(François Fillon au Trocadéro, 5 mars 2017)
Fillon ne nomme pas directement le président de la République en exercice : l’ayant désigné par une périphrase qui le diminue en rappelant ses anciennes fonctions de « premier secrétaire du parti socialiste », comme si F. Hollande n’avait jamais eu la stature d’un homme d’État, et avait « géré » plutôt que « gouverné » le pays à la manière d’une simple organisation partisane, l’orateur glisse par substantivation de l’individu à sa politique. À travers la personnification métaphorique, Hollande est confondu avec ce que Fillon présente comme la méthode de son gouvernement : « ces synthèses impossibles, cette alternance d’attentisme et d’activisme poussif et brouillon, cette crainte constante d’affirmer clairement un cap, préférant caboter le long de l’actualité ». Le dernier terme de l’énumération rappelle qu’en 2011, J.-L. Mélenchon avait qualifié Hollande de « capitaine de pédalo pendant la tempête »… Et confirme que les propos de Fillon relèvent bien du portrait moral, ou éthopée.