
À quelques minutes de la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre, le 16 mai 2022, Jean-Luc Mélenchon, avec l’humour qu’on lui connaît, poste ce tweet pour le moins surprenant.
La politique-fiction, ici d’anticipation sur le résultat des législatives, constitue une stratégie argumentative courante. Mais parler de “son prédécesseur” à un mois des élections, présuppose (sémantiquement) qu’il va lui succéder. C’est néanmoins prendre un risque certain, en cas d’échec.
L’enchaînement par un pronom anaphorique au féminin, surprend davantage. Pourquoi ne pas avoir utilisé “ma prédécesseure” ? Loin de taxer Jean-Luc Mélenchon d’opposant à la féminisation des noms de métiers, l’hypothèse est plutôt de laisser entendre que le choix d’une femme était déjà acquis. La suite vient renforcer sa “certitude” d’obtenir le poste à l’issue des législatives. Employant un registre plus oral, /le job/, le leader du NUPES conclut sur le caractère intérimaire du poste. Une manière discrète de rappeler qu’Élisabeth Borne fut Ministre du Travail dans le précédent gouvernement ?