(Patrick Mennucci, Facebook, 11 mai 2017)
La langue politique associe souvent au “nomadisme” le comportement de certains élus ou candidats, qui changent de parti (“nomades politiques”) ou de circonscription (“nomades électoraux”). Patrick Mennucci a ici recours à la métaphore pour condamner les pérégrinations de Jean-Luc Mélenchon, “sénateur de l’Essonne, député européen du Sud-Ouest, candidat aux législatives dans le Nord et maintenant candidat dans les Bouches-du-Rhône”, par opposition à l’enracinement local du candidat PS. Elle est aussi une manière de dénoncer son opportunisme, qui constitue sans doute la principale motivation de cette image, moins courante en France que dans l’espace francophone africain, où elle renvoie de façon plus évidente à la “transhumance” des troupeaux de point d’eau en point d’eau (et des politiques de poste en poste). Elle revêt donc une dimension péjorative qui risque pourtant d’échapper peu à peu aux nouvelles générations, tant le marketing comme les modes de vie de la bourgeoisie valorisent désormais le “nomadisme”. Emmanuel Macron n’incarne-t-il pas lui-même, selon ses propres termes, “la France des nomades heureux” ? Mais sans doute n’avait-il pas encore en tête les législatives !
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