(Bernard Kouchner, Le Parisien, 24 janvier 2017)
Kouchner ferait-il de la poésie sans le savoir ? L’actualité du socialisme français lui inspire en tout cas un quasi alexandrin, où il passe d’un registre soutenu à un registre familier : « Je suis marri, peiné. J’ai mal à ma gauche ! ». L’irruption de cette dernière formule, que le déclinisme ambiant a contribué à banaliser (« j’ai mal à ma France », « j’ai mal à ma République », « j’ai mal à ma laïcité », etc.) permet à l’ancien médecin de revendiquer un attachement organique à sa famille politique d’origine. Si, en jouant sur la métaphore, il risque le pléonasme, c’est peut-être pour faire oublier qu’il a été ministre de Sarkozy…