet tout ce qu’il faut pour conserver son autorité, qu’on appelle, je ne sais pourquoi, morale.”
On retrouve ici des traits, généraux ou évaluatifs, qui avaient déjà été décrits pour l’adjectif politique.
Une deuxième acception porte l’idée de choix (politique), comme avec la deuxième acception de l’adjectif: « Sorte de gouvernement, manière de gouverner un État, de diriger les affaires nationales et les relations internationales d’un État ».
L’acception trois (datée de 1652) – « Ensemble des affaires publiques concernant le pouvoir et son opposition » – renvoie à la politique intérieure d’un État (voir la quatrième acception de politique), en glissant aussi vers ce qui a trait à la carrière politique et, globalement, ce qu’on peut qualifier de « politique politicienne ». Le texte de Valéry cité plus haut pourrait tout autant illustrer cette acception.
La quatrième acception (datée du XVIIe siècle) semble plutôt correspondre au policy de l’anglais : « Manière concertée de conduire une affaire. V. Économie, gouvernement, ménage ». Comme d’autres avant, cette acception autorise le glissement axiologique négatif déjà repéré (« calcul intéressé »).
Enfin, comme dit précédemment, les différents dictionnaires contemporains rappellent que l’expression la politique correspond à la dénomination d’une discipline (la science politique).
Ambigüité de politique
Comme on l’a vu, le français a une seule forme pour plusieurs mots (plusieurs lexèmes) : adjectif, nom masculin (dans deux valeurs différentes), nom féminin. Parallèlement, l’anglais a des formes différentes pour adjectif (political) et nom (politics, policy).
L’homonymie et la polycatégorialité du français, à quoi s’ajoutent les polysémies décrites, ne sont probablement pas sans incidence sur les relations entre les différents mots correspondant à la forme politique – on part ici du principe que, dans la pratique, les mots ne fonctionnent pas isolément, mais sont en relation (influence, opposition, similarité…). On a vu ainsi les parentés entre politique et la politique, malgré le fait qu’ils ne sont pas issus l’un de l’autre. Le politique (homme politique) peut, de son côté, hériter – ou non – de l’adjectif politique le sens péjoratif qui a été signalé.
Outre les polysémies et les glissements de sens (qui peuvent être à l’origine des malentendus, voire contresens mentionnés en introduction), il est intéressant d’observer les sources d’ambigüité et d’indétermination portées par politique – qui ne sont guère étonnantes pour des mots si courants et porteurs d’un enjeu si crucial pour les humains.
Le politique, tout d’abord. La forme superpose les deux significations substantivales relevées : (i) « l’homme politique », comme individu ou au sens générique ; (ii) « ce qui est politique » (« masculin à valeur de neutre ») – dans le cas présent, la réalisation effective d’une ambigüité parait cependant peu probable. Plus sérieuse est l’ouverture sémantique portée par (ii) : en effet, le sens « ce qui est politique » est susceptible de couvrir non seulement, sur le plan lexico-sémantique, toutes les acceptions attribuées à l’adjectif, mais encore, sur le plan référentiel, l’extension intrinsèquement non délimitable de ce ainsi caractérisé. Et c’est bien une telle ouverture qui fait de cette structure un outil rhétorique appréciable.
La politique, ensuite. Si on ne peut pas parler réellement d’ambigüité, on peut néanmoins (comme avec l’adjectif) noter que les différentes acceptions sont suffisamment proches pour que le glissement de l’une à l’autre se fasse aisément, que ce soit de manière subreptice ou que la différence soit négociée discursivement.
Politique, pour finir. En tant qu’adjectif, lorsqu’il est employé comme épithète (la vie politique, les classes politiques), il est fortement dépendant du nom auquel il se rapporte (voir Roché 2006) : ainsi, homme politique, classe politique, corps politique désignent-ils un/des humains. Mais dans les expressions courantes suivantes, l’interprétation de politique est moins immédiate, lorsqu’on y prend garde. D’abord, elle nécessite de faire retour sur la politique (mais dans quel sens ?) ; qui plus est, la relation sémantique entre le nom et l’adjectif est souvent difficilement glosable – ce qui est justement une des caractéristiques de l’adjectif relationnel (voir Roché op. cit., Krieg 2002).
Explorons quelques exemples, accompagnés de propositions interprétatives (sans doute non exhaustives) :
- choix politique = choix « relatif à la politique » (au sens étymologique ? au sens de la politique des partis ?)
- stratégie politique = stratégie « en matière de politique » (gestion des affaires)
- actualité politique = actualité « en matière de politique/de la vie politique (vie des acteurs politiques) »
- opinion politique = opinion « en matière de politique » (mais dans quel sens ?)
- vie politique = vie « de la cité/des affaires de l’État/des hommes politiques »
- discours politique = discours « à contenu ou teneur politique/d’hommes politiques ».
La difficulté pointée ne correspond certes pas à celle d’un emploi réel des termes en contexte. Il s’agit plutôt là de mentionner des zones sémantico-rhétoriques, où les mots sont intrinsèquement négociables – c’est-à-dire susceptibles de discussion, de dissensus, de malentendu.
Ce titre du Monde diplomatique (mars 2001) « L’apolitisme très politique des journaux municipaux » confirme à sa manière la négociabilité portée par la polysémie de politique, en mettant en évidence, par un oxymore, la différence entre les deux significations : d’un côté, le nom dérivé privatif apolitisme nie le sens usuel contemporain de politique appliqué aux journaux municipaux, alors que, de l’autre, l’emploi en épithète de l’adjectif lui-même défend l’acception étymologique. De fait, la coprésence de ces deux significations reste possible, sans incohérence – mais parfois au prix de quelques débats.
La politique vs le politique
Revenons pour finir à la différence d’interprétation de politique, mentionnée en introduction, entre un sens étymologique – toujours prêt à être réactualisé, comme on peut le voir – et un sens institutionnel plus étroit et lié au contexte national (la vie politique, les affaires de l’État gérées par les représentants du peuple) : la différence sémantique peut-elle être captée par l’opposition entre les substantifs respectivement féminin et masculin à valeur de neutre (la politique/le politique) ? On serait tenté de répondre par l’affirmative, la dénomination la politique étant usuellement employée pour désigner une pratique institutionnalisée et codifiée, avec son cortège de normes, voire de rituels. Il semble pourtant que l’opposition entre les deux formes ne fait pas la différence à elle seule : comme on l’a vu, chacune des deux est partagée par différentes significations, et on peut sans contradiction utiliser la politique pour désigner une pratique attachée à « la vie dans la cité », alors que le politique est, de son côté, ouvert à toutes interprétations.
Pour toutes les raisons exposées, on dira en définitive que politique est (sans doute comme beaucoup de mots) potentiellement porteur d’une ambigüité et donc d’une négociabilité fondamentale – réalisée ou non en contexte –, dont l’enjeu est crucial dans le cadre de la vie… politique.
Bibliographie
Benveniste Émile, 1969, Le vocabulaire des institutions indo-européennes 1. Économie, parenté, société, Paris, Les Éditions de Minuit.
Benveniste Émile, 1974, Problèmes de linguistique générale, tome 2, Paris, Gallimard coll. « Tel ».
Cassin Barbara (dir.), 2004, Vocabulaire européen des philosophies : dictionnaire des intraduisibles, Paris, Seuil.
Krieg Alice, 2002, « L’adjectif “ethniqueˮ entre langue et discours. Ambiguïté relationnelle et sous-détermination énonciative des adjectifs dénominaux », Revue de Sémantique et Pragmatique 11, p. 103-121.
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Lecolle Michelle, 2014, « Morphologie, sémantique, syntaxe, discours. Du statut ambigu des « noms » désadjectivaux en [le Adjectif] », Revue de Sémantique et Pragmatique 35-36, p. 27-47.
Roché Michel, 2006, « Comment les adjectifs sont sémantiquement construits », Cahiers de Grammaire, 30, p. 373-387.
Dictionnaires de langue
Académie Française, Dictionnaire de l’Académie Française,9e édition, https ://www.dictionnaire-academie.fr/ (consulté le 4/08/2019).
ATILF, CNRS ; Académie Française. Dictionnaire de l’Académie française,1e édition,http://dictionnaires.atilf.fr/dictionnaires/ACADEMIE/PREMIERE/premiere.fr.html (consulté le 4/08/2019).
ATILF, CNRS, Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500), http://www.atilf.fr/dmf/ (consulté le 4/08/2019).
ATILF, CNRS, Le Trésor de la Langue Française Informatisé (TLFi), http://atilf.atilf.fr/tlf.htm (consulté le 4/08/2019).
Rey Alain (dir.), 2000, Dictionnaire Historique de la langue française, Paris, Dictionnaires le Robert, 3 tomes.
Robert Paul, 1962, Dictionnaire
alphabétique et analogique de la Langue Française,Casablanca, Société du Nouveau Littré.
[1] Désormais ainsi désignés dans ce texte : « GJ ».
[2] https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes (consulté le 4/08/2019). Il est à noter que l’information est classée par le média dans la catégorie « économie, transport ».
[3] On ne citera ici, très partiellement, que des médias indépendants (c’est-à-dire fonctionnant sur la base d’abonnement ou de souscription des usagers, et sans publicité), la parole et les témoignages y étant largement plus libres et développés que dans les médias audio-visuels classiques. Voir notamment les émissions de plateau du Média : https://www.lemediatv.fr/. Voir aussi entre autres l’article de Médiapart « Gilets jaunes : la recherche aussi s’est mobilisée », daté du 27 avril 2019, qui, il est vrai, mentionne des querelles d’interprétation sur la lecture du mouvement (jacquerie ? poujadisme ?) : https://www.mediapart.fr/journal/france/190419/gilets-jaunes-la-recherche-aussi-s-est-mobilisee. Voir enfin les témoignages des GJ rapportés dans le film de François Ruffin et Gilles Perret J’veux du soleil, sorti au cinéma en avril 2019.
[4] https://www.youtube.com/watch?v=gJI5_us3RJI&feature=youtu.be (consulté le 4/08/2019). L’Assemblée des assemblées de Commercy du 27/01/2019 sera suivie de celles de Saint-Nazaire et de Montceau-les-Mines en avril et juin 2019.
[5] Quelques exemples de titres glanés sur internet : « Loi de moralisation de la vie politique : “loin de ce qu’avait annoncé Emmanuel Macron”» (France Info), « Les femmes dans la vie politique », INA.
[6] Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la Langue Française, 1962 (Grand Robert, GR désormais).
[7] Le RH renvoie ici à police, de même étymologie.
[8] Voir Benveniste (1969 : p. 367 et 1974 : p. 272-280) à propos de la dérivation morphologique entre cives et civitas (« ensemble des cives ») en latin, construite de manière inverse, morphologiquement et sémantiquement, à celle qui mène de pólis (« cité ») à politēs (« citoyen ») en grec.
[9] Une autre ellipse, plus délimitée contextuellement, correspond à « détenu politique ».
[10] Quel que soit l’adjectif, les structures nominalisées en [le Adj] prennent le sens de « (tout) ce qui est + Adj ». Par voie de conséquence, la signification de la forme substantivée reste très liée à celle de l’adjectif originel. Sur cette question, voir Lecolle (2014).
[11] Un troisième terme anglais polity, de la même famille étymologique, est traduit par « régime politique ». Il n’entre donc pas dans la désignation de la discipline elle-même, mais est utilisé dans les analyses (voir Leca 2012, qui travaille à partir du tryptique politics, policy, polity).
[12] Voir https://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/ (consulté le 4/08/2019).
[13] De fait, ce n’est pas totalement avéré, puisque policy, en raison de son étymologie qui le rattache à police (voir en français « police d’assurance »), est lui-même polysémique, et excède donc le champ de politique.
[14] Voir la notice « société civile » (SELP).
[15] Sur l’adjectif de relation, voir Roché (2006) ; la même notion est désignée par le terme « adjectif dénominal » chez Krieg (2002) : il s’agit de souligner le lien (morphologique et sémantique) entre un adjectif et un nom dont il est dérivé.