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Auteur/autrice : Lorella Sini

« La France est notre patrie, l’Europe est notre avenir »

25 mai 201925 mai 2019 Lorella Sini

(François Mitterrand, campagne pour les élections européennes de juin 1989)

Cette structure binaire présente un parallélisme parfait, dans la juxtaposition de deux assertions équatives (France = patrie, Europe = avenir) présentant le même nombre de syllabes, ce qui confère un rythme régulier au slogan et donc un pouvoir mnémotechnique efficace. Par ailleurs, le présent omnitemporel péremptoire porte en lui une force de conviction certaine.

Ce qui nous interpelle ici, c’est le terme « patrie » dans la bouche d’un Mitterrand qui avait pourtant construit sa politique autour du « changement ». En effet, ce terme peut sembler désuet, voire réactionnaire car il nous fait immanquablement penser au slogan de Vichy « Travail, Famille, Patrie ». Ce rapprochement n’est pas si incongru car, à y regarder de plus près, le Président socialiste avait curieusement emprunté, dans son iconographie électorale, certains éléments au triptyque de Pétain. Sur ces affiches, on voit en arrière-plan un petit village de la France profonde, son clocher et ses terres façonnées par l’homme : on reconnaît bien là notre imaginaire de la patrie, la terre de nos pères, qui est le patrimoine immatériel représenté par ce paysage stéréotypé. Mitterrand a bien senti que le parallèle entre la France et l’Europe était hardi : difficile de conjuguer la tradition terrienne supposée millénaire avec une entité éthérée, à l’« avenir » incertain, dirigée par des institutions que les eurosceptiques disent « hors sol ». En choisissant « patrie » plutôt que « nation », il veut cependant affirmer que la combinaison est possible : de la même façon que les « petites patries » n’ont pas empêché l’émergence d’un sentiment national à la fin du XIXe siècle, la « patrie » ne s’accommoderait-t-elle pas mieux que la « nation » à l’intégration européenne » ?Au vu du positionnement politique de Mitterrand, on peut se demander pourquoi il n’a pas cru bon d’utiliser le terme « nation » qui aurait mieux correspondu, du moins en apparence, à son paradigme idéologique.

Posted in Européennes

« Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent »

23 mai 201923 mai 2019 Lorella Sini

(liste PCF aux élections européennes, 2019)

La structure de ce slogan est somme toute classique : construction binaire, opposition « pour » vs « contre », composition synthétique par ellipse du verbe. Quant au message véhiculé, le PCF, parti de la « vraie » gauche, choisit de confronter deux entités antagoniques « les gens » face à « l’argent », là où il y a encore quelques années il aurait invoqué un rapport de force, pour ne pas dire une lutte des classes, entre les travailleurs et le Capital. Pour tous ceux qui connaissent le sous-texte marxiste, l’interdiscours permet d’effectuer une translation métonymique de « travailleurs » à « gens » et de « Capital » à « argent ». Ce dernier terme est à interpréter comme une sorte de mot-argument qui sous-entend que l’argent est roi dans cette « Europe du grand Capital » que les fidèles électeurs du parti ne manqueront pas de reconnaître. Le substantif « peuple », qui avait une connotation misérabiliste ou révolutionnaire associée aux évènements historiques du siècle dernier, a pratiquement disparu des discours du parti. On lui préfère donc cette dénomination familière : « les gens » – par ailleurs adoptée par La France insoumise –, désignant une entité collective plus large, plus inclusive mais aussi plus floue, susceptible d’impliquer une large fourchette d’électeurs. Mais quel est donc son référent exact ? Est-ce la communauté encore informe des anonymes qui revendiquent un accès à une citoyenneté active ? L’énonciateur qui interpelle « les gens » se considère-t-il comme un des leurs ou bien serait-il celui qui éveille la conscience politique des masses ?

Source de l’image : https://www.europedesgens.fr/

Posted in EuropéennesTagged interdiscours, métonymie

Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !

9 mai 20189 mai 2018 Lorella Sini

Cette injonction est tendue entre deux mouvements contradictoires : l’un projectif (« cours vite ») et l’autre régressif « (derrière toi »), comme si, tout occupé à regarder vers un horizon de progrès et happé par la promesse des lendemains qui chantent, le révolutionnaire de 68 devait fuir, les jambes à son cou, un passé infâme qui le poursuit.

Ce double mouvement évoque pour nous l’ange de l’Histoire de Paul Klee commenté par Walter Benjamin dans Angelus novus. Le corps de l’ange est étrangement tourné vers le passé alors que son regard de rage se dirige avec force vers l’avenir. Ce tableau, et l’éclairage inquiet que nous en a légué Benjamin, ne cesse de nous interroger. L’idée de progrès n’est-elle qu’une sotte illusion ? Si celui-ci nous paraît si peu lucide, c’est à cause – dit Benjamin dans sa 8e thèse sur le concept d’histoire – de « notre stupeur de voir que les choses auxquelles nous assistons sont “encore” possibles [au XXe siècle] ». Le slogan de 68 nous interpelle de la même façon : face aux catastrophes dont nous sommes les témoins incrédules et au « monceau de ruines » qui se dresse à nos pieds, comment faire tenir l’idée de progrès en tant que loi historique au XXIe siècle ?

Posted in Grand Huit !

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