(Tag lisible à l’entrée du campus Porte des Alpes de l’Université Lyon 2)
Tagué avant le premier tour de la présidentielle, et toujours présent après le deuxième tour des législatives, ce slogan change partiellement de sens en fonction de l’actualité électorale française – qui s’y prête. Il est adapté aux contraintes des tags : c’est une formule lapidaire à fort impact rhétorique, ici un calembour reposant sur un dialogisme sans fard – grâce à l’effet de paronomase, tout le monde entend l’expression familière « casser les burnes ». Ainsi chacun est-il invité à se désolidariser des élections. Pendant la présidentielle, on comprenait que la campagne n’était pas à la hauteur des attentes, du fait de l’omniprésence dans les médias des affaires Fillon et Le Pen, ainsi que de la faiblesse du débat d’entre-deux-tours : on pouvait rechigner à voter. Fin juin, c’est à la forte abstention que l’on songe : le vote peut être jugé non représentatif. Dans les deux cas c’est l’instrument électoral, les urnes, que le slogan désigne par métonymie. En même temps, grâce au calembour, il exprime à la fois le sentiment des esprits républicains attachés au droit de vote et des citoyens bon juges de ce qui les intéresse : que les urnes soient cassées, pour le dire avec la joviale spontanéité du tag humoristique, ça leur casse les burnes.
Photographie © Domitille Caillat