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Auteur/autrice : Valérie Bonnet

« Les pauvres sont les nègres de l’Europe »

24 mai 201924 mai 2019 Valérie Bonnet

(Nicolas de Chamfort)

Cet aphorisme de Nicolas de Chamfort, publié dans les Maximes et pensées (1795) est suivi d’une autre réflexion sur l’esclavage, particulièrement désenchantée (« Semblable aux animaux qui ne peuvent respirer l’air à une certaine hauteur sans périr, l’esclave meurt dans l’atmosphère de la liberté »).

Nègre désigne alors les membres de la population noire, et renverrait de manière spécifique l’esclavage jusqu’au 19ème siècle (CNRTL), ou plus jusqu’à plus tardivement « une personne exploitée sans limites ». « Les pauvres comme nègres de l’Europe » peut être glosé en « les pauvres sont les esclaves de l’Europe », comme l’indique l’expression travailler comme un nègre (désormais désuète en raison de l’utilisation du substantif nègre, appréhendé comme discriminant, ou, encore traiter comme un nègre « Traiter quelqu’un avec dureté et mépris »). Même s’il est complexe de dater cette citation, l’ouvrage étant paru après la mort du moraliste, Chamfort renvoie ici à un rapport complexe de la France à l’esclavage (l’abolition de l’esclavage étant été votée en1794, après des révoltes dans les colonies). Quoi qu’il en soit, dans un contexte où l’esclavage n’existe pas, l’Europe ne peut se targuer de davantage d’humanité que les Amériques, car perdure un esclavage latent, celui de l’exploitation de la classe populaire.

Ce propos n’est pas sans écho avec certains discours politiques contemporains, même si l’Europe de Chamfort est un continent, et non une institution technocratique.

Posted in EuropéennesTagged aphorisme;

Si vous ne voulez pas de pépins, évitez le noyautage

12 mai 2018 Valérie Bonnet

Ce slogan, qui semble avoir fleuri sur les murs des amphithéâtres de médecine, s’articule autour d’un jeu de mots : au figuré, pépin (graine de certaines baies, de certains fruits) prend en effet le sens d’« ennui ». Ce jeu de mots s’appuie sur le trait de sens présent dans le terme de botanique noyau (CNRTL), utilisé dans divers contextes au sens métaphorique de « partie compacte se trouvant au centre d’un élément naturel ou artificiel » (par exemple, le noyau d’une cellule). Reprenant l’idée de petitesse et de densité, il peut être employé en contexte social au sens de « petit groupe d’individus », et désigne, compte tenu du caractère fertile du noyau au sens propre, un « petit groupe d’individus à l’origine d’une communauté plus large » (1794), puis un « petit groupe d’individus partageant des idées (très) minoritaires au sein d’une collectivité neutre ou hostile, et tentant éventuellement de les propager » (1844).

Noyautage, dérivé suffixé du verbe noyauter, découle de ce dernier sens : c’est l’action de noyauter, c’est-à-dire d’« introduire clandestinement des éléments isolés dans le but de désorganiser, d’infléchir l’action et éventuellement de prendre le contrôle de » (CNRTL), dont la première attestation écrite connue date du congrès de Tours (1920), mais qui semble remonter au début du 20e siècle.

En d’autres termes, noyautage est synonyme d’entrisme (« tactique adoptée par certaines organisations (syndicat, parti politique) et visant à faire entrer dans une autre organisation certains de leurs membres en vue d’en modifier la pratique et les objectifs », Larousse) moyen d’action théorisé par Trotsky dans les années 1930.

Le slogan renvoie à une préoccupation récurrente des groupes engagés dans la révolution soixante-huitarde : celle de l’infiltration, tantôt prônée pour radicaliser syndicats et partis de gauche, tantôt crainte dès lors qu’elle pouvait être aussi le fait des services secrets. Il sonne ainsi comme un avertissement à l’égard de tous ceux qui seraient tentés par cette stratégie, y compris au sein du mouvement !

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Je ne veux pas perdre ma vie à la gagner

6 mai 2018 Valérie Bonnet

Cette citation attribuée à des traditions parfois exotiques (proverbe marocain, aphorisme de Thoreau, etc.) figure sur les calicots des manifestants, notamment en Mai 68. Il s’agit d’une réfection de cliché, qui reprend au sens littéral les termes de deux expressions figées : « perdre sa vie » – c’est-à-dire « mourir », pris ici au sens de « gâcher sa vie » –, et « gagner sa vie » – c’est-à-dire avoir un emploi rémunéré, réduction de « gagner de quoi vivre ». Le jeu de mots s’appuie donc sur les différents sens du mot vie, entendu d’abord comme « ensemble des faits, des événements, des activités qui remplissent l’existence de chaque individu », puis comme « ensemble des moyens matériels permettant d’assurer la subsistance d’un être ». Ce slogan – marquant par sa structure binaire et l’antithèse perdre/gagner, construite au prix d’une légère modification de l’expression (perdre à la place de gâcher) – tire sa force d’une antanaclase, répétition d’un même mot dans deux acceptions différentes. Ici, elle est elliptique : l’ambiguïté favorise une forme de jeu de mots. Historiquement, l’antanaclase est une figure oratoire qui consiste à répéter les mots des interlocuteurs en leur donnant des significations différentes pour les tourner en dérision, mais elle peut aussi, en jouant sur ces variations de sens, créer des analogies entre les mots mis en relation, et, par ce rapprochement inédit, constituer une figure argumentative. C’est le cas ici, selon un procédé caractéristique de la phraséologie de Mai 68, à la fois humoristique et idéologique.

Posted in Grand Huit !

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