(Jean-Luc Mélenchon, melenchon.fr, 28 mars 2017)
Jean-Luc Mélenchon reprend ici une expression déjà lue ici ou là sur le net. Elle emprunte à “chair à canon”, locution désormais figée, elle-même construite sur “chair à saucisse”, qui sert la métaphore de la guerre comme boucherie humaine : les pauvres soldats y sont en effet assimilés à un hachis destiné à nourrir les armes. En transposant l’expression à l’univers médiatique, le chef de file des Insoumis enrichit l’identification désormais banale de la politique à un combat. Il ne s’agit plus ici de joutes glorieuses mais d’un massacre que le vocabulaire culinaire (“réduire”, “grossière”, “chair”) rend particulièrement répugnant. Quoi de mieux pour condamner la date retenue par France 2 pour le débat présidentiel que de se présenter en victime expiatoire, promise à être jetée en pâture à cette société du spectacle qui la sacrifiera à son tour sur l’autel du “buzz” ?