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Auteur/autrice : Dominique Desmarchelier

“Grande tension avant la nomination de mon prédécesseur. Sera-t-elle de droite ou bien de droite ? […] Personne ne veut le job. C’est un CDD de mission d’intérim.”

24 mai 202224 mai 2022 Dominique Desmarchelier

À quelques minutes de la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Première ministre, le 16 mai 2022, Jean-Luc Mélenchon, avec l’humour qu’on lui connaît, poste ce tweet pour le moins surprenant.

La politique-fiction, ici d’anticipation sur le résultat des législatives, constitue une stratégie argumentative courante. Mais parler de “son prédécesseur” à un mois des élections, présuppose (sémantiquement) qu’il va lui succéder. C’est néanmoins prendre un risque certain, en cas d’échec.

L’enchaînement par un pronom anaphorique au féminin, surprend davantage. Pourquoi ne pas avoir utilisé “ma prédécesseure” ? Loin de taxer Jean-Luc Mélenchon d’opposant à la féminisation des noms de métiers, l’hypothèse est plutôt de laisser entendre que le choix d’une femme était déjà acquis. La suite vient renforcer sa “certitude” d’obtenir le poste à l’issue des législatives. Employant un registre plus oral, /le job/, le leader du NUPES conclut sur le caractère intérimaire du poste. Une manière discrète de rappeler qu’Élisabeth Borne fut Ministre du Travail dans le précédent gouvernement ?

Posted in Législatives 2022Tagged anaphore, présupposé

“Nouvelle Union populaire écologique et sociale”

16 mai 202216 mai 2022 Dominique Desmarchelier
La NUPES à la conquête des législatives

NUPES : c’est sous cet acronyme que les candidats aborderont les élections législatives de juin 2022, avec pour ambition de favoriser la nomination de Jean-Luc Mélenchon au poste de premier ministre d’un gouvernement de coalition face au président Macron.

Mais au-delà des compromis et des négociations sur la répartition des 577 circonscriptions, c’est à l’adjectif “nouveau” que nous voulons nous attacher. Ce qualificatif, par son sémantisme propre, véhicule un présupposé (v. Ducrot, Kerbrat-Orecchioni) aisément identifiable : pour qu’il y ait nouveau, il doit y avoir eu un ancien, un ayant existé, ici, une “union populaire”. Quelques exemples : la Nouvelle Politique Economique (NEP) instaurée par Lénine en URSS dès 1921 est une politique qui introduit une libéralisation économique. Plus près de nous, en 1968, Dominique Grange compose et interprète les Nouveaux partisans (francs-tireurs de la guerre de classe…), hymne chanté par les maoïstes de la Gauche prolétarienne, en référence directe aux résistants de la Seconde Guerre mondiale.

Dans le cas présent, c’est sur les qualificatifs écologique et sociale que porte l’ajout “nouveau”. Ce qui est nouveau, et donc constitue le posé, c’est bien l’alliance avec les mouvements écologistes, le parti communiste et le parti socialiste, alliance qui n’avait pas été conclue avant la présidentielle.

Une question demeure toutefois : un parti, ou un mouvement politique, peut-il être écologique (comme le serait un risque ou une catastrophe), plutôt qu’écologiste ? Quand on évoque les militants verts, parfois pour les stigmatiser, le terme écolos renvoie le plus souvent à écologistes. De plus, si l’on observe le paradigme historique des qualificatifs de mouvements ou partis, on trouve : anarchiste, animaliste, anticapitaliste, autonomiste, colonialiste, communiste, indépendantiste, socialiste. Le choix de substituer le suffixe -ique, à -iste, semble ainsi réduire les positions de ces mouvements “verts” à une attitude générale, plutôt qu’à une doctrine. Encore faudrait-il savoir si ce choix a été proposé par l’Union populaire de Jean- Luc Mélenchon, ou par les militants écologistes eux-mêmes.

La remarque vaut également pour sociale, qui permet de ne pas réduire cette nouvelle union à l’adhésion des seuls militants socialistes. Cela pourrait également confirmer qu’il ne s’agit pas d’un mouvement, mais d’une simple alliance de circonstance, teintée d’écologie et de social.

Posted in Législatives 2022Tagged présupposé, suffixe

“Plus forts et plus heureux tous ensemble”

18 mars 202218 mars 2022 Dominique Desmarchelier
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Photographie : AFP

Emmanuel Macron, conférence de presse du 17 mars 2022

Cette formule, employée par le candidat Macron lors de sa conférence de presse fleuve (4 heures devant les journalistes), par un rapport d’interdiscursivité – aucune parole, aucun discours n’est jamais premier – semble renvoyer à la nouvelle devise olympique adoptée le 20 juillet 2021 à Tokyo :

« Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble »

Ensemble, séparé par un tiret, a donc été ajouté. Rappelons que l’ancienne devise en latin était : « Citius – Altius – Fortius », ce qui signifie : Plus vite – Plus haut – Plus fort. On doit ces mots au prêtre dominicain Henri Didon lors de la cérémonie d’ouverture d’une épreuve sportive scolaire en 1881.

Mais, au-delà du clin d’œil évident à l’esprit olympique, on peut également s’interroger sur le « tous ». Et c’est un autre lien interdiscursif qui apparaît :

« Tous ensemble, tous ensemble, tous ! », slogan rythmé le plus souvent dans les manifestations par les militants de la CGT.

Le candidat espère-t-il ainsi rallier les votes populaires ?

Posted in Présidentielle 2022Tagged devise, interdiscursivité, slogan

Distanciation sociale : qu’aurait pensé Edward T. Hall ?

5 juin 20208 juin 2020 Dominique Desmarchelier

Je ne reviendrai pas sur le choix du terme « sociale » plutôt que « physique », largement débattu récemment par des sémiologues, sociologues, médecins, résultant d’une traduction prise au pied du mot de l’américain « social distancing ».

C’est à la demande du Département d’État qu’une étude des distances interpersonnelles fut conduite par l’anthropologue Edward T. Hall dans les années 1950.  L’objectif initial était de comprendre, notamment, pourquoi les diplomates et représentants des ambassades américaines au Moyen-Orient rencontraient des difficultés dans les négociations, malgré une connaissance parfaite des langues locales. Une étude approfondie fut menée chez des sujets de la classe moyenne de la côte nord-est du continent américain.

Ces recherches permirent de définir des distances culturelles correspondant à différents types d’échanges. Edward T. Hall constata que les mesures observées variaient selon les personnes mais aussi selon les cultures, à l’instar de leur approche de l’espace. Il donna le nom de proxémie à cette théorie des distances variant avec les cultures.

Il put ainsi définir quatre zones (voir le schéma ci-dessus), correspondant aux différents types d’échanges. Il en conclut que selon les cultures et les lieux, certaines personnes se situaient toujours dans les « modes » qualifiés de proches, alors que d’autres se maintenaient dans des modes éloignés. D’où des malentendus ou « offenses proxémiques », si l’on pénétrait dans la bulle que souhaitait maintenir l’interlocuteur (cf. tableau).

Les récentes mesures de « distanciation sociale » liées au COVID 19 ont bien évidemment remis en cause ces notions, en particulier pour les distances intimes et personnelles.

Ces règles furent plus facilement respectées dans les cultures habituées à maintenir des modes éloignés, y compris dans les rapports personnels (on pense au Japon). A l’inverse, les cultures méditerranéennes, vivent plus difficilement ces mises à distance forcées. Maintenir une distance de 1,20 m entre les personnes dans les lieux publics, représentait dès lors une gageure, notamment lorsqu’une conversation s’engageait.

Pour conclure, inspirons-nous de Marivaux, passé maître dans l’art de la distance amoureuse :

– Monsieur, gardez vos distances, je vous aimerai peut-être.

– Enlevez ce peut-être, et j’en serai bien aise.

– Il n’est peut-être là que pour la bienséance…

– Le voici un peu mieux placé.

Posted in Figurez-vous...

Pour un oeil, les deux yeux… Pour une dent, toute la gueule !

8 mai 2018 Dominique Desmarchelier

Curieux destin que celui de ce slogan adopté entre 1968 et 1970 par la Gauche Prolétarienne. Les militants maoïstes, issus pour certains de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, ne se contentent pas de faire des phrases : ils mettent en pratique les mots d’ordre comme « Patron tu paieras ! Pour un œil, les deux yeux, pour une dent, toute la gueule », répondant par des actions violentes aux différents représentants de l’autorité : employeurs, CRS, permanents de la CGT.

Détournement maximaliste d’un célèbre extrait de l’Ancien Testament (Exode 21, 23-25) ‒ lui-même dérivé du Code d’Hammourabi, recueil de lois du roi de Babylone qui a régné entre 1792 et 1750 avant JC (§ 196 et suiv.) ‒ que cette version soixante-huitarde de la Loi du talion, dont l’actualisation est favorisée par la plasticité du mot « gueule », où l’acception archaïque se superpose aux usages argotiques contemporains ‒ spécifiquement à la menace de se faire « casser la gueule » ?

Il semble en réalité que cette formule, où le désir de justice se manifeste dans la surenchère, remonte aux débuts du mouvement communiste. Lors d’une réunion municipale à Creil en 2014, un élu  du PCF semblait même l’attribuer à Lénine… En France, elle circule à l’occasion des grèves dès 1923. Reprise sous l’Occupation par les antisémites du journal Au Pilori, elle repasse à gauche pendant la guerre froide, lorsqu’est dénoncée la venue du général Ridgway, chef de l’OTAN et commandant des forces américaines en Corée. Tenir le PCF et Moscou à distance n’empêche donc pas les maos d’inscrire dans le sillage du « radicalisme et [de] la bolchévisation des années héroïques » (Vigna, 2007, p. 288).

 

Posted in Grand Huit !

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