(Thierry Solère, France Inter, 23 mai 2017)
L’ancien organisateur de la « primaire de la droite et du centre » joue doublement sur la forme lexicale marche – nom et verbe. Sa phrase peut être entendue comme une antithèse : il n’est pas en marche, donc il n’avance pas, mais il veut que ça marche, donc que ça avance. En somme, il veut que ça avance sans avancer lui-même. La contradiction apparente attire l’attention, d’autant qu’elle est énoncée sous la forme d’un quasi alexandrin. Mais en réalité, Thierry Solère n’utilise pas l’expression en marche, mais le nom propre du groupe politique En Marche !, tandis que ça marche ne renvoie à aucune avancée de quoi que ce soit, mais au bon fonctionnement de quelque chose qui n’est pas nommé, tout simplement le pays. On l’aura compris, le député ci-devant Les Républicains ne se rallie pas, mais est prêt à collaborer. Le voici peut-être aux marches du pouvoir…
Crédits photo : Patrick Kovarik / AFP