(François Fillon au Trocadéro, 5 mars 2017)
Convoqué pour être mis en examen, François Fillon peut difficilement se présenter comme un « homme honnête » ; il se décrit donc plutôt comme « un honnête homme », s’identifiant par là à un type d’Ancien Régime. Ce dernier, tel qu’il a été immortalisé par Nicolas Faret dans un traité qui a guidé plusieurs générations d’aristocrates et de bourgeois ‒ L’Honnête homme ou l’art de plaire à la cour (vers 1630) ‒ se caractérise par son intégrité, sa discrétion, sa culture, et surtout son désintéressement. L’antéposition ne modifie pas seulement le sens de la proposition ; en présentant la qualité avant l’objet auquel elle se rapporte, elle la souligne : l’auditeur se focalise ainsi sur l’adjectif « honnête », qui porte la principale information. À la faveur d’une litote soutenue par le pronom indéfini « on », il est conduit à penser que Fillon est honnête.